Charmant par son exubérance
Epileptiques s'abstenir. En effet, les images défilent à une vitesse hallucinante, on se rapproche même du recordman Michael Bay avec ses Transformers! Et d'entrée de jeu en plus. Si durant les premières minutes, je commençais à me maudir d'avoir choisi ce film parmi tous ceux à l'affiche (même si elle n'était pas folichonne non plus), je me suis finalement peu à peu habitué à cette narration à grande vitesse et ai commencé à m'amuser de tous ces effets de transitions et du côté kitsch totalement assumé. Les couleurs sont d'ailleurs proches de la saturation. Ce qui, au fond, correspond parfaitement au thème de la pâtisserie. Tout est artificiel, et ça en deviendrait presque bon. Ne vous attendez pas à des prouesses de jeu d'acteur, ici on crie, on déclame, on s'amuse. On est dans un manga réel.
Et dans cette ambiance survoltée, on nous balance plusieurs personnages assez atypiques. Par exemple, un bellâtre homosexuel passionné aux aventures d'une nuit, mais qui, à mon sens, reste bien loin du cliché de la folle (mension spéciale d'ailleurs pour son français excellent). Ce personnage parvient même à mener une romance avec l'inévitable Français de passage (là par contre c'est cliché!) qui n'est pas trop caricaturé. Cela m'intéressait particulièrement de voir comment l'homosexualité serait traitée dans une comédie, et comment le public réagirait. J'ai bien évidemment entendu des rires gênés, et à part ma voisine qui se demandait bien pourquoi je l'avais entrainée voir ce film, aucune réaction particulière. C'est ici bien évidemment utilisé à quelques occasions comme un ressort comique, mais rien d'offensant.
Finalement, on découvre qu'il y a quand même une petite histoire en toile de fond, qui concerne à la fois le personnage principal tout en n'y étant pas impliqué, assez intéressante malgré son aspect bricolé. Cela permet de revenir vers quelque chose de plus sérieux, et avec un dénouement que je trouve intelligent et cohérent.
Ah, et une petit mention spéciale et toute personnelle pour les deux chansons de Jaurim, qui se marient très bien avec l'ambiance générale.
Plaisant et frais
On peut accuser le film de vouloir faussement parler d'un sujet provocateur en Corée de manière légère juste parce que ça vend bien, sans vraiment chercher à aller en profondeur, mais il faut tout de même reconnaître que l'idée d'en parler à la légère change des films voulant être trop sérieux. À part dans le cinéma indépendant, l'homosexualité est peut traitée en Corée, et à part Memento Mori qui avait fait un tabac sur ce point, on n'a plus vu grand chose depuis la sortie de Antique. Ici, tout se situe dans une patisserie chic, dont le patron ne sait strictement pas faire un gâteau, et dont le chef est amoureux d'un français qui lui a appris le métier de patissier. On reconnaîtra que toute l'atmosphère gaie (sans jeu de mot) et fraîche contribue à passer un très bon moment, et l'histoire implique finalement le spectateur dans son cours sans qu'il soit choqué par l'homosexualité. Les blagues passent plutôt bien et je ne suis pas choqué par le surjeu des acteurs, même s'il est vrai que cela aurait pu se faire avec plus de sobriété. Très coloré, on retiendra de cette grosse production (Showbox tout de même) une atmosphère agréable, des acteurs qui pourraient être meilleurs, et une bande originale qui correspond très bien au genre (notamment le Carnival Amour de Jaurim qui s'intègre à merveille au milieu du film).
08 décembre 2008
par
Elise
Grotesque !
Ce film se situe au fin fond de la catégorie comédies romantiques coréennes.
Rien n'est a sauver : le casting de top models qui ne savent pas jouer (le français est surement le pire d'entre eux), les décors rococo et costumes ridicules pour faire "pâtisserie française", la complaisance mielleuse et les gros préjuges sur les gays (ça me rappelle doucement "200 Pounds Beauty" sur la façon dont les réalisateurs coréens croient se démarquer en faisant un film en vogue en touchant un thème tabou). Même pour l'humour, il faut vraiment être très bon public pour en rire.
Et dire que ce film fait un tabac en Corée depuis sa sortie... c'est lamentable.
13 secondes
Ça part plutôt pas mal, avec une histoire un peu loufoque, assez drôle, bien mis en scène (même si la caméra bouge trop dans tous les sens ; le montage, dynamique et inventif, aurait suffit), bref on passe un chouette moment. Certes, ça balance du cliché plus que nécessaire (avec un pâtissier français et homo, comment voulez-vous ?), mais bon, ça fonctionne. Mais je ne sais pour quelle raison le scénariste croit malin de rajouter au film une sorte d’intrigue à la con, à base d’enlèvement d’enfant et de traumatisme inconscient. Le truc débile et inutile quoi, mais c’est peut-être trop lui demander que d’écrire une histoire simple.