La bonne vieille rivalité entre filles
Il m'en faut peu pour être heureux. Un huis clos avec une rivalité bien cynique entre deux filles se bataillant leur copain et leur boulot, et on nous propose avec cela un film bien tiré par les cheveux tellement le délire prend le large et donne un spectacle surréaliste. Mais Ô comment c'est jouissif ! Et même si d'ordinaire on n'arriverait jamais à un tel point, on ne peut pas nier qu'une telle rivalité entre fille existe réellement, en tout cas bien plus que chez les garcon, ce qui pousse le film dans un cynisme percutant. Beaucoup d'idées rentrent dans le déroulement du scénario, tellement que l'on a du mal à croire qu'elles rentrent toutes dans un film d'une heure seulement. Les deux actrices y mettent vraiment de la bonne volonté et même si la caméra a l'air de douter par moment, on s'amuse comme un fou à regarder ces deux filles se taper dessus.
Appartement inhospitalier
2LDK est la seconde partie du projet Duel, le film Aragami de Kitamura Ryuhei étant la première. Ce projet consistait à réaliser deux films partageant les mêmes moyens de production et sur le même principe : un duel entre deux personnes dans un lieu clos. Alors qu'il a offert la même année un sketch moyen en forme de comédie noire au projet , Tsutsumi Yukihiko persiste dans ce registre ici. Et gâche un pitch des plus alléchants: l'affrontement dans un appartement de deux colocataires, une étudiante bûcheuse et une fille plus riche, toutes deux aspirantes actrices et toutes deux amoureuses du même homme. En lieu et place du sommet jouissif espéré on se retrouve avec assez pour remplir un bon court de 25 minutes mais un moyen métrage trop long. Comme bonne idée, on a l'humour à froid distillé en voix off: ce procédé est déjà vu chez Fincher mais il fonctionne bien ici. On peut rajouter à cela deux ou trois gags vraiment drôles et un final bien plus frappant que tout ce qui le précède. Mais le reste du temps le film paraît incroyablement poussif. Tout d'abord parce que le récit met trop de temps à s'installer: le cinéaste donne des petits détails psychologiques sur ses personnages mais ils sont insuffisamment intéréssants pour créer une implication plus intense dans la suite du récit. Ensuite, une bonne partie des idées destinés à faire rire ou dynamiser le récit rate sa cible. Mais ce qui rend le film assez souvent ennuyeux est son manque de rythme trop fréquent. Les actrices oscillent quant à elles entre jeu correct et très mauvais. Et lorsque la mise en scène fait des plans larges aux cadrages "excentriques" ou des accélérations, elle sombre dans la fausse audace, le différent pour faire différent. Dommage que Tsutsumi souffre ici du syndrome Miike: une volonté de créativé indéniable mais une incapacité à faire le tri dans ses idées. Ce qui donne un film japonais de plus manquant d'un monteur capable de savoir quoi couper.
A louer...
Une bonne petite claque venant du Japon fait avec un budget riquiqui et un lieux unique, et deux actrices seulement! Une prouesse! L'une, jeune starlette à la conscience hantée et l'autre, jeune naïve à qui l'on a promis mont et merveilles à Tokyo.
Deux jeunes femmes que rien n'unie à part la volonté de percer dans le métier. Grâce à une réalisation intense, faîte de placements de caméra intéressants et de voix off au début du film révélant les réelles pensées des colocataires l'une sur l'autre, on sent la tension monter rapidement jusqu'à déboucher sur un déferlement de violence. La fin laisse un goût amer...
Pas aussi fun que ce que le pitch aurait pu laisser croire.
Le fim manque de rythme ! le début est assez laborieux (on s'ennuis assez pendant le première partie du film). Puis lorsque les choses sérieuse commencent (= crépage de chignon) le film reste trop froid, manque d'humour pour apporter le fun et le délire nécessaire à en faire un objet culte.
Se laisse regarder mais n'est à aucun moment jubilatoire. Dommage !
Surpris...
Je commençais a m'endormir devant ce film (qui se déroule à huis clos), et revirement complet qui capte alors tout mon attention...
J'étais tombé sur ce film par hasard, sans savoir de quoi il en retournait. Et à l’arriver c'est vraiment un bon petit film, malgré quelques longueurs, et une camera parfois un peu lourde...
En bref : un film qui n'a pas du coûté très chère, mais qui néanmoins mérite d'être vu.
10 septembre 2005
par
aucun
Infernal affairs !!!
Oui, un petit mot sur ce film, que je pourrai classer parmi les critiques les plus acerbes du monde social dans lequel nous vivions à notre époque. Le réalisateur nous offre une leçon de cinéma, très créatif en tout point, tant dans la mise en scène que les dialogues bien écris.
Les actrices ne sont pas en reste à ce "tout". Si Maho Nonami (Rana ou Lana dans le film) a déjà pu montrer ses talents d'actrice par le passé. Avec des apparitions remarquées en 1998 dans "Ai o kou hito (aka Begging for Love)", enchaînant l'année suivante par "Second Chance", et en 2001 par le thriller "Kakashi" (aka Scarecrow)et "Platonic Sex". La grande surprise nous vient de la seconde actrice débutante, Eiko Koike (Nozomi-chan dans le film). Cette actrice débutante, méconnue dans la profession par le public, jouit pourtant d'une notoriété bien importante dans le milieu de la photographie. Faisant depuis longtemps le bonheur des "otakus" ou simplement de la gent masculine sur les couvertures des magazines et autres "photobooks", avec un tour de poitrine de 91B, laissant sans voix. Un petit tour sur le net vous convaincra que beaucoup de femmes asiatiques l'envient énormément. Malgré ses débuts, elle a su donner la réplique juste à sa collègue "victime de la mode", s'offrant par la même occasion un petit coup de pub (ou clin d'œil pour le réalisateur envers ses fans) avec l'histoire du t-shirt trop serré.
Bref, revenons à notre film et à son analyse. Le message fort qu'il délivre fait écho à celui de Kitano dans "Tokyo eyes", qui critique la société actuelle, considérant l'individu sans valeur "s'il n'a rien".
Le problème existentialiste touchant particulièrement une jeunesse, perdue, sans repères, un thème abordé par "Tears" ou "Firefly dreams", et que le réalisateur montre sous l'angle de la dimension humaine. La cruauté qu'on peut atteindre parce qu'on désire des objets (matérialistes) ou individus (relations égoïstes, dominatrices).
"Nous n'existons plus par la pensée" (donc (par) nous-même), mais par l'objet, l'individu (diffusant un pouvoir, d'attraction. Tout l'abîme de la personne humaine, possédée par "l'anneau", le pouvoir qu'elle croit contrôler mais qui la possède en réalité et dont elle ne peut se défaire). Un peu comme les drogues douces, la télévision, les médias, le miroir pour certains, etc. L'âme humaine est faible. Et le réalisateur s'est amusé à "explorer l'esprit" en divulguant ses pensées, secrets, au travers de "voix off", qui transposent la cruauté et l'hypocrisie les relations féminines, voire humaine en général.
La réussite, la gloire, l'argent, etc. poussent cette âme à être mauvaise (Cf. émissions de télé réalité) voire à commettre le pire... dépourvue de moralité... Et la seule issue pour quitter cette enfer pour "être heureux", "se sentir bien", reposer en paix, semble inévitablement : la mort.
Une petite déception.
Le pitch et le projet étaient intéressants. Mais le film a beau être très court, il y a pas mal de longueurs dûes à d'importantes baisses de rythmes. Le sujet laissait présager un film plus jouissif. Mais peut-être en demandais-je trop ?
DUEL PROJECT
1- le scénario ne doit pas contenir plus de trois personnages
2- le film doit être tourné en sept jours avec un budget serré
3- l'action doit se situer dans un seul et unique endroit
4- au moins un des personnages doit mourir .....
De là par le duel à distance entre Ryuhei Kitamura réalisteur du mythique VERSUS (du prochain Godzilla !)et Tsutsumi Yukihiko ( Love Collage ). KITAMURA réalise ARAGAMI (un huit-clos entre deux samuraïs étincelant) et de l'autre coté, Yukihiko 2LDK (2 bedrooms, Living, Dining, Kitchen ) huit clos toujours, moderne qui mais au prise deux actrices en compétition pour une audition .....
Alors quel est le vainqueur ? Difficle à dire ,mais premier constat, Kitamura n'a pas totalement respecté la première règle mais rassurez vous les fan de Versus seront comblés. D'ailleurs un peu trop puisque Aragami ressemble bcp à Versus, tjrs les mêmes défauts de rythme mais des combats tjrs aussi inspirés.
Sans trop en dire, sur le contenu de 2LDK ,le film s'en sort tres bien et les faiblesses du scénario (tt comme Aragami ) snt largement compensées par l'originalité des relations entre nos deux comédiennes. Aller pour ne pas faire de jaloux, on dira match nul entre les deux . A quand une belle.....
Une petite perle
2LDK, possède un scénario aussi simple qu'Aragami mais mieux construit et plus plausible (mises à part quelques excès), la Concurrence. Pendant le film on est vraiment très pris par leurs actions, tout en découvrant leurs passés ainsi que leurs motivations et on a réellement envi de savoir plus (moi en tout cas).
Ici, le talent de comédienne des deux protagonistes est vraiment montré et ne s'arrête pas aux maniement d'armes blanches.
Je dois avouer que j'ai une réelle préférence pour 2LDK, les actrices sont charmantes et leurs personnages sont plus développé que ceux d' Aragami. Là au moins, la beauté des scènes ne résident pas que dans les combats.
Quelle claque !
Comment le réalisateur a-t-il pu exploiter autant ce petit scénario ?
Incroyable, tel est le mot pour décrire cette débordante imagination qu'à réussi à faire passer TSUTSUMI YUKIHIKO à travers ce "moyen métrage" (1h10).
Le casting des deux seuls personnages du film (Nonami Maho et Koike Eiko) se révèle être un très bon choix. Les deux actrices font monter leurs sentiments et la pression crescendo pour percer literalement l'écran à la fin !
L'énergie dégager par le film est directement associée aux mélanges des plans de caméra utilisés et de la très jolie musique (par Mitake Akira).
Pour compléter l'analyse de ce film, il ne reste plus qu'à regarder le second film du DUEL PROJECT (infos ici : http://www.sanchodoesasia.com/sdj/sdj_2ldk.php ) : [b]Aragami[/b].
Belle performance donc pour ce réalisateur qui a eu avec son compère la bonne idée de se lancer dans cette fougeuse idée de duel cinématographique, le résultat est bien au delà de ce qu'on pouvait espérer d'un film comme celui-ci !