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moyenne
3.19/5
The Bastard
les avis de Cinemasie
2 critiques: 3.25/5
vos avis
12 critiques: 3.21/5
Amusant mélange des genres et une Lily Li pétillante
Si le doute plane encore quant à la véracité du projet de
The Bastard (commande ou exercice de style?), une chose est sûre : Chu Yuan est l'un des acteurs majeurs de la Shaw du fait de sa grande polyvalence et de son "touche à tout" qui lui firent sa réputation aussi bien dans le registre de la mise en scène que des scénarii. Si il n'est pas l'auteur de ce film-ci (on le doit à Chiu Kang Chien, auteur aussi du superbe
Intimate Confessions of a Chinese Courtesan), sa légendaire patte visuelle qui ne tend qu'à évoluer au fil des ans faisait déjà partie intégrante du récit, de sa dynamique. Pourtant quand on voit le fond d'un
The Bastard, entre la comédie populaire (la séquence des mendiants), le pur film de romance (confrontation entre la jeune mendiante et Azhei) et le kung-fu movie brutal (le dernier quart d'heure est enivré d'action), on se demande bien où est la maestria visuelle ou du moins, où est son intérêt lorsque le film ne repose pas uniquement sur ses audaces. Pourtant Chu Yuan est bien là, on retrouve les éternels bad guy encerclant leur proie, les longs travellings latéraux derrière des buissons ou des poutres solidaires comme pour souligner l'ampleur de l'action, l'utilisation de décors aux couleurs vives, les zooms et dézooms tout sauf gratuits (dont un superbe laissant apparaître le bout de la lame d'un des badguy et le visage concentré du "p'tit bâtard"). On note aussi une jolie séquence onirique montrant la jeune mendiante (adorable Lily Li) et le bâtard entrain de gambader dans une prairie non identifiée. Mais cet "excès" de moments mielleux est risqué.
En effet, cet aspect "too much" peut nuire à The Bastard jusqu'à lui donner une réputation de film mineur car manquant de sincérité. D'où cette question, est-ce un film de commande? On retrouve en effet tout ce qui peut plaire à la fois aux studios et à la gente populaire (apprentissage de la vie, vengeance, romance, trahison, manipulation, action, morale pompeuse...) d'où cette sensation d'un manque de sincérité de la part de Chu Yuan. Mais même si The Bastard est un produit de commande, ses qualités sont évidentes : le kitsch de la scène du bain de roses entre le bâtard et Azhei peut paraître redondant voir hors contexte, mais elle ne fait qu'appuyer son joli caractère populaire pétillant bien agrémentée d'une musique pop/rock carrément hallucinante pour un Shaw. Lily Li peut paraître à la fois pénible pour les moins patients et franchement adorable pour quiconque aime être taquiné par sa fouge infantile et ses soupirs de jalousie. C'est justement ce qui lui confère son charisme. Il en va de même pour Tsung Hua, jeune et bon acteur martial taïwanais parti faire ses armes à Hongkong, plutôt à l'aise dans la peau d'un garçon un peu benêt et peu éduqué. Chu Yuan se concentre d'ailleurs énormément sur son personnage afin de mettre en avant son parcours et son apprentissage de la vie. Et là aussi, les propos peuvent paraître puérils car dans The Bastard, en gros, les riches sont méchants, les belles filles sont manipulatrices et il ne faut avoir confiance en personne. Le film ne manque donc pas d'intérêt, son penchant très appuyé sur la vengeance semble même de trop (une séquence de fin qui s'étire hélas en longueur). The Bastard aurait du rester sur ses positions avant de finir dans un bain de sang, on ne lui en aurait pas voulu.
Très bon film de CHU Yuan. Si l'histoire est moins alambiquée que dans ses films les plus connus, elle reste prenante. Le film est surtout porté par deux premiers rôles efficaces : TSUNG Hua tout en bonhommie et Lily LI forte en gueule et fragile à la fois.
Film bâtard
Juste après son magnifique "Chinese Courtesan" et avant son mega-hit "House of 72 Tenants" (rétablissant les films en cantonais au profit du mandarin), Choh Yuen se permet cette pause recréative ressemblant fortement à un produit de commande. Il est avant tout intéressant de voir à quel point Yuen détourne une intrigue classique pour expérimenter avec des formules qui seront à la base de futurs succès.
En premier lieu viennent les situations de comédie, qui serviront certainement Yuen à peaufiner "House of...". Timides, pas toujours très réussis, ils portent principalement sur la naïveté de son personnage principal et dans sa relation avec la mendiante Lily Li.
Ensuite, Yuen s'adonne au pêché d'une scène d'amour très gnagnan entre le "Bâtard" et son aimante d'un jour. Tombant comme un cheveu sur la soupe et frôlant l'exploitisme foncièrement gratuit, Yuen tente de ré-itèrer l'érotisme de ses "Chinese Courtesans". La scène en elle-même n'a vraiment pas sa place dans ce film et prête plutôt à rire, qu'à titiller la libido masculine.
L'ensemble est de facture moyenne, exploitant les formules de base de tout film old school : un jeune élève élevé par un voeux maître, retenant ses forces pour un final tonitruant. Les invraisemblances et coups téléphonés sont légion, comme le fait de n'avoir jamais reçu de nom par le vieux maître, s'approprier le nom de "bâtard", sans en comprendre son sens, tomber à pic sur une scène de viol pour en délivrer la belle...Les méchants ricanent, le héros se fait berner bien trop facilement, l'ennui guette !
Le film ne vaut que par sa réalisation impeccable (véritable travail d'orfèvre de Yuen sur la lumière, les décors et l'image - impressionants plans suggestifs sur une future victime d'un viol, filmée à travers des jambes masculines en premier plan; tête prête à être tranchée par une épée, là encore au premier plan; séquences de kung-fu découpées pour donner un plus grand dynamisme...) et sa superbe finale. Si les quelques combats en cours de route sont décevants par une certaine mollesse, la finale est filmée avec rage et brutalité. Les coups portés font mal à voir et les chorégraphies parfaitement adaptées à la puissance du héros. Yuen chiade son image et sa mise en scène, détruit un maximum de décors et étale les ennemis par dizaines. L'affrontement contre un méchant du service est très bien amené; dommage seulement que l'élimination vite évacuée des derniers 4 malfrats soient mis en toute fin.
A remarquer que les chorégraphies sont signés Yuen Woo Ping et Cheung Yan et qu'ils laissent déjà entrevoir toute leur maîtrise pour des futures productions à venir.
Un film divertissant, se détachant du lot par sa réalisation impeccable, mais se plaçant comme une oeuvre mineure dans la filmographie de Chor Yuen.
Lily Li
Lily Li incarnant une jeune mendiante à la moue charismatique et sans excès est le pont faisant passer l'orphelin naïf manquant cruellement d'expérience à l'âge adulte. Attachante et pleine de vie malgré un passé difficile, elle fera basculer, malgré elle, le jeune garçon vers un destin désabusé. Le lieu où se termine le film en est à cet égard très clair. "The Bastard" mélange effectivement correctement les genres à condition de ne pas y chercher simplement un pur film d'action. Son orientation reste à dominance vaudevillesque et dramatique. Le casting fait le job, Lily Li étant un bon cran au-dessus. Les scènes d'action chorégraphiées par Yuen Woo-ping sont très majoritairement à la toute fin et sont, je pense, du niveau d'un Tang Chia ou d'un Liu Chia-liang à la même époque ("gentiment" sympathique mais aucunement aussi complexe qu'à partir de la fin des années 70). Mes réserves iront principalement à l'écriture du personnage masculin principal dont la maturité met beaucoup de temps à poindre. Lily Li (encore elle) est l'argument premier faisant, plus que l'intrigue principale, office de "fil rouge" maintenant ce Chu Yuan mineur mais au demeurant fort regardable.
un Chu Yuan mineur,dans un genre different (kungfu) mais bien agréable tout de meme.