In the beat of the knights
Après une décennie de films asiatiques d'enfants "à la recherché" de leurs parents absents, on assiste actuellement à un postulat inversé: la prise de conscience des parents d'avoir été absents et qui sont à la redécouverte de leurs enfants. "Confessions", Chongqing Blues"…la liste est très, très longue, parfois passionnante, mais souvent lassante dans la répétition des motifs et motivations.
Quelle surprise donc que de découvrir ce magnifique film, étrangement mature et adulte et pourtant la toute première œuvre d'un tout jeune (29 ans) réalisateur, dont "Bleak Night" constitue le film de fin d'études (la honte, quand je pense au mien…).
L'image est superbe, la direction d'acteurs (dont certains jeunes très connus) impressionnante…mais c'est avant tout le scénario, habile et surtout la déconstruction temporelle, qui épate. C'est donc par toutes petites touches, en assistant à une série de flash-back, que l'on va finalement apprendre…une part de vérité…car même si le puzzle dévoile une image, celle-ci reste volontairement très floue pour laisser au spectateur un maximum de libertés d'imaginer tous les tenants et aboutissants, comme pour laisser une part de mystère à l'ensemble des protagonistes…Un peu comme si l'on assemblait le puzzle, qui révélerait els contours d'un oiseau, mais dont il faudrait déterminer nom et couleurs soi-même. Ce n'est pourtant absolument pas une solution de facilité, mais – au contraire – de très, très grande maîtrise.
Bref, l'un des tous meilleurs films coréens à nous parvenir depuis longtemps…et une première œuvre qui présage un grand, très, très grand réalisateur en devenir…à espérer, qu'il ne cédera ni à l'appel de sirène des gros majors, ni n'empruntera le circuit désormais archi-balisé des grands festivals internationaux, mais gardera toute son intégrité artistique pour raconter d'autres histories passionnantes de même acabit.
