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Rashomon

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 4.5/5

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59 critiques: 4.26/5



drélium 5 no comment
Ghost Dog 4.5 Classique des classiques, une superbe réflexion sur la "vérité"
MLF 3.75
Ordell Robbie 5 un joyau de plus pour l'Empereur du cinéma nippon
Tenebres83 4.25
Xavier Chanoine 4.5 La vérité si j'mens !
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Classique des classiques, une superbe réflexion sur la "vérité"

7 ans après ses débuts dans la réalisation, Kurosawa reçoit, en 1952, un Lion d'Or surprise à Venise (lui-même ignorait que Rashomon était en compétition) mais incontestable, qui fit découvrir à l'Occident pour la première fois les merveilles importées d'Extrème-Orient.

Le parti pris narratif de Rashomon est très novateur et surtout très gonflé: après une superbe séquence introductive dans un temple, où 2 puis 3 hommes assistent impuissants au spectacle des éléments déchaînés (puisqu'il pleut à torrents et qu'il vente), thème récurrent à toute l'oeuvre de Kurosawa, le film est construit par flash-backs, et la même scène dramatique est visionnée plusieurs fois mais selon des témoins différents. Et c'est là que se situe le principal intérêt de Rashomon: les versions de la femme violée, du bandit Tajomaru, ou du mari tué dont l'esprit est invoqué (scène d'ailleurs vraiment impressionnante), ne concordent pas, et ceci en de nombreux points! Qui ment? Qui dit la vérité? Je ne vous révèlerai bien sûr pas le secret de ce terrible suspense qui relance la question éternelle de l'honnêteté et de la bonté chez l'Homme, ici bien mises à mal par les 3 personnages, ainsi que la question de justice. Je vous dirai seulement que la vérité ne sort pas toujours de la bouche de ceux qu'on croit...

Côté mise en scène, bande son, rythme, ambiance et esthétisme des images, rien à dire, c'est parfait. Et en plus, il y a un vrai fond philosophique magistralement résumé dans la dernière séquence, où un moine affirme à un autre moine sceptique sur l'avenir de l'Homme, qu'il existe encore dans ce bas monde des gens dignes de confiance. Cette odyssée miniature sur la confiance en l'autre est riche et magique, et Rashomon est un classique. Plein de bonnes raisons pour se jeter dessus les yeux fermés!



22 octobre 2000
par Ghost Dog




La vérité si j'mens !

1950, peut être le tournant dans la carrière de Kurosawa. Récompensé en Italie par un Lion d'Or, exporté à l'Occident, Rashômon fait quasi figure d'oeuvre mythique et ce pour plusieurs raisons. D'une part, ce scénario, si simple mais à la fois si complexe et recherché, où trois bonshommes (un Bonze, un bûcheron et un passant quelconque) discutent dans un immense temple abandonné sous une pluie torrentielle, histoire de passer le temps. Le bonze et le bûcheron discutent alors de le rencontre particulière il y a quelques jours d'un cadavre de samouraï, apparament assassiné par l'un des plus célèbres bandis : Tajomaru. Malheureusement aucun des deux personnages n'arrivera à se mettre d'accord sur la vérité des faits. Qui a raison? Tord? Kurosawa bonifie son récit par un jeu de vrais/faux témoignages. On revit alors la scène d'avant et après le meurtre du samouraï par Tajomaru sous plusieurs points de vue différents : Le témoignage de Tajomaru (exceptionnel Toshirô Mifune), celui de la femme du samouraï défunt, et même celui de l'esprit mort du samouraï (invoqué après un rituel...surréaliste, quasi terrifiant). Le récit de Rashômon prend alors une dimension quasi fantastique et mystique qu'on ne lui pensait pas. Passionnant de A à Z, et guère ennuyant grâce à sa courte durée, Rashômon est en plus une petite merveille visuel : des cadres et éclairages naturels impressionants, une mise en scène globalement parfaite et un montage nerveux. La musique, admirable, rappelle la bonne époque des années 50 où cette dernière faisait pratiquement office d'acteur à part entière. En parlant d'acteurs, la préstation hallucinante de Toshiro Mifune mettra tout le monde d'accord, ce dernier reste bel et bien un des plus grands acteurs japonais de tous les temps. Un film sur la vérité, la vérité des hommes. Jusqu'où pourrons nous aller dans le mensonge? Kurosawa a t-il encore foi en ces personnages? La réponse est bien sûr oui, qui, dans un plan final extraordinaire, démontre que la foi et l'espoir sommeillent encore en chacun de nous.

06 mars 2006
par Xavier Chanoine


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