Le cachet d'aspirine est fournit avec ?
Si vous pensiez avoir connu le summum de la série space avec Serial Experiment Lain, et bien vous n'aviez pas forcément complètement raison... Voici Boogiepop Phantom qui place la barre très haut dans la catégorie de la série incompréhensible à relents philosophants. Je ne m'attarderais pas trop sur la forme, si ce n'est pour préciser que visuellement la série est impeccable. Des plans recherchés, des angles de vues excellents, un dessin de qualité, du tout bon, complété par un choix de couleurs grisatres et quelques effets de voiles qui donnent une ambiance visuelle très particulière.
Malgré tout c'est plutôt sur le fond que la série assure son originalité. Boogiepop Phantom n'est pas la première série Japonaise à vous donner la vague impression que le scénariste a abusé des cigarettes qui font rire. Certes, les derniers épisodes de NGE, ou encore Lain dans son ensemble, sont déjà entrés dans la légende (et constituent sans doute une bonne préparation avant d'aborder les méandres de Boogiepop Phantom). Boogiepop Phantom a cependant une place à part avec son style teinté de SF et son histoire dont on croit pouvoir se saisir quand elle en profite pour mieux se dérober.
Des tranches de vie, l'histoire d'adolescents qui cherchent à fuire une réalité qu'ils ne sont pas capables d'affronter, tout ça pour finalement se jeter dans les bras du Dieu de la mort. Des réflexions parfois complexes (mais pas si mal amenés que ça...) qui reflètent sans doute le mal de vivre (voire les tentations suicidaires) d'une certaine partie de la jeunesse Nipponne. Certes, on aimerait souvent qu'au lieu de se lamenter sur leur sort et de se laisser glisser lentement dans le néant, les divers protagonistes se sortent les doigts du ***, se remettent en question et prennent un nouveau départ... Mais c'est sans doute plus facile à dire qu'à faire dans une société où la pression exercée sur les adolescents est bien plus forte que dans la notre...
Au final, on navigue à vue dans un univers bizarre et opaque que l'on capte par bribes. Un univers qui n'est pas au demeurant sans manquer d'un certain attrait mystérieux (si l'on ne se posait pas en permanence la question "mais que vient-il faire dans cette galère ?", et si l'histoire se développait à plus de 0,5 km/h...). Bref, un bon remue-méninges en perspective, avec cet espoir qu'au bout du tunnel (et des quatre DVD) viendra la lumière, que tout prendra du sens, et que la série apportera plus de réflexions qu'un simple "snif, le monde est cruel, pauvre de moi"...
Peut-être... A vous de le découvrir ! En tout cas un tel anime ne peut pas inspirer de sentiments mitigés : on adore ou on aime pas !
Bien plus intéressent que le surestimer Lain (c'est vrai c'étais bien en son tps :)), cette série bien sombre a parfois des piques de génie, et parfois des ratés avec des trous dans le scénario. Globalement ça laisse a reflechir et ça c'est genial. Note spéciale pour la musique qui sort du lot !