Arno Ching-wan | 4.75 | Mon voisin le choriste |
Bercée par les rayons du soleil, une église somptueuse nous fait coucou gentiment. Doucement. Au loin, un arbre gigantesque perd quelques feuilles qui, portées par le vent, reviennent sur de jeunes choristes chantant dans cette même église, des petits anges auréolés d'une lumière divine confiée par des vitraux enchantés. Le charme se romp soudain et la chanson s'arrête nette. Un des choristes ne se sent pas bien. Pas bien du tout...
Voici là l’une des rares œuvres poétiques japonaises traitant d’écologie sans avoir à subir les foudres des fanas de Myiazaki, adeptes de la comparaison. Et j’en suis. Le conte est franchement émouvant, gonflé de scènes touchantes au possible en plus de toucher la corde sensible de plus en plus ténue de l’adulte rempli d’une objectivité distante, ennemie première du divertissement facilement apprécié. En 50 minutes, Dezaki et sa troupe dressent le portrait formidable d’un vieillard repentant, racontent une histoire aux lisières de la niaiserie de façon magistrale, saupoudrent le tout d'une très belle chanson puis remportent définitivement le morceau avec cette phrase de Black Jack, sortie calmement après qu’il ait empêché un suicide: « Quand je serai parti, pends toi. Peu m’importe qui meurt si je n’en suis pas témoin ». Le conte est à la fois enfantin et adulte, bouleversant sur tous les plans en plus d’être tout simplement meilleur qu'un déjà excellent long métrage (celui de 1996). Les dessins sont somptueux, l’animation parfaite… C’est magnifique. On appelle ça une sacrée bonne surprise.