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A Bittersweet Life

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les avis de Cinemasie

10 critiques: 3.5/5

vos avis

73 critiques: 3.69/5



Arno Ching-wan 3.5 C'est pas facile d'avoir du style...
Aurélien 3.75
Elise 4.25
François 2.75 A hero never ever dies
Ghost Dog 4.25 Sun-woo the dog
jeffy 2.75 Solide mais sans imagination.
Marc G. 4.25
Ordell Robbie 3 Vengeance académique mais...
Tenebres83 2.5
Xavier Chanoine 4 Un spectacle noir grandiose
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


C'est pas facile d'avoir du style...

... quand on est bonne du curé !! " (Annie Cordy). Un réalisateur peut-il avoir un jour été bonne du curé? KIM Ji-Wun en a une bonne et n'en a cure, il répond par l'affirmative.

A Bittersweet Life n’arrive pas à la cheville du Le Syndicat du Crime pour cause d’excès d’ Oldboy. Il ne s’aligne pas non plus avec Old Boy en raison d’une surcharge de Syndicat du crime. De là à dire qu’ABL est mou du genou, il n’y a qu’un pas que nous ne pouvons pas faire faute de pied et de cheville. Et parce qu'il ne l'est pas.

Aux trois-quarts du film, au moment où le héros est sensé s’énerver et tout péter - c'est là que ça devient normalement intéressant - le réalisateur choisit de faire une pause, pépère, et de nous montrer le bonhomme en train de se balader pour chercher à se procurer des flingues. L’incompréhension totale. Vous imaginez Chow Yun Fat passant une heure à chercher des guns armé de son seul cure-dent et de pots de fleurs remplis que de fleurs? Non. Dans L’Arme Fatale, Martin Riggs a la haine et choppe directement les flingues sur les mecs, il ne perd pas de temps à faire ses courses. Bon, ok, Schwarzy dans Commando fait ses emplettes avec un caddy. Mais lui a vraiment besoin d’un bazooka ! S’ensuit un bon quart d’heure de scènes annexes avec de nouveaux personnages et des blagues tarantiniennes moyennement drôles, une perte de temps qui flingue méchamment le crescendo en cours. Le classique point A-point B cash dans ta face n’est pas respecté, ces passages en trop dispersent le spectateur et par là même dissolvent le climax. On n’atteint jamais non plus l’univers cynique, absurde et désabusé de PARK Chan-Wook. KIM Ji-Wun le titille pas mal avec son style confinant parfois à l’esbroufe mais ce type d’histoire ne s’y prête pas. On pourrait dès lors disséquer ce nouvel univers, le comparer à telle ou telle œuvre étant après tout réducteur. Mais non, même pas. Ce film n’a que très peu d’âme avec ses vignettes qui s'enchaînent, ses nombreuses références et ses expérimentations visuelles rigolotes plus proches de celles d'un Bad Boys 2 que d'un A Hero Never Dies.

Restent un bon pitch de départ, les quelques scènes très sympas vues dans la bande annonce, une photo classieuse et un magnifique LEE Byeong-Heon, littéralement habité par son personnage. Ces atouts permettront à ceux en manque de hero-movie - j'en fais partie - de trouver de quoi calmer leurs ardeurs malgré quelques fusions de genres hasardeuses. "C'est point commode d'être à la mode..."

Nota : revu un peu plus tard : il prend grave du cachet - question de relativité contextuelle.




06 août 2005
par Arno Ching-wan




A hero never ever dies

Après un Deux Soeurs formellement très soigné mais un peu trop "sensationnel" pour convaincre pleinement tous les publics, Kim Ji-Wun change complètement de registre et s'intéresse au film de vengeance. Le pitch est on ne peut plus classique: un homme de main zelé hésite une petite seconde et n'accomplit pas un ordre de son patron. Condamné à mort, il en réchappe et ne pense qu'à se venger. Difficile de faire plus académique dans le genre. Evidemment, la mise en scène et plus généralement les aspects techniques sont fort soignés, même si parfois un peu poseur. Le scénario chercher aussi à démontrer toute l'absurdité de la vengeance, mais le film finit par comporter quelques longueurs, et se montre un peu vain. Tout ça pour ça? Un petit peu hélas.

Pourtant les premières minutes sont réjouissantes: personnage principal vif et charismatique, humour bien utilisé, niveau technique plus que satisfaisant. S'en suit un schéma très classique, certes, mais efficace. Lee Byeong-Heon fait preuve d'une belle intensité dans le rôle principal, son boss, le Chazz Palminteri coréen, est également au point, les sidekicks font bien leur boulot, seule la jolie donzelle jouant le rôle de détonateur manque un peu de peps. Mais on avance tranquillement vers un film d'excellent niveau, peu original dans le genre, mais efficace. Hélas quelques longueurs viennent le ralentir, et la violence très crue finirait presque par lasser. Car si le film tente de jouer avec le thème principal pour en montrer toute l'inutilité, comme le faisait Johnnie To avec Hero Never Dies, il le fait avec moins de style, malgré les efforts du réalisateur pour en mettre plein la vue. Mais les mouvements de caméras ne font pas tout, et la conclusion du film vient le confirmer: A Bittersweet Life est un bon film de vengeance, mais un peu vain car déjà précédé de concurrents qui ont défriché le terrain.


10 juillet 2005
par François




Sun-woo the dog

Si l’on retrouve clairement des influences à Oldboy, Tarantino ou John Woo, les influences sont plutôt bien digérées et font de A bittersweet life un thriller passionnant qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher jusqu’au dernier plan, hypnotique et magnifique. Caméra scotchée au personnage principal (jusqu’à venir sur son épaule lors de quelques plans embarqués dans certaines scènes d’action), histoire de vengeance à la fois simple, sombre et complexe d’un homme de main qui s’est fait trahir par son boss et qui est en mal de reconnaissance, et surtout interprétation de grand talent de LEE Byeong-Heon qui porte l’oeuvre en grande partie sur ses épaules par sa classe naturelle et son assurance dans la bagarre : autant d’arguments parmi d’autres pour découvrir ce film fort, stylisé et efficace qui soutient facilement une seconde vision dans la foulée (testé pour vous).



24 janvier 2007
par Ghost Dog




Solide mais sans imagination.

Là où le déroulement très linéaire de la trame du récit dans Deux Soeurs venait en contredire le sens de l'histoire, KIM Ji-Wun l'utilise ici également mais l'exploite pleinement pour donner à A Bittersweet Life une consistance à défaut d'une épaisseur. Car le film est avant tout poseur, comme en témoigne une scène d'introduction plutôt bien ficellée. Le manque d'intensité du récit constitue la principale faiblesse du film et si techniquement les mouvements de caméra sont soignés, il faut avouer qu'il n'y a rien de bien surpenant malgré tout, pire on devine souvent où Kim Ji-Wun veut nous entrainer.

Par contre coté casting, le jeu de Lee Byeong-Heon colle parfaitement au personnage, et l'homogénéité de l'équipe permet à l'histoire de garder une bonne crédiblité d'un bout à l'autre. Malgré des scènes d'action sont relativement bonnes et bien filmées, la faible intensité dramatique et la distance avec laquelle est traitée l'histoire d'amour ne permettent pas de graver le film dans les mémoires. Dommage pour un film qui a des qualités techniques indéniables.



29 avril 2006
par jeffy




Vengeance académique mais...

A Bittersweet Life film académique? Oui vu que son projet narratif comme de mise en scène se bornent à décliner paresseusement du cliché formel comme narratif vu et revu au cinéma ces 20 dernières années. L'inventaire en vrac. Paysage urbain se reflétant sur une vitre de voiture ou une fenêtre d'immeuble, jeu ombre/lumière sur les visages des personnages juste esthétisant sentent ainsi le gros cliché visuel de polar eighties ou de cinéma branché années 80. Kim Ji-Wun cherche également à signer chacun de ses plans à coup de cadrages cherchant juste à faire joli et d'angles de vue cherchant juste à être différent de ce qu'aurait fait le technicien hollywoodien de base.

Au chapitre des clichés visuels années 90-2000, on a ces caméras à l'épaule sursignifiant les tourments du héros quand elles ne sont pas brouillonnes lors d'une baston. Et puis ces mouvements de caméra à l'ampleur/effet de manche, ce fondu "au rideau" à l'usage convenu, cette combinaison ralenti/score classique de Woo du pauvre sur un flinguage. Lors du gunfight final, l'absence de sens du découpage et le goût pour l'épate de Kim Ji-Wun ne font que souligner par défaut le savoir faire HK en matière d'action. On rêve d'ailleurs à ce qu'aurait pu faire un Johnnie To du postulat de départ. Le score n'est pas en reste avec un usage pompier d'un score classique. Quant au script, on y trouve de la citation bouddhiste dont le film réduit la portée à de l'aphorisme de Café du Commerce.

Mais le chapitre du mille fois trop vu en mieux ne saurait s'achever sans qu'on mentionne la case "cinéma cool années 90". Brutalité avec humour noir en option, gangsters à dégaine classieuse ou grotesque pour qui cool matters, acteurs les interprétant ayant parfois coché la case "cabotinage", clin d'oeil léger comme un tank (le bar nommé La Dolce Vita: ironie...) et jeu peu inspiré sur les clichés du cinéma de genre ne manquent pas à l'appel. Le sang coule mais tout ceci finit donc par relever du même "chic et toc" que les décors arpentés par les personnages durant une partie du film.

Et pourtant... En dehors du gunfight final, le rythme du film coupant les séquences à sec permet à Kim Jee-woon de gérer les ruptures de tons de façon moins bancale que d'autres. Et le scénario finit par exhaler un peu de tristesse sur la fin. Surtout, le cinéaste semble avoir trouvé toutes proportions gardées en Byung Heon-lee son Alain Delon trimballant sa solitude derrière une attitude faussement glacée.



07 août 2005
par Ordell Robbie




Un spectacle noir grandiose

A Bittersweet Life n'existe que lorsqu'il tente. L'excellent cinéaste Kim Jee-Wun recite aussi bien les classiques du polar HK de la fin des années 80 que la grammaire du cinéma coréen populaire extrêmement stylisé dans sa plastique que dans le portrait de gangsters véreux particulièrement effrayants. C'est aussi une oeuvre sur la vengeance qui trouve son sommet dans la graduation, dans la frénésie, la parade du cinéaste n'est pas d'enchaîner les séquences blockbusterisées à l'extrême mais est plutôt la surenchère qu'on n'arrête plus. Sun Woo est ainsi l'archétype même du type malchanceux, l'archétype même de l'humaniste qui aurait clairement dû respecter les ordres de son chef au lieu de jouer les justiciers du pardon. C'est ainsi qu'une simple mission de surveillance se transforme en quête de violence et de pardon par la violence, ce qui en soit est un paradoxe : "pourquoi m'avoir fait ça?" est ainsi l'une des répliques les plus utilisées du film puisque la justification des nombreuses tortures infligées à ce dernier n'est jamais probante, bien au contraire. C'est aussi pour cela que A Bittersweet life peut aussi bien être taillée comme un sommet de violence revanchard complaisant, tout comme il peut être caractérisé de grand film d'action martial, c'est selon, car là où Park Chan-Wook réalise à peu près la même sorte de trame avec son triptyque de la vengeance, il n'use pourtant pas d'ingrédients qui font que Oldboy et consorts méritent l'appellation de film d'action. L'action est intérieure et n'est jamais montrée de face, alors que le film de Kim Jee-Wun étale les références du polar martial avec un brio insolent : les coups font mal, les combats sont courts et radicaux, mais toujours empreints d'une délicate furie comme cette séquence anodine où Sun-Woo règle le compte de deux chauffards qui lui ont gentiment grillé la priorité. Cette séquence résume à elle seule le film, et c'est pourquoi les détracteurs du film peuvent penser que Kim Jee-Wun en fait trop puisqu'il suffit d'être attentif à UNE scène pour comprendre l'état d'esprit de Sun-Woo et résumer A Bittersweet Life dans son entier.

Pourtant, le cinéaste semble prendre un malin plaisir à multiplier les références et les tics visuels peu utilisés dans le cinéma d'action actuel, les gangsters accrochés à la voiture tournoyante de Sun-Woo, la caméra embarquée sur l'épaule de ce dernier sont autant de scènes visuellement impressionnantes que peu courantes. On salue donc l'effort d'un grand technicien de l'image et scénariste roublard. Car à n'en pas douter, A Bittersweet Life n'apporte rien au genre sur le papier, et c'est aussi pour cela qu'on peut lui en vouloir, mais pourtant il distille ça et là de savoureux moments, comme cette rencontre au beau milieu du désert entre Sun-Woo et deux fournisseurs d'armes allumés, ces séquences de torture faisant presque passer Park Chan-Wook pour un enfant de coeur, cet enterrement vivant inspiré par Tarantino, inspiré de Lucio Fulci, ce massacre de fin aussi grossier que visuellement pop. Voilà le renouveau du thriller coréen, bien plus intéressant dans tous les secteurs (image, audaces, musique) que n'importe quel outsider Hollywoodien.

14 décembre 2007
par Xavier Chanoine


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