Le temps de se souvenir....
Comment se construit le passé ? C’est un vaste sujet. La réponse que semble donner Wong kar wai est par unité de mémoire. De quoi nous rappelons-nous ? D’évènements perdus dans le temps et dans l’espace. Des évènements anodins pour tous, presque anonymes. Des évènements autonomes sans passé, sans avenir, sauf pour celui qui se souvient. Ainsi se construit Ashes of Time. Des blocs d’espace-temps enfermés sur eux-mêmes comme une image qui ne déborde pas son cadre. L’image centripète devient alors un monde, un monde qui s’arrête comme notre perception aux limites de ce cadre. Qui y a t-il au-delà ? Le néant, le vide. Comme l’image qu’il habite, l’évènement est un monde, l’histoire même que nous voyons et qui nous est étrangère. Pourquoi ce monde nous est-il étranger ? Parce qu’il est une construction du passé dont nous n’avons pas le souvenir. Ce passé n’est pas le notre. C’est la beauté de ce film. Ce passé qui nous est raconté doit devenir notre pour que nous puissions voir le film : il faut avoir vu le film pour pouvoir le voir enfin. Alors seulement nous voyons, parce que nous nous souvenons. Nous nous souvenons et nous comprenons que ces images ne sont que des souvenirs.
Quelle est l’histoire de Ashes of Time ? L’histoire d’un homme, d’un ermite qui se souvient. Il se souvient de son ami qui l’a oublié ; il se souvient de la femme qu’il a aimée, comme Yuddi(1) qui a l’article de la mort se souvient, comme s’il le découvrait, de la femme qu’il a aimée. Rien ne conduit les évènements, il n’y a pas de causalité entre eux. Il en est l’unique lien, ces évènements ont traversé sa vie : ils peuplent sa mémoire, c’est pourquoi ils font sens pour lui. Nous devons faire de même et les acquérir comme souvenirs pour pouvoir les unir.
(Qui est il ? Il est la mémoire, la conséquence de ce passé.)
Le lieu de l’action, de la mémoire est hors du monde, dans un désert dont on ne voit jamais la limite. Les souvenirs sont de même uniques, indépendants, autonomes. A un lieu correspond une histoire : une auberge fait d’une pièce où le dehors n’existe pas, une rivière noyée de verdure et d’onirisme qui ne s’accorde pas avec l’aridité du désert ; une maison devant un lac qui devient la quintessence même de la mémoire, son “point” de départ. Chaque lieu apparaît comme en rupture avec les autres. A aucun moment dans le film, un mouvement ne permet de passer d’un lieu à un autre, du dedans au dehors. Le cut, la rupture règne ici en maître et c’est à la mémoire du spectateur, devenue semblable à celle du héros, de faire le lien.
Pourtant le dispositif tout entier s’essaye et s’épuise à faire des liens, sans jamais y parvenir. Des fondus essayent de faire se rencontrer, côtoyer les espaces, mais n’insistent en fait que la rupture, l’inconciliable de l’aride et du frais, du dedans et du dehors, du jour et de la nuit, du présent et du passé. Ce que révèle le dispositif est ambiguïté et confusion, comme le symbolise si bien le personnage de Yin-Yang. Il tente dans un vain effort schizophrénique de rattacher le désert au reste du monde, le tueur et son ami. Il tente de faire le lien et vient caresser délicatement le corps de notre heros, mais le souvenir les rattrape. Il devient le temps d’une caresse celui qu’elle aime et dont elle veut la mort, elle devient celle qu’il aime et a quitté. Tenter de lier, c’est confondre, comme l’exprime si bien le plan de clair-obscur où Leslie Cheung devient le prolongement du cadre en son centre même, alors que la caméra cherche à le saisir au moment où il s’apprête a sortir. Il s’apprête, mais la composition même de l’image par les jeux du surcadrage et du contre-jour l’en empêche(2) . Il est, comme le cadre auquel il s’accroche, ombre dans la lumière, perceptible parce qu'opposé, séparé. Pourtant ces syntagmes sont liés, ils construisent quelque chose en formant l’entité du film. Ce qu’ils construisent c’est le présent.
Où se trouve le temps présent, celui de la mémoire ? Quelle braise reste incandescente au milieu de ces cendres, de ce temps consumé ? Si tous ces plans sont des souvenirs, où se trouve le plan qui se souvient ? Quelle image est encore animée de vie au moment où le générique se termine ? Comme pour Fallen Angels, le présent est actif, il persiste. On pourrait dire qu’il résiste à l’usure du temps, le temps de devenir passé. Comme pour Fallen Angels, le présent est ce plan d’ouverture, où le personnage “se présente” et qui sert de cadre au film. Le film prend le temps de nous expliquer cette image. C’est un assassin, il vend ses services pour qui veut interrompre définitivement une relation. Ce qu’il propose, c’est de relayer définitivement au passé, ce qui persiste et dérange dans le présent. Ce qu’il propose aux autres, c’est ce qu’il refuse pour lui-même… l’oubli. Il le refuse comme la « boisson de l’oubli » qui lui est destinée et que son ami s’empresse de boire. Il ne veut pas oublier, car s’il oublie, il disparaît. L’image du présent est cette image en cadre serré sur le personnage et à la texture lisse qui contraste avec l’image du passé en plan large et au grain épais. L’image du présent s’oppose à celle du passé en même temps qu’elle la contient et se définit par elle.
Ce n’est ni la première, ni la dernière fois que Wong Kar Wai pose la question de “l’identité par la mémoire”. Moi qui suis issu d’un passé, qui suis-je ? D’où est-ce que je viens ? Où est ce que je vais ? La dernière question reste toujours sans réponse dans le temps du film, elle en est l’ouverture. Malgré tout, elle participe avec les autres, à expliquer bien des choses dans l’œuvre de Wong Kar Wai. Dans Ashes of Time, ce qui est en jeu, c’est “l’identité-mémoire” d’un genre cinématographique(3) (le wu xia pian), mais aussi littéraire(4) . C’est aussi “l’identité-mémoire” d’un personnage dont le film brasse le passé, mémoire d’un homme dont l’identité(5) est confuse(6) . L’identité, c’est ce présent qui est construit sur le passé, c’est le temps de la mémoire. Le présent, c’est le temps où l’image se cristallise et n’envisage plus d’avenir, parce qu’elle est construite sur son passé, elle en est le point de chute.
On peut s’attacher à l’aspect formel des films de Wong Kar Wai(7) , il est devenu une marque de fabrique très commenté et très copié. Mais s'y intéresser de trop près, c’est prendre le risque de manquer un point important dans son cinéma, c’est prendre le risque de ne percevoir que l’aspect figuratif de cette forme et d’omettre sa portée figurale. Ce point, c’est justement la question de “l’identité-mémoire” qui fait que, même si le traitement plastique est très clairement différent, voire opposé, Wong Kar Wai est infiniment proche de Hou Hsiao Hsien. Deux réalisateurs apparemment très différents, mais tourmentés par la même question : qui suis-je ?
Une cendre encore chaude, d’un temps passé.
1- Days of Being Wild, Wong Kar Wai, 1990.
On peut aussi noter que le personnage de Yin-Yang l’interpelle, ce qui a pour effet de le rattacher au Cœur de la pièce. Un travelling optique très rapide qui part de Yin-Yang pour se focaliser sur “Leslie”, crée une tension entre les deux qui ne peut s’étendre d’avantage. A la limite du clair-obscur, dans un entre deux mondes, Yin-Yang ne sait plus ni à qui elle a affaire (le tueur ou son ami), ni qui elle est (Yin ou yang).
2- Et c’est bien parce qu’il s’agit de mémoire d’un genre et non du genre lui même que le mouvement est saturé lors des scènes de combat. La mémoire garde l’idée du mouvement, l’impression qu’il laisse et pas le mouvement lui-même qui se compose de trop de gestes, d’activités.
3- Ashes of Time est l’adaptation cinématographique d’un roman taiwanais qui reprends lui-même un genre littéraire classique de la Chine continentale.
4- Identité est ici employée dans un sens opposé à activité. L’activité c’est le tueur et son lieu de travail. L’identité porte un sens plus profond, plus personnel, et le lieu est alors celui de l’exil, semblable à une fuite, le lieu de la mémoire. Ainsi le lieu n’est plus une place active, mais une conséquence dont les causes sont antérieures.
5- Comme dans ces plans devant la cabane où nous avons peine à distinguer si c’est Tony Leung ou Leslie Cheung que nous voyons.
6- Gilles Deleuze, Image-temps.
7- Camera portée, cadres serrés, effet de saturation du mouvement, narration lente et montage rapide, sautes de rythme, dualité de la matières…
"But looking back, nothing matters... because everything changes".
Rien que la première minute du film permet de comprendre que ce film sera unique. Il est à Wong KarWai ce que Blade peut être à Tsui Hark. Rarement on retrouve une unité aussi parfaite entre la mise en scène, la photographie, la musique et l'interprétation. C'est avant tout un film qui traite de la mémoire et de la solitude, servi par des acteurs magnifiques, qui ne peut se regarder que comme un objet brut, compact, qui résiste à l'analyse ou plutôt qui la dépasse.
14 juillet 2003
par
jeffy
Mercenaires Amoureux
Les Cendres du Temps appartient à la légende du cinéma hongkongais de par ses conditions de tournages longues et démentielles, son casting énorme ainsi que par l'investissement de Wong Kar Wai sur ce film dont il interrompra le tournage pour réaliser le chef d'oeuvre Chung King Expressi. Comme quoi les films les plus personnels d'un auteur ne sont pas toujours les plus aboutis: on peut préférer à la Dernière Tentation du Christ ou au récent Gangs of New York un Goodfellas ou un Casino moins personnels mais bien plus aboutis par exemple. Une fois ceci posé, les Cendres du Temps est une relecture inégale du wu xia pian où les expérimentations de Wong Kar Wai ne sont pas toujours abouties mais lorsqu'elles fonctionnent renouvellent le wu xia pian. Et qui finissent par imposer le film comme une date dans l'histoire du cinéma de Hong Kong.
Très vite, il est clair que Wong Kar Wai ne cherche pas à respecter les codes du genre vu qu'une grande partie du film est composée de moments creux et intimistes: il devient alors inutile de le juger selon des critères d'efficacité. Néanmoins, le film n'est pas ignorant sur le plan formel de l'histoire du cinéma populaire hongkongais: les cadrages penchés du film sont ceux des wu xia pian hongkongais de son époque et le travail d'accélération à outrance des combats, s'il aboutit parfois à un manque de visibilité des combats, prolonge le travail sur la vitesse de Tsui Hark. Et justement, lorsque ces dernières expérimentations ne nuisent pas à la visibilité du combat et sont réussies, on obtient quelques beaux moments de rage barbare annonciateur du classique the Blade. Vu qu'on en est à parler de cinéma populaire, l'approche wongkarwayienne des figures du wu xia pian dépeintes comme des mercenaires solitaires sans code honneur et au look ultracrade prenant le contrepied des figures chevaleresques du wu xia pian seventies a souvent été comparée à Sergio Leone alors qu'il faudrait plutot aller en chercher la source du coté du chambara sixties qui ouvrit la voie à Sergio comme en témoigne le personnage de mercenaire aveugle zatoichien de Tony Leung Chiu Wai (le look entre crade Yojimbo et touareg, la doigt coupé et la violence ultragraphique sont d'ailleurs d'autres éléments renovoyant au grand frère chambara). A la différence de Leone, il n'y a pas de volonté de souligner le grotesque chez Wong Kar Wai. On n'est pas non plus dans le rapport mortuaire au genre tel que vu chez Eastwood dans Unforgiven. Les Cendres du Temps doit sa singularité à son statut d'entre deux, mais c'est aussi sa limite vu que le film ne réussit pas toujours à maintenir l'équilibre instable nécessaire à en faire un chef d'oeuvre.
Parce que s'il est un point où cet idée d'entre-deux se retrouve, c'est bien dans le découpage des scènes intimistes: elles témoignent de l'envie de créer la durée sans la dilater fortement comme peuvent le faire les Taiwanais pour souligner la solitude. Les séquences ne trouvent pas toujours leur bon rythme mais lorsque cela fonctionne on a une impression d'aridité, un peu comme si Wong Kar Wai réussissait à rendre compte de personnages dont la solitude pesante est un peu atténuée par une chaleur désertique créatrice d'inertie. Cet aspect explique que le film puisse déconcerter les fans du Wong Kar Wai plus lyrique vu ailleurs. Par moments, un ralenti apparait néanmoins pour souligner l'émotion crée par la démarche d'une femme, vestige du Wong Kar Wai que l'on connait. Et ici, si l'on achète les gens, si l'on commandite un meurtre, c'est pour venger l'affront qu'a pu nous faire l'etre aimé. Justement, la grande affaire des Cendres du Temps, c'est le souvenir: les personnages solitaires y balancent en effet entre le ressassement des souvenirs amoureux et tout ce qui peut l'évoquer (la caméra de Wong Kar Wai est ici totalement attentive à la nature, capte un arbre, une vague, un reflet dans l'eau, une bougie qui tombe pour souligner une rupture, un flash dans la mémoire des personnages, un plan large du désert) et un désir de pouvoir etre amnésique pour repartir à zéro; en cela, les mercenaires ne sont jamais très loin de personnages urbains du cinéaste. Narrativement, il s'agit en outre d'un film au dispositif fondé sur les croisement des etres et des solitudes comme les films urbains du cinéaste. Justement, l'usage de la voix off dans le film porte la marque indéniable de son auteur sauf que cette dernière plombe l'impact émotionnel des séquences du début à force d'omniprésence; la partie finale qui en fait moins usage et a recours à des écriteaux pour accélérer le récit est aussi celle où la nostalgie qui traverse tout le film peut se déployer pleinement.
Film inégal, film bancal, film expérimental, les Cendres du Temps est tout cela à la fois. Sauf que c'est son irrespect des codes du wu xia pian qui lui permet de ne jamais s'effondrer parce qu'il affiche un projet clair, celui d'etre la volonté d'un auteur de soumettre un genre à son univers. Revu depuis sur grand écran, le film souffre toujours de sa volonté de courir plusieurs lièvres à la fois mais se révèle etre une expérience de cinéma dont on ne sort pas indemne : un temps d’acclimatation et le ressenti d’une certaine étrangeté, une lenteur qui mène presque au coma et d’un coup l’arrivée des combats dont le visionnage sur grand écran devient créateur de véritable ivresse avant que le film retombe dans le ressassement des souvenirs. On ressort avec l’impression d’avoir vu une œuvre bourrée de défauts, parfois très ennuyeuse mais qui laisse sous le choc et à la fin du film ce sont surtout les points positifs qui restent gravés dans la mémoire. Pour un film qui devient de plus en plus obsédant, se met progressivement à distiller une belle mélancolie au fil des revisionnages, à devenir un de ces films plus importants que leurs défauts cinématographiques. Pas un chef d'oeuvre de son auteur mais un classique du wu xia pian.
Un grand merci à Paris cinéma
Wong Kar Wai révèle le point faible du sabreur : son coeur. Visuellement superbe, grande musique, mais un peu vain
Voici un film complètement à part dans la filmographie de Wong Kar-Wai. Lui, le cinéaste de la ville et de ses tourments, des anges déchus souffrant de leur solitude, fait un Wu Xia Pian. On pourrait penser qu'il s'agit d'un complet changement de direction, mais finalement, après la vision du film, on se rend compte que finalement si Hong-Kong a disparu, les gens ont les mêmes problèmes de solitude et les histoires d'amour se finissent toujours mal.
Ici encore plus que dans ses autres films, les personnages se croisent et se recroisent, on peut tous les relier par des histoires d'amour passées présentes ou futures. Simplement, comme la majeur partie d'entre eux sont des swordsmen, les querelles se finissent dans le sang. Les scènes de combat sont bien dans le style des gunfights de WKW : confuses, au ralenti, en flou, en acceléré, nettes, en plans larges, en plans rapprochés. Tout y passe et certains d'entre elles sont superbes, notamment la dernière de Tony Leung Chiu-Wai. Mais elles ne constituent pas la majeure partie du film, qui est plus centré sur les dialogues intérieurs ou extérieurs des personnages, ainsi que sur des scènes purement visuelles sans dialogue.
Concernant le casting, il a de quoi faire rêver. Leslie Cheung est le personnage principal, un swordsman-tueur professionnel, qui voit passer presque tous les personnages chez lui (sauf Carina Lau et Maggie Cheung en fait). Leslie est plutôt bon dans ce rôle pas très habituel chez lui. Une scène notamment est à retenir, son premier monologue face à un homme qu'on ne voit pas. Tony Leung Ka-Fai joue un swordsman qui devient amnésique après avoir bu un vin magique. Avec ses cheveux
longs, c'est un personnage important dans les différentes histoires. Cependant, on le voit peu et on l'entend encore moins.
Passons un peu aux dames : en tête Brigitte Lin qui hérite du rôle le plus intéressant du film. Déguisé en homme (ce qui n'est pas rare dans sa filmographie), elle se fait promettre par Tony Leung Ka-Fai d'épouser sa soeur, mais celui-ci ne vient pas au rendez-vous. Elle (déguisée en homme) va donc voir Leslie pour lui demander de tuer Tony, alors qu'elle (en femme) lui demande de tuer son frère. Maggie Cheung joue l'ancienne promise de Leslie mariée à son meilleur ami, rôle court et moyennement intéressant. Charlie Yeung joue une jeune fille pauvre qui tente de s'attacher les services de Leslie avec des oeufs et un mulet, mais sans réussite. Carina Lau apparaît le temps d'une scène muette face à Tony Leung Ka Fai.
Jacky Cheung joue lui aussi un swordsman, avec sa bonhommie habituelle, alors que Tony Leung Chiu-Wai est plus sérieux en swordsman presque aveugle. Je pense avoir fait le tour, et vous voyez que le casting laisse rêveur, surtout que certains rôles sont réduits à une seule scène. Seul Leslie reste en permanence dans l'histoire, plus comme un observateur
qu'un acteur (il "embauche" Jackie Cheung pour faire son travail en fait). L'ensemble des histoires d'amour et de vengeance est trop compliqué pour être expliqué et il vaut mieux retenir les noms pour suivre.
Ce surnombre empêche de s'attacher vraiment à un personnage, et le film ne génère donc pas tellement d'émotions.
Par contre visuellement il est très réussi : photo impressionnante, costumes magnifiques, effets spéciaux de combat intéressant (Tony Leung Ka-Fai fait s'effondrer les montagnes alors que Brigitte Lin fait exploser la surface de l'eau), combats ultra-stylisés. La musique est également très bonne, avec même parfois un peu de guitare électrique. Artistiquement, le génie WKW est là. Seulement, le scénario est trop compliqué et le film trop court pour capturer le spectateur comme pouvaient le faire les deux histoires de Chungking Express par exemple.
Cependant, le film est à voir, tout particulièrement pour un Wu Xia Pian. En effet, impossible de lui trouver un équivalent (oui, bien sûr, je n'ai pas encore beaucoup de route dans ce domaine). Les histoires de vengeance sont toujours au centre des films d'arts martiaux, les femmes parfois aussi, mais voir autant de personnages se croiser avec leurs histoires d'amour loupés, avec ce style visuel, c'est pour le moment unique.
Loin d'être le Grand film Maudit
On se demande encore quel a été l'intérêt pour Wong Kar-Wai de réaliser ce wu xia sentimental, surtout qui plus est en même temps que son magnifique Chungking Express infiniment supérieur. Ashes of time fait preuve d'une narration très -trop- travaillée, laissant le spectateur rapidement sur la touche du fait de trop nombreuses histoires et faits racontés. Le film est gargantuesque, beaucoup trop gros. Il y a trop de personnages, trop de passages à vide, trop de combats bonus histoire de donner du punch à cet ensemble bien poussif, trop de trop. Il n'y a qu'à voir le casting, Wong Kar-Wai s'étant donné les moyens de proposer peut être l'un des plus grands cast jamais vu dans un film HK : Leslie Cheung, les deux Tony Leung (Chiu-wai et Ka-Fai, excusez du peu), Jacky Cheung, Brigitte Lin, Charlie Young, Maggie Cheung, bref une jolie invitation 5 étoiles épatante et étrangement dirigée quand on voit que certains n'apparaissent qu'une fois et puis s'en vont gentiment. THE caprice!
Bien que fort d'un cast de premier choix, Ashes of time n'est clairement pas le films le plus accessible de ce génial cinéaste même si il repose sur des bases d'une grande solidité. En effet, techniquement ce wu xia étonne à maintes reprises. Les cadres sont choisis, la mise en scène fait preuve d'une bonne variété que ce soit lors des discussions intimes ou durant les combats saccadés. En parlant de saccades, tout le monde ne trouvera pas son compte dans cette façon plutôt originale de filmer les combats de mêlée, alternant zoom rapprochés, plans larges accrochés et saccadés comme a l'habitude de faire Kar-Wai (technique utilisée en parallèle avec Chungking), les rendants ainsi pas franchement détaillés (aucune décomposition de mouvements, seulement des traînées). Mais le véritable problème de Ashes of time est qu'il n'a jamais réussi à m'intéresser et pourtant dieu sait que je suis friand de ce genre de cinéma. Etrangement, les acteurs ne brillent pas par leur motivation, c'est à peine si le grand Leslie Cheung passe le plus clair de son temps assis durant tout le film. On se consolera avec une pléthore de décors et de costumes, de dialogues finement travaillés et de "nouveautés" pour le moins sympathiques comme le sabreur Tony Leung Chiu-Wai apte à se battre uniquement quand le soleil brille. Ca reste tout de même original mais poussif.
Esthétiquement superbe, mais un film qui n'avance pas et qui n'avance à pas grand chose
Avec
le charme et la magie qui se dégagent de tous ses autres films, on pouvait
s'attendre à voir encore quelque chose de grandiose avec Ashes of Time. Critiques
élogieuses, on cite Sergio Leone (et pour cause, le film se passe dans le
désert et possède les mêmes plans fixes sur les visages des personnages),
j'en avais l'eau à la bouche. Ma déception fut à la hauteur de mes attentes.
Pourtant, Ashes of Time ne manque pas de qualités, à commencer par
un casting des plus ouhlala: les 3 Cheung, les 2 Tony Leung, LA Brigitte Lin,
LA Charlie Young et j'en passe, pour la plupart méconnaissables... L'atmosphère
du film est posé dès les premières secondes, où la mise en scène semble se
soumettre au soleil écrasant du désert de la Chine centrale en adoptant un
rythme posé et reposant. Les couleurs sont plus pâles que dans les autres
WKW, mais son talent pour les cadrages explose à chaque plan. Et cependant,
la sauce ne prend pas; jamais en l'espace d'une heure 30 je n'ai réussi à
accrocher à l'histoire.
Car
si l'absence de scénario classique ne manquait pas dans Chungking - et en faisait au contraire son principal intérêt - par exemple,
elle fait ici cruellement défaut. L'histoire se dilue petit à petit en s'étendant
à de nombreux personnages différents qui se croisent, interagissent entre
eux l'espace de quelques secondes puis se séparent. Entre temps, ils débitent
quelques formules pseudo-philosophiques autour des thèmes centraux du film:
le temps et le souvenir. Mais ces thèmes, abordés de façon si subtils dans
toute l'oeuvre de WKW jusqu'à présent, sont ici traités sous la forme d'un
jeu assez lourdaud et répétitif.
On pourra se consoler en contemplant la puissance des quelques courtes scènes
de combats au sabre, tournées en flou, au ralenti, et dotées d'un montage
stroboscopique tétanisant, à faire pâlir de jalousie le Tsui
Hark de The Blade, mais ça n'empêchera pas qu'on s'ennuie ferme
devant ce film, qui est pour moi le vilain petit canard de l'oeuvre si originale
de cet auteur hors du commun.
énooooorme claque visuelle!!!
j'avoue j'ai pas tout compris à l'histoire la première fois (et toujours pas entièrement), et on m'a expliqué que certaines phrases étaient intraduisibles du chinois vers l'anglais, ce qui fait que nous pauvres occidentaux nous ne capterons jamais toute l'essence de ASHES OF TIME, le chef d'oeuvre ultime du wu xia.
malgré tout j'ai été complètement scotché par la réalisation et la photo, le couple parfait WKW- Doyle, qui ici encore plus qu'ailleurs produit une puissance esthétique à couper le souffle: rien qu'en admirant les plans, cadrages et la photo on ne s'ennuie pas! l'ambiance créee est unique, ne cherchez pas un autre film dans le même style. Néanmoins on s'oriente vers le wu xia pian poétique et abstrait, plutôt que vers le défouraillage à tout va.
tout fan de ciné asiat ou de wu xia doit voir ce film et plutôt 2 fois qu'une.
j'ai adoréééé
La première fois que j'ai vu ce film c'était sur Ciné-Cinéma. Dommage que le cable, auquel je ne suis plus abonné, soit si cher, on peut y découvrir des bijoux.
Certains doivent le trouver trop contemplatif mais je trouve qu'il a un accord parfait entre la chorégraphie des images, des mots et de la musique. Je l'ai vu 4 fois et je lui trouve encore plus de saveur.
(snif je voulais la version DVD car c'est souvent de meilleure qualité mais j'aurais du la lire la critique de cinemasie.com "DVD à éviter", la bande son est saturée, l'image est trop compressée et j'aime moins bien le montage contrairement à l'enregistrement VHS de Ciné-Cinéma! )
29 septembre 2002
par
Phil
Le chef d'oeuvre de Wong Kar-wai (du moins jusqu'à maintenant !!!)
Les cendres du temps est le film le plus complexe et le plus ambitieux de Wong Kar-wai, du moins jusqu'à aujourd'hui : son dernier film est le magnifique In the mood for love. Le matériau de base est le wu xia pian, mais ce film en a seulement l'apparence, car les vrais thèmes du film sont ceux qui sont chers à Wong Kar-wai : incommunicabilité, fatalité, solitude, manque. En premier lieu, il faut préciser que le film comporte un nombre assez impressionnant de personnages, tous interprétés par des stars hongkongaises et c'est peut-être ce qui le rend difficile à comprendre à la première vision : néanmoins, tous ces personnages ont en commun l'ennui, la solitude, tous aiment la personne qu'il ne faut pas, tous attendent mais en vain car il est déjà trop tard, tous ont un sentiment de solitude et de manque.
Le personnage central est interprété par Leslie Cheung, très convaincant. Il tient une auberge dans le désert et fait le lien entre les différents personnages. Il s'est retiré pour oublier le passé et notamment la femme qu'il aime (la belle Maggie Cheung) et sert d'intermédiaire pour les sabreurs. Tous les autres personnages sont des figures typiques, bien qu'originales parfois, du wu xia pian : le guerrier aveugle (Tony Leung Chiu-wai), désespéré car trompé par sa femme avec son meilleur ami (Tony Leung Kar-fai), qui mourra en héros en combattant une horde de voleurs de chevaux; le guerrier aux pieds nus (Jacky Cheung, seul personnage vraiment positif du film : il aidera la jeune fille interprétée par Charlie Young à accomplir sa vengeance pour un oeuf). Il y a aussi la princesse schizophrène (Lin Chin-hsia, habituée à ce genre de rôle de guerrier androgyne : cf le sublime Peking opera blues de Tsui Hark) qui finira par combattre son propre reflet car le sabreur interprété par Tony Leung Kar-fai, qui lui avait promis le mariage, l'a laissé tombée; le guerrier buvant le vin magique pour oublier le passé (Tony Leung Kar-fai) est le meilleur ami de Leslie Cheung, a séduit la femme du guerrier aveugle et aime Maggie Cheung, pour qui il servira d'intermédiaire entre elle et son amoureux Leslie Cheung; Fleur de pêcher (Carina Lau) est condamnée à attendre son mari qui est le guerrier aveugle dans un endroit paradisiaque qui est le reflet de son passé, seule avec son cheval; et enfin la femme qui aime Leslie Cheung (Maggie Cheung) mais qui a épousé son frère pour punir Leslie Cheung de son égoïsme passe son temps à l'attendre en vain, est aimée sans qu'elle le sache de Tony Leung Kar-fai et mourra seule, laissant un fils, fruit de son union et de son amour avec Leslie Cheung.
Les personnages sont donc très nombreux et d'une grande complexité. Tous se retrouvent seuls, parce qu'ils n'ont pas voulu être sincères. L'immensité et la beauté du désert renforcent ce sentiment de solitude et de fatalité. Les guerriers ne sont plus que des ombres : il suffit de voir les magnifiques combats chorégraphiés par Samo Hung, où on ne distingue quasiment plus rien.
Les cendres du temps est un film qui s'intéresse seulement aux moments de creux, de vide. Il décrit les amours déçus, l'attente vaine, retrace l'épopée de guerriers avant qu'ils ne deviennent des héros, se concentre sur les personnages féminins, causes de toutes les vengeances et sublimes figures mélancoliques : on pense parfois au grand Sergio Leone.
Au final, Wong Kar-wai donne un film totalement ovni mais reste très proche de ses thèmes de prédilection. Il en résulte un magnifique chef d'oeuvre, qui ne ressemble à aucun wu xia pian. L'oeuvre maîtresse de Wong Kar-wai, à voir et revoir pour apprécier toutes les pistes, toutes les ramifications et un sublime moment d'émotion pure, d'une mélancolie rarement atteinte au cinéma. Magistral !
Mélancolique, philosophique et somptueux !
Les Cendres du Temps est le plus beau film de WKW. Ce film unique est un enchantement pour l'esprit. Rarement on aura vue plus beaux paysages, paroles aussi censés, casting aussi incroyable. Les acteurs sont ici assimilés à de véritables Dieux. Impossible de décrire le choc que procure ce film bouleversant à tous les points de vue. On retiendra la prestation ( trop courte ) de Maggie Cheung, dans le rôle d'une femme torturée par le remoeur, plus belle et triste que jamais. Le plan fixe sur son visage sur lequel ruisselle des larmes de cristal restera à jamais gravé dans votre mémoire.
Si vous ne devez voir qu'un film Hk dans votre vie, ne cherchez plus, c'est celui-ci.
Film immense !
Superbe mise en scene,c'est vraiment du grand art...
des acteurs a la pelle...
et une scene d'anthologie avec tony leung chiu wai en swordsman psychotique : tres grand moment de cinema !!
aussi jouissif que le final de "The blade"...
"Une vie sans soucis"...
Les Cendres du Temps a un peu le même effet que le vin magique que ses personnages boivent : l'histoire introduit tellement de personnages dans un enchevêtrement de sentiments, les images sont si enivrantes, et la musique tellement grandiose, qu'on finit par ne plus donner d'importance à l'histoire, et qu'on se laisse porter par la douceur, la beauté et l'ivresse du film.
Si les autres films de Wong Kar Wai se situaient dans un cadre plus urbain, ou plutôt moins désertique, Les Cendres du Temps reste un film de Wong Kar Wai avant tout, et est finalement assez éloigné des wu xia pian traditionnels.
Peut-être un peu plus à part dans la filmographie du cinéaste, il s'inscrit cependant dans un style purement "WKW", même si quelques cadrages inclinés et quelques plans larges du désert cherchent à concilier ce style avec les codes du wu xia pian. En dehors de ça, c'est du pur WKW, des histoires d'amour croisées, des jeux d'échange de rôles et de confusions entre les personnages... On pourrait y ajouter une utilisation esthétique du vent, qui vient doucement caresser l'image tout au long du film.
C'est là qu'intervient Christopher Doyle, qui réussit ici sans doute la meilleure photographie de toute sa carrière, lorsque Wong filme à travers des tissus bercés par le vent, ou une cage à oiseaux tournant doucement devant la caméra...
Par ailleurs, le côté métaphysique du film (la mémoire, l'amour, le Moi, etc...) est ici abordé de façon plus lancinante que les autres oeuvres du cinéastes, qui sont plus rock'n'roll. Ceci étant, Les Cendres du Temps est sans doute le film de Wong Kar Wai qui donne le moins la pêche, même s'il reste un très bon remède pour oublier tous ses soucis...
Wong Kar Wai aura mis 2 ans pour tourner ce film touché par la grâce, et quelques semaines seulement pour tourner Chungking Express, qui est tout de même (son ?) meilleur.
Remarque : il vaut mieux éviter la version européenne du film, si possible, pour avoir la chance de voir, dans la version HK, les images fortes du premier combat, et surtout un plan magnifique au bord de l'eau, qui marque le film d'une façon très singulière...
Très beau film
Ashes of Time m'a beaucoup impressioné. L'expression des personnages et la mise en scène donnent énormément de cachet au film. Encore une histoire pessimiste sur l'amour.
Passage préféré: l'expression dans le visage de la fille déterminée qui n'a qu'un âne et des oeufs.
WKW fait du wu xia pian !
Si on regarde le film en s'attendant à voir plein de combat avec un rythme effréné, on sera peut-être déçu. En fait, c'est plus un WKW qu'un wu xia pian, c-à-d qu'il y a tous les thèmes récurrents à l'auteur (nostalgie, mélancolie, amour à sens unique, l'importance des sens,...).
Et comme d'habitude la gallerie des personnages est superbement dépeinte, toujours aussi torturés et vrais et on s'attache à chacun d'eux.
Les cendres de la pellicule
Bon ce film est une révolution esthétique mais cette révolution est tellement anticipée qu'il est difficile d'y acquiescer totalement.
Montage ahurissant (avant the blade au passage), thématique Wongien (amours déçues, errance, marginalité) et effilochement du temps savament orchestré.
Mais trop d'innovation dans un genre plutot figé à l'époque (wu xia pian) peut rendre le film difficile d'accès.
magnifique
ce film est vraiment magnifique (et ce n'est pas mon prefere de wkw!)
les images sont d'une beaute a couper le souffle!
a voir a et revoir!
Un film très complexe
Pour donner une idée,
Ashes of time se rapproche de
Pulp Fiction dans la narration non linéaire et le nombre de important personnages principaux, mais l'histoire étant beaucoup moins simpliste, le film requiert beaucoup d'investissement (j'entends par là plus que de la simple attention) de la part du spectateur (plus que pour
Pulp Fiction par exemple).
Je l'ai vu 2 fois. La première vision était vraiment confuse. Il faut être prêt avant d'attaquer ce film. Lors de la seconde séance 1 ou 2 ans plus tard, j'ai beaucoup mieux apprécié l'histoire et, après le film, ai pu éclairer des amis qui découvraient cette histoire pour la première fois. Comme plusieurs avis émis précédemment, je pense que ce film mérite d'être revu. Une prochaine séance pourrais encore réhausser mon opinion sur ce film.
Une dernière remarque : il s'agit pour moi du plus magnifique casting du cinéma HK.
OVNI tape à l'œil
Wong Kar Wai se lance dans le Wu Xia Pian. La tentative peut paraitre surprenante venant de lui mais le film mérite le coup d'œil malgré son côté bavard et surtout très contemplatif.
Des cendres du Temps...
...le gaspiller, quoi. Pas accroché du tout avec ce poème visuellement stupéfiant, mais à l'histoire assez gonflante. Wong Kar-wai n'a jamais été meilleur que dans ses films tournés à la va-vite et au feeling...
Le montage est désastreux, les plans sont parfois confus est trop court, et l'histoire pas toujours passionnante. Bref je me suis un peu ennuyer.
ENNUYEUX
Le film maudit de WKW ne m'a guère convaincu, la faute un à manque de rythme évident, à un problème de lisibilité dans l'intrigue, à des personnages peu attachants, à une façon de filmer les combats tout à fait désastreuse. Bref, 90 minutes de jeux de pistes assez vaines portées à l'écran par un casting de rêve mais plombées par une réalisation mollassonne et une image d'une qualité qui par moment pourrait en faire vomir certains. Un film ennuyeux.
Le renouveau du Wu xia pian ou le renouveau d'un égo surdimensionné?
Wong Kar Wai souffre du syndrome de la star. Même s'il n'est pas devant la caméra, c'est à sa propre gloire qu'il filme. Persuadé qu'un artise doit porter des lunettes noires en toute occasion, il joue à chaque interview le rôle de l'artiste. Il vit l'art, il vit ce qu'il filme. C'est du moins ce qu'il voudrait nous faire croire.
En réalité, il vit un génie dont il se croit détenteur. Bien sûr, on trouve dans certains de ses films des qualités pastiques évidentes, voire même parfois une certaine sensibilité. Mais force est de constater que son cinéma tourne en round. Et il ne peut en être autrement puisque son cinéma tourne autour de lui et de son génie proclamé et surtout auto-proclamé.
Cet aspect agaçant de la personnalité du réalisateur se ressent dans un film comme "les cendres du temps". Persuadé de renouveler un genre, Wong s'enlise dans une réalisation et un montage détestables, prenant Sammo Hung comme chorégraphe pour attirer un certain public, qu'il trompe sans vergogne. Car comment justifier un montage illisible et hideux, qui ne rend jamais justice au travail de Hung, quand on prétend renouveler le genre de Wu xia Pian?
Quand Mickael Bay surdécoupe ses séquences d'action, nous crions tous au scandale, mais quand Wong Kar Wai s'y met (en pire), ce serait du génie, le renouveau d'un genre en pleine déliquescence? C'est en tout cas ce que semble vouloir nous dire Wong, à travers ce témoignage d'amour envers lui-même.
Car s'il est question de romance, c'est avant tout de l'amour qu'il se porte lui-même dont il est question. Ce qui explique la fadeur des personnages et la froideur de leurs sentiments.
Alignant les stars pour prouver qu'un génie comme lui peut se le permettre, Wong ne développe jamais rien, si ce n'est son égo. Le récit est inintéressant, sans rythme, sans aucune tension. Les thématiques esquissées ne dépassent jamais le stade du croquis, et les acteurs n'ont jamais la possibilité de s'exprimer complètement dans des rôles en 2 dimensions dignes de série B.
Reste l'excellente performance d'un Jacky Cheung éclatant de Charisme et la partition musicale parfois agréable, reprise dans "le roi singe" de Jeff Lau et Stephen Chow, qui reste un bien meilleur souvenir.
Pas spécialement détracteur de Wong à la base, son personnage et ses manières m'agacent, ce qui ne m'empêche pas d'apprécier certains de ses films. Ici, il n'est pas question de divertissement mais d'orgueil, et s'il est gonflé comme une loutre, il m'a également bien gonflé tout le long de son métrage...
Je suis tout à fait conscient que je risque ma vie en proférant de telles paroles, mais j'estime avoir amplement justifié mes choix. Si ma note paraît sévère et que certains argueront que je donne une meilleure note à leurs yeus non justifiée dans ma critique précédente de "dragon squad", je réponds par avance que je ne suis certainement pas autant ennuyé devant "dragon squad" que devant "les cendres du temps", qui est une filouterie pour moi.