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Running On Karma

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les avis de Cinemasie

12 critiques: 3.19/5

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62 critiques: 3.23/5



Alain 4
Anel 3
Archibald 4 R.O.K, la nouvelle bombe des studios Milyway surprend, amuse, émeut, choque par...
drélium 3 Un trip plus ou moins convaincant, original mais qui ne décolle jamais vraiment.
François 4 Un melting pot déroutant mais fort intéressant
Ghost Dog 1.25 Decrescendo
jeffy 4 Vous avez dit étrange ?
Junta 4 Original, chiadé, philosophique... pas tjs maîtrisé mais quelle importance ?
Marc G. 2 C’était très risqué mais malheureusement raté
MLF 3
Ordell Robbie 2 une tentative ratée de To de renouveler son inspiration
Xavier Chanoine 4 Des idées incroyables, plombées par vingt dernières minutes HS.
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R.O.K, la nouvelle bombe des studios Milyway surprend, amuse, émeut, choque parfois mais vous transporte à coup sûr.

Lee Fung Yee (Cecilia Cheung) & Big (Andy Lau)En pleine saga Infernal Affairs, on ne se doutait pas que le cinéma de Hong Kong nous sortirait un film aussi "risqué". En effet les aspirations philosophiques du scénario de R.O.K a du dérouter plus d'un fan typique d'un Andy Lau Tak-Wah ou d'une Cecilia Cheung Pak-Chi...Mais, malgré la très (trop, pour certains) grande variété des ingrédients, la recette marche, et on se laisse porter par ce voyage visuel & intérieur.

Tout commence avec une séquence de strip tease (intégral !) d'un Andy Lau "gonflé à bloc" devant une Cecilia Cheung totalement hystérique ; en parallèle avec une scène complètement dingue où un indien contorsionniste s'évade (et c'est peu dire) de la surveillance d'une dizaines d'agents de police. Les deux scènes se "rejoignent" juste après et on y apprend qu'Andy alias Big, un moine bouddhiste reconverti en strip-teaseur/body-buider (!), est doté de la capacité de percevoir le karma des être autour de lui, soit voir à travers leurs vies passées.....tout ceci dans les dix premières minutes !!! Et c'est tout la première heure du film qui sera comme cela : mélange de film policier et de film de super héros (avec un clin d'oeil à spider man ?), ponctué de scènes d'actions pour le moins intéressantes et nappé d'une sauce philosophico-bouddhiste qui divise les avis sur ce film.

Puis sans prévenir, l'ambiance change du tout au tout et on se retrouve devant un film qui pour une fois aspire à un peu plus, sans jamais vraiment y arriver certes, mais qui essaye et c'est déjà beaucoup. En effet la Milkyway, malgré la qualité de ces films, nous avait rarement habitué à des films porteur d'un tel message, et c'est un changement plaisant.

Il est intéressant de noter que le concept du karma ne s'attache au cours du film qu'à des asiatiques (chinois, japonais, indien...) et ne semble jamais concerner d'autres cultures...Big (Andy Lau) Big semble tout au long du film, à l'instar de tous les autres, subir le karma et non pas maîtriser ce don et donc choisir sa propre destinée. SPOILER On peut même supposer qu'il n'a jamais vu son propre karma et peut être mérite-il de perdre la femme qu'il aime, Jade, puis sept ans après Lee Fung Yee. Tant que nous sommes dans les "spoilers", on peut aussi remarquer que Big et son alter ego se portent exactement les mêmes coups durant le combat final, ce qui montre clairement que toute cette scène n'est qu'un affrontement contre lui-même au sein de sa psyché, suite à la succession d'événements qui vient le troubler... FIN SPOILER

Le film passe donc d'une ambiance à une autre tout en restant efficace, notamment le moment où Cecilia Cheung confie son scooter à Andy Lau ("je suis bon aux jeux d'arcades", lui dit il !) qui va conduire l'engin (chapeau, la doublure) comme le débutant qu'il est en tombant tout les 200m...hilarant !

Andy Lau est impeccable dans son rôle de moine/body-builder super-héros. La relation qu'il partage avec son sifu est amusante ; il le traite avec beaucoup de respect, mais n'hésite pas à s'allumer une cigarette juste après que son maître lui précise en partant "pas d'alcool, de viande ni de tabac". Lee Fung Yee (Cecilia Cheung) & son alter ego karmiqueSon corps étonne, mais est assez bien fait pour qu'on s'y habitue vite. Je me prête à croire que ce corps titanesque doit avoir une signification dans le bouddhisme ou peut être dans une légende chinoise, car il acquiert ce corps en une semaine seulement à travers une méditation qui ouvre en même temps son esprit au karma... Cecilia Cheung est toujours aussi pétillante et interpréte une agent du CID un peu paumée sans fausse note.

La réalisation est très soignée, et on a droit aux plans de "Hong Kong by Night" typiques des films de la Milkyway (Running out of Time, PTU, The Longest Nite, The Mission...) ; à savoir des rues vides où la vie animée de la péninsule laisse place aux seules activités nocturnes des protagonistes. On peut également admirer durant le dernier tiers du film de magnifiques paysages chinois, qui accompagne au mieux la quête spirituelle à laquelle Big se livre. Hormis une chanson un peu miélleuse à un moment, la musique est très calme et spirituelle à l'image de la dernière partie du film.

En Bref, que l'on aime où pas, Running On Karma ose et révolutionne à sa manière les genres d'un cinéma qui, comme partout ailleurs, se doit en théorie (la preuve que non) de poser quelques ingrédients à succès pour bien faire marcher un film. On éspère en tout cas que les studios hong kongais marqueront à l'avenir plus d'essais de ce genre qui pour beaucoup est transformé.



23 mars 2004
par Archibald




Un melting pot déroutant mais fort intéressant

Johnnie To a peut-être fait un série de comédie romantique pas vraiment originales, mais il sait encore étonner. Son film transformiste avec Sammi Cheng et Andy Lau (Love on a Diet) était fort lourd même si assez drôle. On pouvait craindre le même traitement pour ce Running on Karma, le précédent film ayant tout de même fait 30 millions au box office et le public privilegiant les comédies à HK. Mais c'est mal connaître l'équipe de Milkyway qui a pris le pari de sortir un drame philosophique avec du kung-fu 3 jours avant Infernal Affairs 2. Du suicide? Oui peut-être, mais le film fait presque jeu égal avec son compère. Petite explication.

Running on Karma n'est pas parfait, il mixe beaucoup de choses sans parvenir à un équilibre parfait. Mais il ose incroyablement beaucoup de choses, et fait mouche à plusieurs niveaux. Il parvient à être à la fois violent, romantique, drôle, profond, spectaculaire et dramatique. C'est peut-être le film le plus inqualifiable de la carrière de Johnnie To. La première heure se vit comme un policier bien rythmée, la fin du film glisse vers un film plus touchant et philosophique. N'importe qui en perdra son latin. Et se réjouira peut-être de pouvoir être encore étonné par un film HKgais complètement hors norme.

Le début du film laisse clairement pantois, la réalisation de Johnnie To et Wai Ka-Fai est très efficace et parfois scotchante. Le nouveau physique d'Andy Lau laisse un peu perplexe, mais on s'y fait vite. Les scènes s'enchaînent bien et font preuve d'originalité. Même si on ne comprend pas tous les concepts liés au Karma, il est clair qu'on ne sait pas où on va, mais on prend le train avec joie.

Puis le film change, et prend une tournure beaucoup plus posée, et continue de surprendre. Jamais Johnnie To n'avait fait un film aussi philosophique. On en ressort évidemment un peu perdu, mais pas déçu. Running on Karma déroute, et force le spectateur à réfléchir. Avec des films comme The Mission ou Running out of Time, la Milkyway avait fait ses preuves au niveau de l'aspect visuel, du suspense et de l'ambiance. Mais aucun de ses films ne portait vraiment un message donnant à réfléchir. Running on Karma change un peu la donne.

Bien sûr, tout n'est pas parfait, la musique de Cacine Wong n'est pas mémorable, Raymond Wong aurait peut-être été plus approprié. Ensuite il y a ce changement de ton et de rythme un peu brusque, on attendait plus d'explications sur l'histoire des indiens, et le dernier tiers est moins bien construit. Enfin, le costume d'Andy Lau n'est vraiment justifié, mais il est crédible, c'est bien le principal. Toujours est-il que Running on Karma surprend, déroute. En cette période où 90% des films sont formatés selon des critères et de modes bien établis, l'OVNI de la Milkyway rassure quant à la capacité de ce studio à réinventer un peu à sa manière le cinéma. ROK est un film terriblement audacieux qui mérite bien son succès, et cette audace compense bien des défauts.



15 octobre 2003
par François




Decrescendo

Running on Karma mélange les genres dans 3 parties presque distinctes les unes des autres : il s’avère très sympathique lors de l’enquête policière sur les indiens, assez banal pendant la comédie sentimentale réunissant Andy Lau et Cecilia Cheung, très décevant lors d’une phase pseudo-philosophique centrée sur le karma (cette fameuse théorie de la cause et de l’effet) ressemblant à une parodie ratée de Cannibal Holocaust, SPOILER avant de se clôturer sur un épilogue des plus stupides avec cette maxime « je souhaite qu’on arrête de s’entretuer ». Ainsi donc, ce scénario tortueux n’était destiné qu’à cette réflexion pétrie de bons sentiments mais digne d’un enfant de maternelle ? Oui, et c’est ce qu’on appelle dans le jargon une véritable arnaque. FIN SPOILER

Faire un long métrage pour asséner une telle morale amène forcément à se poser des questions. Et rétrospectivement, on se rend compte du monstrueux potentiel gâché par les 2 réalisateurs phares de la Milkyway : le physique bodybuildé de Andy Lau est fun mais ne sert pas l’intrigue, ces originaux personnages incarnés par des indiens contorsionnistes sont expédiés en une demi-heure alors qu’ils auraient mérité un développement bien plus important, le don de « Costaud » lui permettant de prévenir l’avenir en regardant le passé aurait pu donner une sorte de Dead Zone comique s’il avait été plus exploité,…

Certes, To et Wai osent, mais ça part dans tous les sens pour n’aboutir nulle part. Il aurait peut-être fallu choisir parmi les 3 histoires de ce film pour en faire quelque chose de plus cohérent et de moins désinvolte. Il faudrait peut-être également ralentir le rythme des réalisations (3 ou 4 par an) pour mieux les fignoler ; le choix de la quantité ou de la qualité en somme.



04 avril 2004
par Ghost Dog




Vous avez dit étrange ?

Encore un beau morceau que nous livre M. Johnnie To, le problème est qu'est-ce qu'on en fait? Inclassable à coup sur, déroutant, à la fois complexe et naïf, difficile de situé ROK. Première évidence, cette fois on n'est plus dans le film de genre où la maitrise formelle prévaut sur l'histoire (the Mission, PTU). difficile même de retrouver la patte de M. To dans la réalisation, pour un peu j'en attribuerai plus la paternité à Wai Ka Fai. Au final que nous livre-t-il, un film coupé en deux avec un début enlevé, une interprétation très crédible d'Andy Lau, puis les différentes histoires se bouclent sur elles-mêmes pour aboutir à une fin à la fois complexe et trop simpliste. Néanmoins l'utilisation du pesonnage de Cecilia Cheung est le véritable moteur du film. Et son interprétation est parfaite dans la gradation qu'elle donne à son personnage, passant de l'incrédulité au doute puis à l'acceptation. Voilà bien un film inclassable, surprenant et absolument indispensable.

30 janvier 2004
par jeffy




une tentative ratée de To de renouveler son inspiration

Il est dommage que Running on Karma soit in fine un Johnnie To raté. Dommage tout simplement parce que Johnnie To a cette fois véritablement essayé de renouveler son inspiration en prenant de très gros risques: se vautrer dans le grotesque (le personnage d'Andy Lau, les passages concernant la boxe, le culturisme et les strip tease), renouer avec le mélange des genres typiquement HK en alternant polar, film d'action, film de superhéros (les personnages volants, Andy Lau pourvu de ce qui ressemble à des "superpouvoirs", c'est à mes yeux la grande ligne directrice du film), romance, méditation bouddhiste sur celluloid et comédie. C'est d'ailleurs probablement l'alliage bon niveau technique/casting all stars (Andy Lau, Cecilia Cheung)/genre hollywoodien à succès du moment (le film de superhéros) revisité à la sauce hongkongaise qui explique le succès surprise du film à Hong Kong.

Si le pari est réussi au niveau financier, il en est tout autrement cinématographiquement. Andy Lau et Cecilia Cheung sont tous deux très bons dans leurs roles, le film est superbement photographié, le montage sans faille et la mise en scène (surtout dans la première moitié plus axée polar du film) nous rappelle par sa maitrise de l'espace pourquoi Johnnie To, malgré un talent de cinéaste plus limité que John Woo ou Tsui Hark, surnage dans le cinéma hongkongais post-rétrocession.

La première partie est assez réussie grace à cette Milkyway's touch et à quelques belles idées (les personnages volants, les passages polar hautement efficaces, le mélange des genres réussi par la construction narrative) qui compensent certains points laissant franchement à désirer (un score plutot raté, les "visions" d'Andy Lau en forme d'effets visuels foireux, le fait que le grotesque de certains passages ne soit ni souligné ni désamorcé, bref que le film soit trop dans l'entre deux les concernant). L'intéret du film va ensuite décroitre de plus en plus fortement dans sa seconde moitié au fur et à mesure que son ton se met à devenir progressivement d'un sérieux lourd et plombant et surtout qu'il se met à développer sa philosophie de comptoir sur le karma et la violence assénée avec une énorme prétention. Le fait de se dire que tout ce que la première partie pouvait avoir d'assez virtuose a été mis au service d'un propos simpliste pèse beaucoup au final dans l'impression d'ensemble déjà pas bonne du fait du naufrage de sa seconde moitié après une bonne première partie (là où l'inverse est plus agréable). Moins ennuyeux rayon prétention philosophique puante que du Kurosawa Kiyoshi des mauvais jours, moins esbroufant que certaines séries B coréennes mais bon...

A la fin du film, l'impression qui domine est celle d'un beau potentiel gaché. La tentative n'aura néanmoins pas été vaine sur le plan artistique vu que To renouera avec le mélange des genres ici expérimenté de façon un peu plus convaincante dans Breaking News, prouvant que c'est dans le polar qu'il donne la pleine mesure de son (petit) talent.



01 août 2004
par Ordell Robbie




Des idées incroyables, plombées par vingt dernières minutes HS.

Running on Karma de Johnnie To aurait pu fleureter avec le chef d'oeuvre tant il recèle de qualités incroyables, démolies par vingt dernières minutes extrêmement fatigantes. Johnnie To réussit à créer une ambiance infiniment plus riche que celle de PTU (mauvais au premier degré, très fun au second) bien que le film se déroule dans un contexte très proche, très urbain et si possible au maximum by night. De ce travail résulte tout un tas d'idées saugrenues percutantes et originales que ce soit au niveau des personnages, de l'intrigue ou même des scènes de bagarres surréalistes. C'est pourquoi Running on Karma est un pur film inclassable, multipliant les séquences inimaginables dans la réalité qui deviennent ici tout à fais crédibles car pour une fois on y croit réellement. L'ensemble a beau être surréaliste comme je le disais précédemment, la mayonnaise prend à merveille quand même et c'est avec un énorme plaisir que l'on accueille cette création de To comme il se doit, c'est à dire avec tous les honneurs.

Pas le temps de se reposer, le film démarre en plus sur les chapeaux de roue avec une descente de flics infiltrés dans une boîte de strip-tease et en parallèle une enquête qui tourne mal suite à la fuite d'un suspect Indien contorsionniste. La descente de la police dans la boîte de strip-tease dirigée par l'agent Lee Fung Yee (ravissante Cecilia Cheung) provoquera la fuite du danseur principal, le fameux "Big" interprété par un excellent Andy Lau, qui se retrouvera par le plus grand des hasards sur le chemin de l'Indien contorsionniste en pleine rue. Le problème est que Big va se retrouver plus impliqué qu'il ne pense dans l'affaire du suspect Indien tant il peut s'avérer d'une aide précieuse pour la police et en particulier l'agent Fung Yee malmenée par son boss, des suites d'étonnantes révélations. En effet, Big peut prédire si telle ou telle personne va mourir dans un futur proche, en lisant dans le Karma. Là est la grande force de Running on Karma, c'est cette incroyable mixité des genres, entremêlant sans soucis les codes du polar classique avec une note de fantastique surréaliste, de survival-horror et de Zen attitude sans pour autant que cela choque.

Difficile en effet de croire à un tel mélange, pourtant l'oeuvre de To y parvient sans difficultés dans la mesure où tout tourne rond, le script faisant preuve d'une belle qualité d'écriture donnant vie à tout un panel de personnages pittoresques tous droits sortis d'un manga. Andy Lau est absolument monumental dans la peau de cet énorme gorille bodybuildé, drôle (la poursuite en scooter) comme terriblement touchant (sa complicité avec Young Fee). Avouons tout de même que le délire des scénaristes quant à la musculature de Big n'apporte rien au scénario, sauf de rendre son personnage charismatique (l'apparence aide ici beaucoup à l'attachement du personnage). Cecilia Cheung apporte son peps et sa bonne humeur durant tout le film, tour à tour flic et punk, rabaissée par son patron mais remontée par Big qui s'avèrera d'une grande aide pour elle que ce soit au niveau professionnel ou sentimental. Nous parlions de sentiments, Running on Karma a aussi son mot à dire de ce côté là avec des passages n'ayant rien à envier aux belles comédies romantiques, notamment avec cette séquence où les deux tourtereaux font un saut supplémentaire dans les rues de HongKong, main dans la main juste pour le plaisir, sans dire mots. Notons pour finir cette drôle de dimension que prend le métrage avec l'apparition de personnages bizarres comme l'homme grenouille ou cet étrange Indien contorsionniste, géant de taille et de charisme pratiquement invincible. Terrifiant.

Johnnie To étonne sur ce coup tant l'alchimie des genres marche à merveille. Du moins pendant un certain temps. Tout ce qui découle de la recherche du suspect Indien est fascinante, sorte de virée nocturne dans tout HongKong aussi tétanisante qu'effrayante, tout ceci par le biais d'images fortes (la séquence de la valise tabassée, le bras coupé) et par une réalisation travaillée dans tous les domaines (superbe mise en scène, belle ambiance sonore). Le film de Johnnie To aurait pu être une merveille absolue si l'ensemble ne se voyait pas un poil bâclé par moments. En effet, si le suspect Indien est aussi terrifiant que mystérieux, on n'en saura pas plus de lui. De même que le don de Big qui est de lire dans le Karma, survolé et finalement pas très utilisé. Quid des explications sur l'incroyable musculature de Big? J'oubliais, cet effet n'est qu'un délire des scénaristes. Mais là où le bas blesse c'est dans ce gros passage à vide au niveau des dernières vingt minutes, hallucinantes de nullité. Pourquoi éclipser si rapidement le personnage de l'Indien au profit d'un homme qui vit dans les montagnes, comme à l'âge de pierre? Pourquoi envoyer notre pauvre Cecila Cheung là bas? Pourquoi aller encore plus loin dans l'abstrait avec le "double" de Big, ridicule dans un combat au bâton nonsensique au possible? Pourquoi nous affubler de cette fin moralisatrice? Running on Karma était tout à fait extraordinaire et original avant que cette dernière partie totalement à côté de la plaque intervienne. C'en est triste tellement l'oeuvre est d'une richesse sidérante, surtout pour un Johnnie To en plein renouvellement de style. Chef d'oeuvre quand même?

Esthétique : 4.25/5 - Un style aussi varié que louable (HK by night, montagnes perdues...). Musique : 3.75/5 - Depuis que To a découvert son compositeur attitré...ouf, soulagement. Interprétation : 4/5 - Personnages au charisme de malade. Certains sont zappés. Scénario : 4.5/5 - Un tel mélange de genres ne peut que me flatter. Mais il y a cette fin...



15 novembre 2006
par Xavier Chanoine


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