… du même Kihachi Okamoto, où là ça ne rigole pas. Mais alors pas du tout ! Les héros, samurais ou ronins, sont souvent maudits dans les chambaras. La palme du glauque revient sans peine à ce très torturé Sabre du mal, aussi shakespearien que supra bourrin sur la grande finale. A Nakadai de proposer le regard le plus halluciné que je connaisse au ciné.
3 - Le samouraï et le shogun
Si Fukasaku est plus connu pour ses Yakuza eiga, il n’empêche qu’avec ce film de sabre il fit montre d’un talent tout particulier pour faire se mélanger intrigues de cour, nombreux personnages et boucheries dantesques. Un modèle du genre. Je n’ai jamais assisté, ailleurs, à un tel numéro d’équilibrisme aussi parfait sur une narration de ce type. Et le show Sonny Chiba a de la gueule.
4 - Gojoe
Si rayon wu-xia expérimental, à HK j’ai mon wu xia The Blade, au Japon je me garde mon chamby Gojoe de Sogo Ishii dans le fourreau. Tadanobu Asano y fait son Nakadai timbré, l’ambiance est électrique, la magie s’invite parfaitement dans le corps du film et le duel final est phénoménal. Le tout n'est pas parfait, des trucs m’énervent mais ses atouts sont tellement forts qu’ils occultent sans peine les quelques menues tracasseries.
5 - Goyokin
L’un de mes tous premiers chambaras. Et mon premier Gosha. Si d’autres de ce réalisateur valent le coup, celui-ci reste le classique évident que je ne peux occulter. La lenteur, la neige, le duel final… avec encore du Nakadai dedans, tiens tiens. Il dispose aussi d’une ambiance western spaghetti celui-ci, mais plus baroque qu’un Leone ; à la Corbucci je trouve. L'effet Grand silence ?
6 - L’épée de vérité
Quelle vérité ? Et d'ailleurs : quelle histoire ? Poème guerrier abscons, cet anime d’Osamu Dezaki retranscrit à la perfection tout ce qui fait le sel du chambara par delà toute vérité historique. Je ne suis pas un puriste.
7 - Ninja Scroll
Goyokin + L’épée de vérité = Ninja Scroll, pourrait-on résumer. Ce qui serait réducteur tant l’anime de Yoshiaki Kawajiri absorbe tant et tant pour s’imposer comme un truc nouveau. Superbement animé, doté d’une bande son gutturale bien barbare, de scènes cultes superbement chorégraphiée, Ninja Scroll démontre que l’entertainment pur – ce dont se réclame Kawajiri sans honte – peut équivaloir un statut de chef d’œuvre.
8 - Kenshin : le chapitre du souvenir
La saga Kenshin, je m’en cogne mais ces OAV réussirent haut la main ce qui me gave par ailleurs dans les mangas. Le mélo autiste typique du manga djeuns un brin efféminé est là parfaitement imbriqué dans une histoire bien sanglante. C’est émouvant à en pleurer - la chouette zic aide bien - et quand ça zigouille, ça zigouille ! Un bijou, vraiment.
9 - Baby Cart 2, l’enfant massacre
En avant le Misumi ! On a déjà tout dit sur cette péloche – son influence sur le Jack Burton de Carpenter, sur les comics de Frank Miller, sur sa participation à la démocratisation blablabla – mais il est toujours bon de le redire. Un type avec une tronche de méchant - qui d'emblée ressemble à Steven Seagle en fin de carrière - va du point A au point B en trainant un landau et en découpant des femmes en rondelles sous le prétexte qu’elles lui jettent des carottes à la tronche. Les carottes sont piégées ? Pour elles, elles sont cuites !
10 - Zatoichi : route sanglante
Y’en a pléthore, des Zatoichi ! Prenons celui-ci parce que c’est l’un des tous meilleurs. Et que ce lien entre notre héros aveugle et un enfant annonce L’été de Kikujiro de Takeshi Kitano, qui lui-même pondit une bien belle aventure de Zatoichi en 2003. Zatoichi. Il s’est pris une poutre dans les yeux mais son sabre est déjà dans ton bide.
Quel bilan retirer de ce top ? Pas de Kurosawa ni de Kobayashi. Ni de vieux Misumi. Davantage de Nakadai que de Mifune. Beaucoup de bons films manquent à l’appel, c’est évident. A vous de rectifier le tir à coups de sabres !