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2.60/5
Boarding Gate
les avis de Cinemasie
6 critiques: 2.62/5
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7 critiques: 1.79/5
Boring Gate
« Le féminisme ? Et si c’était continuer à faire la cuisine… mais avec un flingue ! » - Groland
Le dernier Assayas m’a fait penser à cette réflexion culte de Moustik, avec ce personnage féminin qui se cherche, qui se soumet, qui se venge et qui incarne à sa manière une certaine « libéralisation de la femme ». Un Assayas malheureusement sans AUCUNE surprise : Asia Argento fait de l’Asia Argento, garce à souhait, femme fatale, habillée court, voire pas habillée du tout ; Michael Madsen fait du Michael Madsen, celui de Tarantino et cie, du genre gars au bout du rouleau mais avec la classe, le type bourru et bavard, un peu mafieux et salopard sur les bords mais dont l’expérience fait craquer le sexe faible ; et Olivier Assayas fait du Assayas des mauvais jours, du drame psychologique à 2 balles, du tournoiement de caméra autour d’une intrigue creuse, du montage cut pour ne rien dire. Heureusement qu’il y a quelques vues splendides de la ville la plus cinégénique du monde (Hong Kong) pour se réveiller un peu…
Amour éternel, amour déçu
Olivier Assayas semble voué, film après film, à décevoir. Il pourrait être un des plus grands, de France et du monde, au moins un plan ou un acteur pris dans chacun de ses films le démontre avec évidence. Ici, cela peut être par exemple le dernier plan sur Asia Argento et le moment où Kelly Lam devient machiavélique et rappelle par là même qu'elle est une des plus subtiles actrices de Hong-Kong.
On déçoit pas quand on indiffère. Assayas fait @!#$ parce qu'il fait baver d'envie certains cinéphiles qui lisent ou écrivent par ici, quand il balance ses mix de rêve, qui font signer de suite n'importe lequel producteur : Asia Argento / Michael Masden / Hong-Kong, ça te va? A la suite du trio presque parfait Maggie / Nolte / Rock (Clean) et en tentative de me refaire du trio bancal Cul sado / Sonic Youth / Japon (Demonlover), tout en reprenant Sonic Youth mais pour donner un grand rôle à Kim Gordon, comment tu le sens? Boarding Gate, comme ces deux films, déçoit parce qu'il passionne, parce qu'il est génial par intermittence, parce que c'est en permanence du cinéma, parfois du grand, mais aussi, et pourquoi, maintenant à chaque fois, caremba, encore raté ! Ici, la faute à du petit dialogue trop écrit, trop psychologisant, tellement trop français qui lorgne tellement mal sur le drame à l'américaine tout en voulant tellement naïvement se retenir, à l'asiatique. Attention, le prochain Assayas sera franco-français très dialogué, ça fait du coup très peur...
Vous saliviez sur Assayas qui filme pour la première fois à Hong-Kong? Il faudra attendre une heure avant d'y arriver. Asia / Masden, ça vous fait mouiller et/ou bander? Il faudra les écouter parler une demi heure entre des baies vitrées. Cette intrigue de série B, ça vous dirait bien en DVD un samedi soir? Il faudra aussi regarder le drame bergmanien du couple sur Arte. Etc, etc.
A Hong-Kong, dans la dernière demi-heure, Assayas trouve enfin son rythme. Ailleurs, chez elle et chez lui, ouf. Atmosphérique, légèrement décalé, toujours aussi difficile à bousculer le Assayas, mais ça fonctionne parce qu'enfin l'intime et le thriller se mêlent, là où dans Demonlover ils s'emmêlaient dans un brouillon de plus en plus obscur. L'intrigue aura l'élégance de ne pas se résoudre alors qu'elle voulait nous donner toutes les clés des sentiments au début. Enfin le film carbure au personnage d'Asia Argento. La meilleure scène de la laborieuse partie "française" n'est pas dans un de ses dialogues, mais quand elle crie comme une gamine au moment de tirer. Tueuse qui ne sait pas tuer, femme traquée qui ne fuit pas, pute trop amoureuse, Asia raconte, avec la finesse et l'intelligence acquises ces dernières années, ce grand cinéaste qui lui offre ce sublime rôle. Un dandy coincé qui voudrait tant se lâcher et se rassure avec ce qui, pour le coup, ne déçoit jamais dans ses films : faire un casting idéal, filmer les femmes comme des chef d'oeuvres, faire des vrais plans avec un chef opérateur divin.
En se rendant compte qu'au final, ici c'est surtout le Assayas scénariste qui a pêché par excès de texte, on se souvient que son meilleur film est L'Eau Froide, celui où il a eu le plus de contraintes scénaristiques, dont l'obligation de faire une scène de fête, où Virginie Ledoyen ne dit rien la moitié du temps. Et si le meilleur Assayas était celui qu'il n'écrira pas ? Dans Fin Août Debut Septembre, il faisait dire à Mathieu Amalric, "j'ai toujours pensé que son meilleur est à venir", à propos d'un écrivain qui venait de mourir. Heureusement que Assayas est encore loin de la tombe, et même, cela se sent nettement par rapport à bien de ses camarades de la même génération, un jeune cinéaste.
La femme, l'objet
L'idée du film a été inspiré à Olivier Assayas de l'assassinat du financier Edouard Stern, banquier français du gotha de la finance nationale, découvert assassiné après une séance de sadomasochisme dans son domicile genevois. Une anecdote, qui semble tout droit extrait d'un autre film d'Assayas, le troublant "Demonlovers".
Et d'ailleurs le début du film entretient plus d'une similitude avec ce dernier: même atmosphère (et personnage) trouble, même façon de filmer, même milieu professionnel un tantinet poisseux. Même démarrage poussif et bavard avec des interminables séances de dialogue entre la mystérieuse Argento et le bourru Madsen, scènes troublantes au début, puis de plus en plus poussives et ennuyeuses, car tournant toujours autour des mêmes sujets. Comme dans "Demonlovers", Assayas semble avoir une réelle fascination (ou problème) envers le sexe un peu décalé avec des aveux de sadomasochisme, des personnages humiliés et des rapports de force homme-femme finalement assez puérils. Ces excès underground largement fantasmés seront d'ailleurs poussés à l'extrême par la suite avec des personnages trafiquants, gobant des ecstasys comme si de rien n'était, buvant, baisant et vivant à cent à l'heure comme dans un mauvais roman de Bret Easton Ellis.
Juste au moment de lâcher l'affaire, il arrive la rupture tant annoncée du film et le départ précipité du personnage principal pour une autre vi(ll)e. C'est d'ailleurs dans ses moments, que l'on entraperçoit tout le talent d'Assayas, comme lots de cette autre scène assez surprenante du tout-basculement, lorsque le personnage d'Asia arrive dans une ville totalement inconnue et qu'elle devient une bête traquée au cours d'une course-poursuite maladroite, mais d'autant plus humaine qu'elle ne ressemble en rien aux superproductions hollywoodiennes, où les héros survivent des chutes de 100 mètres et bondissent d'étage en étage. Si seulement l'intrigue avait su suivre.
Assayas, c'est l'anti-Tarantino par excellence. Une même rage vengeresse motivera son personnage principal, qui prendra des airs de "The Bride" au détour de quelque plan en contre-plongée, mais n'arrivera jamais à égaler la même froideur calculée et le même instinct meurtrier. Sandra deviendra une meurtrière par la force des choses, femme-objet d'un complot qui la dépassera totalement, pris dans un engrenage fatal qui broiera totalement son contrôle. Un scénario, qui n'est pas sans rappeler un "Frantic" avec Harrison Ford perdu dans la capitale parisienne – mais sans égaler le climat paranoïaque, ni le génie manipulateur d'un Polanski (ou même d'un HJitchcock pour des personnages dépassés par le cours des événements et la main d'un réalisateur qui aura toujours une longueur d'avance sur ses protagonistes et le spectateur).
Comme souvent chez Assayas: des pépites d'or cachées dans un tas de terre bon à jeter, mais où la sincérité de l'effort et l'amour du cinéma bien visible pardonne au réalisateur de n'avoir toujours pas signé son chef-d'œuvre tant attendu.
Je ne sais que penser du dernier film d'Assayas ! D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi je suis allé voir un film d'un réalisateur étiquetté "film d'auteur" ?
D'abord par curiosité (ne jamais se restreindre à un genre spécifique, c'est ma devise bien que je préfère voir en priorité les films suceptibles de me plaire plutôt que les curiosités). Ensuite parce qu'il y a Aria Argento, une actrice que j'aime (contrairement à beaucoup : sa sincérité, spontanéité et surtout son côté trash dérange) car bien que pas magnifique c'est une actrice qui en impose par sa présence à l'écran. De plus l'affiche est vraiment attrayante (cf plus haut), voir érotique pour certain (Pistolet + robe fendu + Culotte + jambes écartées). Et enfin la bande annonce est plutôt rythmée, l'histoire à l'aire d'empruntée les chemins du film de genre, Michael Madsen, Hong Kong (décidement ma passion pour le cinéma asiatique me jouera encore des tours).
Tous les ingrédients sont là pour découvrir une heureuse curiosité alors pourquoi je reste le cul entre deux chaises pour donner mon avis. Et je pense que c'est symptomatique du film qui ne sait pas sur quel pied danser : en effet Assayas raconte une histoire type film de genre, une sorte de fait divers (une femme perdue, manipulée mais intélligente qui essaye de s'en sortir et dont la vie va basculer suite au meurtre de son ex qui l'amènera à s'exiler à Hong Kong). Ca c'est pour le bon côté du film.
Mais voilà Assayas traite TROP son histoire façon film d'auteur : caméra à l'épaule, proche des acteurs, image granuleuse (on est loin d'un magnifique scope), long dialogues, très peu de musique, mise en scène (à mon sens) absente bref on s'emmerde profondément, le mélange n'a pas fonctionné.
Critique venant de mon
http://la.tete.dans.le.culte.over-blog.fr/article-12180112.html
Attention, film raté
Assayas nous convie à une nouvelle aventure qui, cette fois, s'avère véritablement ratée. C'est pour moi la qualification la plus juste concernant ce film qui ne parvient à aucun moment à décoller. L'amateur de sensation filmique attend désepérement une touche formaliste bienvenue, un dialogue ou une situation qui font mouche, mais rien arrive. Le film se voulait quelquechose, mais quoi, mystère.
Tous les cuts serrés, longues focales et autres mouvements sensés dynamiques (un zest d'action et quelques flingues) ne sont pas forcément les ingrédients qui font un bon film. Assayas ne réussit pas à les modeler au sein et à travers une trame psychologico-sociale bas de gamme qui, entre deux plans à l'espace contigu, fait gagner l'ennui. On apprécie bien la plastique d'Argento ou la comédie de Madsen, mais les deux réunis, on baille. C'est problématique et l'ensemble du métrage est rattrapé par cette désagréable impression d'inachèvement, de ratage. On a le sentiment d'assister à une oeuvre de commande qui ne s'intéresse même pas à elle-même et à ce qu'elle pourrait devenir,
L'image de fin, que l'on pourra analyser par rapport à ceci ou cela, caractérise cette absence d'ambition et ce déclin significatif vers le flou, trahissant un manque évident de positionnement. Certains pourront dire que c'est le fondement du film. Alors il reste aussi bancal que le reste. Ratage.