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2.92/5
The Red Shoes
les avis de Cinemasie
2 critiques: 2.38/5
vos avis
12 critiques: 2.85/5
Vraiment agréable et surprenant malgré de belles bourdes.
En tant qu'amateur particulier de films d'horreur de tous les genres et toutes les époques, The Red Shoes m'a rappelé par moment la sueur et l'hystérie de certains classiques du cinéma fantastique de la fin des seventies. Même si il contient une identité très forte, le film de Kim Yong-Gyun se distingue par sa patte visuelle intéressante accentuant les couleurs roses et rouges de bien belle manière, sans pour autant verser dans le délire visuel qui esthétise tout sur son passage, comme c'est souvent la mode avec les films d'épouvante Coréens comme pour notamment le très récent The Wig et sa photo crado/raffinée qui fonctionnait tout de même plutôt bien. Ici, la saturation des deux couleurs principales du film (le rouge et le rose, donc) attire d'avantage notre attention, surtout lorsque la photo du film se veut très argentique, un poil sépia par moment. Les couleurs spécialement saturées pour l'occasion n'en ressortent que de plus belle. Mais The Red shoes ce n'est pas qu'une attraction visuelle, bien loin de là même. Son pitch, assez curieux, reprend les grandes lignes d'un conte du XIXe Les souliers rouges, et le transpose dans un univers contemporain.
Kim Yong-Gyun, guère spécialiste du film d'épouvante, revisite donc le film de fantôme vengeur (décidément une tendance assez incroyable depuis The Ring, qui même très sympathique, n'était pas non plus du grand cinéma) en apportant cette fois-ci une touche supplémentaire à la trame plutôt basique (mais bien écrite) avec l'histoire parallèle de Sun-Jae, femme perturbée depuis sa séparation avec son mari. C'est alors l'occasion de pousser la folie frénétique de son personnage, accentuée par ces fameuses chaussures démoniaques appartenant à une danseuse assassinée voilà plusieurs années. Ringard? Pas forcément. Sur le papier c'était l'occasion de se vautrer sévère dans le ravin, mais la mayonnaise prend finalement bien et l'on se plaît de suivre cette petite histoire bourrée de références pas souvent judicieuses, mais louables car bien amenées. Les tâches et autres craquements surnaturels sur le plafond de l'appartement de Sun-Jae rappellent Dark Water de Nakata Hideo, une autre séquence assez impressionnante où une cascade de sang sort d'on ne sait où, rappelant tout droit celle de l'ascenseur dans The Shining de Kubrick.
Mais le plus intéressant réside dans les nombreuses fausses pistes du métrage, et l'on se met à douter du comportement de Sun-Jae, particulièrement déglinguée du ciboulot après une heure, de même que son entourage (fille et ami) qui se mettent clairement à péter un câble à leur tour. On pourrait presque renommer The Red shoes par La nuit des fous vivants, transcription aléatoire du chef d'oeuvre The Crazies de Georges A.Romero. Et rien que pour ça, The Red shoes mérite que l'on s'y intéresse malgré ses maladresses évitables et sa fin vraiment étrange, limite décevante. Certaines séquences sont aussi très réussies, notamment lorsque Sun-Jae tente de se séparer de ses chaussures dans un conteneur, les minutes qui suivent étant juste éprouvantes. Tentez l'expérience.
Esthétique : 3.5/5 - Boulot sobre, photo plutôt travaillée. Quelques jolis effets gores.
Musique : 3/5 - Un thème au violon très réussi. Le niveau reste tout de même bancal.
Interprétation : 3/5 - Souvent inégale, Kim Hye-Su reste une bonne péteuse de plombs.
Scénario : 3/5 - Bien construit, souvent effrayant, mais trop aléatoire sur l'approche du final.
Et rebelotte !
Rien de bien surprenant dans ce nouveau film fantastique. Une intrigue dans la plus pure tradition de Ring, où un fantôme se venge de sa mort infâme, en tuant toutes les personnes qui récupèrent ces fameuses chaussures rouge. Etant donné que l'histoire du fantôme est donnée en parallèle, on nous évite d'avoir à réfléchir trop longtemps pour comprendre l'idée générale du film. En outre, comme à l'accoutumée, une seconde histoire parallèle vient agrémenter l'histoire de notre personnage principal, dont la chute est évidente à 1h30 de la fin, si bien que le soit-disant suspense est quasiment absent. Avec ceci sont servis les habituels sons « angoissants » et les phénomènes paranormaux « saisissants » ; peut-être cela vient-il de la fatigue, mais je n'ai pas sursauté une seule fois. Il faudrait qu'une bonne fois pour toutes, les réalisateurs revoient leurs codes du film d'horreur, car je ne voit pas comment il est encore possible de faire sursauter avec ce genre de film. Vraiment, ce film ne peut pas être vraiment classé de nullité dans la mesure ou techniquement, il est pareil que ses prédécesseurs, mais malheureusement, il aurait dû venir plus tôt pour avoir sa chance. Le fantastique n'a pas de pouvoir universel sur le public, il faut savoir recycler les idées un peu, sinon on pollue le paysage cinématographique.
11 septembre 2005
par
Elise
Les souliers rouges sont en fait Roses :(
Dès le commencement de Red Shoes nous pénétrons dans l'intimités d'une famille tout ce qu'il y à de plus ordinaire : mari et femme ne se parlent quasiment pas, la femme est foncièrement depressive (je n'ai d'ailleurs jamais vu une aussi belle prestation de depressive), le mari la trompe avec une plus jeune, la petite fille est déjà bien instable... La thématique est ainsi lancée, Red Shoes brise les chaînes du divertissement cinématographique et nous ramène a notre réalité a tous. Une réalité sans artifices, celle que le cinéma mainstream tente pertinemment de nous faire oublier! Et tant pis pour ceux qui voulaient se taper un petit film pour frissonner la bud à la main!
Malgrès le fait que l'histoire soit vaguement inspiré de Dark Water (la mère vivant seule avec sa fille dans un appartement lugubre, les chaussures telles le petit sac du film de Nakata qui réapparaissent constamment), la trame scénaristique est en fait inspirée du conte de Hans Christen Andersen : Les souliers rouges (1845) : une petite fille très fière de ses nouveaux souliers rouges décide de les porter toujours, même à l'église où ce n'est pas convenable. Elle ne va plus pouvoir les ôter, jamais ils ne lui laisseront de répit, elle devra marcher, courir, danser, jusqu'au jour où, exténuée, elle va aller voir le bourreau pour qu'il lui coupe les pieds.
Ces chaussures qui sèment la mort autour d'elles sont le centre nerveux du film. Elles sont l'allégorie de nôtre désert intérieur, l'objet qui comblera faussement nos vides (la protagoniste collectionne d'ailleurs les chaussures, sans aucun doute pour combler la non-affection de son mari et de sa fille). Ce vide est d'ailleurs superbement retranscrit aux travers des décors : byebye la Corée high-tech et surpeuplée, la foule est ici absente, les intérieurs délabrés, le métro semble abandonné.
Il est intéressant de noter que les chaussures sont en fait Roses et que la traduction littérale du titre Coréen est en réalité : chaussures roses. Cependant, le rouge revêt une importance particulièrement symbolique tout au long du film. Rouge comme le drapeau Japonais tout d'abord, car le drame qui engendrera cette malediction se situe en 1944 dans une Corée sous l'occupation. Rouge comme la sang. Ici utilisé de manière particulièrement féroce (le film n'est pas du tout aseptisé), voir même metaphorique (la petite fille portant les chaussures, se voyant transformer en femme, éjecte des litres de sang de son vagin, symbolisant une menstruation).
Malgrès la (maigre) présence d'une Sadako de service, il serait faux de rapprocher
Red Shoes de ses homologues Japonais. En effet sur le plan visuel mais aussi sonore, l'oeuvre est un bel hommage au cinema de
Dario Argento (on y retrouve des plans visuels de presque touts ses films, parfois magnifiés comme la scène de double pendaison où voltigent les fleurs de cerisiers autours des corps) voir même du cinéma expressionniste.
Le film est une oeuvre d'art en mouvement ou chaque image, chaque mouvement de camera, est
un délice pour les yeux de l'esthète. Un petit chef d'oeuvre tout a fait singulier malgrès quelques petits défauts. Une allégorie baroque et particulièrement morbide sur le paraître, la cupidité et l'avarice, où se déchirent des personnages aliénés dans une Corée en totale putréfaction.
Tue-Amour
Inspiré du classique de Powell & Pressburger de 1948, lui-même inspiré d'un des contes (particulièrement cruels) de Hans Christian Andersen, "The red Shoes" est un digne successeur aux explorations intra-relationnelles des couples (éclatés) par le réalisateur Kim Yong-gyun. L'horreur n'est donc (une fois de plus) prétexte qu'à un subtil drame psychologique entre adultes…sauf qu'à force de démultiplier les pistes – et sans doute pour devoir satisfaire ses studios commanditaires – Kim se perd quelque peu dans des méandres grand-guignolesques. Réellement dommage, car les différentes impossibilités de communication et relations entre la protagoniste principale et le petit univers l'entourant auront fait un excellent point de départ à un drame humaniste bien plus convaincant. Ces bonnes intentions sont malheureusement tuées dans l'œuf par la traditionnelle intrigue de l'esprit revanchard et le désormais traditionnel flash-back explicatif – et assez grotesque dans ce cas.
Mention spéciale pour l'excellence de prestation de l'ensemble du casting et l'extraordinaire travail de lumière et du traitement de l'image, insufflant un vrai univers propre au film.
A noter l'excellent effort de la collection "Asian Star" d'inclure (au contraire de l'édition UK de Tartan) la version uncut de 5 minutes de plus de gore et de sexe et agrémentée d'une fin alternative.
Ça fait peur !
Comment quelqu'un comme Akatomy peut-il aimer un film d'horreur comme celui-ci ? Il faut avouer que les autres films d'horreur coréens qu'on a pu voir cette année étaient souvent encore pires, mais de là à classer celui-ci comme l' "Un des meilleurs films d’horreur coréens de mémoire récente"...
Pour ma part, je n'ai pas tenu plus de 30min.