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L' Aiguillon de la mort

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Ordell Robbie 2 Film d'art celui qui en a le moins...
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Film d'art celui qui en a le moins...

Film d'un cinéaste très rare derrière la caméra, l'Aiguillon de la mort est une adaptation d'un roman de Shimao Toshio primé au Japon et relevant du shishosetsu, à savoir le roman autobiographique écrit sans déguisement à la première personne. En 1990, année du sacre de Lynch, le film décrocha le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes.

A travers la crise du couple, Oguri évoque la disparition du Japon d'avant-guerre et de ses valeurs morbides de sacrifice. Sauf que le film serait ultradémonstratif si les rapports du couple n'étaient pas plus ambigüs. Miho l'innocente veut se venger de son mari aspirant écrivain et égocentrique. Mais dans le même temps Toshio se fait aussi le complice de sa folie tandis que le couple est aussi assoiffé d'autodestruction qu'inséparable. Et à l'exception des passages d'hystérie de Miho le jeu des acteurs est détaché. Un peu comme si les personnages avaient conscience de mettre en scène la crise de leur couple. Pour ces deux produits d'un Japon traditionnel, le dérèglement ne peut se faire qu'accompagné d'une certaine théâtralité, d'un certain cérémonial typiquement japonais. On pourrait à ce stade évoquer quelques références, cinématographiques celles-là. Oshima pour cette relation où amour et mort ne sont jamais loin, pour ce goût du cérémonial. Le Bergman des films de chambre pour ce tableau du couple comme lieu de cruauté physique et psychologique. Cassavettes pour le thème d'une femme mariée sombrant dans la folie (Une femme sous influence) et pour les penchants hystériques du film. Enfin, durée et travail sur la photographie se combinent pour donner à ce qui est filmé une dimension mortuaire, fantômatique, à l'image de personnages en forme de reste d'un passé révolu.

Mais malgré son ambition thématique et scénaristique, malgré les noms prestigieux auxquels on pense pendant le visionnage, le film d'Oguri peine à convaincre. Tout d'abord parce que rien dans son propos sur le Japon n'est porteur d'une dimension contemporaine. Lorsque les cinéastes des années 50 ou la Nouvelle Vague abordaient la question de la survie de la tradition japonaise dans le Japon d'après-guerre, leur propos était synchrone d'une époque, d'un contexte historique... Oguri arrive lui trop tard et semble d'une autre époque. La composition des plans est quant à elle toujours extrêmement travaillée jusqu'à faire dans le pictural. Mais le systématisme de ce caractère pictural ne fait ici le plus souvent écho à aucun élément thématique du film. Associé à la lenteur précédemment évoquée, il contribue dés lors à dégager une impression de suite de tableaux filmés (hors quelques plans d'éxtérieurs inscrivant récit et personnages dans l'ordre naturel des choses). Enfin, en choisissant la fidélité au style narratif éclaté des shishosetsus, Oguri rend son récit embrouillé.

Thématique déjà traitée par des géants du cinéma mondial, complexité psychologique, structure narrative lorgnant vers la littérature, mise en scène travaillée à l'extrême: l'Aiguillon de la mort collectionne les signes extérieurs de caractère artistique. Mais on se dit que le film aurait peut être dû se préoccuper un peu plus d'être du cinéma que d'être de l'art.



15 décembre 2005
par Ordell Robbie


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