Flying Marmotte | 2 | Oui mais... |
Junta | 2.75 | Hymne à l’amitié virile. |
François | 2.75 | Un pseudo hero-movie bien sanglant avec un très bon Alex Fong |
Alain | 3.5 |
Ce film est largement misogyne et risque de pas mal gêner le public féminin. En effet c’est une femme ( Kathy CHOW Hoi-Mei) qui vient perturber le petit couple heureux que formaient Alex FONG Chung-Sun et Sunny CHAN Kam-Hung. Une si belle amitié (voir plus si affinité –tellement évidente ici-) mise à rude épreuve, tout ça parce que ce bon Sunny commence à respecter les femmes et se dit que celle-ci est la bonne, pour la vie. Bien que les héros s’estiment comme frère, une grosse ambiguïté demeure sur leur véritable relation (surtout pour Alex Fong).
L’histoire est classique, deux tueurs super balèzes et super respectés tombent dans la déchéance à cause d’une femme, jusqu’au jour où les évènements font que le glas de la vengeance sonne.
La réalisation est plutôt soignée, on voit que Clarence FOK Yiu-Leung aime les ralentis, en particulier sur les corps mouillés (aussi bien féminin que masculin) avec leurs vêtements qui collent à la peau… Le genre vestimentaire des deux héros fait sourire, je pensais que leur bel habit blanc qu’ils arborent si fièrement sur la pochette du V.C.D était juste pour cette pochette ou alors juste pendant une scène, que nenni, ils le portent durant une bonne moitié du film : pantalon plus blanc que blanc et chemise transparente à moitié ouverte pour se promener dans la rue. Ça c’est du style (prononcé à l’anglaise) !!! Au début, la musique a des consonances latines et on se demande s’ils ne vont pas nous la jouer Mafia italienne, par la suite elle change d’air et dans l’ensemble elle est agréable à entendre.
Les scènes d’actions sont violentes et ne font pas dans la dentelle, pas de concession ici : harponnage, coupe haie dans le dos, doigts coupés, baguettes dans la gorge et autres joyeusetés nous sont montrées. Cependant la séquence finale perd en crédibilité et on est plus proche d’un Enter the Eagles que de The Big Heat, cela a quand même le mérite de nous faire sourire.
Donc ce film est assez sérieux pour une production et un scénario signés WONG Jing, pas de dérapage incontrôlé de l’histoire. Il reste sympathique à voir, seulement il existe tellement mieux dans le genre, ce qui fait qu’il est loin d’être indispensable.
Bonne surprise que ce polar très violent et dramatique. On se rapproche bien sûr d'un film de hero avec les deux tueurs au sommet de leur gloire qui tombent plus bas que terre, surtout Yat-Yiu le beau gosse qui hérite d'un traitement assez rude... C'est du déjà vu, mais le film va assez loin dans l'amitié virile, puisqu'ici les préférences de Sam Cool en matière de conjoint sont assez floues... Il a un enfant mais plus de femme, et ne semble pas vraiment les aimer. Le film s'amuse beaucoup à laisser cette question en suspens.
D'un autre côté il est encore plus mysogine que les pires du genre, les femmes sont des garces, elles foutent toujours la m.... au milieu d'une belle situation. Pour une fois que le beau Yat-Yiu tombait amoureux et ne cherchait pas qu'une fille à sauter, il se précipite son destin. Le pauvre. Il est évident que ce film n'incitera pas les hommes à plus respecter les femmes. Alors qu'un Hero never Dies reconstruisait le film de hero en faisant des femmes des personnages forts et importants, celui-ci va complètemment dans le sens inverse en en faisant l'Ennemi. On passe sur cette idéologie assez limite...
Car outre ce thème "la femme non, l'homme oui, soyons tous gays pour le salut de l'humanité", le film se regarde très bien, avec des scènes d'action d'une violence rare. Le sang gicle dans tous les sens et spécialement sur les visages, les machettes tranchent dans la viande, les baguettes traversent le cou, bref, c'est limite gore. La réalisation n'est pas géniale mais reste alerte et de qualité. Elle est surtout bien aidée par une musique étonnamment bonne pour un film à petit budget comme celui-ci. Le final du film se permet un peu du n'importe quoi, des flammes partout, des balles plein le corps et on bouge encore, et surtout un scène complètement délirante où Yat-Yiu tire sur une corde pendante d'un hélicoptère en plein vol alors qu'il a les deux mains estropiées... Bref, du grand n'importe quoi mais bien symbolique puisque vous verrez comment il réussit à presser sur la détente.
Enfin le casting s'en tire très bien, alors qu'on aurait pu craindre le pire. Sunny Chan est assez convainquant en beau gosse déchu, alors que le d'habitude si plat Alex Fong est excellent. Les seconds rôles s'en tirent aussi correctement. Bref, pas de révélations ici, mais du solide pour un film aussi dramatique.
Au final, voici un polar bien violent qui surprend, avec ses faux airs de film de Hero et sa surdramatisation. Si vous aimez Big heat, Le Syndicat du Crime et Une balle dans la tête, en voici un mix très "cheap", mais assez sympathique pour peu que le côté mysogine ne vous embarasse pas trop.