Sans relief mais l'interprétation sauve la mise
Avec un scénario classique et finalement sans ambition (petit frère à protéger, amitié vs ambition...), le film part sur des bases assez peu motivantes. Ce n'est pas la réalisation qui vient améliorer la chose, trop linéaire, sans changement de rythme, elle n'a que le mérite de ses défauts: une platitude qui au moins ne sombre pas dans le mauvais goût ou dans l'excès. Il n'aurait pourtant pas été difficile de donner un peu plus de contraste à l'histoire, simplement en travaillant d'avantage les moments de bonheur fugace vécus au sein de cette jungle urbaine. Mais non, tout est débité sur le même ton monocorde.
Mais tout de même si le film ne marque pas longtemps les esprits, il reste la bonne performance globale des acteurs. Si Liu Ye domine son sujet et réussit à porter sur ses épaules le peu d'ambiance du film, Daniel Wu contraste bien avec lui et remplit sérieusement sa partie du boulot, même si ce genre de réalisation n'est pas faite pour mettre en valeur toutes les nuances de son jeu. Bonne surprise du coté de Hsu Chi qui confirme qu'elle est plus à l'aise dans des productions plus modestes que dans les blockbusters, finalement entre ce film et Forest of Death, 2007 sera peut-être sa meilleur année depuis longtemps, prometteur pour une actrice dont les rôles et le jeu caricatural ne laissait plus grand espoir. Allez rien que pour ça, j'ose conseiller de voir le film, enfin non je devrais dire de voir les acteurs !
Cadeau empoisonné
Etre repéré par
John WOO , c'est évidemment une bénédiction pour un réalisateur. Qui plus est quand on vous propose un budget plus que comfortable pour tourner un remake d'
Une Balle dans la Tête dans le Shanghai des années 30 avec un casting assez impressionnant. Enfin, serait-on tenter de le croire. Car au final, c'est beaucoup de pression qui est tombée sur les épaules d'Alexi Tan. Remaker un chef d'oeuvre est déjà un projet plus que casse gueule. Le faire avec la bénédiction du réalisateur du film en question accroit encore l'attente.
Dans ces conditions aussi comfortables que pénalisantes, que vaut
Blood Brothers? Comparé à son illustre modèle, la comparaison n'est évidemment pas flatteuse. Limité à une petite heure trente cinq, le film joue la carte plus que risqué du romantisme désué que John Woo réussissait justement miraculeusement à faire passer dans ses films. On mesure ici pleinement la fine limite avec laquelle le réalisateur Hong Kong s'amusait à flirter sans la franchir. Alexi Tan n'a évidemment pas le même talent, et le film s'en ressent pleinement au travers de personnages monolithiques et de leurs amourettes très fleur bleue. En même temps, le film reste complètement intègre à sa ligne de conduite: propos manichéen, romances à l'eau de rose, c'est du cinéma à l'ancienne. Une fois cet état de fait intégré, le film se suivrait comme n'importe quel blockbuster impersonnel si son rythme était plus élevé. Les scènes d'action sont peu nombreuses, et ne cherchent aucunement à copier le style très marqué de John Woo. Au contraire Alexi Tan a souhaité rendre un autre hommage en prenant une approche plus western spaghetti. Si l'idée de se démarquer est bienvenue, elle ne peut contrebalancer l'absence d'originalité du scénario. Bref, fond et forme peinent ici à sortir du simple hommage.
La technique est évidemment au niveau des grosses productions Hong Kongaises modernes: la photographie est léchée, les décors soignés. Le casting laisse admiratif pour un premier long métrage: Daniel Wu et Hsu Chi pour Hong Kong, Sun Honglei et Liu Ye pour la Chine, Chang Chen pour Taiwan, tous les marchés chinois sont représentés. Si les Hong Kongais livrent des performances à l'image de leurs personnages, càd un peu trop naïves (il faudra que Hsu Chi arrête ces rôles un jour, on dirait qu'elle s'auto caricature), les acteurs chinois montrent ici tout leur potentiel, même dans des rôles aussi monolithiques. Sun Honglei cabotine comme c'est à peine permis, et Liu Ye montre qu'il peut rendre n'importe quel film plaisant par sa seule présence.
Au final, si l'aspect cliché finalement assez respectueux des films de John Woo se révèle être plus qu'à double tranchant, on aurait bien aimé voir le montage original du film et non cette version raccourcie coupant court à tout développement des personnages, quand bien même ceux-ci resteraient quoi qu'ils arrivent assez peu fouillés. En l'état le film bénéficie d'un scénario simpliste dont la naïveté toute voulue qu'elle soit ne peut que difficilement convaincre, et d'une mise en scène tout à fait correcte mais qui ne fait pas de miracles non plus. Blockbuster ne parvenant pas à sortir du simple cadre de l'hommage,
Blood Brothers est une nouvelle production décevante de la part d'un John Woo qui ne parvient décidemment pas à sortir de son petit monde cinématographique.
Ridicule de bout en bout
S'il emprunte à nombre de grands classiques de l'histoire des cinémas américain et hongkongais,
Blood Brothers n'en reste pas moins un film absolument minable, fait de clichés tous plus exaspérants les uns que les autres. Les acteurs, au même titre que les décors, ne font que mettre en évidence la démesure d'une entreprise malheureusement gérée avec une consternante incompétence, la réalisation faisant constamment sombrer le film dans le ridicule le plus absolu. Manifestement le plus gros gâchis de ces dernières années.
Faux Frères
Casting first rate, beaux acteurs et actrices, beaux costumes, beaux décors, 50 millions de dollars HK de budget..., mauvais film. Ce qui aurait pu être un actioner classe et/ou un film plus dramatique, sombre, ne se résume qu'à un produit sans grand intérêt : scénario ultra-prévisible et scènes de gunfight rachitiques. Pour son premier film Alexi TAN aura eu à gérer un projet pan-asiatique visiblement trop lourd et qui ne lui aura pas laissé - on imagine - beaucoup de marge. Ainsi exit son montage initial de 2h et la dimension plus noire de l'intrigue. Du goutte à goutte cinématographique en quelque sorte, assez pour éviter le titre de Bouse Brothers...
LA VRAIE DÉCEPTION !
Que penser, que dire de
Blood Brothers (à noter qu'il n'est pas véritablement le remake du chef-d'oeuvre
Une Balle Dans La Tête de
John Woo, comme on l'a entendu ici ou là : les bases sont bien présentes, mais le film s'en éloigne considérablement... ce qui n'est pas un mal) sinon que mon avis est partagé, et ce malgré les aspects positifs du film. Certes, on en sort déçu. Néanmoins on peut dire que c'est pas mal, pour un premier film.
Le premier point positif de
Blood Brothers, assurément, est son superbe casting - c'est même étonnant qu'on ai donné autant de stars (et de tunes) à
Alexi Tan qui réalise ici sont tout premier long métrage (en même temps, quand on sait que le réalisateur est un proche de
John Woo, qui produit le film...) : de
Daniel Wu à la sublime
Shu Qi, en passant par
Chang Chen,
Lau Yip ou
Tony Yang, les acteurs sont tous formidables (malgré leur personnage hélas cruellement faiblard). Second point positif : Le film ne manque pas de moyen (d'argent), et ça se voit. Visuellement,
Blood Brothers est remarquable voire même irréprochable. Certaines images, la plupart, sont d'une beauté renversante (cf. le Shanghai des années 30, entre autres). La mise en scène est assez jolie, sobre, voire "pépère" - trop à mon gout. D'ailleurs c'est en écrivant ces quelques lignes que je me rend compte que, finalement, je n'ai pas grand chose à reprocher au film. Alors justement : pourquoi me suis-je tant ennuyé (surtout au début, mais tout au long ou presque) ? À cause de la lenteur" ? Non, du tout
- No Country For Old Men, par ex., est lent aussi... ça ne l'empêche pas d'être un très grand film. Alors à cause de la violence ? Non, la violence est pour ma part justifiée, puis il n'y en a pas tant que ça. Je sais pas, en fait peut-être que le film est (un peu trop) au sérieux, j'ai trouvé que tout ça manquait terriblement de fantaisie. Quoi que, c'est certainement la volonté du cinéaste en herbe, alors il n'y à rien à critiquer de ce côté. Et coté scénario alors ? On ne peut pas dire qu'il fasse dans l'originalité ! Les personnages font assez "cliché" ou "déja-vu" et les relations qu'ils entretiennent entre eux est proche de la caricature, voire carrément caricaturale, c'est même sur et certain (en y repensant).
En Bref, si j'avais su avant ce que je sais maintenant que j'ai vu le film, je n'aurais certainement pas même envie de le tenter, au risque de perdre 1h30 de mon temps - à visionner un film "inutile" ou (pas de méchanceté) disons plutôt un film comme il en existe des milliers, qui manque cruellement d'originalité, qui n'apporte rien de nouveau. Mais je vous conseille de le voir et de vous faire votre propre jugement, qui, à n'en pas douter, sera le plus juste d'entre tous.
PS : Un (humble) conseil : Si vous voulez éprouver du plaisir à la vision de
Blood Brothers, je pense qu'il vaut mieux commencer par ne pas en espérer grand chose. N'en attendez pas trop (de ce film), peut-être que votre plaisir en sera que plus intense.
décevant
bonne performance de liu ye, performance honnëte de daniel wu pour un film sans surprise. les fans de hsu chi y trouveront peut etre leur compte..
Cher décor
Que pensez de Blood Brothers / Tian Tang Kou (2007) d’Alexi Tan ? Le film fut vendu comme un remake d’Une balle dans la tête (1990) de John Woo, d’ailleurs producteur sur le film qui nous intéresse ici. Si l’on part sur l’idée d’y voir un remake de l’œuvre de Woo, on sera forcément déçu.
Blood Brothers semble jouir avant tout d’une fausse publicité, ici pas d’Une balle dans la tête version année 30. Certes le film parle d’une amitié mise à rude épreuve mais c’est tout. Il est loin d’être bon mais il n’est pas mauvais non plus. On lui préférera les films originaux qu’Alexi Tan a tenté de reproduire sans parvenir à les égaler, n’y même apporter une touche personnelle, un regard différent (personnages stéréotypés, histoire loin d’être originale).
Blood Brothers aurait pu être états-uniens tant il est le produit de films passés dont Alexi Tan ne parvient jamais à se détacher d’autant plus que le sujet est des plus rabattu dans le cinéma, ce qui n’est pas chose facile. Blood Brothers nous rappelle qu’un budget conséquent, une pléiade de stars ne sont pas tout pour faire un film et comme premier long, on a pu voir largement mieux chez ses compatriotes. Alexi Tan peine à la réalisation, rien de neuf donc sous la neige shanghaienne des studios.
Les décors de Blood Brothers sont plutôt beau mais deviennent vite fade à mesure que le film s’engonce dans le lieu central qu’est le cabaret. Il est en réalité le seul décor du film, à croire que l’argent dépensé à le construire justifie à ce que tout s’y passe. Á ce rythme, Alexi Tan aurait du réfléchir à un huit clos pour justifier cette fausse attraction du lieu laquelle masque une terrible nécessité.
Blood Brothers se laisse regarder. Il dure le temps qu’il dure, j’avoue que cette dernière phrase est des plus bateau et plate qui soit mais à l’exacte image de ce film et de son package : producteurs connus + gros budget + acteurs vendeurs + grand auteur en devenir. On émettra tout de même de grosse réserve sur tout cela. S’il y avait au moins un peu d’émotion pour nous réconforter… bref, nous ne sommes pas pressé de voir la suite de ce que nous proposera Alexi Tan enfin si on lui donne bien sûr la chance de se refaire un de ces jours. Petit résultat qu’est ce film à gros budget.
Une balle dans le pied
Voilà venir l'un des "poids lourds" de la cuvée HK 2007 – et certainement l'un des projets les plus excitants et attendus de l'année. Le titre anglais (le titre chinois "Way to Heaven" – quant à lui – sied quand même mieux au film) annonce la couleur, se référant directement à l'un des classiques du wu xia pian de même nom de Chang Cheh…et au genre du "heroic bloodshed" mis au goût du jour par Woo. D'ailleurs, "Blood Brothers", produit par Woo et Peter Chan, était dit un "hommage" au fabuleux "Bullet in the head" de Woo.
Les premières bandes-annonces confortaient le spectateur (et potentiel acheteur / distributeur) dans cette idée: dans un décor de cabaret shanghaien des années 1930, Daniel Wu brandit un fusil à pompe en déclamant "Heaven is closed now"…et au carnage de commencer. Sauf qu'il s'agit là d'un extrait du final forcément attendu et que des gunfights, il y en a trois dans tout le film (et souvent rapidement expédiés). Non, "Blood Brothers" est une vraie tromperie sur la marchandise, se focalisant tout entier…sur une romance à peine consommée entre un provençal venu chercher fortune dans la capitale chinoise et une danseuse de cabaret se rêvant vedette de cinéma. En toile de fond, il y a effectivement un semblant d'intrigue des trois "frères de sang" se frayant – chacun à leur manière – un chemin jusqu'au sommet de la pègre; mais cet aspect est franchement expédié; notamment dans une première partie, qui semble davantage une succession de scènes d'exposition pour une version longue, qui n'aurait jamais été tourné. Des bribes de scènes vues et revues par ailleurs, avançant en cahotant et montrant l'union de sang des trois frères, leur arrivée à Shanghai et leurs premiers pas dans la pègre.
Cette absence totale d'implication émotionnelle se répercute dans le traitement des personnages – pourtant essentiel dans ce type de production. Alors qu'une surmultiplication de gros plans tente de donner illusion de s'intéresser aux personnages, jamais aucun d'entre eux ne sera réellement approfondi. Pire, la virile amitié des trois frères de sang ne touche à aucun moment et le spectateur se trouve finalement très peu impliqué au destin de chacun d'entre eux. Le lien entre le personnage de Daniel Wu et un quatrième personnage "plaqué" au restant de l'intrigue s'avère finalement bien plus fort que celui qui le lie à ses deux "frères".
Si au moins la romance tenait la route…mais non! Là aussi tout n'est qu'artifice – à l'image du "décor de l'usine à rêve" (la scène de la balançoire) et des faux ongles de Shu Qi (qui changent miraculeusement de couleur dans une seule et même séquence).
Il ne reste plus guère que les costumes, l'admirable travail de lumière et la beauté des décors totalement sous-exploités par une mise en scène étouffante:quand l'ancien clippeur Alex Tani n'enferme pas ses personnages dans des cadrages ultra serrés, il brise sans cesse la fameuse règle cinématographique du 180°, perdant totalement le spectateur dans l'espace.
Une superproduction de luxe loin, très, très, très loin de la hauteur de ses ambitions. Du vide sous une impeccable plastique. Du papier glacée sans aucun contenu. Bref, LA déception du cinéma HK 2007!