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Comrades, Almost a Love Story

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.79/5

vos avis

14 critiques: 3.61/5



Alain 3.5
Anel 3.25
François 4
jeffy 4.75 Plus qu'une histoire d'amour
Ordell Robbie 2.5 Manque de souffle
Sonatine 4.5 Un mélodrame vraiment touchant. Tout une époque.
Yann K 4.25 Et si c'était du bonheur?
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Plus qu'une histoire d'amour

Difficile de ne pas être pris par la magie qui se dégage de ce film. Ca aurait pu être plein de bons sentiments, un peu mélo, un peu trainant à cause de l'aspect trés linéaire du scénario. Pourtant on se retrouve à partager les peines et les espoirs des deux personnages, leurs déchirements entre l'image qu'ils avaient d'eux-mêmes et la naissance d'un amour véritable et leur difficulté à l'assumer. L'interprétation de Leon Lai et Maggie Cheung est simplement magique, réhaussée par une mise en scène intimiste qui ne tombe jamais dans l'apitoiment, la vulgarité ou la sensiblerie. Peut être le plus beau film du genre car le plus réel, un merveilleux moment de cinéma. N'hésitez pas, lancez vous !

02 juin 2003
par jeffy




Manque de souffle

Comrades, almost a love story ne vaut ni le sobriquet de «leloucherie» que lui avait donné feu la revue HK ni l'enthousiasme de certains fans de cinéma made in HK (à la décharge de ces derniers, vu la capacité phénoménale de la regrettée revue à faire passer en trois lignes n'importe quel film pour la pire des daubes dans leur Asian Report, pas étonnant que les surprises soient agréables au visionnage, cela m'est arrivé avec A Hero Never Dies, un Milkyway que j'ai fini par trouver très agréablement mineur).

Pas dénué de qualités, le scénario de Comrades, almost a love story ne convainc qu'à moitié. Ce dernier est pourtant signé Ivy Ho, scénariste qu'on a pu retrouver récemment avec le très bon July Rhapsody. Le scénario donne un aspect romanesque à la vie de gens ordinaires grace à son découpage en époques et comporte une floppée d'observations sur Hong Kong jusqu'à l'aube de la rétrocession : la soif d'élévation sociale d'Hongkongais aux yeux rivés sur le cours de leur portefeuille boursier, Hong Kong vu comme un reve américain par les Continentaux (Ivy Ho a d'ailleurs la bonne idée d'envoyer ses personnages vivre pour de bon leur reve américain sur le bitume d'une Big Apple pas encore nettoyée par Giuliani), l'exiguité des appartements, l'argent facile incarné par la Rolex d'Eric Tsang dont la vanité des reves de grande vie éclatera à New York, l'importance de l'apprentissage de l'anglais pour s'intégrer à la ville qui donne lieu à des scènes très droles et la désillusion des Continentaux venus chercher fortune. Cependant, on a le sentiment que d'autres films hongkongais ont beaucoup plus creusé la question de la rétrocession: le scénario ne va pas au bout de ses ambitions.

Si Maggie Cheung, Eric Tsang et Leon Lai offrent des prestations empreintes de nuance quoique pas assez géniales pour etre poignantes, la banalité des personnages contamine le film. Certaines situations du film ressemblent à celles de n'importe quel mauvais film d'auteur français intimiste. Mais ce n'est pas le vrai problème vu qu'on pourrait faire ce reproche aux situations décrites dans le magnifique Yi Yi qui sont de la guimauve romancée mais de la guimauve quand meme. C'est donc plutot du coté de la mise en scène qu'il faut aller chercher ce qui amoindrit l'impact du film. Certes, Peter Chan ne filme pas encore avec l'irritant maniérisme de Going Home, on a meme quelques choix de mise en scène intéréssants : le reflet de Leon Lai se superposant à la photo de William Holden qui fascina une membre de sa famille, la vue de dessus s'élargissant pour poser le personnage au milieu du grouillement piétonnier de Hong Kong, l'utilisation de mouvements de caméras en hélice pour incarner le vertige des amoureux. Par contre, les plans de l'intérieur de distributeurs de billets sont assez irritants de maniérisme de meme que quelques plans gratuits de reflets (les passages Newyorkais révèlent la capacité du cinéaste à gacher une bonne idée de « course-poursuite » en la filmant de façon affreusement brouillonne).

Mais globalement, si Peter Chan n'est pas mauvais metteur en scène, sa mise en scène manque de souffle et d'ampleur et ses limites s'ajoutent à celles du scénario. Le film n'en est pas pour autant désagréable à suivre. Mais si l'on recherche des films notables sur les questions de la rétrocession et des rapports Hong Kong/Chine continentale, mieux vaut se tourner du coté de Fruit Chan.



11 novembre 2003
par Ordell Robbie




Et si c'était du bonheur?

C’est un pur plaisir, à la fois de finesse et de grandeur. Finesse chez les acteurs, leur sensibilité, leurs sourires (Maggie, façon Audrey Hepburn, toute jeunette, est à croquer), leurs geste gauches. Finesse de la narration, tricotée sur des années au long de scènes qui tiennent à presque rien, mais avec des bases solides. Du coup, Maggie est très crédible en employée lambda du Mac Do. Mais grandeur de cette histoire qui est comme le comble de l’histoire d’amour impossible. Il devient de plus en plus dur pour les deux personnages de se rencontrer. Cette difficulté est montée par paliers, avec des parties de plus en plus découpées, et devient presque comique. Le dernier quart d’heure à New York est somptueux : la ville est filmée comme un ogre immense qui noie ses personnages. Ils étaient venus pour trouver autre chose qu’à Hong Kong, ils trouvent la même chose en plus grand, plus dur, plus riche, plus pourri par la consommation, plus inatteignable encore. Dans un crescendo d’émotion, on redevient complètement gamin et gaga. On a envie de crier : « mais il est là, mais retourne-toi, il est à côté ! ». Que du bonheur, vraiment.

18 janvier 2003
par Yann K


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