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Les Seigneurs de la guerre

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 2.7/5

vos avis

35 critiques: 3.39/5



Anel 3
Archibald 4.5 Sun Tzu au service de la paix...qui l'eut cru ? Un superbe film de Guerre, un s...
Astec 3 Bien troussé mais sans saveur...
Aurélien 0.5 Démonstration somme toute assez vaine et ne servant qu'un discours puant...
drélium 2.5 ça se la raconte un peu beaucoup tout de même.
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Sun Tzu au service de la paix...qui l'eut cru ? Un superbe film de Guerre, un superbe film.

Zhao Er-Hu (Andy Lau Tak-Wah)Vaguement tiré d’un fait historique maints fois reprit dans la culture populaire chinoise (opéras, films), notamment par le film de CHANG Cheh « Blood Brothers (1973) », The Warlords de Peter CHAN Ho-Sun se démarque néanmoins clairement et impose son style plus qu’efficace, il pourrait même enseigner par son simple visionnage deux ou trois leçons à un certain cinéaste chinois (Qui a crié ZHANG Yimou ?!).

Pang Qing-Yun (Jet LI Lianjie ), un général déserteur des armées Qing rencontre par hasard dans une Chine en proie à une guerre civile impitoyable deux bandits : Zhao Er-Hu (Andy LAU Tak-Wah ) et Jiang Wu-Yang (KANESHIRO Takeshi ). Se joignant dans un premier temps à eux, Pang les convainc ensuite de s’enrôler avec lui dans l’armée Qing ; afin de jurer leur fidélité, les trois hommes font un serment qui fait d’eux des frères de sang. Cependant, une jeune femme nommée Lian (XU Jinglei ) (liée aux trois hommes) mais aussi et surtout cette Guerre, longue et sanglante, vont placer ces trois « frères » sur le chemin d’un noir destin.
 
Que les férus d’histoire chinoise ne prête par contre pas trop attention aux vides, voire aux incohérences historiques du scénario, le background (pourtant complexe) est expédié via un court texte d’ouverture. Le personnage (réel donc) de Jet Li s’appelait Ma Xin-Yi, non Pang Qing-Yun comme dans le film, la ville de Suzhou n’a pas été conquise par les forces conventionnelles Qing mais par les britanniques de la célèbre « Ever Victorious Army », Zhan Wen-Yang (Kaneshiro Takeshi)Nanjing fut reprise par Zeng Guo-Fan (dont les débuts militaires liés au recrutement de bandits et de mercenaires rappelle également le personnage de Pang) ; l’islamisme du personnage incarné par Jet Li, l’implication des Anglais et des Français dans le conflit…rien de tout cela ne sera mentionné. Toutefois, un réel souci de montrer une histoire brute de décoffrage est évidente ; si l’islam n’est malheureusement pas présent, le réalisateur nous montre par contre le christianisme des Taiping (une scène de fight se termine même dans un bassin de baptême), ce qui est plutôt rare dans ce genre de films si l’on met de côté les prêtres clichesques des films de TSUI Hark . En outre, l’image montrée de la Guerre (où la famine tue autant que les combats, où la fraternité laisse parfois la place à la trahison, etc…) est volontairement noire et honteuse.
 
Preuve que le politiquement correct n’est pas une tenue exigée en Chine (mais aussi un choix), The Warlords, à part une ou deux répliques ambiguës, évite tout propagandisme nationaliste. Pour preuve : Mao Zedong considérait les rebelles Taiping (les ennemis des trois héros du film) comme les premiers héros ayant tenté de mettre à bas le régime manchou, comme les précurseurs du soulèvement de 1911 qui chassa le dernier empereur et dont Mao lui-même est le direct héritier. Pire, l’impératrice douairière Ci Xi (la tristement célèbre) apparaît même rapidement dans le film afin de récompenser les actes militaire de Pang (Jet Li), c’est pourtant cette même impératrice qui représente aujourd’hui aux yeux du gouvernement chinois toute la perfidie de ce régime. Et c’est justement là une des grandes forces de ce film, c’est que personne ici ne ressort avec une image bien polie, ou à l’inverse, souillée ; Peter Chan, en ne prenant pas parti, a gagné la pari de rester historiquement neutre (et donc honnête), mais également de se faufiler entre les foudres de la pensée dogmatique des autorités de censure chinoises. Au fond, contrairement à des films comme Hero (2002)  ou Curse of the Golden Flower (2006), l’intention ici n’est pas de sublimer l’Histoire, mais de la raconter, tout simplement.
 
Pang Qing-Yun (Jet Li Lian-Jie)D’autre part, aucun film hong-kongais (et encore moins chinois) qu’il m’ait été donné de voir n’avait eu un tel souci militaire. Peter Chan a confié dans la presse sa volonté de faire un film prêchant contre la Guerre (c’est d’ailleurs ce qui a en partie convaincu Jet Li de signer, d’après son propre aveu). Critiquer ce qu’on ne connaît pas ou peu est toujours un peu vide de sens, le génie de Peter Chan est que pour porter son message anti-guerre, il choisit (et réussit) ici précisément de réaliser l’un des meilleurs films de Guerre sino-cantonnais, sinon le meilleur. Pour prendre un exemple : les fusils, bien que présents dans nombres de films se plaçant à cette époque (un exemple : Once upon a time in China (1991) ), ont rarement vus leur utilisation aussi bien intégrée (historiquement parlant) dans un film d’époque. Il ne faut pas oublier que les premières armes à feu ont vues le jour en Chine et qu’on y trouvait des arquebuses rudimentaires depuis au moins le XVème siècle. Un siècle plus tard, les européens débarquent et apportent avec eux leurs armes plus performantes, que les chinois (et les japonais surtout) ont eu tôt fait de s’approprier. Le récit du film se déroulant dans les années 1860, il est donc évidemment plus que courant à cette époque de voir sur les champs de bataille des régiments d’infanterie armés de fusils, ou des lignes de canons. De plus, dans la dores et déjà mythique scène de bataille du début (la meilleure de loin), Peter Chan montre bien les régiments d’arquebusiers en trois rangs (tel que l’avait inventé le célèbre Oda Nobunaga), et son implacable efficacité. Les stratégies du général qu’incarne Jet Li, tantôt très réfléchie, tantôt « au bonheur la chance » ; tous ces petits détails militaires auxquels le réalisateur a visiblement porté un soin particulier, constituent la grande force de ce film et du coup, de son message de paix.
 
Côté acteurs, c’est par contre d’une qualité moins « régulière ». Tout d’abord Jet Li qui malgré ses récents progrès de comédien, déçoit ici presque ; je dis bien « presque » car sa prestation reste tout de même de qualité. Mais si dans un Hero, il paraissait à l’aise devant un brillant Tony LEUNG Chiu Wai, ici je trouve que Andy Lau et Takeshi Kaneshiro l’inhibent un peu ; hormis peut-être dans la grosse scène de bataille mentionnée plus haut (voir photo ci-contre), on ne sent de plus jamais vraiment l’osmose entre les trois personnages, pourtant frères de sang. Les Trois Frères de SangTakeshi Kaneshiro est très bon mais pas non plus exceptionnel (la faute aussi à un personnage un peu ingrat). Si il est très touchant dans certaines scènes, il ne parvient cependant pas à ressortir la violence et la rage que nécessitent également les trois personnages, choses que les deux autres acteurs font plus aisément. Andy Lau est par contre brillantissime et confirme plus que jamais son grand talent, il ne semble jamais vouloir tirer la couverture pour lui dans les scènes avec les autres stars et il est au fond le seul à réellement porter la fêlure et le drame commun aux trois personnages. Jet Li a le défaut de se rétablir sur des tics de jeu qu’on le voyait déjà faire à HK dans les années 80/90, Takeshi Kaneshiro est un peu tiède et du coup passe à côté, alors qu’Andy Lau parvient à montrer à l’écran la douleur du parcours déchiré qui est le leur. Xu Jing-Lei est très convaincante mais ne fait pas non plus d’étincelles, et le reste de la distribution a été dans l’ensemble une réussite.
 
En Bref, plus habitué aux romances et aux comédies qu’aux blockbusters, Peter Chan signe néanmoins ici un long métrage qui fera date dans le genre du film de Guerre sino-cantonnais. The Warlords est un film épique qui montre l’Histoire et la Guerre (et les êtres qui les font) avec toute leur ambiguïté et toute leur cruauté (certaines scènes sont assez violentes). Les acteurs sont très bons même si ils ne sont pas toujours tous au même niveau de jeu, les décors ravagés des châteaux et des villages fortifiées du Jiangsu, ainsi que les costumes de la fin de la dynastie Qing, sont également une réussite. Par une histoire nihiliste, le réalisateur nous montre l’absurdité de la violence et de la Guerre quel que soit le parti pris, par un excellent film de Guerre au souci historique et martial prononcé, il parvient à nous faire passer son message de paix. Un film à voir de manière très urgente !


09 mars 2008
par Archibald




Bien troussé mais sans saveur...

Vrai point positif du film : les 3 frères de sang, vraies chiens de guerre ambitieux et opportunistes, ont ce qu'ils méritent. Vrai question : ce n'est probablement pas l'impression que voulait laisser le film.



19 février 2009
par Astec


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