Phénoménal !
Un chef d'oeuvre absolu !
Le maître délivre un pur joyau.
Tout a déjà été dit, mais quand même quel virtuosité dans la mise en scène et quel modernité !
à voir absolument !
18 octobre 2004
par
a woo
Alter Ego
'Rashomon" est incontestablement un chef-d’œuvre et d'une rare réflexion philosophique. Ma note seule n'est que motivée par la relative déception personnelle qu'en en ayant attendu de trop en vue de sa réputation.
Adapté par Kurosawa et son scénariste Shinobu Hashimoto d'après deux récits de Ryunosuke Akutagawa inspirés de contes transmis de génération en génération depuis l'époque Heian (794 - 1194), les quatre versions différentes d'un seul et même fait divers remettent en question notre perception des choses, telles que nous les voyons et telles que nous les rendons. Sujet d'actualité d'autant plus criante en notre société régie par les médias s'appropriant du moindre nouveau sujet. Nouvelles parfois manipulées (les moguls actuels rachetant chaînes de télévision et journaux pour les façonner à leur idéologie; l'emprise des gouvernements ou pouvoirs en place, la France n'étant pas des moindres...), souvent superficiellement traitées (l'urgence de traiter d'une nouvelle ne permet ni recul, ni approfondissement suffisant, ni appropriation par son auteur; nouvelles pêchées sur d'autres médias, eux-mêmes approximatifs, ...), toujours influencées par la vision - aussi subjective soit-elle - de celui qui les traite. Sans évoquer le libre arbitraire tout relatif d'un "critique", fonction particulièrement adaptée au présent site, où chacun va donner SA vision et son opinion selon SA perception; alors que les goûts et opinions si variés d'un chacun rendent la critique en elle-même obsolète.
Au-delà de l'explosion littérale du fait établi, de la vérité qui ne s'avère être que mensonge ou rendement déformé de la réalité, Kurosawa dresse le terrifiant constat, que la réalité, justement, telle que nous la connaissons n'est qu'un fait construit selon les rendements d'un ensemble d'individus. La société ne tient-elle pas sur le simple fait d'un pouvoir en place, qui gouverne et construit une société selon SA perception. Et à nous de suivre selon des préceptes, que nous ne pouvons prendre que comme "dû".
Kurosawa pensait, que l'homme était incapable d'être honnête, qu'au-delà même de sa mort, il ne pourrait cesser de mentir. Un sens inné dès sa naissance et dont il ne pourrait jamais se dépareiller. Toute la réalité ne serait donc construite que sur des mensonges, dus à l'égoïsme inné d'un chacun. Il le prouve par une simple présentation en images; un tour de force remarquable, d'un constat terrifiant, mais contre-balancé par une fin finalement assez optimiste, tant bien que l'on croie finalement à la (soi-disante) sincérité du trouble personnage... ...
un film intelligent et profondément humain, dans tous les sens du terme.
Kurosawa nous montre ici toute l'étendue de son génie intemporel, avec cette fable qui nous montre tous les travers du genre humain, qui dépouille chaque personnage, qui nous montre comme le concept de vérité dépasse notre entendement. Car à travers les différentes versions du fait, ce n'est pas tant la vérité du meurtre qui est évoquée, mais la vérité des sentiments humains, la complexité de chaque être, la conception que nous avons de l'autre.
De par l'intervention du mari dans l'interrogatoire, Kurosawa se situe en effet au dessus du simple jugement de faits, toute l'intrigue psychologique reponse sur ce postulat, ce n'est pas tant l'acte qui importe, mais les circonstances, et surtout la personnalité de chacun de ses protagonistes, et les faux semblants sont légions. En voyant le second combat du bandit et du mari, on repense immédiatemment à Yojimbo, avec la figure cruelle tournée en ridicule par con côté poltron et plus porté à la fuite qu'au meurtre finalement.
La femme n'est peut être pas non plus une victime innocente... A aucun moment on ne peut être sûr de qui est qui, pourquoi il y a eu meurtre, qui eut quoi. Les pistes sont brouillées du début à la fin, pour finalement nous montrer comme les sentiments humains sont maléables et comme le jugement est un concept des plus subjectifs.... Une réflexion sur l"humanité de qualité, et qui n'a pas pris une ride, de part sa mise en scène surréaliste et ses effets travaillés.
Trouvez la faille !
Le film qui a révélé la richesse du cinéma nippon ainsi que l’immense Akira Kurosawa au public occidental est une espèce de conte policier remarquable à tous les niveaux, remettant en question la foi et l’intégrité des hommes par la même occasion. De la mise en scène époustouflante (gestion parfaite du rythme et du découpage, travellings élancés, jeux d’ombres flamboyants, cadrages millimétrés) à l’interprétation, irréprochable même si théâtrale, en passant par le récit, admirable de fluidité et d’inventivité tout en demeurant concis,
Rashomon exerce une fascination exceptionnelle, sans doute due à la perfection tranchante qui le caractérise. L'ultime scène du film marque longtemps l’esprit par son humanisme et sa simplicité. Un incontournable.
LE film de Kurosawa
Bien que mon prefere soit High and Low, Rashom est Le chef d'oeuvre de Kurosawa.
Toute les critiques occidentaux ne semble pas voir certains aspects de Kurosawa (Au Japon c'est autre chose). Soit que Kurosawa, est oui un grand cineaste cote techique, mais pas si subtile. Et parfois reactionnaire (Voir le fin de Chien enrage ou Dream ou encore le dernier qu'il a realise) et souvent paternaliste. En occident, on veut le voir comme un humaniste. Mais l'humaniste de Kurosawa est est souvent teinte de paternaliste. Fils d'une famille de Samourai, le Kurosawa d'avant Barberousse a souvent exalte les vertues du Bushido. Et les paysants et autres petites gens ont souvent ete montre comme de bon gros abrutis qui auraient bien besoins des samourais (les 7 samourai ou Hidden Fortress entre autres). Ou alors Yojimbo deversant sont fiel sur les yakuza. Ok, le truc n'est pas de dire que les gangster sont cool. Mais il faut savoir que les yakuza, en tant que "Folk Hero" etaient les seuls gens du common a porter un sabre. Et de la facon dont Kurosawa filme les samourai, il semble que pour lui, ils soient les seuls dignent de cet honneur... comme ci les samourai n'avaient jamais fait des horreurs.
Bien sur il y a le speach de Mifune dans les 7 Samourai... mais bon, c'est le meme message que La Pierre et le Sabre. Qu'[un samourai doit etre vertueux pour pouvoir bien gouverner le petit peuple. Peut etre que ce n'etait pas l'intention d'Akira... mais apres moult critique, il n'y reviendra plus apres Sanjuro...
C'est pourquoi, pour moi, Rashomon est le film parfait de Kurosawa. Peut importe la classe, tous ont droit au meme traitement.
Un traitement cruel et sombre. Et seule la fin, plus que subtile apporte la lumiere.
Oui subtile.
Pensez y. Quel sort reservait le paysant au bebe? Peut etre est ce seulement lorsque le pretre lui dit qu'il lui a redonne confiance en l'humanite et peut etre seulement a ce moment le paysant decide d'adpoter le bebe.
Le message ne serait il pas " oui l'homme est violent, menteur et tout ce que vous voudrez, mais il nous faut garder espoire et confiance en l'humniate".
Rashomon est vraiment un film humaniste (tout comme Ikiru).
Et je ne parle meme pas de la technique.
Le goût du caquet
Akira Kurosawa a ça de noble qu'il est peut-être bien l'inventeur du classicisme. Comme un Ford ou un Hawks il traverse l'histoire de son pays en stigmatisant certains aspects de sa culture sans jamais apporter de jugement catégorique. De cette fameuse contemplation qu'on affilia à un Naruse ou un Ozu, Kuro tire les aspects positivistes. Il veut lire la bonté dans le regard de l'impie, il s'attendrit comme un père au regard de ses enfants. Ce qui fît dire aux gens "cultivés qui devraient arrêter la culture de mauvaises herbes" que son oeil était obsédé du culte du montrer.
Montrer les petites gens avec un regard attendri ne fût-il pas l'apanage d'un Zola ou d'un Hugo ?
De l'immense souffle épique qui ressort d'un "7 Samourais" ou d'un "Hidden Fortress", pour notre émerveillement, pour l'éveil de nos sens, comme une nouvelle découverte, il arrose le jardin de nos rêves, la fleu qui en naît est belle.
Certainement tout ouïe aux considérations intempestives d'une certaine fibre dure, il prouve avec Râshomon que montrer n'est pas obligatoirement poser un regard bourgeois et hautain. Il tisse une trame génial dont on ressort pantois. Il nous mène à la baguette avec son incroyable intelligence et surtout ils nous envoie pêtre au moment où l'on croit avoir saisi les finesses.
Avec Rashômon il réalise un grand thriller psychologique à la réalisation coup de poing qui préfigure la stylisation dans le cinéma. Stylisation portée par des futurs cinéastes cherchant à casser les tabous du grand classicisme, à détourner les codes narratifs en déjouant le prisme de la surenchère dans un maniérisme d'appoint.
La porte des démons
1950, Akira Kurosawa réalise Rashomon. Lion d’or au festival de Venise 1951 et oscar du meilleur film étranger, la reconnaissance internationale est apportée au réalisateur japonais. Non seulement Akira Kurosawa connaît l’intérêt et le succès par delà ses frontières, mais il est avec ce film le maillon nécessaire d’une curiosité portée désormais sur tout le cinéma japonais. Pouvons-nous expliquer ce succès par la clarté du schéma narratif et la profondeur de la descente en enfer, si appréciées par le public occidental ? Cela ne ferait que réduire l’œuvre à un état schématique ; elle est aussi le jeu subtile des symboles, la réflexion sensible et l’expression cinématographique.
Dans le Japon de l'époque Heian (aux alentours du Xe siècle), pendant une guerre civile, pour se protéger d’une pluie diluvienne, trois hommes, un bûcheron, un bonze, un domestique (passant) se réfugient sous les ruines d’un vieux portique, Rash-o-mon, dans l’antique Kyoto. Tour à tour le bonze et le bûcheron font le récit d’une aventure (le meurtre d’un homme) où ils avaient été cités comme témoin. Au total, quatre versions du même évènement nous sont données, à celles du bonze et du bûcheron s’ajoute celle d’un bandit (considéré comme l’assassin), celle de la femme de l’homme assassiné, qui accompagnait son mari, et celle du défunt mari par le biais d’un chaman.
Respectant la règle des trois unités de temps, de lieu et d’action, la construction de Rashomon s’approche de la tragédie classique telle que nous la connaissons en occident. Au schéma classique s’ajoute des lieux chargés d’émotions et de significations, étant chacun une réification nécessaire à la transcendance sémantique de l’œuvre.
La porte sous laquelle s’abritent le passant, le bûcheron et le bonze n’est qu’une demie ruine servant de parapluie. Cependant ce lieu s’avère être « Rashomon », la porte des démons. C’est au pied de cette porte, autour d’un feu, que le bûcheron et le bonze racontent leur histoire. Elle est la ruine et l’abris, lieu de rencontre, du regard porté sur les actes et, paradoxalement, lieu de la lumière éclairant les consciences. « Rashomon », cette porte des démons, est le lieu de la réflexivité autour de flammes nourries par ses propres planches (le passant faisant un feu avec le bois de la porte) ; les flammes étant celle du désir consumant l’homme. In fine les flammes seront éteintes par ce dont les personnages se protégeaient : la pluie. Une pluie révélatrice de la vérité ; le passant perce à jour le vole du bûcheron, et la bonté semble sourdre en lui une fois qu’il fut mouillé. La pluie, autrement dit « l’eau » est également ce qui révèle la nature du bandit, car après avoir bu dans le cour d’eau, en position couchée, ce qui n’est pas dénué de lascivité, il est dirigé par le désir charnelle au point de commettre un viol.
La forêt est le cadre et l’expression du désir primaire conduisant à l’état animal, à la mort et au silence. Elle est aussi une nature paradoxale: elle est le cadre et l’outil de l’animalité révélée, ainsi que l’abris emprisonnant et la naturelle beauté.
La cour du procès est quant à elle un parfait faux semblant de civilisation. Le mur du fond, le sol immaculé sont autant de lignes et de formes exprimant la rectitude, la justice et le bien. Mais ce même lieu est aussi celui de la mort (le châtiment du bandit), des mensonges, et de la bête en cage (l’accusé ligoté se débattant). Une bête observée par l’apparente normalité, ces gens biens, qui pourtant n’est pas si différente ; n’est-elle pas qu’un masque face au miroir que lui dresse le condamnée ?
Rashomon est un film à la symbolique omniprésente. Premièrement, l’objet et son absence jouent chacun leur rôle. L’épée est le symbole de la puissance masculine et de la phallocratie. Tandis que l’absence d’épée, remplacée par une dague, chez la femme est révélatrice d’armes encore plus destructrices : les mots et le désir.
La femme n’est pas symbolisée que par la force de son apparente faiblesse ; elle est le retournement de force et de statut lorsqu’elle se tient début, armée de sa dague, face à un homme ligoté à ses pieds, usant du pouvoir de son regard mais étant soumis à la force et à la volonté. La dague, l’arme féminine symboliquement phallique, est aussi l’outil du suicide de l’homme déchiré par l’abandon de celle qu’il aime, exprimant ainsi métaphoriquement la raison de l’acte.
En plus des objets, les couleurs sont porteuses de sens. La femme et le bébé de la fin du film sont vêtus de blanc, or dans la symbolique asiatique le blanc est associé à la mort, au deuil. La mort étant le passage obligé vers un nouveau monde, elle est considérée comme une renaissance, dont le blanc évoque la pureté. Le bonze quant à lui est vêtu de noir, s’opposant ainsi au blanc de la femme, il semble figurer l’exemplarité par la vertu ainsi que des valeurs telles l’abnégation et la bonté. Peut-être est-ce le symbole de ce qu’un homme doit être ?
Chaque personnage, de part son statut et ses attributs exprime au fur et à mesure du film des vérités sur la nature humaine. La pseudo normalité et l’apparente civilité du couple, si opposé à la bestialité du bandit (qui dort à même le sol et se comporte en béotien), finissent par dévoiler leur vrai visage, cruel, égoïste, intéressé, inique et mené par l’inanité. Au point que la cruauté réveillée d’une beauté illusoire, celle de la femme (ange ou démon ?), finit par faire régir le bandit pourtant si évidement mauvais. Le film rejoint ainsi le discours philosophique concernant l’homme et sa nature. Mais les réflexions ne se portent pas exclusivement sur l’homme dévoilé ou l’insociable sociabilité ; le film est aussi l’expression des mécanismes humains, le désir menant à la destruction.
Au cœur de cette «anthropologie » se dresse un idéal, celui du bonze. Il symbolise les trois valeurs, platoniciennes pour les occidentaux, du bien, du beau et du vrai. Il est au propre comme au figuré celui qui se dresse, un enfant dans les bras, entre les démons et la bassesse. Il est la paradoxale lumière au cœur des ténèbres, la lutte sempiternelle contre le mal, et l’incarnation admonitrice de l’espoir face à l’homme égaré. Il transmettra au bûcheron ce que l’humanité semble avoir de plus précieux, la vie d’un enfant innocent, et toute la beauté et l’espérance que cet acte implique.
Cependant tout cela ne serait pas grand-chose sans l’expression et la maîtrise de la mise en scène et des caméras, dont le jeu exprime les sentiments des personnages. Il n’y a pas de place pour l’à peu près ; tout est réfléchi, un arbre placé entre un bandit et un couple étant l’une des meilleures manières d’exprimer ce qui les joint et les divise : la nature. L’utilisation du climat, de la pluie et de sa cessation dresse le tableau d’un film total où rien n’est fortuit mais pensée.
La continuité du film, pourtant morcelée, est rendue homogène par l’utilisation d’une musique envoûtante et harmonisante, dont l’absence durant certaines séquences laisse place à une autre musique, celle de la dynamique des corps, et celle de la bête essoufflée, affamée, d’après la lutte.
Rashomon est un film d’une exemplarité de maîtrise et d’expression dont la clarté, pourtant difficile à atteindre, mène l’œuvre au-delà de ses frontières. L’intelligence et la sensibilité dont fait preuve Akira Kurosawa font de ce film l’un des ambassadeurs les plus significatifs de l’expression universelle.
Un classique...
Que puis-je rajouter ; c'est un chef d'oeuvre, c'est du grand art, c'est du Kurosawa au sommet de son art. Un film à voir pour tous les fans de vrai cinéma.
Mouais... sans plus finalement.
Pour moi c'est loin d'être le meilleur de KUROSAWA Akira, et donc encore moins un chef-d'oeuvre à mes yeux. Pourtant, je lui trouve un style narratif original et sympatique, des acteurs exceptionnels, ainsi qu'une histoire bien intrigante.
Il faut croire qu'il a manqué à "Rashomon" ce petit truc, cet élément déclancheur pour me faire rentrer complètement dans l'histoire. Evidemment je parle uniquement de moi, car les autres visiteurs ont eu l'air de l'avoir, ce fameux stimuli quand je vois le nombre d'excellentes notes qui foisonnent la page.
Enfin bref, que l'on tombe ou pas sous le charme complètement, on passe tout de même un bon moment devant, et c'est donc le principal !
Chef d'oeuvre absolu
Une histoire extraordinaire, une mise en scene géniale, des acteurs époustouflants. Un authentique chef d'oeuvre. Le meilleur Kurosawa et indéniablement l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.
On se demande d'ailleurs a lire la critique de Maggielover dont la mauvaise foi n'a d'égale que l'outrecuidance si son auteur a déja vu le film (d'ailleurs il n'en parle pas beaucoup).
Comme le note Ghost Dog, Kurosawa ne savait pas que son Rashomon était en compétition à Venise. Que le public occidental ait été conquis par CE film-là est un hasard et certainement pas une intention de son réalisateur. Il est donc grotesque de traiter Kurosawa de pornographe en parlant de CE film, même s'il est vrai qu'il y a en effet matière à disserter sur les relations entre Kurosawa et l'Occident.
Mais je note au passage que l'engouement du public occidental pour Rashomon a surement permis la découverte des Mizoguchi, Naruse et Ozu (plus tard).
C'est vraiment lassant ces apprentis-Godard qui pensent savoir mieux que les autres ce qu'est le vrai cinema. Sauf que Godard, lui il a fait des films...
croix de bois, croix de fer...si je mens je vais en enfer!
Ouvrez n'importe quel bon bouquin sur les meilleurs films au monde, vous trouverez surement Rashomon à l'intérieur.
De la pornographie.
Un jour, peut-être, en revoyant After the Rain, Ran et quelques autres, on se rendra compte à quel point Akira Kurosawa était prostitué. Combien son cinéma était de part en part vendu à un régime d'image, le nôtre, un régime totalitaire et violent. Le régime du cinéma. Akira Kurosawa s'était intégralement rendu à cette greffe étrange dont la prise définitive sur le Japon était le résultat de l'explosion d'une bombe atomique. Hiroshima et Nagazaki ont été des désastres dont l'impact a dépassé de loin les abominations dont certaines images sont conservées. Les bombes atomiques ont apporté, avec les radiations mortelles et la violence totale de la guerre portée à son point absolu de monstruosité, une autre monstruosité, aussi insidieuse qu'un cancer, celle d'une mondialisation culturelle dont on n'aperçoit les hydres qu'aujourd'hui. La violence civilisationnelle ne date pas d'hier, demandez à toutes les civilisations belliqueuses de l'histoire : l'humanité n'est que la tentative réussie d'une mondialisation biologique qui tente de se compléter d'une mondialisation par fragments culturels. Certains résistent. D'autres pas. Akira Kurosawa et son regard pornographique, sa caméra-pute, est de ceux-là. Pourquoi l'a-t-on toujours applaudi ? Parce que nous sommes racistes. Et que cela nous amuse de voir un clown nous jouer nos propres grimaces. Rashomon, plus que tout autre, est ce spectacle déprimant.
UN DES GRANDS CLASSIQUES DE KUROSAWA
Que dire de plus sur ce film qui n’a pas été déjà dit ?
OUI, ce film a une perfection formelle rarement égalée depuis.
OUI, ce film a une construction narrative si élaborée qu’elle paraît encore moderne aujourd’hui.
OUI, ce film est une réflexion sur l’homme, le libre arbitre et la culpabilité.
OUI, ce film est un exemple abouti de l’humanisme de Kurosawa.
NON, ce film n’est pas « juste » une histoire « exotique » ,elle est universelle.
NON, la fin du film n’est aucunement naive, c’est surtout une afirmation d’une foi en l’homme.
Et OUI, « Rashomon » est bien une date dans l’histoire du cinéma .
extraordinaire
passionnant recit!
50 ans et pas une ride
Indispensable
Belle leçon de mise en scène + belle leçon de vie = chef d'oeuvre.
Encore merçi Mr Kurosawa.
Dans les profondeurs de l'être humain
AK nous emmène là où les éléments se déchainent, là où la vérité se cache derrière des masques, des histoires et des mensonges. Une mise en scène, une narration, des acteurs qui servent à merveille le message que cherche à faire passer Kurosawa.
Et malgré un sombre message sur la nature humaine, la fin se révèle plutôt porteuse d'espoir. J'aime y voir une once de doute sur le dernier plan (pas de spoiler). En tout cas je pense que cette oeuvre méritait peut-être de basculer dans la folie pour en faire un chef d'oeuvre absolu.
Chef d'oeuvre
Loin au dessus des Kill Bill et autres merdes actuelles.