Policier qui se tire une balle dans le pied
Comme nombre de films partant sur un postulat assez bref, il ne tient pas les 2h qu'il se donne et finit par sombrer dans de la facilité qui prend l'air d'un profond ennui. Tout commençait pourtant bien, tant par le sujet bouillant que l'intrigue qui le sert. En effet, le réalisateur n'a d'autre ambition que de s'attaquer à la peine de mort, pratique encore largement pratiquée au Japon, et surtout soutenue par une grande majorité de Japonais. Bien que le Japon soit loin d'être l'un des pays où la criminalité est la plus forte, il atteint tout de même des sommets en matière de récidive. Thirteen Step tient donc un discours se concentrant sur l'importante de la conscience, et considère que personne ne mérite la mort, quel que soit son crime. Idée pas très original mais très répandue. Pour cela, il met en scène deux protagonistes. L'un est un ancien gardien de prison, marqué par le fait d'avoir exécuté un condamné à mort(1). Le second est un homme sortant de prison, en liberté surveillée, qui avait écopé de 3 ans pour "blessures ayant conduit à la mort" et n'arrive pas à se remettre de cet état. Le premier est le tuteur du deuxième, et l'emmène avec lui sur un enquête pour innocenter un prisonnier dans le couloir de la mort. Arrivé au terme de son temps d'incarcération (estimé à environ 10 ans avant l'exécution), celui-ci n'a plus que trois mois avant la potence. L'enquête va les conduire dans une sombre affaire d'argent et de chantage, qui n'est finalement pas bien importante, et qui ne sert surtout qu'à explorer les sentiments des deux personnages principaux. Ceux-ci se retrouvent confronté à leur conscience et à leur passé.
Le problème majeur de ce film est la facilité dans laquelle il se traîne dans la dernière demi-heure. Jusque là, tout était plutôt bien amené. Quelques flashbash, certes pas forcément très subtils, permettait de comprendre la psychologie des personnages, et la musique restait assez sobre, évitant les lourdeurs inconvenues. Malheureusement, tout s'embourbe au final ; le scénario devient mélodramatique sans être efficace, les séquences sont alors d'un ennui mortel et on fini par se désintéresser du sort des personnages, et pour couronner le tout, l'orchestre joue les grandes pompes comme si c'était l'armaggedon. Bref, dommage d'en arriver là, alors que les interprètes étaient plutôt convaincants. Au final, rappelons des sujets un peu plus intéressants sur le sujet, comme le coréen Maundy Thursday, et les américains Jugé Coupable et Dernière Danse.
(1) SPOILER
Trois gardiens sont chacuns chargés d'un bouton, dont un seul est effectif, cela pour soulager les gardien de n'avoir qu'une chance sur trois d'être celui qui a tué le détenu. Hors, ici, l'un des gardiens n'appuie pas sur le bouton et le mécanisme ne se déclenche pas. Le personnage principal, gardien à ce moment, décide d'appuyer sur le bouton à sa place, étant alors sûr d'être lui-même le meurtrier.