Ouuulalalala, alors là attention c'est festival ! Le plus grand film de sorcellerie, rien de moins.
Comment donner une note objective à ça, franchement, c'est de l'ordre de l'impossible... La Shaw montre encore une fois qu'elle est bien le terreau de tout le cinéma d'exploitation HK et que les petits jeunots futurs peuvent s'accrocher pour la dépasser. Boxer's Omen, séquelle de
Bewitched que je serais très curieux de voir, c'est avant tout LE show de sorcellerie à son sommet, ultra kitch à première vue et 100% crétin mais foisonnant d'invention à chaque centimètre carré et d'une audace visuelle insoupçonnable.
Là où Seeding of a ghost préfère avec brio adapter de nombreuses références de l'horreur occidentale pour en faire une belle sauce HK, Boxer's Omen reste braqué sur la spiritualité bouddhiste et la magie noire thaïlandaise, pays classé primitif et lieu de toutes les origines démoniaques. Plus que cela, au contraire de Seeding of a ghost déjà bien allumé mais à peu près cohérent scénaristiquement, ici il n'y a rien ou presque (désolé Sze To On). La presque totalité du film se résume à un duel entre un boxeur HK formé comme moine bouddhiste ultra puissant en à peine 3 mois et un sorcier Thaïlandais spécialiste de la magie occulte.
A partir de là, Kuei Chi Hung pour l'un de ses derniers films décide de péter un câble puissance 10 000 et va expérimenter une suite sans fin de sortilèges colorés plus hallucinant les uns que les autres. Superbement mis en ambiance par des spots de couleurs criards typiquement HK, d'excellents décors fantastiques, un sens du cadre indéniable, dégoulinant de tout un tas de vomissures diverses et variées dignes de Street Trash, constitués de sacrifices d'animaux en latex (chauve souris squelette, crocodile géant, araignées cracheuse, etc, etc) qui s'agitent et se transforment dans une purée d'incantations visqueuses, accompagnés de prêtresse noire, de supplices crades, d'une musique venue de l'espace cosmique et de bruitages "Evildeadesque", tout est d'une outrance et d'un mauvais goût sans limite et le paradis absolu pour le bisseux fan de sorcellerie hallucinogène. Impossible de décrire correctement la chose sans détruire toute sa saveur. Boxer's Omen explose littéralement toute concurrence future. Tous les films de sorcellerie HK ne semblent qu'une pâle copie petite joueuse une fois Boxer's Omen découvert, c'est dire.
Boxer's Omen laisse tout en route et se jette de la falaise avec une insouciance frénétique et enfantine qui définit comme jamais l'exploitation rayon folie dans toute sa splendeur. A titre de comparaison, un film dont le délire s'en rapprocherait comme Seventh curse semble même mou du genou à côté d'une telle gerbe de sorcellerie nawak, et surtout beaucoup moins maîtrisé visuellement. Seul problème, il n'y a quasiment rien autour de cette fontaine, ni développement, ni composition scénaristique, ni combats à proprement parlé, juste Elvis Tsui et Philip Ko embarqués de la première à la dernière minute dans une ambiance extraterrestre installée dans une poignée de décors fermés surréalistes face à une équipe de sorciers thaïlandais aux voix ouvertement crétines. Mais quelle ambiance !
Trois grosses parties au film en gros : Philip Ko (disons l'un de ses rôles les plus consistant ;)) part en Thaïlande défier Bolo Yeung (!) à la boxe et se retrouve par une suite de fortes improbabilités ensorcelé puis bouddhiste invincible combattant un sorcier Thaï complètement cinglé. Il revient ensuite à HK, se tape sa gonzesse ne pouvant plus résister à sa chasteté forcée de 3 mois. Ce qui a pour conséquence indirecte de permettre la résurrection du sorcier Thaï sous forme d'une reine des ténèbres (pas assez exploitée peut-être) extirpée des entrailles putrides d'un crocodile géant évidé pour l'occasion par 3 autres sorciers thaïlandais eux aussi complètement cinglés. Yes ! J'ai résumé un peu la chose ! ^_^
Au passage, Quels débuts pour Elvis Tsui ! Après quelques menus apparitions shaolin dans quelques classiques Shaw, il passe directement à sa future catégorie préférée : le film déviant de barge à réserver exclusivement aux bisseux les plus redoutables.
Kuei Chi Hung n'est pas toujours convaincant et s'enfonce parfois dans une léthargie indigne d'un des grands initiateurs de la future Cat III (son Corpse mania par exemple), mais confirme bien son statut de touche à tout motivé capable d'honnêtes exploitations (Killer snakes, The Tea House, Hex) comme de sublimes bisseries décérébrées d'horreur maléfique.
Attention, ce film est objectivement fortement bancal et bourré d'effets spéciaux très kitchs mais transcende sa condition par un festival visuel et créatif inégalable et une ambiance occulte jouissive de bout en bout, en bref une référence incontournable du film de sorcellerie HK.
NB : à noter la petite apparition d'un bon pote de Philip Ko, le grand Johnny Wang affublé d'une minerve XL du meilleur goût.
Mais c'est quoi ce film de malade ?
Film assez grotesque scénaristiquement parlant mais qui possède une ambiance hors du commun. Une ambiance assez flippante bien menée par un réalisateur (bien barré mais très inspiré dans ça façon de mettre en scène) et par l'interprétation inquiétante de Phillip Ko (à fond dans son personnage).
The Boxer's Omen n'est pourtant pas un film très bavard mais la montée en puissance se fait crescendo. Même si les effets peuvent paraître kitch (c'est ce qui donne au film tout son charme d'ailleurs), cetaines séquences dont celles avec le vaudou (assez horribles) mettent vraiment mal à l'aise. On y croit. C'est à se demander si les acteurs eux mêmes ne seraient pas des pratiquants de sorcellerie.
Un film qui laisse définitivement des traces. Un summum du bis.
Un must de la shaw à découvrir d'urgence.
Summum du film de sorcellerie !!!
The Boxer's omen est certainement le bis de la Shaw le plus culte dans le monde. Meilleur role de Philip Ko Fei, le film avec son esthetique morbide et luxuriante, ses effets spéciaux ultra-glauque, atteint tout simplement des sommets dans le genre "film de sorcellerie en Thailande" et plus generalement dans le genre fantastique. Un film ultra-barré.
Buddha Power!!!!!!!!
1983, une année à marquer d’une pierre blanche pour un genre horrifique trop souvent dénigré à HK. En effet, Boxer’s omen vient tranquillement se ranger à coté des poids lourds Calamity of Snakes et Seeding of a ghost.
Mètre-étalon du film de sorcellerie, Boxer’s omen s’articule autour d’une structure narrative éludant tout dimension dramatique au profit d’une longue digression grotesque et fantastique en roue libre. Sur un schéma classique de sorcier HK contre sorcier thai, Kuei Chi Hung fonce tête dans le guidon dans ses délires surnaturels. Enchaînant à toute allure fautes de goûts monumentales, idées graphiques folles et poésie morbide sur l’altération des corps et des viscères, le film brandit haut et fort un folklore asiatique qui se pose sans mal comme alternative aux canons occidentaux de l’horreur. Aidé d’un budget pas si étriqué qu’il n’y paraît, Kuei Chin Hing peint une atmosphère onirique avec un décorum bouddhique inquiétant et fascinant relevé d’échos envoûtants de sutra et de cris dégénérés de sorcier.
Fou, grotesque, inspiré et halluciné… une pierre angulaire du cinéma horrifique mondial !