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Earth girl Arjuna
les avis de Cinemasie
2 critiques: 4/5
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2 critiques: 4.12/5
Une série qui fait réfléchir sur le comportement de l'homme vis-à-vis de la nature
Mononoke Hime avait pour thème la relation de l'homme avec la nature et comment l'homme devait apprendre à vivre avec elle et non contre elle. Dans Earth Girl Arjuna, on n'est plus à l'époque Muromachi mais bien au 20ème siècle. Et l'homme a continué à détruire la nature pour y mettre ses villes et ses industries. C'est notre vie de tous les jours qui est décrite. Une ville parmi tant d'autres avec ses fast-foods, ses écoles, son port, ses usines, ses centres de recherches... Sa vie qui fourmille.
Juna, par le biais de sa mission va servir de révélateur pour montrer à quel point un style de vie qui nous paraît familier est une véritable bombe à retardement pour la Terre. Chaque épisode est un exemple de plus des disfonctionnements de notre monde. Pêle-Mêle les décharges sauvages, la pollution de l'eau, les pesticides, les engrais, les OGM, les bricolages génétiques, l'énergie nucléaire et un thème qui se détache des autres mais qui, néanmoins, a son importance : l'incapacité des gens à s'écouter les uns les autres.
Chaque nouveau sujet force le spectateur à réfléchir et, peut-être, à remettre en cause certaines de ses habitudes ou sa vision idéalisée des choses. L'Homme achète de l'électroménager mais de nos jours la durée de vie d'une machine à laver n'est plus celle d'il y a 20 ans. Aujourd'hui nous sommes dans une logique de consommation à outrance. Et que faisons-nous de ce qui ne marche plus ? Est-ce que c'est recyclé pièce par pièce ? Tout comme les ordinateurs qui contiennent une quantité non négligeable de produits toxiques et dangereux. C'est pourtant bien plus simple de tout jeter à la poubelle. C'est le thème du 3ème épisode où une décharge sauvage de matériels électriques pollue l'eau de la montagne avec des liquides hautement nocifs.
Toujours dans sa logique de productivité, l'Homme perturbe le cycle normal de la nature en voulant jouer à Dieu. Modifier l'ADN des plantes pour créer des hybrides ultra résistants et ultra beaux fera que dans quelques années on ne saura peut-être plus ce qu'on mange. Tokio en fait l'expérience dans le 5ème épisode où visiblement il fait une réaction violente après l'ingestion d'un organisme génétiquement modifié.
Ce sont deux thèmes abordés par la série parmi d'autres plus ou moins explicites (il faut savoir lire entre les lignes car rien n'est clairement dit) et la question qui se pose à chaque fois est : Mais pourquoi ne faisons-nous rien pour changer les choses ? Parce que c'est plus facile. Est-ce que nous avons vraiment besoin de tout ce qui nous entoure ? N'y a t'il rien dont on pourrait se passer ? Il y a d'ailleurs tout un épisode consacré à la facilité d'accepter les faits tels qu'ils sont.
Toujours au niveau de la thématique, on peut qualifier Earth Girl Arjuna de clairement écologique mais il faut aussi aborder la série sous l'angle du Shintoïsme. En effet, beaucoup de symboles sont là pour nous rappeler que cette série s'adresse aux Japonais. Personnellement, je ne connais pas grand chose à cette religion mais après quelques recherches, la série prend un nouvel aspect. En effet, Juna revient à la vie et on lui demande d'aller se purifier dans la montagne. Or, la mort est connue pour être impure et la montagne est un lieu sacré symbole de pureté. Le but est donc que Juna y purifie son âme et parte à la recherche de la simplicité dans la vie et de l'harmonie avec la nature. Autre thème tout à fait dans l'esprit du shintoïsme : le culte de la nature. Ce qui est abordé dans l'épisode suivant le passage dans la montagne. Juna et Tokio passent quelques jours avec un vieil agriculteur qui a choisit de fuir la civilisation pour vivre en ermite et en communion avec la nature. Il n'intervient aucunement dans le cycle de la vie et profite des fruits qu'elle lui donne. Cela constitue un des plus beaux passages de la série. Un moment où on voudrait bien vivre en ce lieu en toute simplicité et effectuer un retour vers la nature.
Juna est la jeune fille qui a la capacité d'agir. Elle est capable de ressentir et de voir des choses que les autres ne perçoivent pas. Elle semble très encline à communiquer avec la Terre malgré le fait qu’elle fasse encore des erreurs de jugement. Elle est d’ailleurs plusieurs fois qualifiée d'avatar de la Terre. C'est son voyage initiatique que l'on suit. Tokio est toujours à ses côtés pour la soutenir même ça n'est pas toujours facile pour lui. Il est l'élément qui la fait progresser mais aussi se tromper parfois. Cependant Juna doit faire seule l'apprentissage que toute chose est liée aux autres dans la nature. Et que même ce qui semble être mauvais (représenté par les Raaja) n'est pas forcement une chose à détruire mais plutôt à purifier. C’est ce que le personnage énigmatique de Chris essaye de lui faire comprendre par elle-même. Il est d'ailleurs difficile de comprendre ce qu'est un Raaja et j'avoue que j'ai encore du mal à le définir même si je pressens bien ce que ça représente dans le contexte de la série. L'aboutissement de cette quête se situe dans le dernier épisode. Même si je n'ai pas tout compris, la réalisation de l'épisode en fait un des plus fort émotionnellement et les scénaristes n’ont reculé devant rien pour montrer que la pire des catastrophes n’est pas impossible.
Au final, Earth Girl Arjuna est une série à la fois très dure et très critique sur ce que l'Homme fait à la Terre. Toutes ces horreurs qui font que si on y réfléchit trop, on ne dort plus la nuit tellement on se sent impuissant. Mais on y retrouve aussi des moments de toute beauté et/ou très poétiques soulignés par un très beau dessin et ça donne envie de se battre contre ceux qui décident et ceux qui ne jurent que par la productivité. J'ai encore des frissons en écoutant la BO qui accompagnent magnifiquement ces moments. C'est un sublime hymne à la nature qui ne peut et ne doit pas laisser indifférent le spectateur.
Plot de départ écolo à priori aussi gonflant que Blue Seed malgré un final apocalyptique à la clef; somptueux visuellement à l'arrivée.
Voyez "Diana, le secret de l'eau bleue".
Voyez la partie sur l'île déserte, où Nadia ne veut pas manger de viande, et qu'ils font bien deux épisodes entier dessus, et que ça exaspère tellement ça n'a rien à foutre dans l'histoire et tellement c'est pathétique.
"Earthgirl Arjuna", c'est ça pendant 13 épisodes.
Donc, à priori, "EG Arjuna", série écolo comme jamais, a tout pour gonfler.
Mais... c'est sans compter Shoji Kawamori, le réalisateur de la dantesque série "Escaflowne" ainsi que des très bon OAV de Macross, "Macross Plus". Garant d'une qualité technique à toute épreuve, à l'image de celle que donne le maître Hideaki Anno, il assure tout: le design est magnifique (à ce titre, le premier épisode en met littéralement plein la gueule) même si l'on sent l'ordinateur derrière; il y a un réel effort de réalisation stylisée (ça oui!); la bande originale est mystifiante... tout est fait pour le plaisir des yeux.
Après cela, il est vrai qu'on s'ennuie un peu par moments. Mais toute la naïveté écolo du sujet est grandement compensée par la magnifique écriture de l'héroïne, ainsi que celle des personnages secondaires, excellente; les rebondissements sont nombreux, le rythme marche...
A ce titre, les derniers épisodes laissent comme prévu sur le cul en nous donnant un aperçu onirique mais parlant de ce que pourrait devenir la terre si on jouait aux cons (sic... mais pas sic!).
A voir pour tout amateur open d'anime, donc.
Une oeuvre singulière et forte, un genre bien trop rare dans l'animation japonaise.
J'ai decouvert Arjuna il y a plus d'un an maintenant, et j'avais été vraiment emballé par le dessin, l'animation, les decors somptueux et puis la relation entre Arjuna et Tokio. L'anime se deroulait calmement posait lentement mais surement ses bases( le genre de chose que j'adore; prendre le tps et pas foncé betement avec des combats, des explosions ...) donc l'atmosphere me plaisait enormement...jusqu'à ce qu'arrive le moment où elle se transforme..argh je me suis dit que c'etait vraiment dommage, completement déçu j'etais qt au gachis du grand travail realisé precedemment... j'ai donc laissé tomber. Mais qques mois plus tard j'ai décidé d'y revenir, poussé par les premieres bonnes impressions que j'en avais eu.
Et je ne regrette absolument pas !! J'ai pu ainsi decouvrir une oeuvre telle qu'on en trouve rarement dans l'animation japonaise (à part qques rares exeptions). Le côté magical-girl n'est pas du tout le point central de l'anime comme je le pensais au depart, au contraire ce sont les relations entre les hommes et leur rapport avec leur environnement qui sont mis en evidence. Ce serait vraiment reducteur de limiter Arjuna à une serie ecologiste, il y a vraiment plus à decouvrir de cette serie.
L'anime pointe du doigt non seulement les degats que l'on cause à notre habitat naturel, mais aussi et surtout sur notre mode de vie basé uniquement sur la consommation et le plaisir personnel, sur les rapports qu'entretiennent les membres d'une famille, les amis, sur le peu de consideration que l'on porte aux autres...
"Si on me vexe, je me fâche, je me venge,.. ! si qque chose ne me plait pas , je le jette, je le remplace.." c'est comme cela qu'on a tendance à agir devant une situation qui demande de la reflexion , de la patience ou autre, on recherche sans cesse la facilité !
Certains reprochent le fait que le realisateur balance des faits bruts, des images dejà vues, qu'il ne fasse pas comme Miyazaki, etc... soit. Mais tout le monde n'est pas obliger de faire dans la subtilité, à chacun sa methode pour parler de sujets qui le préoccupent. Kawamori a décidé lui de montrer concretement les effets pervers de notre mode de vie, à savoir si c'est bien ou pas, à chacun de choisir. Pour ma part, j'ai été positivement surpris, par la critique sans concessions qui nous ait donné. Franchement je n'avais jamais vu de parti pris aussi tranché dans aucun animé et sur n'importe quel sujet que ce soit; et ça m'a fait bien plaisir! On a beau etre au courant de tout, on a pourtant besoin d'electrochocs parfois (souvent?), des gens comme mickael moore, josé bové, soeur Emmanuelle( oui soeur Emmanuelle !!)..., sont de par leurs actions militantes aussi utiles (si ce n'est plus) que des diplomates gouvernementaux. Les methodes peuvent etre parfois maladroites, mais comme dans bcp de domaines ce n'est pas la forme qui compte mais bien le fond !
Et le fond dans Arjuna est aussi soigné que la forme selon moi. Basé sur la mythologie hindou: Arjuna, archer, est soumis à differentes epreuves et conseillé par Krishna dans le Bhagavad-Gîtâ (conversation entre krishna et arjuna durant le combat fratricide opposant krishna+arjuna à un parent d'arjuna+l'armée de krishna) durant lequel Arjuna est pris de doutes. Krishna lui parle entre autres de la reincarnation et lui dit que "l'origine de toutes les douleurs et de tous les troubles est l'agitation de l'esprit provoquée par le désir". Et c'est bien le propos de l'anime, qui nous montre que sous pretextes de nos envies, on ne prête pas attention à ce qui nous entoure et au véritable objet de notre existence: la purification de notre âme (voir karma). Voilà en gros pour situer l'origine d'arjuna.
Donc bon c'est pas si simple que ça en a l'air, le seul conseil que je vous donne c'est de le regarder sans a priori, et de vous laisser immerger par les musiques enivrantes et tres inspirées de yoko kanno (parmi les plus belles qu'elle ait pu créé), de profiter des decors superbes (ça foisonne d'images magnifiques, vraiment un bonheur pour les yeux), et de vous impliquer dans la relation entre tokio et arjuna ^^
On ne regarde plus les choses de la meme façon après (pour peu qu'on ait été touché), et c'est le but de cette oeuvre à part dans le paysage de la japanimation: apprendre à regarder la vie avec un point de vue different et etre plus comprehensif.:)