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moyenne
3.19/5
Une Femme Coreenne
les avis de Cinemasie
4 critiques: 3.25/5
vos avis
28 critiques: 3.2/5
Un pur vernis
Mettons un instant de côté la "touche locale" qui pourrait brouiller la perception de A Good Lawyer’s Life. On a eu le temps de découvrir que le rapport frontal à la sexualité qui donne son odeur de soufre festivalier au cinéma d'auteur coréen était une caractéristique pas vraiment neuve de ce dernier. Point de rébellion ou de quelconque provocation derrière cela donc. Le film se suit également sans déplaisir grâce à son humour farçesque sur des situations extrêmes caractéristique du cinéma coréen actuel et fonctionnant assez bien.
Une fois tout ceci mis de côté, passons au film proprement dit. A Good Lawyer's Wife commence d'abord par souffrir d'une plaie récurrente du cinéma coréen actuel, le retard à l'allumage. La première moitié du film met en place progressivement les éléments porteurs du chaos qui explosera ensuite. Dans la première partie, les personnages croient pouvoir fermer les yeux sur les problèmes rongeant leur vie de couple ou de famille, problèmes qui leur exploseront en pleine figure dans la seconde partie. Sauf que cette première partie le fait au mépris d’un effort minimum de structure scénaristique cohérente. Le scénario passe en effet du coq à l’âne sans traiter un minimum les thèmes abordés: le couple modèle en situation de crise, le désir d'évasion du carcan et de la routine du couple, la masculinité vue sous un jour très noir et pas reluisant, la revendication par les femmes de la liberté de leurs désirs et de leur plaisir. A partir de la scène du "suicide", le film se met à créer une véritable surenchère dramatique jusqu'à la fin du film. Le film s'achève SPOILERS en ayant montré une inversion des rapports de force homme/femme. FIN SPOILERS Mais il se termine sans qu'Im Sang Soo ait tenu un minimum de discours cohérent ou porté de vrai regard sur tous les thèmes mentionnés. Du coup, tout ceci se met à sentir la manipulation aussi vaine que les twists de petits malins.
D'où un film qui à l'image de sa mise en scène n'est que pure surface. Im Sang Soo emploie un filmage très heurté caméra à l'épaule pour "secouer" le spectateur mais tout ceci ne dépasse pas le procédé jetable après usage. A ce procédé gadget s'ajoutent des penchants esthétisants constants dans la photographie et le travail sur le cadre. Les scènes de sexe sont ainsi filmées à coup de grands angles juste là pour faire du "joli" cadre tandis que le travail sur la lumière et la composition des plans ne sont là que pour faire du beau plan pour le beau plan. Moon So Ri est par contre comme souvent excellente mais elle ne peut compenser à elle seule les limites d'un projet de cinéma aussi clinquant que sa mise en scène.
Grinçant portrait intime
La cool-attitude de Im Sang-Soo sur la scène du festival de Deauville 2004 en dit long sur la personnalité et les intentions de ce jeune cinéaste : mâchouillant son chewing-gum en blouson de cuir, il interpelle avec un grand sourire le côté voyeur du spectateur sur les images sensuelles qu’il s’apprête à voir… Im Sang-Soo est un bon vivant, naturellement provocateur et désinvolte. Son film A good lawyer’s wife, lui, l’est également dans son portrait d’un couple de la classe moyenne en crise ; l’amour entre les 2 partenaires pourtant unis par un fils semble s’être envolé, laissant la porte grande ouverte aux aventures extra-conjugales plus ou moins sérieuses. Si la première partie est bavarde et joyeusement bordélique, la seconde se fait plus posée, plus douloureuse aussi, au détour d’une violente dispute lors d’une soirée cauchemardesque, ou d’une scène de sexe entre un ado et la femme de l’avocat quelques jours seulement après la mort de son fils.
Un parfum subversif et scandaleux entoure cette œuvre constamment sur le fil du rasoir, acerbe, et cultivant un humour noir qui ne plaira pas à tous. Im Sang-Soo capte avec talent la futilité de la vie et montre que rien n’a vraiment d’importance, si ce n’est le fait d’être en harmonie avec soi-même. Culotté, et justement récompensé du titre de meilleur film à Deauville.
Sous le vernis du scandale, un film magnifique
Qu'on ne s'y trompe pas : même si ce film est passé totalement inaperçu au festival de Venise 2003, qui l'avait accueilli en compétition, même si un parfum de scandale lui a apporté une renommée factice, le dernier Im Sang-soo est une divine surprise. On savait que ce réalisateur traitait de sujets sociaux sans préjugés, avec franchise, mais pas vraiment avec grand style. Pour ce troisième film, Im Sang-soo déploie une maestria formelle étonnante. Les cinq premières minutes ressemblent à un carambolage : les personnages se téléscopent, chutent, la caméra fait de grands panos montés les uns envers les autres, c'est déstabilisant mais on sent que le film dépasse déjà la chronique sociale annoncée pour exprimer autre chose. Donc : au début, c'est le bordel. Mais finalement, quelques minutes après, tout se met en place. Le mari travaille, boit puis baise, la femme s'occupe de l'enfant et boit parce qu'elle ne baise pas. Im Sang-soo montre sans fard les scène de sexe d'un côté, une scène de masturbation dans l'autre. Mine de rien, rarement la Corée, et même une vie de couple occidental, n'avait été montrée de façon aussi simple. Tout cela est montré comme tellement normal que ça en devient presque ennuyeux. Mais, dans la deuxième partie, commencent les emmerdes pour la famille et les moments de grâce pour le film.
Le basculement vers une explosion dévastatrice se fait par petites touches. Les scènes avec l'adolescent sont magistrales, déjà parce que les acteurs, notons le une bonne fois pour toutes, sont tous parfaits. Subtiles et drôles au début, ces rencontres iconoclastes deviennent de plus en plus douloureuses. Un long plan-séquence se termine (on ne dit pas pourquoi) par l'ado qui massacre une glace à coups de poing. La rage est là, on le savait et maintenant elle va contaminer tout le film. Le surgissement de la violence intervient dans une scène sidérante, qui rappelle Sympathy for mister vengeance, mais en plus glaçant, car vraiment inattendu et filmé comme si on avait descendu la poubelle. La réplique deviendra à coup sûr culte : "Dites, monsieur, vous n'allez pas me jeter en haut de l'immeuble, non?". Si. On en reste estomaqué pendant plusieurs minutes.
On peut juger cette "scène-choc" gratuite. Elle est pourtant dans la logique du film : l'avocat croit maitriser la violence de la société coréenne, mais elle lui revient en pleine gueule. Car au lieu de "maitriser", il "méprisait". Im Sang-soo fait l'inverse. Il maitrise un drame de plus en plus poignant. Il allonge ses plans, éloigne la caméra, adapte son style au changement de ton. La femme pousse un long cri animal dans le désert. Elle refuse de parler quand l'homme la bat. Animal blessé, donc émouvant? Oui, mais aussi bête assoiffée de pouvoir, qui détient l'arme suprème : faire un enfant. La femme nous était sympathique pendant tout le film, disons un joli chat domestique, et l'homme n'était qu'un salaud, un coq fier. Mais le chat attaque le coq et le chat devient roi. La fin du film est une fable cruelle et complexe, miracle de finesse. De qui est cet enfant, on ne le saura pas ("C'est un miracle", disent les médecins). Dans un dernier plan, Im Sang-soo met à une dizaine de mètres l'un de l'autre la femme et l'homme, tous les deux au bord de la folie, elle, victorieuse, sans égards pour lui, enfin sa victime. Comment en est-on arrivé là? On a hâte de revoir le film pour comprendre.
Hauts et bas
A l'encontre des autres commentateurs, je trouve que c'est tout le sel du cinéma coréen actuel (on pourrait en dire autant de Hong Sang-Soo ou de Lee Chang-Dong notamment ) que de nous proposer ce type d'oeuvres à la fois totalement élégantes et maîtrisées formellement et foutraques, imprévisibles voire incohérentes dans leur propos. Ces ruptures de ton, ces échappées hors d'une narration trop huilée, ces brusques accélérations font tout le prix des ces films si attachants.
Dans le genre, Une femme coréenne est remarquable par sa bifurquation inattendue dans le drame, qui éclaire rétrospectivement toute la première partie d'un jour nouveau et justifie en fait la conclusion finalement très morale (au sens rohmerien - auquel on pense) de ce film non pas érotique mais sensuel.
Bien vu!
Plus interessant dans le fond que dans la forme, un film qui navigue entre consensus et choix personnels quelque peu troublants, mais assez juste.
A voir!!
vraiment sympa
Je ne suis pas un habitué de la croisette ou des autres festivals, et n'était donc pas au courant du "parfum de scandale" qui entoure ce film. Quoi qu'il en soit, les passages choquants ne sont pas ceux que l'on croit, les passages érotiques étant filmés avec beaucoup de finesse (effet voyeurisme? je dirais plutôt qu'ils permettent de comprendre les sentiments des protagonistes.). Il est vrai que c'est le bordel pendant le début, et même si ensuite le rythme s'installe, plutôt lent, on se laisse porter agréablement... jusqu'à ce que la violence sous-jacente (mais on s'en rend compte après) surgisse au grand jour. Dès lors, on a l'impression que le couple s'en sort par le biais de ses amants respectifs, le sexe étant le catalyseur...
Finallement, j'ai apprécié le ton, l'ambiance général, le jeu des acteurs (tous nickels!). On regrettera peut-être le vilain tour que nous joue Im Sang-Soo, obligés que nous sommes de revoir le film pour mieux interprêter ce que nous révèlent les personnages.
Short cuts
Réalisée avant un PRESIDENT’S LAST BANG qui fera parler de lui en Corée, c’est bien d’une comédie dramatique dont il s’agit ici, puisque l’histoire bascule de plus en plus dans le drame après avoir flirté avec la comédie de meurs libertaire durant plus d’une heure.
IM Sang-Soo choisit d’abord de nous conter la vie plutôt banale d’une femme d’avocat, les tromperies de son mari, ses relations avec les grands-parents, la place du fils adopté dans son couple, les frustrations de sa vie sexuelle, bref un portrait sans concession d’une coréenne moderne de la bourgeoisie moyenne. Il faut bien l’avouer, cette chronique n’est pas complètement convaincante. Les scènes se télescopent d’un lieu à l’autre sans beaucoup d’homogénéité, les situations s’étirent jusqu’à l’ennui et ne font pas dans l’originalité, bref tout cela n’est pas bien passionnant, surtout que les personnages n’ont rien de très remarquable ni d’attachant, à part peut-être cet adolescent obsédé par sa belle voisine.
Le ton employé rappelle parfois celui des films européens du début des années soixante-dix, dans cette manière d’aborder la sexualité sans pudeur et de l’intégrer dans une vision plus sociétale du cinéma.
Il faudra quand même attendre plus de 1H15 pour en arriver au climax du film. On pourra dire que le concept de montrer la platitude de ces existences est réussi, mais sa concrétisation sur l’écran n’est pas très concluante, l’ensemble souffrant d’une réalisation plutôt impersonnelle. Et pourtant, quel choc surprenant ! Une séquence terrifiante dans sa concision, son réalisme et sa brutalité, qui fait basculer l’intrigue dans une longue chute sans véritable fin : tout se déglingue autour des protagonistes, les habitudes d’avant apparaissant maintenant comme une succession de prémices à la décadence. Les derniers moments ramènent une fausse sérénité, les choses ayant trop changé pour qu’il y ait un possible retour en arrière, à commencer par la propre place de la femme dans son environnement.
On pensera fortement au SHORT CUTS de Robert ALTMAN et sa fin apocalyptique après une succession de sketches anodins et parfois décousus, mais le procédé est ici moins brillant.
Dommage que UNE FEMME COREENNE souffre de ce manque de rigueur, esquissant pas mal de thèmes sans vraiment les cerner avant de rentrer véritablement dans une histoire plus forte.
Il reste finalement une œuvre globalement loin d’être désagréable, mais pas non plus inoubliable. Le sujet méritait mieux que ça.
Pas génial
Je n'ai pas trop aimé ce film, l'histoire est pauvre.
Les scènes importantes n'ont rien de génial.
Passage "préféré": les scènes où Hojung se confie, et fait de la gym.
Lelouche coréen
Ayant fait scandale en Corée pour ses nombreuses scènes de nudité, il était intéressant de découvrir ce film pour le juger à sa juste valeur : simple provoc' dans un pays en passe de se libèrer ou véritable oeuvre d'auteur.
La première - bien trop longue et bavarde - partie laissait présager le pire : patchwork de plusieurs individus, les longues bavardages et scènes d'exposition semblent n'aller nulle part et ne sont que rarement entrecoupées de scènes de sexe sans grand intérêt pour le spectateur pourri-gâté à la moindre pub de yaourt/lessive/voiture incluant une femme nue.
Arrive soudainement le point de bascule totalement inattendu du film, qui surprend et choque réellement, avant d'amorcer un revirement de ton total. L'on comprend alors l'importance de toute la première partie (qui aurait pourtant mérité à être coupée d'une bonne demi-heure), mettant tranquillement en place les différents protagonistes et bercant le spectateur dans une sorte de transe polie, dont il sera brutalement arraché pour être plongé dans une étude de caractère et de situation d'un couple sur la voie de la destruction.
Seconde partie, qui est terriblement poignante et criant de réalisme. Le jeu des acteurs est véritablement bouleversant et par moments, l'on oublie même d'assister à un film et de "vivre" de scènes certainement encontrées dans nos propres vies (la scène du jeune faisant l'amour à la femme de l'avocate est très certainement le meilleur exemple...PARFAITE dans le jeu, la construction et la mise en images).
C'est un film parfaitement dérangeant, ne serait-ce que par le sentiment d'avoir été berné par le réalisateur en vue des deux parties tellement distinctes, mais complémentaires. Rien que pour cette prouesse, le film mérite d'être re-vu une seconde fois pour juger de l'adresse de cette manipulation sentimentale et visuelle.
Grand prix du festival de Deauville, mouaiiiiiisss :/
Un bon film, certes. De là à le placer à la plus haute marche du festival de Deaville, moi je trouve pas qu'il la mérite vraiment.
A good lawyer's wife n'est ni plus ni moins qu'une romance triste sur l'adultère. Les deux personnages sont bien exploités par les acteurs, mais le film ne peut dépasser les limites de son scénario qui demeure assez classique en fin de compte.
quel est le propos de ce film?
eh bien difficile à dire! les intentions du réalisateur ne sont pas vraiment claires, mis à part un pseudo côté hédoniste fauusement erotique et provocateur par rapport à la société coréenne. le probleme vient du fait qu'il mélange tout et n'importe quoi: histoires de couple, de fesses, de fait divers glauque... :attention debut SPOILER!!: en gros la vie d'un couple ayant adopté un fils, le mari a une maitresse, le pere du mari meurt, la femme se lie avec un ado puceau, le mari et la maitresse ont un accident avec un postier psycho/alcoolique qui finit par tuer le fils adoptif, le couple se dechirera par la suite.... fin SPOILER. eh oui c'est le bordel vu comme ça, dans le film ça défile naturellement, mais sans avoir aucune profondeur, aucune émotion, aucun sens finalement; rien ou presque n'est justifié; le film aurait gagné à se focaliser sur un des aspect ( n'importe lequel d'ailleurs) plus en profondeur. même si le film se laisse regarder, on s'ennuie un peu et surtout ça sonne archi faux et surfait et au final totalement inutile.
grosse déception donc meme si le film se laisse regarder je le répète (la réalisation n'est pas mauvaise bien que sans véritable talent).