Du 17 au 28 novembre prochain aura lieu la quatrième édition du Festival Kinotayo, plus connu pour être une alternative intéressante aux rétrospectives du patrimoine cinématographique nippon qui ont lieu tout au long de l'année à la Maison de la culture du Japon à Paris. L’un des rares sinon l’unique festival dédié au cinéma japonais ou plus précisément au « cinéma japonais contemporain à l’ère numérique » accueillera une dizaine de métrages inédits en France.
Au programme pour cette édition, un doublé pour le cinéaste Miike Takashi, avec la présentation de deux de ses films les plus attendus, à savoir God's Puzzle et Yatterman. Doublé également pour le plutôt prolifique réalisateur du rafraîchissant Route 225, Nakamura Yoshihiro, récompensé du Soleil d’Or l’année dernière avec The Foreign Duck, the Native Duck and God in a Coin Locker qui sera une nouvelle fois présenté en compagnie du duo père-fils de The Two in Tracksuits.
Yamazakura - The Cherry Tree in the Hills de SHINOHARA Tetsuo
Un-nan? de NISHIKIORI Yoshinori
Vacation de KADOI Hajime
Instant Swamp de MIKI Satoshi
The Beautiful Way of Life de MINORIKAWA Osamu
I Remember That Sky de TOGASHI Shin
A Piece of Life -KAKERA- de ANDO Momoko
Two Girls on the Earth (sisterhood) de UCHIDA Eiji
Gegege no Kitaro, Nippon Bakkurestu de GO Koga
Happy Flight de YAGUCHI Shinobu
Wild Side sera également de la partie en proposant de son catalogue TUER de MISUMI Kenji et le film d'animation Le Serpent blanc de YABUSHITA Taiji. Enfin, Vexille de SORI Fumihiko clôturera la page animation du festival.
Cette année, deux Soleils d'Or seront attribués, l'un pour un réalisateur débutant, l'autre pour un réalisateur confirmé. Le public participera également aux votes en attribuant deux prix. La classe.
Plus d’informations prochainement. Mise à jour des fiches en cours
Site officiel
Au programme, 17 films récents présentés, dont quelques belles exclusivités au programme comme le dernier film de CHEN Kaige, Mei Lanfang, portrait de la plus grande star d’opéra chinois avec Leon LAI et ZHANG Zi-Yi, ou bien le dernier carton en date d’un FENG Xiaogang familier du box office local, La Perle rare, mélodrame poignant avec Shu Qi, GE You et Alex FONG sans jet-pack. Egalement au programme, le Painted Skin de Gordon CHAN sera l’occasion de vérifier si sa photographie récompensée au dernier Hong Kong Film Awards vaut le détour. Photographie également maîtrisée par l’un des plus grands chefs opérateurs du cinéma chinois, GU Changwei, dont son deux deuxième film, Le Premier souffle du printemps, sera également de la partie.
Sur un ton plus documentaire, Le Fusil de Lala du jeune cinéaste NING Jingwu sera programmé après une première présentation à Berlin cette année. Un véritable coup de projecteur sur ce cinéaste que l’on dit prometteur avec la projection d’un autre de ses films, tourné la même année, à savoir Le Nid d'oiseaux. Le point noir du festival sera sans doute à mettre à l’actif de la reprogrammation du médiocre Mon beau pays du kazakh GAO Feng, pourtant déjà diffusé il y a deux ans.
Voici la liste des dix autres films présentés dans le cadre du regard sur le cinéma chinois contemporain :
A un fil près de GAO QunshuCette quatrième édition sera également l’occasion d’un focus sur HU Die, dite Butterfly Wu, première star chinoise élue Reine du cinéma à Shanghai en 1933. Voici un commentaire du communiqué :
Le Festival rend hommage à HU Dié, dite Butterfly Wu, à l'occasion du 20ème anniversaire de sa disparition.
Première Chinoise élue Reine du cinéma en 1933, HU Dié est immensément populaire dès 1928 en incarnant le rôle de la « Dame en rouge » dans une quinzaine d'épisodes d'un des premiers grands films d'arts martiaux (Burning of the Red Lotus Temple ), avant d'avoir la vedette en 1931 du premier film parlant chinois La Chanteuse Pivoine rouge, sonorisé sur disques de cire, par Pathé.
Six films nous sont prêtés par la Cinémathèque - les Archives chinoises du film, des trésors soigneusement conservés dans leurs réserves et qu'il est exceptionnel de voir sur grand écran :
Amours prédestinés (1932) de ZHANG Shichuan
Le Marché de la tendresse (1933) de ZHANG Shichuan
Destins de femmes (1934) de ZHANG Shichuan
Twin Sisters (1933) de ZHENG Zhengqiu
Le Fard et les larmes (1938) de WU Yonggang
Rêves de printemps (1946) de ZHU Shilin
Une chance unique de découvrir l'immense talent de HU Die , aussi à l'aise dans les films muets que dans les films parlants, et la seule actrice de son temps qui a joué simultanément deux rôles différents dans le même film.
Belle nouveauté cette année que de proposer une série de cinq films d’animation en provenance des Studios d’art de Shanghai, afin de montrer au public la richesse de ce domaine, mêlant animation classique, peinture à l’encre de Chine et animation de poupées. Seront présentés :
La Flûte du bouvier de TE Wei et QIAN Yunda - 20 min.
Le Grelot du faon de (Mme) TANG Cheng - 22 min.
San Mao, seul dans la vie de Ah Da - 40 min.
Le Roi des singes démasque la sorcière de TE Wei, LIN Wenxiao, YANDingxian - 90 min.
L'Enfant prodige du Mont Hua de HU Zhaohong - 85 min.
Enfin, pour mieux comprendre la culture chinoise, mêlée de tradition et de modernité, cette édition propose aux spectateurs trois documentaires récents :
Rêves de singe des Studios d'Art de Shanghai, Julien Gaurichon, M.C.Quiquemelle (2006) - 26 mn
Les secrets des animateurs chinois et leur relation avec les arts traditionnels.
L'art de Fan Zeng de Wang Yiyan (2007) - 95 min.
Ce film illustre le parcours d'un peintre de grande réputation. Il nous emmène au cœur de la Chine éternelle.
Minsk de CHENG Xiaoxing (2006) - 52 mn
D'audacieux businessmen chinois ont transformé le porte-avions soviétique Minsk en parc d'attractions.
Un rapide point sur le front de l'animation s'impose concernant quelques productions qui méritent une certaine attention, certaines dont on vous a déjà parlé et d'autres un peu plus inédites...
On commence par un rappel, celui de la sortie hier dans les salles japonaises de Summer Wars, le dernier long d'HOSODA Mamoru (La traversée du temps) qui revient donc sur le devant de la scène mais avec un budget plus important. Le film de la confirmation ? C'est encore le studio Madhouse qui s'est chargé de la production de l'animation. A noter que le film sera projeté en avant-première mondiale au festival de Locarno en Suisse, dans quelques jours.
Toujours chez Madhouse, "l'arlésienne" Red Line de KOIKE Takeshi (Animatrix : World Record) et ISHII Katsuhito (Le goût du thé), un duo déjà à l'oeuvre dans l'OAV bien barré Trava - Fist Planet, l'arlésienne Red Line donc, sera également projetée en avant-première à Locarno alors que sa date de sortie n'est prévue que pour 2010 au Japon. Un réel privilège pour ceux qui auront l'occasion de le découvrir - et on en connaît pas mal qui cracheraient complaisement sur les tombes de leurs ancêtres pour y être - alors que le film avait déjà fait faux bond au dernier festival d'Annecy. Red Line, en développement depuis quelques années déjà, met en scène une course futuriste totalement déjantée...
Autre production Madhouse - "l'épicentre" de l'industrie de l'animation japonaise en cette première décénnie de 20ème siècle -, qui fait l'actu à Locarno, Mai Mai Miracle de KATABUCHI Sunao (Princess Arete). L'ancien bras droit de MIAZAKI Hayao et membre de la première heure du studio 4°C, qui après avoir "pigé" comme réalisateur sur une série commerciale (Black Lagoon) pour le compte de Madhouse, s'est vu offrir sa chance de re-tenter l'aventure cinéma. Le film qui parle d'enfants mais ne s'adresse pas forcément exclusivement à ces derniers, est bouclé depuis quelques mois déjà mais ne sortira en salle au Japon qu'au mois de novembre.
Toujours à l'affiche à Locarno (décidément) et un peu plus tard en septembre à l'Etrange Festival sur Paris, le moyen-métrage du studio 4°C et des russes de Molot Entertenmaint, First Squad - The Moment Of Truth, montrera également le bout de son nez. Au programme : du sovétique, du nazi, de unités spéciales et du fantastique...
Fin août sort au Japon dans quelques salles (et probablement très vite en DVD) le court-métrage d'une trentaine de minutes Cencoroll. Une petite production qui s'annonce comme une petite bombe - la bande annonce laisse baba - au niveau animation et designs de créatures. Cencoroll s'inscrit dans le cadre d'un projet visant à produire des artistes indépendants autours d'idées originales et de studios modestes, c'est le Anime Innovation Tokyo. Dans le cas de Cencoroll, c'est UKI Atsuya qui est à l'origine du projet, il y cumule d'ailleurs quasiment tous les postes, de réalisateur à animateur... Un véritbale tour de force pour cet homme qui adapte là un de ses propres manga. Un artiste à suivre de très prêt dans le futur.
Et on reparle de SORI Fumihiko, le producteur du premier film 3D Appleseed, réalisateur ensuite de Vexille, qui revient dans l'actu avec l'annonce de son prochain long d'animation, toujours en 3D, intitulé TO. Il s'agit d'une adaptation de 2 des histoires courtes composant le manga en 3 volumes 2001 nuits, de HOSHINO Yukinobu. Si on ne sait pas encore ce que donnera le film, autant en profiter pour ne dire que du bien du manga original - scandaleusement inédit en France -, véritable fresque du futur de l'humanité dans sa conquête de l'espace, dans la lignée de sa référence centrale à l'écrivain de SF Arthur C. Clarke et à toute une tradition de la SF de l'âge d'or : une belle lecture. On espère donc que Sori saura... préserver tout le sel de l'oeuvre d'HOSHINO (un des grands auteurs de manga SF), entre hard science et fresque humaniste décrivant des personnages complexes aux destins suprenants... De la vraie SF avec des majuscules partout. Sortie de TO au Japon en octobre de cette année.
Un peu plus loin, pour la fin de l'année au Japon, on se prépare à acceuillir les premiers pas sur grand écran de l'homme qui monte au studio Production IG, KAMIYAMA Kenji (GITS - Stand Alone Compex). Après une incursion dans l'héroïc-fantasy à la sauce naturaliste en 2008 avec la très bonne série Moribito - Guardian of the Sacred Spirit, musiques de KAWAI Kenji, KAMIYAMA a de nouveau signé une série en 2009 avec Eden of the East. Cette fois-ci le réalisateur a passé un cap puisqu'il est à la base de l'histoire originale et qu'il signe le scénario là où ses réalisations précédentes étaient des adaptations d'univers existants. Pour l'anecdote, lors de son lancement en avril dernier - gros mois de turn-over de séries animées dans les grilles de programme des chaines japonaises - Eden of the East était la seule production basée sur une idée originale ! Thriller d'anticipation sur fond de conspiration terroriste et de jeu mortel, la série se révèle une des réussites de la saison "printemps 2009" et sera prolongée sur grand écran par 3 films entre octobre 2009 et janvier 2010 ! Le premier film ne sera qu'une compilation des 11 épisodes de la série, mais les autres seront entièrement originaux. Le premier annoncé pour novembre est intitulé The King of Eden, le second qui sort en janvier de l'année prochaine porte le titre de Paradise Lost. C'est toujours KAWAI Kenji qui signe les musiques. Entre leur premier long 3D (Oblivion Island) sorti ce mois-ci au Japon, quelques adaptations alimentaires pour grand écran d'ici la fin de l'année, les séries et les 2 films de KAMIYAMA, on ne chôme pas à Production IG, non plus...
Vidéos :
Summer Wars/ Redline / Mai Mai Miracle / First Squad / Cencoroll / TO
Opening TV Eden of the East
sources : www.manganimation.net / www.catsuka.com / www.anime-days.com