| Xavier Chanoine | 2.5 | Lorsque la lenteur prend le dessus... |
Encouragé par la Agency for Cultural Affairs, ce court film d'animation signé Kawamoto Kihachiro est aussi soigné sur le plan visuel que narratif. L'histoire, riche mais quelque peu floue par moment, mêle habillement bouddhisme et folklore nippon avec des marionnettes souvent criantes de vérité, superbement mises en valeur par le réalisme de la reproduction des costumes et les quelques ajouts d'animation apportant une petite touche de folie pas dégueu à un ensemble parfois trop austère : la flamme d'une bougie, les intempéries ou les rayons lumineux tentent d'effacer cette rigidité mais la magie ne prend pas à Nara, capitale du Japon et théâtre d'évènements mystiques au 8ème siècle malgré la qualité hallucinante de l'éclairage. Pourquoi la magie n'opère pas? Il faut dire que la voix de Alice Hackett pour la version internationale, n'a pas le côté suave de celle d'une Kishida Kyoko uniquement retenue pour la version originale. Mais malgré cette petite anicroche, brisant tout de même une partie du charme du film (le film véhiculant des valeurs typiquement japonaises), il est difficile de rester admiratif devant la lenteur de l'ensemble, qui même d'une durée tout à fait raisonnable, semble parfois durer une éternité à cause d'une mise en scène trop souvent figée. De plus, malgré tout le talent parfois bluffant de l'équipe d'animateurs, il est difficile de s'identifier aux personnages. L'animation image par image, art certes noble, n'est plus tout à fait aussi convaincante qu'à sa première utilisation.
