"Psycho-blockbuster" plutôt intéressant
Tout d'abord je vais essayer de dégager la trame de ce troisième opus de "Infernal Affairs" (pas facile !).
L'histoire commence quelques temps après la mort de Yan (Tony Leung Chiu-Wai) et semble d'abord s'orienter vers la situation (professionnelle & psychologique) d'Andy Lau Tak-Wah. Puis on apprend qu'il existe d'autres "Goo Wak Jai" infiltrés dans la police comme lui ; il est vrai que Lau n'était apparemment pas le seul à être envoyé par Sam dans la scène du début du 1er opus. C'est là que nous ai présentés Leon Lai Ming, puis sa relation avec Cheng Dao Ming (l'Empereur Qin Shi Huang dans Hero).
De là le film, à travers d'innombrables saut dans le temps, évolue sur deux trames temporelles :
la première que l'on peut situer aprés le 1er épisode. Tout ce qu'il s'y passe a toujours un lien direct avec le passé (simple prétexte pour voir re-débarquer Tony, Anthony, Eric....).
La seconde trame temporelle se situant donc quelque mois avant la mort de Yan (Tony Leung), soit un peu avant
le premier épisode.
Il est clair que ce scénario (encore plus que celui du 2) tourne autour de l'histoire du 1. Ce qui démontre que cette trilogie n'a pas été écrite à l'avance, mais bien à partir d'un seul scénario à succès. Cependant, Alan Mak Siu-Fai a laissé (volontairement?) assez d'éléments dans le 1 pour rendre le tout cohérent.
Autant le 2 replaçait des éléments du 1 ou en expliquait l'origine sans jamais nous y renvoyer visuellement.
Autant ici, on replace les mêmes personnages (acteurs) aux mêmes moments que précédemment ; on revoit même certaines scènes du 1 (sur le toit...).
En tout cas, vous l'aurez compris, bien suivre l'histoire de ce troisième opus tient vraiment de l'effort. Mais si on adhère dés le début, cela fonctionne plutôt bien. Et on suit avec un intérêt presque "policier" l'évolution des protagonistes.
Car Infernal Affairs 3 se veut analytique. Les sous-intrigues qui sont ici lancées intéressent moins que la véritable psychanalyse des personnages qui nous est proposée. Au travers d'un traitement beaucoup plus noir que les deux précédents, ce film dévoile beaucoup de facettes des personnages restées inexplorées.
Aussi, après un Eric Tsang Chi-Wai presque gentil dans le 2, on voit ici un "Tai Lo" pour qui ses hommes comptent à peine (plusieurs scènes où il envoie Tony Leung au casse-pipe).
On retrouve un excellent Andy Lau devenant complètement schizophrène suite à la mort de Yan. Il semble reprocher au monde entier de ne pas lui laisser une chance de se repentir, mais continue pourtant d'opérer dans l'illégalité et l'immoralité.
Petit détail amusant : la (seule) scène flashback où l'on voit Andy Lau, celui-ci porte une casquette vissée sur la tête pour cacher ses cheveux rasés (Andy sortait de son rôle de moine dans Runnning on Karma...).
Tony Leung, quant à lui, est plutôt décevant par rapport à son interprétation du 1.
Il est là...mais tout juste (peut être est-ce aussi le manque de legitimité de sa présence dans l'histoire qui dérange).
Kelly Chen Wai-Lam a également plus de peine a nous convaincre.
La photographie est impeccable, avec notamment quelques plans très intéressant (plan de l'ascenseur). L'action est moins présente qu'avant et laisse place à des scènes descriptives, explicatives. Cet épisode est beaucoup moins visuel que ses prédécesseurs, et c'est peut être le point faible dans la réalisation. On a vraiment le sentiment qu'Andrew Lau Wai-Keung n'a pas saisi les fondements du scénario et
qu'il souhaite trop nous "montrer" les acteurs plutôt que de les laisser faire et de les regarder autant que nous(dommage avec un tel casting...). Et c'est peut-être ce manque d'importance qui plombe la prestation de certains.
La musique est moins poignante, mais conserve son thème à l'aspect très "grandes sagas".
En Bref, pour qui a aimé les deux premiers épisodes, Infernal affairs 3 conclut la saga de manière plutôt correct et surtout très noir. Mais rapellons que les trois films commencent et finissent par des sutras Bouddhistes sur l'enfer, "sans limite de temps ni de lieu", "sans échappatoires". Peut-être faut-il comprendre que les personnages sont en fait dés le départ coincé dans ce "Continuous Hell", cet enfer éternel. Toutefois, le déroulement du récit s'avère tellement complexe, que si vous n'accrochez pas, vous lâcherez le film après la première demi-heure. Andrew Lau nous livre donc un "psycho-block buster" assez intéressant, a partir d'un scénario tordu mais plutôt bien construit.
Critique basée sur le Director's Cut
Epilogue inachevé
Deux idées principales semblent être à l'origine du métrage. La première se concentre sur les tourments intérieurs du personnage joué par
Andy Lau, afin de finir la démonstration commencée avec les tantras "enfer sans fin" cités dans les deux premiers épisodes. IA3 essaye de définir le mal et ses conséquences sur l'individu coupable via une sorte de paranoïa destructrice, ce qui est intéressant mais finalement redondant, le jusqu'au boutisme de cette théorie était inutile puisque, bon, voilà, on avait déjà bien capté le truc.
La seconde, excellente, change de ton par rapport aux deux premiers épisodes (polar pour le premier segment, fresque mafieuse pour le deuxième) oriente cet épilogue vers le domaine du suspens psychologique. En clair,
Hitchcock et
De Palma sont cette fois en ligne de mire. Couillu, ce concept ne trouve pourtant pas la magie qui avait oeuvré jusque là, malgré une volonté et une ambition affichées de se hisser à la grande hauteur des grands auteurs cités ci-dessus. En témoignent plusieurs scènes, comme la filature d'un homme qui boîte et le leurre provoqué par un bruit identique de claudication, ailleurs, plus tard. Lau est trompé par les apparences, sa piste n'est plus la bonne et on a là un fait typique du genre très joliment fait. C'est aussi le cas avec cette séquence mémorable chez une psychologue, lors de laquelle Lau et Leung s'y croisent étrangement, leurs rêves également. Lau perd pied avec la réalité, nous avec.
L'essai est très louable, ambitieux même, mais ça ne fonctionne pas. La réalisation est cette fois ultra plate et la musique limite présente, un comble par rapport à l'opus précédent. Quant aux acteurs ils font tout sauf surjouer et assurent le "less is the best" histoire sans doute de ne pas montrer qu'ils captent queue dalle au scénar, vous savez, de ces acteurs de séries TV qui ne savent pas où l'histoire les mènent et ne savent pas non plus qu'ils incarnent un traître qui se dévoilera à l'épisode 22 de la saison 8.
Le métrage a manifestement été torché en deux temps trois mouvements, ce qui achève de rendre cette conclusion ratée et ennuyeuse. A l'arrivée,
IA3 fait objet de sympatique annexe aux deux premiers, mais c'est vraiment dommage, il y avait là de quoi faire un chef d'oeuvre, un aboutissement de taille. On se retrouve avec un brouillon de film, le premier jet d'un storyboard malheureusement immédiatement filmé en flux tendu. Ca n'est toutefois pas là n'importe quel brouillon, sachons le reconnaître.
Dénouement infernal
Après un premier film basé sur le suspense, un second beaucoup plus tourné "fresque mafieuse", Andrew Lau et Alan Mak tentent encore une fois de changer de style pour le dernier film de la série. Cette fois on garde le nombre de personnages importants du second film, on enlève toute ampleur épique, on ne peut pas vraiment jouer sur le suspense vu qu'on sait déjà comment tout se termine pour la plupart des personnages, donc on se tourne plutôt vers une intrigue à tiroirs, des sous-intrigues, et bien sûr sur le destin du personnage d'Andy Lau. Si l'intention est louable, il faut une bonne dose de courage pour arriver à tout suivre, car l'ensemble est rendu très compliqué avec son ping-pong de flashbacks et son scénario très (trop) compliqué, et surtout très long à suivre à cause d'un rythme défaillant.
Le changement de ton est en effet très surprenant, et on attend désespérément un peu de tension et d'intensité, à l'image de certaines scènes très réussies des deux opus précédents. Mais il faut attendre la dernière demi-heure pour cela, et encore, pour des scènes loin d'être mémorables. On a l'impression qu'Alan Mak s'est retourné le cerveau dans tous les sens pour sortir cette histoire très compliquée, mais que tout le monde était un peu au bout du rouleau pour la mettre en scène. La réalisation est moins travaillée que dans les autres films, on balance une photo très travaillée en intro sur une cage d'ascenceur (passionnant), les acteurs font leur travail mais sans intensité (où sont les Tony Leung, Anthony Wong, Eric Tsang, Francis Ng des deux premiers films?), la musique est molassonne et peu inspirée (sauf les passages repris des deux premiers films évidemment...).
Il reste tout de même des scènes réussies et ce scénario bien compliqué qui permet sûrement de revoir le film plusieurs fois pour reconstituer le puzzle. Mais si on ajoute certaines incohérences (les caméras d'espionnage qui zooment et panotent, le personnage d'Andy Lau qui change du tout au tout sans raison vraiment valable), des passages vraiment peu inspirés (l'introduction contraste fortemment avec celle du second épisode: le monologue d'Anthony Wong était excellent, la scène de l'hopital est ennuyeuse au possible), et une l'ambiance sonore bien moins travaillée que dans les épisodes précédents, difficile d'obtenir un résultat pleinement convainquant. On en vient surtout à conclure ce que le second épisode laissait évidemment présager: Infernal Affairs la trilogie est un bel opportunisme commercial, et sûrement pas une trilogie pensée dès le départ. Tant mieux pour la santé économique de tous les protagonistes, sauf pour les spectateurs qui ne s'y retrouveront jamais vraiment.
Au final, ce dernier épisode de la série est très nettement décevant par rapport aux précédents. Si le scénario se montre trop compliqué, il l'est peut-être à cause d'une mise en scène vraiment peu inspirée. Andrew Lau n'est sûrement pas le meilleur metteur en scène possible pour ce genre de film, car sa technique est utile pour des films bien plus visuels et démonstratifs. Bref, Andrew est un poseur, ce qui n'est pas toujours négatif, et Infernal Affairs 3 n'est pas un film poseur. C'est dommage car avec un tel casting, il y avait moyen de faire un film autrement plus marquant. Ici on en arrive trop vite à l'allumage du voyant d'alarme "Décrochage! Décrochage!" et une fois la limite franchie, le film devient d'un ennui assez total. Ceux qui arriveront à suivre auront sûrement un avis opposé à celui-ci, mais difficile de bien noter un film peut-être intéressant, mais trop difficile à suivre. Certains films méritent les efforts nécessaire au suivi de l'intrigue, hors ici vu le dénouement, l'effort semble de trop.
Critique basée sur le Director's cut.
Essai non-transformé
Est-ce un film manqué ? Comparé aux 2 premiers opus, on aurait tendance spontanément à répondre par la positive à cette question. Quelle en est la raison? Surement pas la réalisation d' Andrew Lau qui reste égal à lui même dans cet épisode. Le manque d'action semble quand même le brider un petit peu, mais techniquement, il n'y a rien a redire. Et vu le rythme de ce film, on a l'occasion d'apprécier un peu plus sa photographie. Coté acteurs, vu qu'on reprend les mêmes à l'exception de Leon Lai et Cheng Dao-Ming, la comparaison avec les précédents épisodes est évidente: on est loin d'avoir ici des performences mémorables. L'impression génerale est celle d'une certaine contrainte, de jouer en-deça. Même la bande son semble en retrait.
Quelle en est la raison ? De toute évidence, le choix scénaristique. Le film se coince dans une période très limitée, comparativement au premier, d'environ deux ans qui commence quelques mois avant la mort de Yan, et consiste à une relecture de la vie de Yan à travers les yeux de Ming. Problème: on se retrouve à traiter une époque déjà décrite dans le 1er opus, mais ici apparaissent de manière non négligeable les personnage de Chen Daoming et Leon Lai. Or leur présence conditionne beaucoup la relation Yan-Sam. Outre le fait qu'il n'ait jamais été question d'eux auparavant, c'est surtout la psychologie des rapports Yan-Sam qui est apparait contradictoire par rapport au premier épisode, et cela se retrouve également dans la relation Yan-Wong qui perd de sa force en contradiction avec le premier volet.
Que reste-t-il au film alors ? Eh bien je crois que seul le personnage de Ming nous livre la clé. Le retournement psychologique de Ming est d'ailleurs le seul paramètre qui soit en ligne avec le premier film. Et Andy Lau nous livre une interprétation du rôle impeccable dans son interiorisation. Et de ce point de vue, les multiples aller-retour entre passé et présent servent bien l'évolution psychologique du personnage. Il y a dès lors une certaine logique dans les choix retenus, comme par exemple le personnage de Leon Lai qui devient le contre-contre-miroir de Ming et qui par conséquent n'est pas développé dans sa psychologie propre, ce que rend bien l'interprétation de Leon Lai. De même le rôle clef du Dr Lee pour Ming qui le relie à Yau avec la scène reussie des deux divans symétriques par rapport à l'analyste.
Il en résulte un film assez compliqué, parfois pris dans ses contradictions, mais étant donné les postulats de départ, je ne vois pas comment, Andrew Lau aurait pu s'en sortir mieux. Piégé par les données scénaristiques, il ne pouvait repartir sur un film d'action comme le deuxième volet, ni sur le crescendo qui caracterisait le premier. Et le choix de l'évolution psychologique de Ming était certainement la meilleur façon de terminer cette série, le vide laissé par la mort de Yau ne pouvant que se répercuter sur celui qui avait été son double, symétrique et opposé, durant tant d'années.
Une conclusion a la trilogie qui reste bien en deça des deux autres épisodes, mais qui est peut être la moins mauvaise façon d'en finir.
29 février 2004
par
jeffy
Sommeil Infernal
Ce n'est malheureusement pas avec ce troisième épisode qu'Infernal Affairs parlera d'égal à égal avec Le Syndicat du crime rayon sagas criminelles made in HK : partie d'un très bon niveau cinématographique, cette série se voulant une réponse de Hong Kong au succès des blockbusters coréens par une volonté de scénarios plus écrits que la moyenne des polars hongkongais et un effort apporté à la finition technique afin de rendre ces films plus facilement exportables parce que plus "pros" -i.e.correspondant aux standards techniques imposés par Hollywood en matière de cinéma de genre- continue encore à décliner avec ce troisième épisode.
Il y avait pourtant de quoi redresser la barre après un second épisode lorgnant vers la saga mafieuse sans avoir les moyens de ses ambitions: une volonté de montrer les triades comme un business s'étendant sur l'Asie du Sud-Est qui faisait défaut au précédent volet, l'absence des fades Shawn Yu et Edison Chen. Mais Andy Lau, Eric Tsang, Tony Leung, Anthony Wong et Leon Lai sont juste corrects, Chapman To surjoue encore de façon inappropriée par rapport au ton général du film et Kelly Chen joue très mal son personnage de psychanalyste. Surtout, les concepteurs se plantent en voulant encore renouveler la série en choisissant une option de déconstruction narrative qui obscurcit encore plus un récit déjà embrouillé et comportant trop de personnages pour une telle durée de film -retour de l'écueil de l'épisode précédent-. Et en voulant développer les rapports entre Yan et la psychanalyste les scénaristes offrent une série de scènes de consultation aussi ennuyeuses qu'inutiles aboutissant à une partie romance qui fait regretter par son côté plat digne de n'importe quel mauvais blockbuster made in USA l'époque où le cinéma de Hong Kong les traitait avec un romantisme flamboyant premier degré.
D'après certains critiques, ce volet se voudrait porteur d'une atmosphère fantômatique et de paranoia: il y a donc peut etre la volonté de faire des personnages des fantômes vivants, d'user d'une construction alambiquée pour créer un sentiment de perte de repères ainsi qu'une lenteur "hypnotique" dans les parti pris de mise en scène. Sauf que les acteurs ont franchi la frontière séparant le fantômatique du terne, qu'à vouloir créer la perte de repères le film finit par perdre le spectateur en route et que la lenteur somnambulique -mal maîtrisée en terme de mise en scène, donnant l'impression que les réalisateurs se regardent filmer- finit par être d'une grande efficacité soporifique, sa combinaison avec une photographie bleutée finissant par ressembler à du sous-Michael Mann. Finalement, cette série aura souffert des contraintes de l'industrie hongkongaise qui cherche à presser très vite le citron d'une formule qui marche: vouloir essayer de faire un cinéma de genre aux scénarios élaborés -surtout lorsqu'il s'agit d'une saga- implique d'avoir le temps de les écrire, temps pas vraiment permis par les contraintes actuelles de cette industrie cinématographique. Imaginez que Spielberg ait dû finir un second Indiana Jones un an après le premier, la saga n'aurait surement pas eu une telle cohérence.
Cette saga démontre surtout que le cinéma de Hong Kong n'a pas encore tout à fait les moyens de rivaliser avec Hollywood sur son propre terrain: si le premier volet offrait une réponse mineure mais intéréssante à Volte/Face -soit un crossover HK/Hollywood convaincant... en sens inverse-, l'écart entre ambition et capacité à se donner les moyens de ses ambitions s'est ensuite creusé. En attendant, HK refait du polar grâce au succès de cette série. Et cela vaut bien un peu d'estime pour "services rendus au cinéma de genre".
Soporiphique, mais il paraît que c'est à la mode...
Inutile de s'étendre longtemps sur le sujet, Infernal Affairs 3 est le plus mauvais segment de la trilogie du duo Lau/Mak. A aucun moment on ne retrouve la classe de la mise en scène du premier opus, ni même la beauté dramatique du second. Pire, il n'y a rien de bien étonnant dans son approche résolument classique du polar troublant où les fausses pistes et les ellipses s'enchaînent comme des perles et ce dans n'importe quel sens. La construction de Infernal Affairs 3 se veut cassée par un enchaînement spectaculaire (le mot est juste) de changement d'époque comme si c'était naturel de dynamiser le scénario en passant de 2003 à 2002, puis "un mois plus tard", "12 mois plus tard" et rebelote dans le sens inverse histoire d'envoyer le spectateur sur la touche pour bien lui montrer qu'aucun personnage n'a été oublié. On retourne donc auprès de Tony Leung et son officieuse donzelle Kelly Chen pour mettre en avant leurs petits jeux médicaux bien cucul (Tony Leung en deviendrait même presque lourd) à base de séances d'hypnoses. Génial. Andy Lau passe ici pour un grand malade, Eric Tsang une vieille crapule croyant à ses heures perdues, Anthony Wong en vieux type grognon (qu'on retrouvera incroyablement classe dans Exilé, chef d'oeuvre de Johnnie To)...même Leon Lai paraît bien fade, à l'image du film lui-même.
On se demande même l'intérêt de faire un troisième opus, esthétiquement à la ramasse par une mise en scène faiblarde usant d'artifices visuels craignos comme les filtres chromatiques pour soutenir les flash-back ou cette réutilisation de teintes argentiques bien ternes. Mais dans le fond, cet Infernal Affairs n'est pas un mauvais film, car bien bricolé malgré la mollesse d'ensemble, c'est juste qu'on s'ennuie royalement et l'on cherche à comprendre l'utilité de cette séquelle tout juste rattrapée par un score correct et un twist bien débilos mais rigolo.
Mort grotesque
Quelle déception que ce dernier volet des aventures infernales !!! (et quel supplice que de l'endurer suite aux deux premiers à 03h00 du matin, lors de la nuit "Infernal Affairs" sur Lyon le samedi dernier 13/11/2004 !!!).
On ne peut comprendre, ce qui est passé par la tête des scénaristes pour accoucher d'un tel navet, après avoir fait des étincelles sur les deux premiers volets...Sans doute pressés par le temps, on ne peut en revanche comprendre pourquoi s'acharner autant à détruire tous les personnages.
Le personnage de Tony Leung devient ainsi une espèce de clown, faisant le pitre sur le fauteuil de sa psy, arborant les mêmes lunettes de soleil que Chow Yun-Fat dans "A better Tomorrow" (mais ressemblant bien plus à Stephen Chow dans "My Hero 1").
Le personnage de Chapmann To devient encore plus lourd et n'a plus rien à voir avec son personnage de petit con effacé du premier volet.
Quant à l'intrigue - régulièrement évincée au profit de scènes dites "drôles" ou ne servant qu'à remplir le cahier de charges pour rendre le film plus long - elle est d'une rare bêtise : personne ne me fera croire, qu'un Andy Lau puisse jouer à "Mission Imossible" dans un commissariat avec ses gadgets high-tech, allant même jusqu'à endormir" les quelques rares policiers présents dans leurs bureaux pour s'y balader en toute impunité !?! Quant aux quelques amorces pseudo-freudiens, tentant d'illustrer le lent passage d'Andy Lau dans une sorte de folie paranoïaque, rongé par le remords et la culpabilité, elles sont tout simplement risibles, jusqu'à cette fin au-dessus de tout ridicule.
Bref, "Infernal Affairs 3" n'est pas qu'un sombre navet : il se paye même le luxe d'enterrer un semblant de génie créatif, qui n'avait su faire illusion que dans le premier volet.
Moins bon que ses illustres prédecesseurs
Après l'excellente surprise qu'avaient constitué les deux premiers opus, on était en droit d'attendre une conclusion sous forme de crescendo. M'attendant au pire suite aux critiques assassines, je n'ai pas trouvé le film mauvais, mais ce qui lui fait défaut et qui rendait les précédents si bons, c'est la maîtrise.
Maîtrise du récit, maîtrise des personnages... alors que la préquelle apportait une histoire à des personnages déjà intéressants, celui-ci en rajoute sans réel effet. Ces nouveaux personnages n'ont pas de background et sont en 2 dimensions. Et c'est là le plus grand défaut du film: privilégier la confusion en introduisant sans cesse de nouveau éléments alors qu'il y avait largement matière à faire un bon film avec la seule quête d'Andy.
Le fait de reprendre le récit quelques mois après la conclusion du premier permet de constater l'évolution de ce personnage. Il aurait été intéressant d'assister à la dégradation de sa psyché au jour le jour, mais le retrouver à ce moment rend le contraste plus flagrant. Sa schizophrénie est plutôt bien exploitée, et donne lieu à des scènes surprenantes pour un film Hong Kongais, comme cette discussion de sourds qui se déroule dans la tête du héros.
Tous ces passages sont intéressants, de même que son pétage de plomb, cet aspect est donc plutôt réussi. Même la relation avec Kelly Chan est crédible.
Malheureusement toutes ces qualités ne suffisent pas à bâtir un film. Et on sent que les scénaristes ne savent plus trop comment combler le reste du film, d'où l'ajout de personnages. L'alternement des séquences est pourtant réussi, la prestation d'Andy excellente, et il y a malgré tout du suspense, mais la sauce prend moins bien. Alors que les deux premiers épisodes bénéficiaient de scénarios extrêmement bien écrit, cette suite explore des pistes intéressantes sans savoir les approfondir et se perd en sous-intrigues inutilement tortueuses.
Alors pas un mauvais film, mais une suite passable qui conclut de façon décevante une saga passionnante.
Pochade
Infernal Affairs 2 jouait à la perfection son rôle de prologue du premier film, et ce grâce à l'habileté du scénariste Felix Chong, qui était parvenu à nous faire replonger dans le passé et la jeunesse des deux personnages principaux tout en développant une intrigue policière en parallèle. La crédibilité et l'intérêt s'avéraient de mise, sans compter le brillant travail visuel fourni par le tandem Alan Mak - Andrew Lau. Tony Leung et Andy Lau cédaient sans problème leur place à Edison Chen et Shawn Yue, Anthony Wong honorait tout le potentiel son interprétation; le tout se regardait avec un bonheur rare et n'avait pas à pâlir une seconde – ou presque – face à son prédécesseur.
On aurait aimé dire autant de bien d'
Infernal Affairs 3, qu'il clôt magistralement une saga policière hongkongaise majeure (chose qu'elle demeure de toute manière, les deux premiers métrages satisfaisant à le confirmer), qu'il nous assène un ultime tourbillon d'émotion, de suspense, de rebondissements et de surprises scénaristiques d'autant plus que le couple Leung - Lau refait surface; mais même avec toutes les meilleures volontés du monde, on n'y arrive pas vraiment. Le réel point faible de ce troisième opus réside dans le manque d'épaisseur de son script et l'absence de cohésion de son récit. Felix Chong semble avoir épuisé ses cartouches et n'a visiblement plus grand chose à dire. Entre les incessants voyages temporels avant et après la mort du personnage de Yan (Tony Leung), les grosses facilités et invraisemblances (comment Lau peut-il aussi aisément jouer les espions dans un commissariat normalement aussi gardé ?), on se demande encore qu'est-ce qui a bien pu motiver l'écriture de cette pseudo-suite, si ce n'est un simple intérêt commercial. L'interprétation se révèle à peu près aussi décevante: Tony Leung en fait trop, Andy Lau pas assez. Anthony Wong quant à lui, fatigué et amaigri, apparaît complètement en retrait. Que dire d'autre, sinon que le jeu de comédiens habituellement si géniaux laisse ici à désirer, surtout lorsque l'on sait de quoi ils sont capables. Kelly Chen vole de peu leur vedette dans son charmant rôle de psy autrefois amoureuse de Yan, très affectée par le décès de celui-ci et que Lau ne va pas hésiter à manipuler secrètement dans le but d'obtenir de précieuses informations. Sauve les meubles l'exceptionnelle réalisation perlée par le duo Alan Mak - Andrew Lau: des cadres impeccables et de sublimes travellings soulignés par une photographie léchée, tout cela sent bon la mise en scène chiadée et luxueuse à l'instar des précédents volets, ici peut-être même davantage. Les gros moyens sont ainsi déployés afin d'assurer une réussite technique incontestable, mais dommage que l'histoire ne suive pas tout à fait. Pourtant, au-delà de tous ces défauts,
Infernal Affairs 3 a le mérite de ne jamais ennuyer, pour peu que l'on se soit attaché aux personnages et à ce fil romanesque tout au long de la saga. Il peut en quelque sorte se voir tel un bonus: rien de bien nouveau à l'horizon, un simple enfoncement de portes ouvertes, mais des détails nouveaux, de petits éléments bénins mais inédits, qui suscitent un certain enthousiasme à défaut de captiver.
Infernal Affairs 3 s'engourdit des tares du blockbuster-séquelle paresseux: un budget conséquent au service d'un scénario bâclé et vain, se contentant d'enjoliver tout ce qui a déjà été écrit et donna lieu à un succès commercial, des acteurs qui n'y croient pas ou plus et des rôles presque singés. La mise à terme plutôt décevante d'une saga au départ sacrément bien fichue, uniquement rachetée par une réalisation de haut niveau qui témoigne des très bons talents de techniciens d'Alan Mak et Andrew Lau. On pouvait espérer mieux, même si l'ensemble divertit.
ni bon ni mauvais
attention il faut suivre!! pas évident surtout avec les sous titres anglais et histoire assez compliquée (artificiellement car finalement c'est pas très riche au niveau du scénar) par les incessants mouvelents temporels et les hallucinations de Andy LIU.
on a l'impression que les scénaristes ont essayé de faire un film malin et captivant à partir de pas grand chose mais finalement ça brasse un peu du vide. la réalisation est pas mal, de beau plans bien photographié, l'interprétation est correcte dans l'ensemble mais rien d'extraordinaire.
pour terminer la trilogie ce film est décevant mais c'est courageux d'avoir voulu faire un film psychologique sans beaucoup d'action. ça donne envie de revoir le 1er film, pour moi le meilleur des 3.
Aussi bien que le 1
J'ai beaucoup aimé cette troisième partie, l'histoire est assez complexe mais très cohérente. Finalement, tout est logique, et l'atmosphère toujours entraînante.
Passage préféré: dans le bureau de la psy.
Jeux de miroir
Infernal Affairs 3 mérite mieux que le sort qu'on lui a jeté. Film confus et souvent abscons, il en reste malgré tout une esthétique du reflet, de la fluidité et la transparence étonnamment fascinante. Film crispé, névrosé, plein de noeud moins psychologique que plastique, Infernal Affairs 3 montre l'étonnante tension d'Andrew Lau lorsqu'il ne reste plus à celui-ci que de l'humain, des corps et des consciences qui à elles seules doivent être le garant du mouvement dramatique. Film étouffant, parfois insipide et poussif, avec ses images ternes, appauvries par une technologie triste et dépressive, Infernal Affairs 3 arrive à réaliser, peut-être malgré lui, l'une des prouesses que seuls quelques rares génies ont atteint (Steinberg) : il transfigure le visage défait et malade d'Andy Lau et celui froid et étrange de Leon Lai dans l'espace. Infernal Affairs 3, avec ses jeux de surfaces métalliques et vitrées, ses intérieurs à la décoration de papier glacé, joue des théories du miroir et de l'inconscient. De manière un peu vaine, lâche, ou un peu fauché, mais avec un certaine volonté d'appliquer ces enjeux à la scénographique au résultat parfois brillant. Infernal Affairs 3 est un film qui se prend peut-être trop au sérieux, mais de cela il tire une certaine froideur maladive et une beauté triste qui le rend ô combien plus fascinant que n'importe laquelle des tentatives de renouvellement du genre frenchy. Avec ce drame bergmanien en kit très chic Andrew Lau clôture sa trilogie contre toutes attentes. Rarement Tony Leung, Andy Lau et Leon Lai ont été à la fois autant fétichisés et désincarnés, comme si Lau avait vidé de leur naturel glamour les trois comédiens pour les laisser flotter en apesanteur ou dans un bain de formol. Cette esthétique sous cloche de verre fait d’Infernal Affairs 3 un objet au ralenti, comme si celui-ci ne pouvait se résoudre à abandonner un tel succès sans l’encadrer définitivement. Sans empailler ses sex symbols, et tout figer dans le métal et le verre d’une Hong Kong dans laquelle l'humain est devenu l’outil de sa propre survie. La simple particule d'un flux dynamique et économique dans laquelle comme Andy Lau on cherche son identité.
Conclusion inutile ?
J'ai largement préféré le 1 et le 2.
Autant sur les deux premiers volets on se régale et l'intrigue est sans cesse alimentée, autant le 3 est assez creux et n'apporte plus rien de neuf.
Bonus
INFERNAL AFFAIRS III ou la fin d'une saga qui a redonné des couleurs au polar HK.
Les acteurs au charisme certain sont tous là:Anthony "la classe" Wong fournissant une sympathique participation,Tony Leung reprenant du service en flash-back pour son rôle de flic infiltré,Kelly Chen qui voit son personnage étoffé,et Andy Lau qui reste au centre de l'"affaire" malgré l'arrivée de deux nouveaux protagonistes convaincants.
Car ce troisième épisode privilégie l'introspection à l'action pure,et même si les scènes dynamiques sont toujours là,on assiste au développement d'une histoire complexe entre flash-back de plusieurs niveaux et présent,ou les personnages dévoilent des personnalités torturées.
Mais à ce sujet,le film ne parvient jamais à vraiment décoller,on suit les péripéties avec intérêt mais sans beaucoup de passion,un perdus devant tous ces revirements pour tout dire assez confus.L'intrigue apparait un peu tirée par les cheveux,et tous les effets de mise en scène fonctionnent moins bien qu'avec les opus précédents: la surprise joue déjà un peu moins,et puis la base scénaristique est moins riche.
D'ou cette impression de remix,de film-bonus,ou le clin d'oeil interne et l'auto-satisfaction sont de mise.En fait, ce IA III permet de se replonger avec délectation dans un univers high-tech de coups tordus et de complots en sous-main,mais il demeure en dessous des deux autres volumes.Le plaisir vient plus du fort capital de sympathie pour cette remarquable trilogie que des qualités propres au dernier film.
Attendons maintenant de voir ce qu'en feront les américains...
bien
Bon ben génial comme d'habitude. Les acteurs sont énormes et la bande son colle parfaitement.
Pendant un moment je n'avais vu qu le premier volet et je me suis décidé à voir le second et le troisième et je n'ai vraiment pas été déçu. ça apporte une vraie fin à l'histoire que je redoutais peut-être de connaitre mais en fait, ça passe très bien.
Le film est quand même assez triste sur les bords.
vraiment à ne pas rater!!!!
Une conclusion plus profonde, mais moins réussie.
Ultime volet de la saga, cet opus, autant le dire tout de suite, se révèle aussi être le moins bon des trois. Bancal dans sa mise en scene et dans sa maîtrise, une ambiance qui se cherche tout du long sans jamais réellement se trouver, et lourdeurs scripturales superflues font de cet opus le moins réussi. Passé ces points un peu sombres du tableau, Infernal Affairs 3 se présente malgré tout comme un bon film, qui a défaut d'être une réussite totale, reste un exemple de narration, complexifiant un monde déjà riche sans le dénaturer, maitrisant chaque rouage de son histoire avec une méticulosité parfaite.
10 mois ont passés depuis la fin de Infernal Affairs, et pour Ming, les démons du passé se font de plus en plus pesant. Une decennie de double jeu et de remords aussi divers que variés pesent sur sa conscience, aussi lorsqu'il soupçonne un inspecteur d'être une taupe infiltrée, il prend la décision de mener son enquête, et de démasquer ce qui semble petit à petit être le point final de l'affaire Sam/Wong Yan/Ming.
Polar posé, ou thriller psychologique? Le choix fut visiblement difficile tant les deux éléments ont du mal à cohabiter, l'un se faisant d'ailleurs plus maîtrisé que l'autre, et donc fatalement plus interessant. Jamais, dans la saga, la flash back ne se seront fait si nombreux, si entremêlés, mais également si intenses, encore une fois avec cette idée de vouloir entrer dans l'esprit des personnages , là où se trouve indéniablement le point final de toute cette histoire. Le pari, de ce côté, est réussi, même si l'on reprochera certaines scenes totalement hors de propos, à l'exemple de celle ou Andy Lau se met à draguer Kelly Chen, scene qui n'apporte rien ni aux personnages, ni à la narration, et qui n'aura d'ailleurs pas la moindre importance pour la suite du récit.
Les flash backs, eux, en revanche, seront toujours judicieux et bien placés, permettant à la fois éclaircissement sur certains aspects de personnages tels que Ming, Yan ou même Sam, et à la fois permettant de faire revenir pour le final de la trilogie des personnages qui n'ont ici plus lieux d'être, à l'image, encore une fois, de Chapman To qui reprend son rôle habituel, d'Edison Chen, ou encore de Carina mau. Les nouveaux protagonistes, eux, seront incarnés à la perfection par l'excellent Chen Dao Ming et l'impassible Leon Lai, tout deux étant les pivots cruciaux de cet opus, avec toujours Andy Lau et Tony Leung en personnages principaux, la faveur étant cette fois ci laissée à Lau, qui sera réellement sur le devant de la scene.
Un thriller Psychologique réussi, un polar moins réussi, un opus final en demi teinte donc, qui se laisse regarder, qui s'apprécie pour ce qu'il est, mais qui aurait pu être bien mieux. Dommage, mais finalement bon, sa derniere demi heure reste néanmoins particulièrement réussies, en tout point.
Final
Une trés bonne conclusion à cette trilogie avec sont ambiance torturé mais cohérente. pour finir j'ais beaucoup aimé la scéne chez la spy avec Andy Lau et Tony Leung de chaque coté
Mouaip, pas mal, mais pas exceptionnel non plus...
La trilogie se clôt enfin ! Un an après avoir vu les deux premiers, c’est dur de se remettre a fond dans l’histoire. Ce qui fait que, du coup, je n’étais pas dedans a fond, et suis passé un peu a côte du film. Dommage pour moi ! Je sais pas trop quoi en dire, mise a part que ça tient plutôt pas mal la route, mais que je suis quand même un peu déçu. Moins bon que le 2, lui-même moins bon que le 1. Sans conteste l’épisode le plus mauvais de la saga, certes, mais quand même pas mal dans l’ensemble. Faut vraiment que je me mate les 3 à la suite pour me faire une idée plus précise…
Atterrissage réussi...
Finalement on y est arrivé, ils ont tous morts, le mot fin peut être apposé sur la plus belle saga qui m'est été donné de voir.
Mis à part le fait que le dicton ce sont les meilleurs qui partent les premiers soit ici plus que rabaché - Yan est montré presque comme le messie, celui qui fut sacrifié, mort trop tôt [ avouez que le voir mourir dans IA1 ça fait mal ], et autour de la béatification duquel tourne ce volet final. En effet, les flash backs et autres flash forwards tournent tous, non pas en la faveur du déroulement de l'intrigue qui nous mènera au rétablissement des raisons et des torts de chacun, le méchant Ming châtié surtout, mais avant tout à nous montrer Yan comme un perso que personne ne comprend mais qui regarde et contemple tout ce beau petit monde avec compassion - la psy, Ming, Yeung, même Sam - et les laisse agir sur sa destinée tragique avec confiance - faut dire quand on voit comment fini Ming y avait de quoi etre confiant.
Le nouveau personnage , l'inspecteur Yeung apparait pour mieux nous coànforter dans cette idée et aidera donc la justice à être rendue peut être - mais est il aussi louche qu'il n'y parait ou n'est il finalement que le double de l'inspecteur Wong, mêmes méthodes, mêmes buts(?). Ming [andy lau] est ici travaillé jusqu'à la moëlle et même si le final pour lui parait un peu tiré par les oreilles je trouve que ça colle bien avec l'idée qu'on a pu se faire du personnage dans les deux premiers volets, et cela répond bien au premier opus où on voyait Ming plus comme l'adversaire du messie Yan qu'en un personnage entier et fini - ce qui sera le cas ici dans tout les sens du terme.
Enfin la majestie avec laquelle Andrew Lau nous met tout ça en scène permet d'apprecier à sa juste et grande valeur ce point final à une trilogie qui réhausse le niveau du polar mondial. [à quand un 36 quai des orfèvres 2 et 3 ...
Un film limité malgré quelques bonnes idées
Autant le dire franchement, les deux suites à Infernal Affairs sont faibles. Selon ses goûts, on aura tendance à être plus ou moins indulgent avec les boursouflures de l’épisode 2 ou les invraisemblances téléphonées de l’épisode 3. Mais très honnêtement, on est très loin du premier film.
En plus, bien que tournés dans la foulée et par la même équipe, les trois présentent un aspect totalement hétérogène. La volonté de se démarquer de l’épisode précédent est certes louable et permet d’éviter la redite. Malheureusement, dans ce cas précis, l’incidence aura été un joyeux n’importe quoi.
A l’arrivée, que reste-t-il de l’éclat du premier film dans ce troisième opus un peu fade ? Pas grand chose. Les destins croisés des personnages laissent place à des allers retours dans le temps, dont le seul but est de faire apparaître à l’écran tous les protagonistes du premier film, histoire de bien amortir la franchise, et ce même si leur contribution dans cet épisode-ci est inexistante (cf. le personnage d’Anthony Wong).
Moins alambiqué que le second, ce film reste néanmoins assez indigeste. Beaucoup de personnages sortis d’un chapeau pour apporter un vague ressort dramatique, pas mal de scènes inutiles ou franchement hors sujet (les scènes comiques ratées chez la psy), une évolution des personnages totalement improbables.
Sur ce dernier point, le choix le plus malheureux reste les problèmes psy du personnage d’Andy Lau. Il constitue la base du récit or, cette prise de conscience subite cadre mal avec le profil du personnage déterminé qu’il incarne dans le premier film. En d’autres termes, ce qui fonde le récit est inapproprié.
Pourtant, allez savoir pourquoi, dès le générique de début, on est content de retrouver cet univers. Comme quoi…