Tun Fei Mou, celui qui n'aimait pas les Japonais...
Sept ans après son dérangeant
Camp 731, où il plaçait son film dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale en Chine durant l'occupation japonaise et commémorait de manière certes racoleuse mais fondamentalement véridique les sévices et expériences inhumains exercés sur des prisonniers dans un camp de concentration en Mandchourie afin de tester l'efficacité d'armes bactériologiques, Tun Fei Mou retrace cette fois le massacre de Nankin de 1937, durant lequel l'armée impériale nippone tortura et extermina une grande part de la population civile en pleine deuxième guerre sino-japonaise.
Le fait de dépoussiérer les archives de drames événementiels qui ont fait les jours sombres de la Chine populaire permet une fois encore au cinéaste de servir de prétexte à un enchaînement de séquences-chocs d'une barbarie inquiétante, voilant à peine un nationalisme aux confins du racisme envers le pays du Soleil Levant. Le ton se fait d'autant plus douteux lorsque l'on constate que Mou ne s'évertue guère à prendre la moindre distance; de surcroît, l'interprétation de
Black Sun: The Nanking Massacre laisse tout bonnement à désirer, le jeu des acteurs est pathétique et nuit quelque peu à la crédibilité de l'ensemble. En contrepartie, ce film bénéficie d'une reconstitution – figurants en masse, environnement, décors et costumes crédibles – absolument impeccable et la mise en scène n'est certainement pas dénuée d'envergure. Ceci nous fait bien comprendre que des moyens conséquents furent mis à disposition dans l'élaboration du métrage, sans doute par le gouvernement chinois qui y aura discerné un bel outil de propagande anti-japonaise. Toutes ces choses semblent bien douteuses; mais quoi qu'il en soit, si l'on parvient à occulter la malhonnêteté du propos,
Black Sun: The Nanking Massacre, à l'instar de
Camp 731, mise sur un certain réalisme historique et une absence de fioritures, ce qui lui confère quelque mérite. Le film n'hésite pas en revanche, dans le seul but de choquer au maximum, à basculer régulièrement dans l'ultra-violence paroxystique, et réserve ainsi quelques scènes parmi les plus horribles de l'histoire du cinéma (fœtus en voie avancée extirpé du ventre d'une femme enceinte à la baïonnette, bébé jeté vif à l'intérieur d'une casserole d'eau bouillante, viol d'une petite fille par deux soldats nippons) qui suscitent irrémédiablement un malaise profond chez le spectateur, malgré des trucages relativement grossiers.
Black Sun: The Nanking Massacre se voit cependant victime d'un traitement narratif équivalent à celui d'une œuvre à caractère pornographique: on obture les instants de sévices, de massacres ou d'instruction – pour solidifier cette dernière, Mou n'hésite d'ailleurs pas à entrecouper sa fiction de nombreuses archives filmées pendant l'événement ou en conséquence de celui-ci – par moult plages de dialogues stratégiques déblatérés par des généraux ridicules de caricature. Pourtant, la fin du film surprend: un fameux air de Noël est successivement chanté par une messe de commémoration, l'armée japonaise, puis le peuple chinois; et le dernier plan de
Black Sun: The Nanking Massacre se révèle même d'une beauté sidérante, nous laissant touché et ému.
Voilà un métrage qui peut s'interpréter sous plusieurs angles différents: film de guerre réaliste, film gore voyeuriste ou navet opportuniste au racisme effrayant. Des trois, on ne sait réellement lequel est le plus convenable, et là réside peut-être le grand intérêt de
Black Sun: The Nanking Massacre ou du moins son ingéniosité à laisser le spectateur dans l'incertitude.
Histoire bafouée
Sous prétexte d'une commémoration de l'anniversaire du massacre de centaines de milliers de chinois par les japonais à la fin des années '30s à Nanking, le réalisateur TUN tente toujours de renouer avec le succès avec son premier "Camp 731" en mettant en scène ce quatrième volet de sa complaisante série des "Men behind the sun".
S'éloignant du grand-guignolesque des précédents épisodes, un carton d'introduction commémoratif des plus sérieux, puis de nombreux documents d'archives tentent de donner un fond historique appuyé à l'ensemble. L'appréhension d'une nouvelle reconstitution douteuse et de plus mauvais goût se trouve rapidement confirmé : TUN réalise une nouvelle violente décharge anti-nippone en osant reconstituer les faits les plus atroces commis par des généraux nippons durant la Guerre de Mandchourie. Certes impressionnant par le réalisme de ces reconstitutions, les décors somptueux, la surabondance d'accessoires d'époque et les importants mouvements de foule, la douteuse entreprise atteint pourtant rapidement ses limites en versant notamment dans le gore le plus racoleur et gratuit, lorsqu'un soldat ouvre le ventre d'une femme enceinte pour extraire à l'aide de sa baïonnette un fœtus en état très avancé. Passé de longues plages de dialogue inutiles entrecoupées d'images d'archives et des figurants chinois descendus à la mitraillette par milliers, quelques têtes tranchées au sabre pour varier de la gâchette, des femmes violées pour montrer un minimum de nudité pour affoler le spectateur mâle en manque de sensation et - point d'orgue du film - la crémation de milliers de corps étendus le long d'une berge.
Une nouvelle fois, l'entreprise est de très, très mauvais goût. Sans autre ligne conductrice que l'enchaînement des terribles méfaits commis par les généraux nippons durant ce terrible conflit, le film n'a d'autre portée que d'exploiter un horrible conflit pour pouvoir prétendre à montrer des atrocités au nom de la justice et de la mémoire collective. Passe encore pour quelques films de guerre réalisés par de grands noms et réalisés avec suffisamment de respect et de recul pour ne pas verser dans la généralité facile et de proposer de gros clichés stéréotypés, les méfaits de TUN sont tout simplement racoleurs, complaisants et totalement irresponsables envers la mémoire des innocents effectivement tués au conflit.
Une série à boycotter de toute urgence pour éviter à ce que d'autres producteurs aient l'idée de financer d'autres productions de même type...
TF Mous is a Genious !
Film historico-documentaro-gore sur fond d'orchestre symphonique (comme les grands films, vous savez) TF mous nous refait son mondo cane a l'epoque du martyre de la ville de Nanking. seulement sans Camp 731, le bonhomme ne sait plus quoi filmer, donc le point recurent du film se porte sur les generaux japonais qui rivalisaient pour tuer le plus grand nombre de chinois au katana traditionnel, on a aussi droit a l'eventrage d'une mere enceinte et du bébé planté au bout de la baionnette (c'est "le plan" du film)...forcement moins dense que "Camp 731", mais certainement plus interessant qu'un "Comfort women".