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Le Syndicat du Crime

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les avis de Cinemasie

19 critiques: 4.25/5

vos avis

90 critiques: 4.15/5



Xavier Chanoine 4 Un thriller mémorable.
Sonatine 4.75 Un polar plein de classe et et qui marque l'avènement d'un genre propre au ciné...
Ryoga 4.5
Ordell Robbie 4.25 un grand film annonciateur de beaux lendemains
Marc G. 4 Polar incandescent
Kame 4.5 John Woo commence à se faire un nom et imposer ses thèses
Junta 4
jeffy 4 Bon film, bons acteurs, à voir.
Ikari Gendo 4.5 La touche de John Woo !
Ghost Dog 4 La belle époque
Gaetan 3 Elève John Woo : Bon début, mais peut mieux faire
François 4.5 Le film qui a lancé tout un genre : culte
Flying Marmotte 4.75 Tout simplement grandiose !!!
drélium 4.25 Ti Lung 4 ever !
Aurélien 4
Arno Ching-wan 5 A Better Yesterday (dixit le vieux ?)
Archibald 4.75 La rencontre entre un réalisateur de génie naissant et un acteur au charisme in...
Anel 5 ...et John Woo transcenda le polar HK !
Alain 3
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Un thriller mémorable.

Le syndicat du crime est le premier grand film du réalisateur Hongkongais, c'est une évidence. De part ses thèmes abordés, l'amitié, la corruption et la violence, mais aussi par son caractère néo-romantique, où les balles et les geysers de sang apportaient finalement beaucoup de poésie et d'émotion. Woo a (avait) cette particularité en tant que cinéaste, celle de manier formellement l'ultra violence pathétique à tout un panel de style mémorable : des ralentis à n'en plus finir sur les scènes clés, un montage aux antipodes des productions d'époque -apportant de surcroît un cachet historique chez l'oeuvre de Woo- et une ambiance romanesque privilégiant avant tout l'amitié et la solidarité quelque soient les rebondissements. Le trio Ti Lung (admirable)/Leslie Cheung/Chow Yun-Fat (Ho, Kit et Mark) est alors formidable dans la mesure où chacun est une véritable aide pour l'autre. Difficiles et profonds, les comportements changent tour à tour.

D'abord Kit voue un immense respect à son frère Ho, plus mature et professionnel. Après la mort d'un de leur proche, Kit haïra son frère. Mark et Ho sont des blanchisseurs d'argent et tueurs à leurs heures perdues. Leur amitié est solide, enracinée. Ils bossent ensemble jusqu'à sombrer à cause d'un coup raté. L'un fera de la taule, l'autre sera exploité par leur bleu (interprété par Waise Lee) devenu alors grand trafiquant suite à leur banqueroute. Les années passent, Ho et Mark se retrouvent. Ho est devenu faible, Mark veut reprendre le métier. Mais Kitt fera tout pour fiche son frère en taule si il rebascule dans les trafics. En fin de métrage, tous s'entraideront à cause de la situation venimeuse, où la vie est en jeu. On met de côté les bons sentiments (positifs et négatifs) quand le contexte l'exige. Et puis les méchants ne gagnent jamais, et ça se paie au prix de sacrifices de certains.

Une philosophie Wooienne qui force en soit le respect, par son incroyable sens du bon goût (très peu de déchet dans le scénario) et la force des scènes pourtant classiques. Les gunfights -simples- deviennent carrément stupéfiants grâce à leur mise en scène. Un ralentit là, un zoom ici, un tir en contre-champ pour des impacts dans le plan suivant, le truc est simple et Woo sait le magnifier. Bien sûr, malgré sa théma fascinante et pleine de générosité, le film n'est clairement pas du niveau d'un The Killer réalisé 3 ans plus tard (pourtant faisant preuve d'une incroyable classe supplémentaire que n'avait pas acquis Le syndicat du crime), et c'est pourquoi on ne peut que saluer les énormes progrès de John Woo lui annonçant clairement de meilleurs lendemains.

Esthétique : 3.5/5 - La mise en scène commence à devenir chiadée. C'est bon signe. Musique : 3.5/5 - James Wong est aux commandes via des thèmes minimalistes accrocheurs. Interprétation : 4.5/5 - Exceptionnelle. Un trio tout aussi génial, et des dialogues souvent très justes. Scénario : 3/5 - Intéressant bien que classique. Mais la fin est tellement belle!



22 septembre 2006
par Xavier Chanoine




un grand film annonciateur de beaux lendemains

La beauté du Syndicat du Crime c'est celle du film d'un cinéaste déprimé et à deux doigts de raccrocher qui réalise enfin son premier film. Car tout le ferment wooien développé dans les films suivants s'y trouve: les thèmes d'amitié, de fidélité, de chute et de rédemption qui traversent son oeuvre, la femme comme catalyseur des rivalités entre les personnages, le off shore et la croix de the Killer, les choeurs enfantins qui annoncent ceux de Volte/Face et un sens déjà impressionnant du gunfight. A la différence de the Killer ou de Bullet in the head, le film se déroule sur plusieurs années ce qui permet des variations de rythme et d'intensité dramatique: Woo nous offre un grand moment comique avec la scène du conservatoire, toute la première partie semble calquer ses pas sur la coolitude d'un Chow Yun Fat déjà en grande forme avant de basculer dans la dramatisation chère au cinéaste hongkongais. Au niveau mise en scène, le film est de fait assez hétérogène avec l'usage de la caméra portée lors de course-poursuites, le fondu enchainé déjà utilisé comme passerelle entre des moments émotionnels et Woo offre une belle séquence aérienne d'exécution du contrat de Mark (Chow Yun Fat balançant entre les bras d'une femme et sa détermination à planquer des flingues dans divers pots du couloir suivi d'un mémorable gunfight). A son image, la musique passe du cultissime thème du film à des tons plus légers puis à un registre dramatique.

On peut reprocher au scénario de ne pas développer totalement le potentiel dramatique résultant de l'interaction des personnages (ce que fera Woo dans the Killer et Une Balle dans la Tete) mais cet aspect est compensé par une direction d'acteurs irréprochables qui donne au film son souffle dramatique. Quant à la photographie, elle n'est dramatique que par accident: lors des scènes de boites de nuit ou celle sur le toit, on retrouve quelque chose de son surlignage dramatique de the Killer et Une Balle... qui arrive involontairement à cause d'une enseigne ou des stroboscopes. Mais par delà ses qualités et ses défauts, le Syndicat du Crime est LE film de Chow Yun Fat: quand il brule un billet, ce n'est pas la complainte du pauvre riche qui se plaint de payer trop d'impots mais le pur amusement de la flambe et de la beauté du geste. Chow Yun Fat s'y essaie à toutes les outrances, prend les poses les plus insensées, semble dans chaque plan de la première partie vouloir se poser en référence absolue du cool avant d'exceller dans un registre tragique. Et que dire d'un Waise Lee déjà parfait bad guy, d'un Ti Lung qui réussit à ne jamais avoir l'air ridicule malgré ses lunettes, d'un Leslie Cheung excellent dans un registre jeune premier?

Sans etre le sommet du cinéma de Woo, le Syndicat du Crime est le film qui a rendu tout possible en meme temps que le passage de témoin entre le cinéma de Chang Cheh (Ti Lung) et le Hong Kong des années Workshop. Une date.



17 septembre 2002
par Ordell Robbie




John Woo commence à se faire un nom et imposer ses thèses

Waise Lee et Ti LungLe scénario pourrait paraître simpliste, une vulgaire histoire de vengeance, avec un homme dans la pègre, son frère flic... Mais c'est bien plus que cela. Nous sommes avec John Woo, les personnages ne sont pas de simples enveloppes capables de prendre trois expressions pendant tout le long du film (cf. The Quest de Van Damme, c'est vrai que c'est facile de prendre une daube en référence basse). Ce qui est vraiment fort dans ce film est ce qui nous amène aux antipodes du cinéma américain : la souffrance.

Les personnages souffrent mentalement, physiquement, atrocement. Ce n'est pas tant au niveau visuel qu'il faut aller chercher cette souffrance ; bien sûr, l'hémoglobine afflue, les coups sont portés, les corps tombent, mais ce ne sont que quelques images, filmées par un John Woo débutant pour ce type de film. Non, la souffrance est trouvée  dans les déchirements familiaux, que ce soient la famille réelle ou la grande famille qu'est la mafia.

Un scénario finalement pas si basique que cela, bien exploité par un John Woo "débutant". Un film fort, assurément.



22 octobre 2000
par Kame




Bon film, bons acteurs, à voir.

Ce film n'est surement pas le meilleur de John Woo, la psychologie des personnages est parfois à peine esquissée (celui interprété par Waise Lee, bon au demeurant ou celui d'Emily Chu), les gun-fights sont bons (merci CYF) mais rares. Cependant on ne s'ennuie pas grace à la grande classe des acteurs et quelques plans typiquement John Woo. A voir donc, même si ca manque parfois de profondeur.

02 juillet 2003
par jeffy




La belle époque

Revoir ce film culte 20 ans après sa sortie conduit forcément tout fan de ciné asiatique à un brin de nostalgie en pensant à un âge d’or révolu à Hong-Kong : les pitreries et la classe de Chow Yun-Fat (dont Shahrukh Khan n’est pas très éloigné à Bollywood), le charisme de Ti Lung, la naïveté de Leslie Cheung dont le talent n’avait pas encore atteint son apogée, et les premiers gunfights de John Woo sublimant un très bon polar où flics et mafia sont parfois très proches. Et l’on se rend compte que quelques scènes (CYF qui fait violemment demi-tour avec son bateau pour venir se mêler au pugilat sanglant, Ti Lung en prison qui se rachète une conduite et tente de renouer les liens avec son frère,…) ainsi que plusieurs morceaux musicaux (le thème principal, la musique faisant penser à Birdy,…) avaient surnagé dans un coin de notre inconscient durant toutes ces années, preuve que le Syndicat du Crime un film marquant, scandaleusement toujours pas sorti en DVD Zone 2 en France début 2007 !



28 janvier 2007
par Ghost Dog




Elève John Woo : Bon début, mais peut mieux faire

Une histoire d'amitiéPremier film de John Woo où il est aussi crédité au scénario. On remarque les prémisses de ses futurs film :  des gunfights bien réalisés, des scènes intimistes permettant une remise en cause de soi et des autres. Tous les futurs ingrédients des chefs-d'oeuvre de John Woo sont présents, mais peu exploités.

Le scénario est très classique :  le truand, le flic, le pote et la vengeance contre la pégre. Un aspect important du film, déja développé par Damien, est la souffrance physique et mentale des différents personnages, que ce soit à cause des coups, des bastons ou des relations ... Pour conclure, ce film est relativement intéressant, mais John Woo n'est pas encore au sommet de son art...



22 octobre 2000
par Gaetan




Le film qui a lancé tout un genre : culte

Le premier gunfight culte de John WooLe Syndicat du crime est le film qui a lancé la carrière de John Woo et Chow Yun-Fat vers des hauteurs conformes à leur talent. Pour Woo, on retrouve beaucoup de ses thèmes favoris : la famille, l'amitié, l'honneur, la rédemption. Pour Chow Yun-Fat, les Berettas, le grand imper, les lunettes de soleil et la cigarette et un rôle qui lui correspond tout à fait. Tellement même qu'il lui permet de décrocher l'award du meilleur acteur à HK cette année-là.

Réalisé en 1986, le film souffre d'une réalisation plus plate que d'habitude chez un Woo débutant dans les gunfights. Ici, pas de grands ralentis, ou autre découpage ultra-serré. On a tout de même droit à quelques fusillades, mais assez classiques. On sent tout de même le génie pointer son nez dans la scène du réglement de compte.

Leslie ne rigole pas souvent...Le plus intéressant reste ce scénario qui réussit à mélanger toutes les grandes thématiques chères à Woo, entre tous les personnages interprétés par Chow Yun-Fat, Ti Lung (star des films de sabre dans les années 70), Leslie Cheung (Histoires de Fantômes Chinois, Le Festin Chinois) et Waise Lee (Une balle dans la tête). Tous ces personnages sont liés par le fait qu'ils souffrent tous à des degrés divers. Souffrance physique, lorsque Mark se fait tabasser, et surtout souffrance morale et mentale. Kit souffre en découvrant que son frère lui a menti, souffre à cause de la mort de son père, et souffre de ne pouvoir être promu à cause de son frère. Ho souffre d'avoir autant déçu son frère, de ne pouvoir lui montrer qu'il s'est rangé et enfin de voir que Mark est tombé si bas. Mark souffre de sa déchéance et de celle de son ami. Enfin,la femme de Kit souffre de le voir si accaparé par son travail. Tout n'est que souffrance, mais de cette souffrance naîssent les grands moments des films de John Woo, que ce soient ces moments de souffrance ou parfois des moments de bonheur qui n'en paraîssent que plus poignants.

De la légendaire coolitude...L'interprétation est également un gros morceau dans le film, avec Chow Yun Fat passant de sa légendaire coolitude au drame d'un homme brisé mais qui va tout faire pour que Kit et Ho se réconcilient. Ti Lung est également excellent pour le retour en grâce d'une légende du film de sabre. Sa fameuse scène fasse à son frère ("I'm not any big brother anymore") est une des plus poignantes du film. Enfin, Leslie Cheung est également très bon, et Waise Lee complète ce gros casting avec un personnage de salaud comme il sait si bien les incarner.

La musique, un peu kitch maintenant, est tout de même excellente, et une version techno assez culte est sortie à Hong-Kong et a connu un beau succès. Ah... vivement que j'ai l'intégrale des BO des films de John Woo... On peut toujours rêver...

au légendaire pansement de l'homme briséIl faut également noter que ce film est une date dans l'histoire du cinéma de Hong-Kong, puisqu'il a lancé Chow Yun Fat, John Woo, mais aussi la mode des polars, qui foisonnent depuis. Le film a battu tous les records d'entrée au box office lors de sa sortie, et a été élu récemment plus grand film de l'histoire de Hong-Kong par la population locale. Il faut dire que la transposition du monde du Wu Xia Pian dans celui du polar est un coup de maître. Chang Cheh réincarné dans le corps de Sam Peckinpah en quelques sortes...

Le genre a été appelé film de Hero (voir son titre cantonais, Heroic Characters, soit Personnages Heroiques), qui n'a rien à voir avec le héros stallonien à l'américaine. Le Hero à la chinoise meurt souvent lors d'un final sanglant, après avoir souffert les pires tourments et recherché la vengeance ou son honneur perdu. C'est une version beretta de l'épéiste de Chang Cheh, tout simplement. Ici Chow Yun Fat en est la plus pure expression, et notamment lors de la deuxième partie du film.



22 octobre 2000
par François




A Better Yesterday (dixit le vieux ?)

Je copie/colle du réseau social dans ce qu'il a de plus cool : "L'idée est de couvrir Facebook de bons films. Le jeu est simple : j'assignerai à quiconque aime ce statut un cinéaste. Vous devez publier l'affiche de votre film préféré dudit cinéaste pour continuer le jeu."

L'on me propose John Woo. J'ai d'abord pensé que c'était un beau cadeau. Empoisonné ! Bon sang de bonsoir : quel est donc mon John Woo favori, je vous le demande ? Je découvris la bête avec The Killer, évidemment. Son chef d'oeuvre. Trop évident, en plus de devoir beaucoup à Melville et à son Samuraï. Le plus bourrin reste Hard Boiled, bien-sûr. Qui doit tant à Die Hard et cligne tant de l'oeil aux fantasmées Amériques. Mon climax préféré débarque à la fin de A Better Tomorrow 2, aperçu pour la première fois, les yeux écarquillés, sur une petite télé dans une scène de True Romance. Ok. Pas tombé loin. Conservons le premier dans ce cas. Pourquoi ? Parce que Leslie Cheung me manque, parce que Ti Leung avec un flingue - et un sabre, faut pas déconner - parce que cette péloche, historique, parce que le score de Birdy, signé Peter Gabriel, - qui pour moi eut plus d'impact ici que dans le Alan Parker -, parce que les pots de fleurs... et parce que Chow-yun Fat, qui s'envola très haut avec ce film. Si haut qu'un Dieu de Hong-Kong naquit de cet hier d'où un certain d'idéalisme ressortit alors, glorieux, de la fange.


25 janvier 2014
par Arno Ching-wan




La rencontre entre un réalisateur de génie naissant et un acteur au charisme inegalé....ca donne ca.

Que pourrais-je ajouter de plus que mes collègues ? Que pourrais-je dire de plus sur ce chef d'oeuvre que tout le monde a vu ? (n'est-ce pas ?...) Inutile de tenter de juger la réalisation et le style technique de John Woo ou bien même le scénario et ses thématiques, les autres font ça bien mieux que moi. Je me suis donc plutôt attardé sur le contexte du film et de ses créateurs. Cette critique, lue seule n'offre donc pas un grand intérêt ; elle a au contraire pour but de venir complémenter les critiques ci-dessous et d'y apporter un nouvel aspect.

Mark (Chow Yun Fat) brûlant un billet, image resté culteA Better Tomorrow, c'est avant tout l'histoire d'un pari. Un pari, d'abord pour le réalisateur, j'ai nommé John Woo, réalisateur sans grande renommée à l'époque malgré son passé d'assistant réa. pour le grand maître du Wu Xia Pan : Chang Cheh. Pari, car en dépit d'une confiance relative que son nom inspirait aux producteurs, c'est dans ce film qu'il osera réellement pour la première fois établir les bases du style qui restera le sien durant tout le reste de sa carrière à Hong Kong et qui fera de lui l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma Hong Kongais (et même plus que ça pour beaucoup). Pari également pour les acteurs, à commencer par Ti Lung, acteur phare de la vague des films de sabre des années 70 et acteur fétiche du mentor de Woo, Ti Lung souffrait comme beaucoup d'autres comédiens de la Shaw Brothers depuis quelques années de la vague déferlante de la nouvelle génération (Golden Harvest en tête). Ce film marquait donc son retour qui le lança dans une seconde carrière moins prolifique mais tout autant sinon plus marquante que la première. Il en fut de même pour Chow Yun Fat, Mark en pleine actionpour qui les rôles au cinéma se cantonnait pour la plupart à des comédies ou des romances...ou des comédies-romantiques (on ne refait pas Hong Kong), qui après maintes remarques se vit finalement "cédé" par Woo ce rôle (d'après CYF, lui même) ; et ce film marquera également pour Chow Yun Fat un tournant de taille dans sa carrière. Mais au-delà de cela, à l'instar d'autres rôles qu'il se vit confié par la suite comme un certain killer romantique à la classe inébranlable ou bien même un certain To San, Ko Chun pour les intimes, maître du jeu inséparable de sa bague en jade & de son chocolat préféré, son personnage de Mark, ce coolissime mafieux pro du gunfight à l'imper noir et aux lunettes de soleil va devenir à travers son interprétation un véritable symbole culturel Hong-Kongais. Pari toujours pour Leslie Cheung Kwok-Wing, jeune chanteur à succès qui ne s'était pas franchement illustré en tant qu'acteur après ses quelques premiers rôles romantiques, s'impose ici dans un rôle plein de complexité et tient la dragée haute à ses partenaires de taille, et encore une fois, c'est ce film qui débutera réellement sa carrière en tant que comédien, et non plus en tant qu'énième pop-star faisant du cinéma. Kit (Leslie Cheung) Et pari enfin pour le producteur Tsui Hark, qui fort de son succès grâce à Zu fonde l'année d'après sa propre boîte de production : la Film Workshop, avec laquelle il produira nombres de films cultes et succès commerciaux Hong Kongais à commencer en 1986 par A Better Tomorrow, film qui lui permit de laisser sa chance à ce réalisateur prometteur qu'était John Woo.

Bref, tous étaient dans une période charnière de leur carrière, et sans vouloir donner dans l'analyse douteuse, c'est un peu la situation des personnages dans le film à un tout autre niveau, tous se cherchent et rêvent de liberté et d'un futur rayonnant.

Mark, ne vit plus que pour se venger de l'humiliation qu'il subit depuis son infirmité, pour montrer à tout le monde ce qu'il vaut et récupérer sa gloire passée. Ho désire se ranger à tout prix afin de montrer à son frère qu'il se repent du drame qu'il a indirectement provoqué, et ainsi aspirer à se réconcilier avec lui. Kit, malgré sa haine pour son frère qui le ronge, aspire lui aussi à de meilleurs lendemains. Il souhaiterait évoluer dans la police et avoir une chance d'être promu, mais être le frère d'un ancien Tai Lo des triades Hong Kongaises lui interdit. Shing, le méchant du film est peut être le seul à faire exception, encore qu'il n'est méchant que relativement (si j'ose dire). En effet, il n'accepte pas dans un premier temps que Ho se rende pour eux deux après la fusillade à Taiwan, il le prie de rester et ose à peine se résigner à le laisser partir.Ho (Ti Lung) se rendant à la police Il n'est, comme le reste des protagonistes, ni tout noir ni tout blanc, et c'est en cela, aussi évident que cela puisse paraître, que réside le gros du film : dans l'éventail de couleurs et de sentiments qu'ont les personnages à offrir de par leurs complexité et leur épaisseur. Ceci étant porté par des interprétations à la hauteur, ce film nous montre des hommes (et une seule femme...le quota habituel chez Woo) lutter contre leur destins et nous offre de véritables moments de vie, qui bien que poussés à l'extrême (mélo-drame oblige), font de ce film un chef-d'oeuvre embryonnaire (le bébé ne naîtra que trois ans plus tard).

En Bref, pour clore la mise en avant de ce parallélisme, on peut dire que les créateurs du film (j'entends par là toute l'équipe cité précedemment), contrairement aux personnages du film, finirent par trouver a better tomorrow.



15 juillet 2004
par Archibald




...et John Woo transcenda le polar HK !

A Better Tomorrow est LE film qui a donné un véritable regain d'intéret au polar HK pour le public de l'époque. Quelques années après Long Arm of the Law John Woo vient définitivement planter un clou qui lancera la vague d'heroic bloodshed. Ce film a donc une importance considérable. D'une parce qu'il s'agit d'un des plus beau film HK: poignant, virtuose, la dramaturgie à la John Woo est impécable. Les scènes d'action révolutionnaires et imposerons son style pour les années à venir. D'autre part pour les conséquences qu'aurons l'impact du film sur l'industrie du cinéma de Hong Kong, et elles sont nombreuses. Le film offre par ailleurs la chance à un acteur alors plutôt cantonné aux comédies et aux drames auteuristes (Chow Yun Fat) et un chanteur (Leslie Cheung) de s'imposer définitivement comme acteur, d'exploser en terme de popularité et de rester dans les mémoires à jamais pour des millions de fans.
Un film culte, intemporel, indispensable et touchant au sublime!



22 mars 2009
par Anel


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