Elise | 0.5 | C'est quoi ça ? Désolé pour les révélations |
MLF | 0.25 | |
Ordell Robbie | 0.25 | Direction d'acteurs médiocre et filmage entre plat et tape à l'oeil. |
Xavier Chanoine | 0.25 | D'une incroyable nullité |
Ayant lu le manga, je ne peux être que consterné par cette adaptation d'une nullité sans précédent. Tout y est faux. Autant je ne suis pas contre les adaptations un peu personnelles d'oeuvres littéraires de toute sorte, autant là, le réalisateur veut coller au manga mais rate tout. Evidemment l'histoire est quasiment identique, mise à part que Raito est déjà à l'université et qu'il a déjà une petite amie. C'est pas bien grave à la limite, il fallait bien justifier l'utilisation de cette courge (on en reparle) dans le rôle de Raito (c'était sous-titré "Light" tiens). Alors qu'est-ce qui ne va pas dans ce film qui pourtant suit la trame du manga ? Et bien il est totalement vide de la moindre tension, les personnages n'ont aucun charisme, et les interprètes sont mauvais. On dirait un petit téléfilm tourné à l'arrache pour satisfaire un producteur véreux sans le moindre sens artistique. On dirait un épisode de drama en gros.
Revenons aux interprètes (ça me ferait mal de dire "acteurs"). Fujiwara Tatsuya est aussi mauvais que dans Battle Royale. La différence, c'est que dans Battle Royale, son personnage n'avait pas besoin d'un jeu d'un grande profondeur psychologique, alors que dans Death Note, c'est au moins l'essentiel. Or il n'en montre rien. Le personnage est complètement gâché et le film avec. L'interprète de L n'est vraiment pas meilleur, car voulant trop coller à l'esthétique du manga, il le rend visuellement ridicule. Le style de L colle au manga, mais parait totalement irréaliste sur un film live, et on perd l'envie de le suivre. Les personnages secondaires ne sont pas mieux ; les policiers sont aussi mauvais que dans le mangas, pour ça rien de changé, mais par contre, je suis curieux de voir ce que donnera Misa dans le deuxième film, car elle n'apparait qu'à la fin du premier.
Autrement, on perd tout suspens. Là je ne peux pas expliquer sans faire une révélation sur le film, mais la façon dont Raito s'occupe de la femme de Penbar est tout simplement grotesque. Alors que dans le manga, c'est le moment le plus tendu, et le plus fort psychologiquement de toute l'histoire, ça s'est transformé dans le film en faux suspense vraiment débile. Et non seulement on nous sort l'idée idiote que Raito avait tout prévu depuis le début, mais cela implique un gros problème de cohérence dans le film. Le réalisme n'est certes pas très important, mais la cohérence est nécessaire. Hors là, on voit Raito noter le faux nom de la femme dans son carnet sous le coup de la colère, et s'étonner (en voix off) qu'elle ne meurt pas, alors qu'on nous dit plus tard qu'il connaissait déjà son vrai nom à ce moment... On nous prend vraiment pour des imbéciles. Autant la fin qui diffère du manga était intéressante, autant elle gâche totalement l'aspect psychologique de l'histoire, et fait vraiment peur fasse à ce que pourra donner la suite.
Bref, je ne sais pas comment on perçoit ce film quand on n'a pas lu le manga, mais pour moi, ce n'est rien qu'un grosse blague même pas drôle...
Par quoi commence t-on lorsqu'il est question d'évoquer cette adaptation cinématographique d'un manga extrêmement populaire? Il va falloir trancher et peser le pour et le contre rapidement, tenter de percer les mystères de l'absence totale d'intérêt de cette adaptation live, imaginer comment aurait pu être le résultat si le projet avait été confié entre des mains de bonhommes sérieux prêts à apporter une vraie vision de cinéaste conscient du matériau de base. Death Note le film c'est la quintessence même du naufrage artistique, la quintessence du ratage à tous les niveaux que l'on ait apprécié ou non le travail original du duo Ooba/Obata, la preuve qu'un script de base solide (bien que l'on puisse trouver quelque chose à redire) ne suffit pas à masquer les troubles déjà bien présents. Au départ, un casting foireux composé de teenagers de second rang du cinéma japonais post Battle Royale avec notamment la présence d'un Fujiwara Tatsuya à des années lumières de ses prestations remarquables chez Fukasaku ou Miike, d'une Kashii Yu encore plus plate et inexpressive que dans Linda Linda Linda et d'un Matsuyama Ken'ichi encore plus inexistant que dans Nana. Le reste du casting ne vaut pas grand chose non plus dans la mesure où la direction d'acteurs est affligeante, comment ne pas esquisser le moindre sourire gêné face aux crises cardiaques des vilains à la sortie du tribunal ou face aux médias? Comment ne pas être consterné face à la ringardise absolue des dialogues, aux réactions sans âme, sans vie des protagonistes lorsqu'ils se retrouvent coincés dans leur propre jeu (l'inspecteur de police obligé de mettre sur écoute sa propre maison, l'ex membre du FBI qui ne semble pas souffrir de la mort de son mari, Kashii Yu qui ne comprend vraiment pas ce qu'elle fait là...)?
Impossible de ne pas rejeter le traitement général de l'oeuvre, enchaînant les séquences de décès préparés avec rapidité et montrant clairement les limites de l'adaptation live d'un manga qui semble être recherché et préparé : les solutions se trouvent par des déductions beaucoup trop hâtives, toutes plus ou moins lancées par ce fameux personnage, L, grotesque et imbuvable Matsuyama Ken'ichi plus proche d'un illuminé aux manies de petite princesse malsaine que du personnage mystérieux du manga original, l'ordinateur Apple avec lequel il communique avec la police joue bien mieux que lui. Dans cette débâcle artistique on ne note évidemment aucune prouesse visuelle, le film se permettant en plus de mêler tics clipesques et mollesse pas banale pour un résultat bien entendu inégal à l'écran. L'un des seuls éléments à sauver du film c'est bien la présence du dieu de la mort Ryuk, agréable grosse brute amatrice de pommes venue faire un tour sur Terre pour chercher autre chose que de l'ennui. Maintenant, faisons un petit constat rapide. Death Note a été sélectionné en 2007 dans -à peu près- tous les festivals et autres évènements médiatiques de l'archipel nippon. Alors soit sa sélection n'a été faite que pour booster encore un peu plus sa popularité au Japon (tout comme en Asie et Occident), soit les sélectionneurs ont vidé beaucoup trop de bouteilles de saké tiède lors des concertations. Une telle nullité ce n'est pas tous les jours qu'on en voit.