Déjà la patte du maître...
Une bonne petite intrigue…
Bien que réalisé dans le prolongement d’une série, le premier point positif concernant ce film réside dans le fait qu’il n’est absolument pas nécessaire d’avoir suivi les aventures du héros du jour à la TV pour tout comprendre de cet anime…
Dans la tradition de Maurice Leblanc, voilà un gentleman cambrioleur qui finalement est plus un héros au grand cœur qui se joue de la police comme des vilains qu’un bandit.
Une bonne petite histoire policière en perspective donc, relativement complexe, et surtout qui sait se dévoiler petit à petit, laissant grandir le suspens jusqu’au dernier moment… Ajoutons à cela de nombreux protagonistes (sans pour autant que cela ne devienne confus), une petite histoire d’amour adolescente entre la jeune Clarisse et Lupin (le bourreau des cœurs…) et un rythme toujours soutenu pour obtenir un bon et riche scénario qui, sans offrir des pistes de réflexion comme beaucoup de dessins animés ultérieurs de Miyazaki (rien sur la place de l’homme dans la nature cette fois par exemple…), est plus qu’un agréable divertissement.
En fait en plus d’un scénario solide et dynamique ce film bénéficie de la touche Miyazaki dans le chara-design et dans la mise en place des scènes d’action…
La patte Miyazaki…
Bien que ce film se situe relativement tôt dans la carrière de Miyazaki, on y retrouve déjà ce qui ferra le succès de ses productions futures, même si le dessin n’est pas aussi fouillé qu’il le sera plus tard.
Tout d’abord le character design n’est pas très éloigné de celui des autres films du maître. Clarisse a des faux airs de San ou Nausicäa, même si le trait n’est pas toujours parfait. Le comte a également des allures de Kurotowa dans Nausicaä de la vallée du vent (en version "armoire à glace" tout de même !)
Les engins utilisés sont eux aussi dans la plus pure tradition du maître. Les voitures et surtout le bateau du comte font penser à ceux utilisés dans la série Sherlock Holmes, tout comme l’Autogyro, l’avion/hélicoptère du film, rappel toutes les machines volantes qui traverseront les œuvres ultérieures de Miyazaki.
Ajoutons à cela des poursuites fabuleuses en voitures, des mouvements de brasse lors des chutes libre ou pour remonter une chute d’eau à contre courant, des mouvements très caractéristiques des personnages lors des courses ou des bagarres, des mêlées titanesques avec les policier (Interpol mais en fait la police Japonaise) sous les ordres de Zenigata (le Lestrade local…), ou encore les nuées de cars et voitures de police pour avoir encore plus un petit air de la série Sherlock Holmes ou de Laputa, le château dans le ciel…
Une résultat décidément plus que correct…
Ce dessin animé propose également un certain nombre de concepts originaux et très intéressants. Entre un méchant vil à souhait, ses troupes très réussies avec leur démarche de gorille et leur allure de Ninja, une police un peu ridicule, un gentleman cambrioleur que Maurice Leblanc n’aurait pas renié, quelques gags assez hilarants sans tomber dans les travers de l’humour trop facile ou gras (un peu dans le genre de celui de la série Sherlock Holmes) et une musique efficace à défaut d’être grandiose, on obtient un anime qui fait beaucoup plus que se laisser regarder…
à un doigt de la pure merveille
Du 100% Lupin malgré un chara-design un poil plus rondouillard et de l'action un poil moins radical que dans la série.
Humour bonne enfant délicieux, personnages minimalistes dans le trait et ultra détaillés dans le mouvement. Fluidité et mouvements dans leur perfection animée (pour l'époque, c'est incroyable de précision).
Nous sommes en 1979 et Miyazaki insuffle déjà sa magie tel un ouragan paisible et déferlant à la fois : MAGIQUE !
Musique du compositeur de Captain Flam et Cobra malheureusement trop rare mais délicieuse.
J'aurais vraiment aimé une histoire un peu plus complexe que la princesse à délivrer du chateau ce qui aurait vallut un 5 sans hésiter mais on ne peut pas tout demander dès le premier film du maître.
UNE MERVEILLE plus Miyazakienne (même s'il a aussi fait des épisodes de la série) que la série originale de monkey punch, mais on ne s'en plaint pas. Plus de rêve quoi, même l'inspecteur de police y est plus sympathique et Clarisse, la princesse, est une pré-incarnation de Nauzicaa en force.
Aaaaah, Edgar...remember!
Je viens de le finir et je dois dire que je suis encore sous le charme!
On retrouve tout ce qui fait maintenant le "style Miyazaki": engins délirants (autogyre, mini-voiture boostée style "Interceptor" de Mad Max), poursuites effrénées (mention spéciale à celle ouvrant les hostilités, avec la voiture du héros roulant à la verticale d'une paroi rocheuse...FOU!), musiques sympas (qui m'ont grave rappelé l'époque des scores type "Cobra/Capitaine Flam", si vous voyez ce que je veux dire: flute, xylos et percus...funky old-school, quoi!), héroïne au grand coeur, tour dans les nuages, empaquetage de flics ("Sherlock Holmes")....bref, que du bon!
La fuite et le combat final sur les rouages sont hallucinants en matière de rythme, on est dans l'action à 200 %!
Et puis, il y a un vrai plaisir à retrouver Lupin/Edgar et ses acolytes...pendant 1 h 30, j'ai revécu mes 10 ans, snif!
VU & APPROUVÉ!
Premiers pas dans la cour des grands.
Lupin III est le premier film de Miyazaki mais aussi peut être son seul film mineur à ce jour .Tout y est moins ambitieux et poétiquement fort que dans ses oeuvres postérieures. Pour autant c'est loin d'être un mauvais film (ni même de qualité moyenne ).C'est tout d'abord une véritable perle du " caper movie " ( dont le plus illustre représentant est "la main au collet" d'Alfred Hitchcock),tout en étant un des actionners les plus "cool" des 30 dernières années ( aidé en cela par la partition "easy listening" de Yuji Ohno ).Le film révèle de plus le génie du réalisateur dans les scènes de courses-poursuites avec une scène particulièrement anthologique où le héros secoure une jeune fille évanouie à son volant et poursuivie par une bande de miliciens (sa maestria dans ce domaine atteindra son apogée avec "Laputa" et "Porco Rosso").Mais réduire ce génie à cette seule scène suscitée serait une erreur car toutes les autres scènes d'actions sont remarquables , bénéficiant d'une limpidité exemplaire, d'un véritable fourmillement d'idée et d'un tempo trépidant (hérité des programmes animés sur lesquels Miyazaki a travaillé ,dont la série "Lupin")tout en alternant comédie, tragédie et parfois lyrisme ( avec notamment la poursuite finale dans un donjon renvoyant à la littérature d'aventure française de la fin XIX et début XX°comme "Les 3 mousquetaires " de Dumas et évidemment l' Arsène Lupin de Maurice Blanc).Les personnages sont quant à eux assez bien travaillé sans pour autant atteindre la complexité de "Princesse Mononoké".Mais ils méritent quand même que l'on s'attardent sur eux .Le héros Lupin est le prototype même du héros post 60's cool, insouciant, roublard, séducteur, malhonnête , cynique, mystérieux et dangereux (en gros James Bond et les personnages de Steve Mc Queen).Pourtant celui ci brisera peu à peu sa carapace pour révéler un personnage pudique , sensible, triste et furieusement romantique dans une scène d'adieu à la Princesse Clarisse. Il est ici le digne succeseur de son ancêtre Arsène. Il est l'incarnation parfaite du gentleman cambrioleur au contraire du tueur froid qu'est Bond sous son allure de dandy .Lupin n'est par contre pas le seul personnage multi-dimensionnel du métrage .Ainsi on retiendra le personnage de l'inspecteur Zénigata, limier inlassable et obstiné traquant sans relâche Lupin. A première vue Zénigata est un bouffon vociférant plus proche de De Funès dans la série des "Fantômas"(autre grand héros de "Caper Movie")que de Javert. pourtant peu à peu l'on s'aperçoit qu'il admire Lupin et que sa vie s'articule autour de cette traque .Il ne pourrait véritablement arrêter Lupin sous peur de réduire à néant sa propre vie. Il partage alors la tragédie de Javert se suicidant à la mort de Valjean,à jamais tiraillé par son obsession .Puis il y a princesse Clarisse , archétype miyazakien du personnage féminin (notamment Nausicaa et San),c'est à dire forte ,romantique, jeune, quasi-tragique ,aimant son prochain jusqu'au sacrifice .Enfin l'on trouve le comte Cagliostro seul personnage fondamentalement mauvais voir cruel de Miyazaki avec le bad-guy de "Laputa".On ne touchera que quelques mots des personnages secondaires qui sont particulièrement croustillants comme le roublard et bagarreur Jigen,le taciturne samouraï Goemon et Ryuko véritable pendant féminin en treillis de Lupin et totalement dénuée de complexe(bien que l'on soupçonne un chagrin d'amour dû à Lupin).
Mais le plus important reste évidemment les prémices du style miyazakien outre les poursuites palpitantes et Princesse Clarisse avec son rôle fragile et fort toisant de loin des hommes généralement bête, violent, lâche, naïf et cruels(rejoignant ainsi un autre génie asiatique Tsui Hark).On retrouve ainsi les paysages germano-médittéranéens de Porco Rosso et Kiki's Delivery Service dans une démarcation évidente du Liechenstein et de la riviera. Une passion pour l’Europe que l’on retrouve dans le design des véhicules ( notamment la deuche qui est l’automobile préférée de Miyazaki, et sert de véhicule d’évasion à la princesse).Outre ce design d’engignerie commun à de nombreux Miyazaki(Porco rosso et Laputa) , on retrouve les machineries jules verniennes chères au réalisateur ( l’horloge) et des machines volantes particulières ( mais plus dans sa tendance moderne version Nausicaa que le type avions pionniers de Kiki , Laputa et dans une moindre mesure Porco Rosso).Par contre le message écologique généralement délivré par le réalisateur est ici d’une grande discrétion malgré une séquence sublime où la rivière délivrée des barrières érigées par l’homme (et suprême ironie grâce à ce dernier), inonde la vallée , créé un lac gigantesque et fait de la principauté de Cagliostro une île, prouvant ainsi la toute puissance de mère nature qui finit toujours par reprendre ses droits. Toutefois l’on retrouve l’autre variante de ce thème , c’est à dire l’inquiétude de perdre à jamais des parts importantes de notre patrimoine culturel ou écologique ( ce sont les thématiques de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro ) .Cette thématique se traduit dans le film par le trésor après lequel courent le comte et Lupin , et qui se révèlera être une gigantesque et magnifique cité romaine engloutie ( cela sera partiellement repris dans Laputa ).
Doté d’une animation éblouissante pour un film de 1978 , Lupin III est l’esquisse essentielle pour la compréhension totale des toiles de maître à venir.
Le plus beau des châteaux ?
Lupin III est à l'origine un manga de
Monkey Punch publié en 1967. Celui-ci, séduit par le personnage d'Arsène Lupin, crée par Maurice Leblanc, décide de donner vie à un avatar du même style, qu'il imagine comme le descendant du légendaire voleur : Lupin III est naît. Cependant, si le héros de Monkey Punch partage avec son ancêtre un talent certain pour imaginer les cambriolages les plus improbables, il est loin d'être aussi gentleman, tenant plutôt du gredin libidineux et intéressé. Qu'à cela ne tienne, la TMS décide d'acheter les droits de l'oeuvre pour une adaptation tv. La première série, réalisée en 1971, s'éloigne toutefois quelque peu d'un manga jugé trop grivois et prend une orientation qui se veut plus grand public, avec à la baguette des noms prestigieux tels que Hayo Miyakaki et Isao Takahata. Deux autres séries suivront, l'une réalisée entre 1977 et 1980 (155 épisodes) et l'autre en 1984/85 (50 épisodes). En France, seule une partie de la 2ème série a été diffusée sur les ondes hertziennes mais sous le titre de
Edgard, détective cambrioleur. Parallèlement aux séries tv, et en dehors d'un film live assez kitsch, seront réalisés un nombre important de longs-métrages et de téléfilms.
Le Château de Cagliostro n'est autre que le deuxième de ces long-métrages. Sa réalisation fut confiée à
Hayao Miyazaki, qui avait déjà collaboré sur certains épisodes télévisés. S'il n'est pas nécessaire de connaître la série tv pour apprécier ce film, les fans seront tout de même ravis de retrouver leurs personnages fétiches : de Jigen à Goemon en passant par l'impayable inspecteur Zenigata, ils sont tous là. Si certains n'ont pas forcément un rôle majeur, retrouver l'équipe au complet fait toujours plaisir. Le casting est bien évidemment dominé par Lupin, plus flamboyant que jamais. Hayao Miyazaki à su garder le coté guignolesque, jovial et charmeur du héros tout en lui donnant un visage plus humain et noble, et c'est avec d'autant plus de plaisir que l'on suit ses aventures pour le moins rocambolesques. Entre une course poursuite improbable en voiture et un numéro d'équilibriste encore moins probable sur les toits, il n'y a pas de place pour l'ennuie. Le rythme se veut trépident, soutenu par un humour de situation décapant. Mais Miyazaki sait ménager des moments de calme, faisant place au romantisme et au lyrisme, le tout servi par une réalisation qui impressionne pour un film de plus de 20 ans. Les décors sont sublimes, l'animation fluide bien que vieillissante, tandis que le chara-design préfigure les prochaines oeuvres du réalisateur (Clarisse ressemble à s'y méprendre à Nausicaa).
Il s'agit là d'ailleurs d'un des intérêts de ce film. L'oeuvre pose en effet les bases du style de Miyazaki et il est intéressant de comparer Cagliostro à ses productions plus récentes. On y retrouve en effet des éléments récurrents, avec par exemple des machines volantes farfelues, présentes également dans
Laputa ou encore
Nausicaa. Miyazaki est également un grand admirateur de
Paul Grimault et dès cette époque cette influence se fait ressentir. L'architecture du château du comte, avec ces ascenseurs extérieurs et ses trappes, rappelle furieusement celle de la demeure de Sa Majesté Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize dans
Le roi et l'oiseau. Autre exemple, la thématique écologique qui bien que secondaire est présente, montrant que Cagliostro, dont le but premier reste de divertir le spectateur plus que de le faire réfléchir, constitue un film aux nombreuses richesses et qualités.
Malgré tout, ce film ne m'a pas totalement convaincu. D'abord le scénario est beaucoup trop conventionnel : histoire universelle mais bien peu originale que celle du prince volant au secours de la princesse. C'est sans doute voulu, mais Cagliostro manque de fait d'une certaine maturité qui le rapproche plus du conte pour enfant que du divertissement pour adulte. A celà se rajoute des passages très fleur bleue auxquels je suis particulièrement allergique. Je préfère donc les oeuvres de Miyazaki plus complexe et moins niaises que sont par exemple
Princesse Mononoke et le
Voyage de Chihiro.
Edgar....Edgar.... (refrain connu)
Ah! Quel bonheur de retrouver le dessin animé culte de son enfance (Edrgar, détective cambrioleur) en long-métrage ! Les personnages de la série sont tous présents bien que les noms soient différents (Edgar s'appelle Wolf). Les ingrédients qui ont fait le succès de la série (action, humour...)sont bien exploités et l'on passe un excellent moment à regarder cette histoire de cambriolage de chateau ultra protégé... Bref, un bon manga pour petits et grands!
Une aventure policière romanesque de très bonne tenue
"Bonne aventure policière, mais encore un peu trop près de l'ambiance et des codes de la série à mon goût pour aquérir une personnalité à part entière.
Enfin, ce n'est pas vraiment un reproche mais plutôt un léger regret tout personnel (comme un petit goût de "trop peu"...)."
C'est ainsi que j'avais précédemment noté cet animé, d'après mes lointains souvenirs d'enfance de la série des "Edgar".
Mais après en avoir revu récemment quelques épisodes, je me dois de réviser mon jugement. Car ce film est en fait bien loin de l'ambiance de la série, tant au niveau des personnages que de la complexité et de l'intensité de l'histoire. Tout en en conservant le principe de fonctionnement et les caractéristiques principales des personnages, c'est un fait que tout gagne ici en profondeur. Tout y est affiné, plus mature, jusqu'au dessins qui se rapprochent finalement d'avantage du "Chateau Ambulant" (pour prendre un autre anime d'aventure de Miyazaki Sensei) que de la série originelle que je juge maintenant bien légère (étant devenu moi même un peu plus mature...). En particulier la relation Edgar - Zenigata qui prend ici un tournant quasi-parternel assez inattendu.
Cela dit, ma grande fille de 9 ans (à peu près mon age lorsque je découvrais les aventures sérielles d'Edgar de la Cambriole) apprécie tout autant la série que le film, ainsi que sa soeur de bientôt 4 ans. Seulement, elle a également découvert le film avant la série et considère d'avantage cette dernière comme un bonus au film. Comme quoi cette aventure, tout en assumant parfaitement sa filliation sait aussi se montrer tout à fait accessible à un jeune publique malgré sa profondeur accrue.
Plus qu'une prolongation de la série, "Le Chateau de Cagliostro" est donc un véritable travail de ré-écriture profondément romanesque et constitue au final une oeuvre à part entière, tout à fait à sa place dans la filmographie hors normes de Miyazaki. On y trouvera notamment nombre d'éléments qui seront repris dans ses créations suivantes ainsi que des évidences sur ses sources d'inspirations, à commencer par "Le Roi et l'Oiseau" de Paul Grimault et Jacques Prévert.
c dla balle
c dla balle
03 juillet 2001
par
griot
"Rupei Sansei" made in Miyazaki !!
Ce premiez de Miyazaki (Totoro, Laputa, Porco Rosso, Mononoke, Chihiro) est drôle, tendre, magique, romantique et rempli d'action !! Tous cela raconter par Miyazaki qui montre dès le début son talent de conteur hors pair !! Comment fait il ? C'est toutlle secret du talenteux Hayao Miyazaki !!
Un film annonciateur d'une longue et belle carrière.
La magie, l'aventure, l'attachement à la nature, le personne de la jeune fille et le gentil voleur, autant de leitmotivs de l'oeuvre de Miyazaki. L'ambiance est bon enfant, l'humour toujours présent et qui plus est on a droit un perso plûtot sexy ( original dans l'oeuvre du maître ). Les influences du roi et l'oiseau de Grimault ainsi que de Tezuja restent très presentes. Avec de tels références, Miyazaki ne pouvait qu'aboutir au premier du majestueuse série de chef-d'oeuvres. Bravo !