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Histoire singulière à l'est du fleuve

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 2.25/5

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Ordell Robbie 2.25 Sous le lit, l'ennui...
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Sous le lit, l'ennui...

Ce film d'une ex-figure phare de la Nouvelle Vague japonaise en tant que scénariste ( Passion) et réalisateur de films ayant faite date dans l'histoire du cinéma nippon (L' Ile Nue, Onibaba) adapte un roman de Nagai Kafu concernant un quartier des faubourgs de Tokyo en pleine évolution et racontant l'aventure de l'auteur avec une prostituée du quartier. Le problème, c'est que Shindo semble avoir perdu avec les années le mordant de cinéaste que possède toujours son collègue Imamura Shohei. Ce sujet s'attachant à un personnage de vieux jouisseur de la vie et des femmes, au monde de la prostitution au moment de la Seconde Guerre Mondiale, à une figure féminine jeune vue comme porteuse de vitalité aurait tout à fait convenu au réalisateur de l'Anguille dont les années n'ont pas entamé la capacité à filmer des scènes de sexe avec un plaisir jouissif évident. Là où les derniers films d'Imamura sont l'oeuvre d'un vieux vicelard, le film de Shindo semble trop sage, non par manque de scènes de sexe, mais plutot plus généralement dans son traitement, son regard sur son sujet, finissant à aboutir à un paradoxe: un film aussi terne que son sujet est potentiellement excitant. Déjà parce que la vision de la création littéraire proposée par le film comme directement liée au vécu de l'auteur est d'un convenu digne superproductions académiques. Aussi parce que des thèmes comme les conséquences de la guerre et de son horreur qu'on retrouve en filigrane dans le film, le monde de la prostitution et des quartiers chauds ont déjà été abordés de façon plus inspirée par le cinéma japonais. Ensuite, il y a cette mise en scène qui rate sa cible en étant trop consciente de ses effets. Entendons-nous bien, j'ai tendance à respecter les cinéastes qui tendent à atteindre une certaine maitrise dans leur art plutot que ceux qui vont faire systématiquement des oeuvres qui peuvent tirer leur charme de leur coté bancal , de certaines maladresses mais dans ce cas précis cette volonté quasi-scolaire de controle se voit enormémént -notamment lorsque les caméras s'approchent très lentement des personnages lors des scènes de sexe pour tenter de créer une impression de sensualité ça tombe à l'eau-, bref c'est le cas où la recherche de la maitrise se fait au détriment de l'émotion. Qui plus est, Shindo semble confondre par moments classicisme et illustration. D'où un film qui finit par ennuyer alors qu'il a tout pour ne pas le faire sur le papier. Aux ex-frondeurs rentrés dans le rang comme Shindo on peut préférer le dernier coup de sang fukasakien de Battle Royale ou je le répète le cinéma de jouisseur d'Imamura qui lui savait bien mieux filmer les prostituées.



10 avril 2004
par Ordell Robbie


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