Une autre merveille
"The Unvanquised" est la suite de "Pather Panchali". La famille a demenage a Benares et va perdre encore l'un de ses membres apres le premier episode. S'il est difficile d'egaler le sommet du premier film (car c'est un premier film), cette suite est pourtant un chef d'oeuvre magnifique. Il est conseille de voir cette geniale trilogie dans une petite periode de maniere a etre plonge dans l'univers decrit par Ray. La sensation qui en sort est magique.
Invictus
Second volet de la Trilogie d'Apu initiée avec
La Complainte du Sentier, ce deuxième film de Satyajit Ray confirme le génie du réalisateur et la présence d'un ton, d'un univers sans véritable équivalent dans le paysage cinématographique indien de l'époque. Par rapport au précédent opus du metteur en scène,
L'Invaincu présente un scénario nettement plus foisonnant, avec un certain nombre de personnages secondaires, de péripéties et de changements de lieux ainsi qu'une action plus étendue dans le temps. La narration contemplative et le montage savamment morcelé propres au cinéaste font encore une fois merveille. On peut cependant déplorer le fait que, malgré la richesse de l'écriture et de la mise en scène, les protagonistes – Pinaki Sen Gupta remplace le petit Subir Banerjee pour le rôle d'Apu tandis que sa mère est à nouveau incarnée par Karuna Banerjee – soient un peu moins attachants que lors du premier film. Mais l'humanisme et la sincérité de Ray finissent par l'emporter sur tout le reste.
Le sentier de la gloire
Fort de l'encourageant succès mondial de son précédent, Ray continue son ambitieuse adaptation de la trilogie des "Pather Panchali" - et transforme une nouvelle fois un coup d'essai en coup de génie. Il a certes pris de l'assurance depuis sa précédente production, mais il ne faut pas oublier qu'il n'avait jamais suivi aucune formation, de même que la plupart de ses collaborateurs et n'employait que des acteurs non professionnels amateurs.
Une nouvelle bravoure, tant le découpage est ciselé, les cadres magnifiques et le jeu des acteurs d'un naturel confondant. Collant au plus près du roman originel, Ray réussit à parfaitement représenter l'écart grandissant entre valeurs traditionnelles et modernité faisant son apparition en Inde (notamment par l'occupation des britanniques). En plus de l'histoire, le film sert de valeureux témoignage d'une époque désormais totalement révolue avec des instants volés en extérieurs magnifiques, dont des petits commerces et des cérémonies religieuses captivants.
Quant à l'histoire d'Apu, elle est tout simplement universelle, dans son désir de grandir, vouloir prendre de l'indépendance et de faire ce qui lui plaît et semble bon. C'est donc avec un petit pincement au coeur, que l'on délaisse l'Apu originel, jeune enfant trop attachant dans le dernier - et le début du présent - volet, mais c'est pour mieux trouver un digne successeur dans l'acteur suivant, à la ressemblance confondante et au jeu parfait, entre naïveté et détermination d'aller de l'avant. Son physique exprime juste ce qu'il faut pour rendre le personnage crédible - et son jeu fait le reste.
L'histoire simple, mais tellement vraie et bien amenée fait de ce nouvel opus l'une des participations majeures à l'Histoire du Cinéma mondial en général et - terrible cliff-hanger en fin de film oblige - donne furieusement envie de se plonger dans la suite des aventures du jeune Apu.