drélium | 4 | Premier du top nostalgie. |
Ghost Dog | 3.75 | Tout un symbole |
MLF | 3.25 |
Comme la série mettant en scène Tom Sawyer, Rémi sans Famille est révélateur sur plusieurs points:
Tout d'abord, cette série rappelle combien les japonais peuvent être doués dans la pénétration d'un marché pourtant difficile ; il est en effet remarquable qu'ils aient pu avec une telle aisance adapter le roman du français Hector Malot sans en trahir l'âme, et le situer en plein coeur de la France sans en trahir les paysages ni la mentalité d'alors. Difficile à croire qu'une équipe française aurait pu faire mieux. Mais le tour de force le plus impressionnant est d'avoir su cibler efficacement les enfants du monde entier : ainsi, malgré une histoire typiquement locale, le dessin animé possède une dimension universelle qui attendrira autant un petit européen qu'un petit asiatique, et autant un petit africain qu'un petit américain.
Le deuxième enseignement notable est le savoir-faire incontestable de l'équipe nippone, sur la forme comme sur le fond. Certes, datant de 1977, l'animation a vieilli, et est même dépassée. Mais le sens du tragique apporté au récit balaye d'un revers de main toutes nos réticences et nos critiques superflues : citons par exemple la voix off qui donne une gravité certaine au destin de Rémi, les étonnants travellings pendant des arrêts sur image tentant de décrire les émotions du gamin, ou encore l'étirement de l'action rendant chaque épisode très simple à résumer, mais pourtant très riche sur la description de caractères et très chargé émotionnellement. De plus, chaque début d'épisode contient un bref retour dans le passé permettant à ceux qui arrivent en cours de route de ne pas être perdus.
Pour moi, Rémi sans famille est donc une série culte et représentative du monde de l'animation japonaise, que je serais fier de montrer à mes enfants dans quelques années.