Body double 
Il y a dans ce film tout ce qui fait les thématiques chères à Choh Yuen: la manipulation, la traitrise, l'incursion du fantastique et de l'étrange, l'intoxication et la folie. Le tout est mixé dans une trame qui suit le déroulement d'un récit fantastique. Intervient l'imprévu et le monstrueux dans un monde bien connu, mais celui-ci n'est pas le merveilleux, comme c'est aussi souvent le cas chez Choh Yuen, mais bien cette zone sombre entre réalité et irréalité qui joue avec la crédulité nécessaire au fantastique. Les cinquante premières minutes sont une belle réussite dans le genre: l'athmosphère est sombre et inquiétante, le mystère omni-présent à tel point que l'on ne sait plus trop quoi croire. Et en cela le film est dans le pronlongement des oeuvres plus connues du maitre: l'obsession de la manipulation (celle des protagonistes de l'histoire, mais aussi celle du spectateur) qui lui est propre refait surface au grand galop. L'ambiance est, ca va sans dire, brillament posée, et le rythme sans aucun faille. Le scénario étant cette fois-ci parfaitement consistant, la beauté de la réalisation de Choh Yuen n'en est que plus délectable. Seuls quelques passages un peu bis (les apparitions du fameux "lézard noir") viennent parfois rompre la belle concentration à l'oeuvre dans le film, qui reste quoi qu'il en soit une belle réussite.
