Avant l'infiltré.
Avec Bhairathi Ranagal, impossible de reprocher à NARTHAN d'avoir bâclé l'écriture de son prequel de Mufti. Mufti était le parrain entraîne l'infiltré dans le Mal, celui-là est origin story d'un salaud (plus précisément comment je suis devenu un salaud en faisant face à des types rongés par la soif d'argent à tout prix faisant passer TRUMP pour le Bon Dieu). Avec le climax réglementaire à chaque moitié de film. Et non sans éléments dramatisants (incluant du social qu'un non connaisseur du ciné indien du Sud pourrait confondre avec de la démago anti-riches post-Joker). Formellement, c'est, en dehors des grossiers ralentis des climax, du KGF sans les excès clippeurs. Le même côté zéro temps mort en moins caricatural. On n'est bien sûr ni dans du BAY ni dans du Tony SCOTT des mauvais jours mais cette peur du temps mort fait ceci dit flirter le film avec l'indigestion.
Mais le film tient quand même grâce au regard de grand fauve et à la gueule suprapatibulaire de Shiva RAJKUMAR (salué par un public de la salle tel Zlatan arrivant au Parc, public à majorité indien qui rigolera du sadisme du film et de certains côté too much des situations façon public au second degré). Sans doute son charisme Bad Guy ultraanimal fait-il mieux fonctionner les bastons que la même chose filmée de façon aussi grossière dans Salaar avec PRABHAS. Une fois ceci dit, on peut affirmer que la chasse au plan icônique ne saurait tenir lieu de vision de metteur en scène. Mais en même temps l'Inde du Sud dispose de quelque chose dont dispose nettement moins la Corée du Sud quand elle veut faire pareil : des stars renvoyant un truc bigger than life face caméra.
Mettons qu'on peut louer NARTHAN de faire fonctionner sur grand écran le cliché du truand qui est détestable humainement mais qui a quand même une conscience sociale. Et se dire que si les scénaristes avaient pris leur temps comme NARTHAN Infernal Affairs 2 aurait été meilleur.