Le petit Nicolas

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29/10/09 10:44 

2 niveaux de lecture

Je m’attendais au pire. Erreur : ça se laisse franchement bien voir. Quelques très bonnes blagues, un p’tit retour en enfance bien sympa & de bons acteurs. Même si le Nicolas du titre, Maxime Godart, se fait piquer la vedette par des adultes trop présents & surtout un autre gamin ultra charismatique : Victor Carles (ds le rôle de Clotaire le rêveur), ça fonctionne. Et le p’tit morceau de Renan Luce coule tout seul.

Gros bémol quand même (en plus d’un manque flagrant de prise de risque… et d’une trame beaucoup trop légère) : il y a un second niveau de lecture auquel on peut être largement réfractaire.

Formule appliquée commerciale (hello les choristes), retour ds les années 50 avec ce qui va avec : apologie de la non mixité à l’école, du port de l’uniforme, d’une certaine discipline (et là demaison succède à merad ds le rôle du sévère surveillant qui ne l’est bien évidemment pas tant que ça) etc. Bref, un retour à ces chères « valeurs » auxquelles nombreux français blindés d’angoisses quant à l’avenir se rattachent actuellement. Le repli sur soi, vers un certain stade anal, est très mode.

Cela resterait anecdotique ds le métrage sans deux composantes qui m’ont mis très mal à l’aise : la normalisation de la vie de couple du duo kad merad/valérie lemercier et les derniers plans du film.

Kad merad, le père, est un employé suce boules détestable, heureux à l’idée d’inviter son patron à bouffer chez lui (la trame du film, c’est ça). Détestable, vraiment ? Pas ds le métrage, où il apparaît comme un bon père de famille qui, par ce comportement, se plie en 4 pour nourrir sa famille. Un homme bien en quelque sorte. Ben voyons. Idolâtrons la servilité, les castes et les courbettes : ainsi va le monde.

Le final est du même acabit et même davantage révélateur (spoiler) : le petit nicolas raconte des blagues à des adultes hilares et, se découvrant un talent comique, nous avoue que plus tard il essaiera d’en faire son métier. Problème : ses blagues ne sont pas drôles du tout et de voir tous ces acteurs hilares à son écoute on se croirait justement devant un patron et ses employés aux rires forcés. Ou un autre petit nicolas vantant les mérites du cd de carla à ses sbires, faussement conquis. A cet instant le petit nicolas sonne faux. Pire : il fait peur, et là, d’un coup, on se dit qu’on rejoint ce nouveau cinéma chinois mainland, vous savez, celui qui parce qu’il ne raconte rien nous dit bien pire encore.





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