Myasaki nous propose un autre anime très porté sur la nature et plus particulièrement sur le thème de l'écologie. Le tout traité avec un très bon scénario et un graphisme toujours aussi alléchant.
Même si la princesse Nausicaa est un peu trop parfaite, sa sensibilité et sa compréhension envers la nature sont très fortes et fournissent aux spectateurs matière à réflexion. Et si un jour, notre planète devenait réellement comme cela...
Petit moins tout de même pour la musique, qui reste très acceptable mais pas hors du commun.
Le texte ci-dessous a été décomposé selon les quatre célèbres éléments : l’air, la terre, l’eau et le feu, un concept parfaitement adapté pour aborder l'œuvre du maître, celle par quoi tout a commencé. En guise de cinquième élément, pas de fusion Bruce Willis/Mila Jovovitch à l’horizon. Une simple conclusion suffira.
Elémentaire de l’air.
Le titre Nausicaa de la vallée du vent nous indique clairement la nature du deuxième personnage principal du film: le vent. Il sert à faire voler le planeur de notre héroïne, un instrument condamné à rester pour l'éternité dans les mémoires d'un bon paquet d'artistes et d'animéphiles avertis. D’abord celles de son auteur, qui déclinera l'objet dans son Le Château Ambulant, ensuite celles d'autres générations, au hasard l'équipe du sympathique mais pioche-tout coréen Wonderful Days avec son joli deltaplane. Quelques instants aériens surviennent dans Nausicaa, de ceux qui ont fait le succès de Myazaki, les mêmes complètement éradiqués du fameux DVD « La princesse des étoiles »: vieille édition française de Nausicaa, tronquée d’une bonne demi heure mais qui reste historiquement intéressante puisqu'elle nous présente la « Place et la reconnaissance attribuée à Myazaki dans l'occident durant les années 1980 », à savoir peau de zob (cf. aussi "warriors of the wind" selon Sassa, un peu plus haut).
Elémentaire de (ver de) terre.
En l’occurrence du sable, car Nausicaa s’inspire largement du Dune d’Herbert. La BD fleuve qui a précédé le DA reprenait déjà beaucoup de la fresque de l’écrivain. La signification des insectes géants de Nausicaa est semblable à celle de ces vers impressionnants parsemant le désert d’Arakis. Ces derniers ont déjà inspiré les bébêtes rigolotes de Tremors, mais permettons nous toutefois d'imaginer une influence première qui pourrait être le Dhole des mirifiques Contrées du rêves, celles chères à Lovecraft et ses émules. Le ver des sables n'est pas le seul emprunt à Dune, il en est de même pour les spores néfastes de la forêt des insectes, aux vertus et dangers identiques à ceux de l’épice. C'est surtout le final grandiose qui surligne cette grosse influence. Il est joliment mais intégralement pompé sur le climax de Dune, l'appel des vers par l'élu. Qu'à cela ne tienne, Myiazaki absorbe intelligemment cette composante et noie le tout dans une fresque épique et passionnante d'héroic fantasy, suffisamment riche pour que ce ne soit pas une tare mais un complément de mythe conséquent.
Elementaire de la Belle Eau.
Labello, labelloooooo… La belle aaa des lèvres de peauuuuuu (@inc).
Donc, la BO.
Il y a une belle harmonie dans Nausicaa, mais pas d’harmonica, plutôt de la flûte de pan. Là Peter se taille, signalons dès lors une belle souplesse de Peter, mais qu'il fasse bien attention, car à trop se tailler on finit par se percer. Notre ami Peter devra alors s’acheter une rustine neuve pour se soigner (il a un top-képi vert je trouve !).
La musique est réussie. On reconnaît déjà les futures marques de fabrique de leur auteur Hisaichi, aussi inspiré ici que pour celle de Princesse Mononoké, via des envolées lyriques assez proches. Le soundtrack de Nausicaa trahit par contre son âge pendant les scènes d'action, usant d'un synthé sans doute à la mode à l'époque mais qui ne l'est plus du tout maintenant, même s'il ajoute du cachet à l'œuvre en apportant une touche de naïveté involontaire bienvenue. Il serait d'ailleurs bon de revenir sur ces effets de mode assez hallucinants où l'on voit un jour un bidule être top fashion pour n'être le lendemain que ringard, puis redevenir en fin de compte 'achement hype le surlendemain (notez la mode des termes employés). Un phénomène de fou que l'on peut constater actuellement, comme le retour du design 50' par exemple, une bonne blague à laquelle Lucas aurait dû penser avant de flinguer son Star Wars Episode IV... Ici et pour cette BO, c'est un défaut qui plait, une de ces erreurs de jeunesse qui donnent de la fraîcheur à un film que l'on peut ainsi aisément situer dans le temps. C'est important et pas nécessairement rédhibitoire, au contraire. Mais de cette BO on retiendra surtout cette chouette comptine pour enfants, à l’effet inverse de celle de Helm street puisqu’elle arrive à nous faire sourire béatement au lieu de nous faire fuir bêtement. Notons également une brève et surprenante reprise de la Sarabande de Haendel au beau milieu de la partition de Joe.
Elémentaire de feu le débutant Myiazaki.
Subsistent quelques problèmes dans la narration, des cassures de rythme et autres longueurs freinant un enthousiasme pourtant bien présent chez le spectateur. Malgré cela, la sensation de jamais vu qui avait dû envahir ce dernier à l'époque de sa sortie devait être phénoménale, la richesse de cet univers lié à la générosité et l'altruisme ambiants dominant toujours autant le métrage et renforcent cette impression de miracle permanent. Découvrir ce film aujourd'hui relève pourtant de l'anachronisme sensoriel appliqué, nous avons pour beaucoup vu les autres oeuvres de Miyazaki - déjà dans le désordre - et comme le monsieur aura tendance à se répéter, son premier film laissera paradoxalement une grosse impression de déjà vu, ce qui à l'arrivée présente une contradiction plutôt gênante. Le spectateur doit donc en effet, et c'est dommage, faire un minimum d'effort avant d'aborder l'arlésienne Nausicaa, en la replaçant dans son contexte pour mieux minimiser des scories qui, au bout du compte, enrichissent la personnalité de ce DA.
Elémentaire mon cher Miyazaki!
Par son originalité, sa place dans l'histoire et surtout son statut d'œuvre rare enfin cassé, Nausicaa est un sacré bon film qui, même s’il a pris quelques rides, n'en est pas moins toujours un chef d'œuvre du genre, en plus d'être une grosse racine Myiazakienne contenant en elle les germes de tout ce qui va suivre.
Je n'ai vu ce film que 15 ans après sa sortie. Du coup, les caractéristiques techniques ont un peu en retrait par rapport aux films actuels, notamment Mononoke Hime.
Cependant, pour l'époque, elles sont plus que satisfaisantes . Aujourd'hui, l'animation a un peu vieillie, le dessin, quant à lui, n'a pas pris une ride. En effet, sous les traits de Nausicäa, nous pouvons reconnaître les futurs héroïnes Miyazaki comme Flo dans Porco Rosso de visage comme de tempérament :volontaire, énergique, indépendant, ...
Par contre, le scénario a conservé toute sa force malgré les années : nous observons avec envie l'énergie déployée par Nausicäa pour aider à la compréhension de l'autre et ainsi sauvegarder la vie. Que c'est fort, que c'est bon, mais que ce fut long d'attendre le film qui a permis la création du studio Ghibli. Il atteint aujourd'hui son but : faire réfléchir l'homme sur l'autre, qui en fin de compte lui ressemble tellement.
Un film mythique à ne pas manquer. Pensez à ne surtout pas acheté la version « made in USA », qui a totalement détourné l'oeuvre de Miyazaki.
A n’en pas douter, Miyazaki est l’un des meilleurs réalisateur de dessins animés de l’Histoire du Cinéma. Des aventures toujours palpitantes, des personnages charismatiques, courageux et bons, une animation et un graphisme de qualité, et des thèmes récurrents dans toute son œuvre : les machines volantes, le pacifisme et l’écologie sans laquelle notre petite planète va vite sombrer dans le chaos. Nausicaä de la Vallée du Vent (très beau titre) ne déroge pas à la règle…
Mais le problème avec lui, c’est que quelques uns de ses scénarios (Laputa, Mononoke, Nausicaä) suivent tous globalement le même schéma et aboutissent tous à la même conclusion teintée d’optimisme : un cataclysme dû à la pollution et à la folie des Hommes a ravagé ou va ravager la Terre, des enfants déjà princes ou princesses tentent de sauver le peu de nature qu’il reste face à des abrutis nourris par l’ambition qui veulent tout détruire jusqu’au dernier brin d’herbe, et après moult péripéties y parviennent en nous assénant par la même occasion une lourde leçon de morale selon laquelle on va tous mourir si on ne fait rien pour l’environnement. Ce n’est peut-être pas tout à fait faux, mais plusieurs films à la suite rabâchant les mêmes choses, je trouve ça assez pénible.
En outre, Nausicaä est moins accrocheur que d’autres animes tels que Porco Rosso ou Totoro ; trop de personnages secondaires finissent par noyer une intrigue déjà complexe et la longueur du film (près de 2H) n’arrange pas les choses. Bref, ce n’est pas son meilleur anime, mais, me direz-vous, c’était l’un de ses premiers, alors…
Quel choc cela a du être lorsque Kaze no Tani no Nausicäa est apparue pour la première fois sur les écrans Japonais !
Bien sur aujourd'hui nous visionnons quasiment tous Kaze no Tani no Nausicäa après ses illustres héritiers, Mononoke Hime et Tonari no Totoro, ce qui ne peut que lui être préjudiciable puisqu'inconsciemment l'on se prend à attendre d'une des premières réalisation du maître Miyazaki (n'oublions pas Lupin III...) les qualités de ses oeuvres de maturité.
Pourtant, malgré tout, Nausicäa est aujourd'hui encore loin de faire pâle figure comparé à des oeuvres plus modernes ! Les graphismes sont remarquables (qui pouvait tenir la comparaison à l'époque, à part les Walt Disney produits dans les années 1950 ?), bien que parfois de qualité inégale, mais dans l'ensemble la mise en forme est remarquable. La musique est également très bonne, bien que ce ne soit que les débuts de Joe Hisaishi. Certaines mélodies sont un peu synthétiques, mais de beaux morceaux au violon, au piano, et surtout ceux chantés par des enfants, méritent à coup sûr une écoute attentive et savent remarquablement s'intégrer au récit. Bien sur ces musiques ne vous transporterons pas comme celles de Mon Voisin Totoro et surtout Mononoke Hime, mais une nouvelle fois replaçons tout ceci dans le cadre d'une première oeuvre majeure, et alors seulement il est possible de se rendre compte à quel point ce coup d'essai est un coup de maître.
Le scénario qui s'anime sous le trait du père fondateur de Ghibli est remarquable : Miyazaki sait nous transporter dans des mondes imaginaires brisant toutes nos conventions. Certes, l'histoire peut parfois apparaître un peu confuse, en tout les cas pas aussi bien amenée que dans les oeuvres du studio Ghibli, mais l'ensemble est tout de même remarquablement bien mené. La fin semble tomber sans que la situation entre les divers protagonistes ne soit clairement déterminée, mais il est bon de souligner que ce film ne correspond qu'aux premiers tomes du manga de Miyazaki et que l'histoire est donc sensée continuer à se développer (ND François²: Et qui pourrait en faire tenir plus en seulement deux heures !). Les personnages, bien qu'un peu caricaturaux, sont attachants. On peut regretter tout de même de voir une ligne aussi nette se dresser entre les bons et les méchants, mais reconnaissons aussi qu'il est difficile de briser les standards classiques des récits dès sa première oeuvre... Toujours est-il qu'il serait très (très très) réducteur de n'y voir qu'une énième tribulation post-apocalyptique ou une fable écologiste. Nausicäa, comme Mononoke Hime, est une oeuvre extrèmement riche...
En conclusion : une oeuvre remarquable, pas uniquement à découvrir car elle représente le début d'une grande aventure, mais parce qu'elle est belle, tout simplement !
Après le château de Cagliostro, Miyazaki quitte ses récits policiers pour une oeuvre véritablement engagée. On connaît le bonhomme pour son sérieux penchant envers la protection de la nature, sa défense de l'anti-militarisme et que sais-je d'autre, c'est ainsi que Nausicaä de la vallée du vent vit le jour en 84.
Inédit jusqu'à maintenant dans nos salles obscures, cette seconde réalisation de Miyazaki démontre pourtant à quel point la nature peut reprendre ses droits quand on la brusque trop. Oeuvre destinée à un public plutôt large, gavée de reflexion et de messages en tout genre, Nausicaä est un brillant pamphlet écolo directement adressé aux principaux destructeurs de l'environnement et aux régimes militaires. Car ne nous leurons pas, il faut être bien naïf pour ne pas déceler dans l'oeuvre de Miyazaki un quelconque message.
Les militaires ou pseudo militaires du film n'ont pas de pitié et sont prêt à tout pour réaliser leur plan : conquérir des terres, s'y installer et surtout ne pas demander l'avis des habitants. Quid des guerres d'occupation? Sûrement.
Maintenant, Nausicaä n'est pas qu'une dénonciation violente et amère de la société, c'est aussi un vibrant film d'aventure avec une héroïnne charismatique et de nombreux personnages secondaires rigolos, à défaut d'être très attachants. Il n'atteignent pas la densité et la profondeur des futurs personnages tout droit sortis de l'imagination débordante de Miyazaki mais se révèlent suffisament intéressants pour élargir encore plus ce scénario complexe. On se concentrera finalement uniquement sur le personnage de Nausicaä, formidable guerrière et defenseur de sa "vallée des vents" au courage et à la générosité intacte. Les dernières minutes, boulversantes, ne font qu'appuyer mes propos.
Bien que le visuel soit ravissant, on ne peut pas nier son vieillissement. Les traits sont grossiers, les couleurs un brin ternes et l'utilisation du format 1.85 tasse un peu trop l'ensemble. D'un autre côté, saluons la richesse de certains détails et la complexité du design des avions (le thème de l'aviation étant très apprecié par Miyazaki), du travail sérieux et impressionant pour l'époque. La musique de Joe Hisaishi, pas tout à fait définitive, prouve que le bonhomme n'est pas encore en totale adéquation avec l'univers du futur créateur des studios Ghibli, bien que l'on ressent déjà par l'intermédiaire de magnifiques violons son style inimitable.
Esthétique : 4/5 - Le style est assez vieillot, mais l'ensemble fait preuve d'une telle beauté! Musique : 4.5/5 - Thème principal extraordinaire, d'autres un peu plus kitsch. Interprétation : -/5 Scénario : 4.25/5 - Messages clairs, précis, sans fioritures, doublés d'un pur film d'aventure.