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Histoire de Fantômes Japonais
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3/5
vos avis
7 critiques: 3.18/5
un film intéréssant malgré une première partie un peu longuette
Certes, la première partie de cette Histoire de Fantomes Japonais contient de nombreux éléments intéréssants. Parmi eux, on a une théatralisation à l'extreme de certaines scènes ainsi que la réalisation des combats au sabre: ils se déroulent le plus souvent dans l'obscurité ce qui rend encore plus frappants visuellement et la sécheresse avec laquelle sont portés les coups sont annonciateurs de ce que deviendra le chambara durant les années 60. La photographie est superbe et Amachi Shigero offre une belle prestation toute en rage retenue. Nagagawa Nobuo sait également filmer en scope avec une vraie ampleur. Néanmoins, tous ces aspects très intéréssants n'arrivent pas à compenser le coté très longuet -probablement du à la trop grande fidélité du scénario à cette célèbre légende nippone- de la mise en place du film. Certes, tous les personnages et les enjeux psychologiques -les tourments du héros- sont installés afin de permettre l'explosion de la seconde partie mais l'aspect trop prévisible des évènements réduit l'impact de cette partie. Qui plus est, la montée en suspense présente dans le scénario ne trouve pas d'écho purement cinématographique dans le film du fait d'une dramatisation insuffisante alors que les meurtres du début comportaient un vrai potentiel de ce point de vue. Néanmoins, ces aspects ne réussissent pas à torpiller la première partie et ses qualités du fait du choix d'une durée format série B là où cet aspect serait plus pesant dans un film de deux heures et plus.
Mais durant la seconde partie du film Nakagawa donne enfin l'impression de faire son film. Usage virtuose des bruitages, de décors somptueux, d'une musique au sens dramatique très prononcé couplés à des fantomes à l'allure baroque et de serpents surgissant de nulle part soulignés par un photographie aux chromas intenses font du film un film d'épouvante efficace et visuellement inventif: cadrages penchés et caméras portées y sont utilisés pour souligner l'action et nous faire pénétrer dans le délire paranoiaque de son héros. Qui plus est, le film est assez sanglant si l'on considère sa date de sortie. Nakagawa, un précurseur du gore?
Si la première partie un peu moins réussie empeche le film d'arriver à la cheville des réussites de ses confrères plasticiens Bava, Fisher ou Margheritti, il n'en reste pas moins que le film place Nakagawa Nobuo parmi les artisans inventifs du cinéma de genre japonais et donne envie de découvrir son très estimé -et en apparence plus original narrativement- Jigoku. Et qu'il prouve que le savoir-faire et l'inventivité formelle du cinéma japonais en matière d'épouvante existaient bien avant les Ring et les Kairo.
De mèche
Incontestablement la plus belle illustration de la célèbre adaptation de "La légende de Yotsuya", NAKAGAWA choisit d'opter pour un côté purement fantastique. Au contraire de ses collègues, il ne fait donc plus aucun doute, que Iemon soit véritablement hanté par les fantômes de sa femme et de son masseur et qu'il ne s'agit pas de simples fantasmes visuels.
Le final est haut en couleurs, magnifiquement éclairé et étonnant d'horreur pour son époque. Les trucages sont certes artisanaux, mais du plus bel effet.
Seule la mise en place laborieuse et des partie sbien inégales - défaut inhérent de la légende - sont une nouvelle fois à déplorer...Incompréhensible à ce qu'Iemon parte tranquillement à la pêche après avoir décimé toute sa belle-famille...
D'autre part, NAKAGAWA néglige également le développement de ses personnages, bien plus approfondi dans d'autres versions, ce qui réduit considérablement l'implication émotionnelle du spectateur.
Une réussite visuelle avant tout, le film aura permis à NAKAGAWA d'atteindre sa rénommée au Japon - et de se laisser enfermer dans ce genre particulier, alors qu'il ne portait finalement que peu d'affinités pour les kaidan eiga. En attendant, "La légende de Yotsuya" attend toujours son adaptation parfaite.
Fondateur
Adaptation filmée de la fameuse histoire des fantômes de Yotsuya, ce film en demeure la version la plus connue depuis.
YOTSUYA KAIDAN possède des qualités formelles qui sautent aux yeux : une photographie aux tons chauds ou saturés, des costumes d’une belle richesse, et un travail particulier sur les décors évoquant une pièce de théâtre Kabuki, les scènes d’intérieur bénéficiant d’un éclairage très recherché, le tout donnant un joli spectacle stylisé.
Si l’intrigue a pris quelques rides, elle les doit principalement à une première partie un peu guindée et traînante introduisant les protagonistes et la future vengeance des victimes. Heureusement qu’il y a quelques moments d’action bienvenus pour attendre l’arrivée des spectres. Et c’est vrai que l’on n’est pas déçu de l’attente : le fantastique prend alors ses droits et les apparitions créent un climat envoûtant et délétère autour du samouraï assassin et de son serviteur et âme damnée. Les maquillages sont très réussis et rivalisent sans problème avec ceux des écrans actuels, pour un résultat plutôt angoissant pour l’époque et ne reculant pas devant des effets lorgnant vers le gore, déjà. Cela fait passer les quelques défauts du film, comme ces ellipses sur les motivations des personnages.
La richesse visuelle du film permet ainsi d’admirer de superbes plans de silhouettes hiératiques voguant au-dessus des étangs, officialisant dés 1959 une iconographie qui sera reprise des centaines de fois par la suite. YOTSUYA KAIDAN est en effet fondateur de toute une série de productions fantastico-oniriques qui ira jusqu’aux succès contemporains, Hideo NAKATA le premier se souvenant des revenantes en robe blanche pour une énième résurgence du thème récurrent au Japon du spectre vengeur, dont ce film reste un des plus flamboyants fleurons.