Pas de douceur dans un monde de brutes
En 2004, POJ Arnon délaisse son fol univers des travesties et autres ladyboys suite à ses deux précédents "I'm Lady" et "Spicy Beauty Queen" pour réaliser un film d'un autre genre immensément populaire en Thaïlande: le film pour enfants.
Là, pas non plus question d'aller avec le dos de la petite cuillère, surtout qu'il s'agit de lancer la jeune actrice TEACHARATHANAPRASERT Noawarat (Som Tum, Dangerous Flowers) comme LA nouvelle révélation du public…frimousse mignonne au charme naturel, elle est surtout connue pour être…la fille du big boss du plus grand studio de production thaï en personne: Somsak Techaratanaprasert. Ca tombe bien…et alimentera d'autant la polémique autour du gain du "prix de l'interprétation" remportée par Noawarat aux "Césars" locaux cette année-là. Depuis, la jeunette à enchaîné les projets…Sahamongkol sur un registre de jeu toujours très similaire.
Poj Arnon se retrouve donc aux commandes de ce véritable véhicule de star et pour ne pas faire les choses à moitié, il flanque la jeune héroïne d'un garçonnet atteint de trisomie légère. Ce qui commence comme un divertissement léger sur le regard de l'autre et la tolérance va rapidement se transformer en une immense machine de guerre, prête à vous arracher toutes les larmes du corps. Passons encore sur l'invraisemblable comique de situation, qui voit les deux djeunz se faire embarquer dans la soute à bagages d'un bus pour atterrir dans la "grande méchante capitale" qu'est Bangkok; un terrain de jeu béni pour n'importe quel scénariste pour imaginer 1001 aventures avant que les enfants n'aient le reflexe de se tourner vers n'importe quelle personne pour expliquer la situation et se faire ramener à la maison. NON ! Avec Poj Arnon aux commandes, les enfants vont intégrer une communauté monastique avant de finir entre les mains de méchants exploitants mafieux ! Ils sont employés à vendre divers objets, lâchés dans la nature à longueur de journée – mais là encore, aucun des bambins ne pense jamais à chercher de l'aide auprès des autorités. Parallèlement, le père un brin simplet de l'enfant trisomique passe instantanément à la télé locale pour un appel à témoins avant de dormir jour et nuit dans la rue et vivre diverses infortunes. Et pour finir ATTENTION SPOILER toute la petite communauté se retrouve réunie au détour d'une rue dans une capitale comptant plus de 6 millions d'habitants. Plus fort que Will Smith dans "Independance Day". FIN SPOILER INUTILE.
On pourrait voir "Wonderful…" comme un très lointain hommage aux comédies dramatiques thaïes de la fin des années 1970 / années 1980, dont Yukol Chatri Chalerm a sans aucun doute signé parmi les meilleurs exemples ("The Angel", "Gunman 1", les "Daughter"); en l'état, le résultat ressemble pourtant plutôt comme du spectacle pas crédible pour un sou extrêmement lourd, dans lequel aucun cliché n'est épargné pour tenter d'obtenir l'émotivité de son public. Un peu de douceur, Poj…un peu de douceur !
cocktail thaï
Une fois de plus, la thaïlande nous offre un film sur la tolérance. C'est plein de bons sentiments, mais en même temps, le film n'hésite pas à s'offrir quelques instants assez dramatiques. Ca joue donc sur plusieurs tableaux et comme dans les films HK déjantés, tout le monde peut y trouver son compte. Vers la fin ça délire un peu, mais la bonne humeur de l'ensemble fait que l'on passe un bon moment.