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Lorelei : the Witch of the Pacific Ocean
les avis de Cinemasie
3 critiques: 0.08/5
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6 critiques: 1.92/5
Relis toi, c'est bourré de fautes
Non mais sans rire ! On ne va pas jouer aux jeux des incohérences sur celui là ; mais d'une manière politique, c'est une horreur sans nom. Les japonais se mettent à jouer aux sous-marins en cherchant à diaboliser l'action américaine. Certes c'est moche la bombe ; oui des centaines de milliers de personnes en ont souffert, mais il faut arrêter de jouer les victimes maintenant, en faisant semblant d'oublier ce que le Japon a fait à ses voisins pendant le demi-siècle qui a précédé. Il serait peut-être temps de se responsabiliser un petit peu mais au lieu de cela, encore une histoire pour montrer l'atrocité nucléaire. Et ce n'est pas ce faux discours sur la corruption et le probable esclavagisme par les américains auquel ils ne croient même pas qui va y changer quelque chose.
Si seulement l'histoire sous-marine était bien faite. Manifestement, on revoit un peu le même système que dans la plupart des films américains sur le sujet : un sous-marin doit passer les lignes ennemies. On ne dira jamais assez que le chef d'oeuvre sur le sujet est bien évidemment Octobre Rouge, qui a non seulement une intrigue bien prenante, mais en plus n'est pas compliqué à comprendre pour quelqu'un n'y connaissant pas grand chose en sous-marin. Il faut avouer que dans Lorelei, si je n'avais pas vu d'autres films sur le sujet, je n'aurait pas compris pourquoi ils paniquent quand ils entendent la sorte de bruit de cloche sous-marine, parce que malheureusement, on ne nous dit pas ce que c'est (c'est un sonar). Aussi, je veux bien que le sous-marin a un système de détection d'une technologie très avancée, mais je ne vois pas en quoi cela lui permet d'échapper aux américains lancés ouvertement à sa poursuite ; d'ailleurs ils se font repérer vite, mais étonnement ils en échappent à chaque fois, je n'ai pas compris pourquoi (sans parler des torpilles qui traversent la coque d'un sous-marin, impressionnant). Pour finir, les images de synthèses sont mal faites ; on ne peut sauver que les bruitages qui sont les mêmes que dans les autres films de sous-marins, donc plutôt familiers.
Il y a quelques années, les coréens ont fait un film de sous-marins (Phantom), mais même si la fin était plutôt pompeuses, ils ne sont pas tombés dans le piège des incohérences et n'ont pas fait mine de croire à leur sujet, laissant cela plutôt en terme de prétexte. Le sujet n'est pas évident à réexploiter, mais il vaut mieux éviter de se lancer dans des grands discours douteux en oubliant de bien raconter son histoire.
Sans fond
« Lorelei » participe au récent malheureux regain tacite d’un sentiment nationaliste exacerbé ; phénomène dont des nombreux pays européens ne sont d’ailleurs pas ménagés. Plus grave est ce constant souci de se réapproprier certains chapitres clés de l’Histoire, édulcorés ou carrément absents des manuels scolaires.
Voilà donc une intrigue tournant autour de japonais cherchant à se lier à « l’ennemi » (l’américain envahisseur) pour lui permettre de lâcher une troisième bombe atomique sur Tokyo. Si certains détails peu glorieux de la participation du Japon dans le conflit de la Seconde Guerre Mondiale sont évoqués, c’est avant tout pour en souligner leur sacrifice « patriotique » (kamikaze et autres soldats se « sacrifiant » pour leur pays).
Sans doute pour justifier ce discours putassier, l’auteur entremêle son intrigue d’une touche fantastique en la personne de « Lorelei ». L’intrusion de cette dernière est un autre grand moment de ridicule, modèle copiée sur « Le cinquième élément » de Besson et qu’on tente de rendre attachante par des flash-back du plus mauvais goût. Ses pouvoirs sont très mal définis et ne se révèlent que dans des moments d’intensité dramatique pour sortir les héros d’un mauvais pas.
La réalisation va de pair avec la déficience scénaristique : les personnages peinent à exister et toute dramaturgie est noyée dans des situations mal esquissées. A force de tenter d’éviter ce qui s’est déjà fait (se « cacher » des radars ennemis ; pression de l’eau sur le navire touché ; etc), il ne reste que peu d’enjeux dramatiques. « Lorelei » sortant de son chapeau des tours de force sauvant la mise à chaque fois, elle désamorce toute tension et suspense possible (à la manière d’un super-héros invincible).
Restent les effets spéciaux, images de synthèse honnêtes, mais trop visibles. Amusant, qu’un soin tout particulier ait été accordé au détail des armes des bateaux de guerre américains, alors que soldats et marins brillent par leur absence. Un détail de taille résumant parfaitement les véritables motivations de ce film : peu importe les hommes…
Une autre histoire
Blockbuster ayant rapporté beaucoup de Yens au box-office nippon, LORELEI est un film d’action adapté d’un roman prenant pour base une réalité historique alternative, un sous-genre récurrent de la science-fiction. L’écrivain à la base du projet Harutoshi FUKUI étant une sorte de Tom CLANCY japonais qui s’est vu adapté deux fois coup sur coup cette année.
Traditionnel huis clos ayant pour cadre un sous-marin révolutionnaire hérité des nazis, dont l’équipage va tenter d’empêcher le largage d’une troisième bombe atomique sur Tokyo, ce long-métrage de plus de deux heures est assez plaisant à suivre, entre batailles navales et questionnements existentiels et doutes du commandant du vaisseau, mais ne passionne jamais non plus vraiment.
Pas mal de bavardages et de lenteurs viennent casser le rythme de l’histoire, alors que les séquences de guerre maritime transpirent un peu trop l’animation assistée par ordinateur. Il faut dire que niveau animation, il y a du beau monde, entre Mamoru OSHII et Hideaki ANNO à la conception. La magnifique Yu KASHII, cette étrange jeune fille soutenant le système de navigation révolutionnaire LORELEI est en effet une parfaite personnification des cyber-creatures croisées dans GHOST IN THE SHELL, et plus encore celles de NEON GENESIS EVANGELION, œuvres phares des deux créateurs nippons.
On pourra sourire à la naïveté de certains dialogues, à la romance inutile entre le jeune premier et la mutante, au caractère prévisible des rebondissements, avec son lot de traîtres et de héros sacrificiels, à la mise en scène sans relief particulier, mais c’est surtout le fond du sujet qui peut poser question.
Ainsi, cette réinterprétation de l’Histoire, intéressante en soi, hésite entre la glorification d’un nationalisme le plus évident et la volonté de laisser une chance à la reconstruction d’un pays ravagé par le conflit, donc à se jeunesse qui doit survivre au-delà de l’idée de la victoire ou de la défaite. Le propos hésite entre ces deux notions, mais il ne s’agit pas d’un grand questionnement idéologique, c’est juste le support d’un récit finalement assez manichéen et même grandiloquent.
Kôji YAKUSHO interprète le capitaine MASAMI, et si on le préfère dans ses rôles plus fouillés chez IMAMURA ou AOYAMA, son incontestable charisme apporte crédibilité et épaisseur à son personnage en proie au dilemme de l’héroïsme et de la survie de ses hommes. Soldat idéalisé qui laisse d’ailleurs carrément le choix à son équipage de partir ou rester pour remplir l’ultime mission, non-sens total quand on connaît la rudesse du commandement japonais d’alors … c’est effectivement bien de réalité alternative dont on parle!
Adapté d’un livre aux motivations certes un peu confuses mais contenant forcément une part de fascination, LORELEI s’avère au final un spectacle qui n’est pas inoubliable mais possède suffisamment de qualités pour qu’on s’y arrête.