Le chant des sirènes
"Chants of Lotus" est un nouvel effort de la part de Nia Dinata de tenter d'éveiller l'attention de ses congénères sur le traitement souvent très injuste réservé aux femmes de son pays.
Après l'accusateur "Love for share", qui avait déjà traité du délicat problème de la polygamie et avant son accablant documentaire "At stake", elle réunit donc autour d'elle trois autres réalisatrices pour conter les terribles injustices infligées aux femmes au sein de la société indonésienne. En résulte un film coup de poing, où les hommes s'en prennent pour leur grade.
Dès le premier segment, le ton est donné. Sur une île paradisiaque, une jeune femme handicapée mentale va être la victime d'un viol collectif par quelques pêcheurs du village et va tomber enceinte. Sa mère, atteinte d'un cancer, va décider à ce que sa fille garde l'enfant. Elle aura fort à faire pour s'opposer à l'opinion publique, la condamnant bien évidement pour le fait, qu'elle laisse une arriérée mentale accoucher d'un enfant, mais également l'accusant de ne pas avoir su suffisamment veiller usr sa fille. Quant aux principaux responsables, les violeurs, ils ne seront jamais inquiétés.
Le segment réalisé par la clippeuse UPI resebmle très fort à un coréen "Tears" ou un américain "Kids" dans le ton extrêmement documentariste de jeunes de sa génération à parler ouvertement de sexe et de cul. Ayant grandi sous les derniers progrès liés à Internet, les jeunes d'aujourd'hui ont accès à une éducation bien plus libre et trouvent réponse à pas mal à leurs questions jamais répondus par leurs parents auparavant. Leur "libération" va tout de même aussi par quelques méconnaissances et une approche parfois un peu trop cru de l'amour.
Si certains dialogues peuvent paraître anodins dans notre société occidentale extrêmement ouverte et bien informé, il ne faut pas oublier, que le film a été tourné au sein d'une société musulmane extrêmement muselée et où le sexe est un sujet extrêmement tabou.
"Chant from a village" bénéficie du savoir-faire indéniable de sa réalisatrice, productrice et initiatrice du présent projet Nie Dinata. Très proche dans l'esprit de son précédent "Love for share", "Chants..." fait pourtant preuve de nouveaux progrès indeanibles dans la réalisation et sa manière de pouvoir raconter des histoires. Un autre segment coup de poing avec une fin des plus pessimistes tournant autour du trafic d'enfants en Indonésie.
Enfin, "Chant from the capital city" prouve que même dans une mégalopole, telle que Jakarta, les préjugés mènent encore la vie dure. Une femme, atteinte par le SIDA après que son mari le lui ait refilé après une aventure extraconjugale, devra se battre pour garder sa fille à la mort de son mari. Un drame parmi tant d'autres dans la vie d'une femme toute simple.
Si le trait paraît parfois un peu trop forcé pour mêler d'autant plus dans un mélo puissant et que les hommes s'ne prennent plein la gueule, l'audace d'un tel effort ne peut qu'être salué.
Pour la petite histoire, Nia Dinata est même allée devant les tribunaux, après que le Comité de censure ait décidé d'effectuer des larges coupes dans son film. Inutile de préciser, qu'elle ait été débouté et que la version non altérée n'est visible que dans sa version internationale dans le circuit de distribution festivalière. Depuis Dinata a également eu des très nombreuses menaces de mort de ligues extrémistes, mais n'a pas pour autant baissé les bras de son combat, comme le prouve la récente présentation de son documentaire "At stake" au festival de Berlin 2009.