La virtuosité visuelle de Tsui Hark et un gros casting pour un sujet rare : voici un très grand plat
On peut classer ce film dans la catégorie du kung-fu culinaire. Tout d'abord, les plats font preuve d'une originalité rare : au menu, la trompe d'éléphant, la patte d'ours, ou encore la cervelle de singe. La cuisine est élevée au niveau d'un art qui voit s'opposer les plus grands maîtres de la profession. Le 'Festin Chinois' en lui-même est un concours qui oppose deux grands maîtres. On assiste donc à de véritables combats entre cuisiniers, où l'ingéniosité et la virtuosité sont de mise. La préparation des plats est un véritable spectacle chorégraphié, qui a de quoi laisser pantois.
Devant la caméra, c'est plus qu'acceptable : Leslie reste Leslie, Anita fait la fofolle (et je l'aime quand elle se lâche : ) Et le reste du temps aussi d'ailleurs...), Chiu Man-Cheuk se montre un peu... C'est du costaud, bien que les rôles ne soient pas non plus destinés à faire gagner des awards. C'est plus le plaisir visuel qui est recherché ici, comme le plaisir culinaire de manger un très bon plat.
Guide Michelin 2000 : 3 étoiles : très bonne table
Un Hymne à la cuisine, façon chinoise. Tsui
Hark nous ravit avec ce film dont le sujet semble pour le moins étrange,
ce qui nous donne un scénario original. Il maîtrise bien son jouet,
et filme avec maestria les séquences de cuisine, comme des gunfights.
Il faut dire que les acteurs semblent combattre poireaux et autres légumes
avec une telle dextérité... On retrouve avec plaisir l'acteur principal
de The Blade, Chiu
Man-Cheuk, dans un rôle secondaire. Ce film nous change des
gunfights traditionnels, en nous donnant un peu de dépaysement. Un bon
divertissement.
A vos couverts!
Je me souviens avoir passé un très bon moment au cinéma (!) en regardant ce film ; même si je m’attendais à plus fort au niveau de la préparation des repas que l’on décrivait comme « chorégraphiés à la manière de combats de kung-fu », et même si certaines scènes laissent songeur (c’est quoi cette histoire avec les salières ?), le couple principal Cheung/Yuen fonctionne parfaitement et la réalisation est assez efficace. J’avoue d’ailleurs avoir craqué pour Anita, affublée de cheveux rouges et d'un rouge à lèvres vert… Damned! Rien que pour elle, j’apprendrais bien la cuisine…
Tout le monde est servi
Duel to the death aux cuisines, si la compétition culinaire constitue la trame de l'intrigue avec de magnifiques images (à ne pas regarder l'estomac vide), c'est avant tout le mélange des genres qui fait de Chinese Feast un vrai régal, avec son lot de romances, d'humour et cet esprit de liberté qu'insuffle Tsui Hark pour en faire un film unique au-delà des conventions. Mérite supplémentaire, Leslie Cheung y trouve un rôle loin de ses personnages habituels, simple et juste. Tout ça forme une belle alchimie, merci M. Tsui Hark pour ce moment de bravoure.
Un seul conseil: il est temps de passer à table !
Festin des yeux, festin du coeur, festin de joie
Ce film s'ouvre sur la découverte d'une table immense, recouverte de
plats divers et d'été, et là on se dit que ce n'est pas de
la cuisine qu'on va voir, mais de l'art. L'histoire de ce festin est celle
d'une guerre entre restaurateurs, guerre qui nous ramène aux conflits
entre la Mongolie et l'empire du milieu. La personne qui est un peu étrangère
à tout ça est le pauvre Leslie
Cheung, sombre incapable en cuisine, mais c'est le seul moyen qu'il
a trouvé pour échapper à sa famille. C'est un petit caïd
qui n'hésite pas à tricher pour tenter de devenir cuisinier, mais
même de cette façon, il n'arrive à rien. Embauché finalement
comme larbin, torturé entre un amour avec une fille au loin et la fille
du patron passablement déjantée, il n'a plus de réel but dans
sa vie.
Et là, ce concours sauvage et hargneux lancé par un ignoble méchant
sans scrupule arrive à point nommé. Le chef du restaurant ne pouvant
plus assumer son rôle de compétiteur (merci Leslie), il leur faut
trouver un remplaçant le plus vite possible. Je dois m'arrêter
là pour l'histoire (on ne va pas tout vous dire quand même), mais
sachez que la suite est une aventure humaine drôle et enthousiasmante.
La réalisation est de toute beauté, on peut juste reprocher à
ce film quelques lourdeurs de temps à autre. Il est absolument à
voir, assurément.
un Tsui Hark mineur mais agréable et délirant
Si le Festin Chinois est un film mineur d'un cinéaste qu'on a connu beaucoup plus casse-cou et novateur, il se laisse regarder sans déplaisir. Et il a le mérite de montrer que les traitements hongkongais et japonais de la comédie culinaire sont aussi proches que leurs cuisines respectives. Car si un Tampopo épouse la structure et les cadrages rigoureux du western, le Festin Chinois est mis en scène avec une outrance qui tourne parfois à l'épate visuelle (les travellings en accéléré pour passer d'un plan à l'autre), est complètement foutraque dans ses situations (le gros poisson du début qui déstabilise tous les cuisiniers, les scènes de wc, la tricherie de Sun au début): on est dans l'improvisation délirante des situations, fait intervenir des personnages hors-sujet à foison, bref le film porte la marque indéniablement alcoolisée d'un Tsui Hark qui s'amuse comme un petit fou à cuisiner la pellicule et le spectateur. On s'amuse de voir Anita Yuen chanter (faux) du Bizet, un chef cuisinier apporter un flingue comme il servirait des raviolis vapeurs, Leslie Cheung prendre part à une course poursuite comique renvoyant les taxis bessonniens à leurs chères études. La préparation des plats et leur résultat insistent sur la grande complexité de la cuisine chinoise et nous offre un superbe spectacle visuel (il faut voir les cervelles de singe trempées dans du miel, les pattes d'ours enneigées). Ce qui distingue de la vision d'Itami un film qui nous offre un regard passionnant sur les traditions culinaires chinoises est en outre qu'il s'agit d'un divertissement pur (là où un Tampopo montrait la bouffe comme constitutive de la vie et insistait sur ses liens intimes avec la sexualité).
Au négatif, on peut épingler outre quelques effets de mise en scène gratuits. Qui plus est, le film comporte aussi quelques longueurs qui nuisent à son rythme alerte (surtout dans la partie du recrutement du chef). Les deux histoires d'amour (le cuistot/sa femme, Leslie Cheung/Anita Yuen) semblent n'etre là qu'afin de remplir le cahier des charges d'une comédie de nouvel an et on est plus proche des clichés d'une comédie américaine en pilotage automatique que d'un mélodrame wooien flamboyant. Pour ce qui est de l'interprétation, Leslie Cheung et Anita Yuen font correctement leur travail sans plus mais c'est Chiu Man Chuk qui se distingue par son brio martial et culinaire à la fois: si les kung fu comedies ont souvent montré les diners comme lieux d'application des arts martiaux, la préparation d'un plat est ici un art martial à part entière propice aux choix audacieux, aux figures libres et imposées. Dès lors, le talent d'artiste martial de Chiu Man Chuk en fait l'interprète idéal de son role.
Au final, si le film n'est pas la référence de la comédie culinaire ni de la grande cuisine cinématographique, il sent bon l'époque où film calibré pour le box office ne rimait pas encore avec cinéma fast food à Hong Kong.
Proche du nanar culinaire, mais habité par une énergie déconcertante.
Tsui Hark est vraiment l'homme qui touche à tout. Artisan de films anarchistes, wu xia pan, comédies musicales cantonaises, mélodrames sous fond de légende, Kung-Fu, et producteur de légende. Qu'est-ce que Tsui Hark n'a jamais fais? La comédie culinaire? C'est maintenant chose faite, "produit" bien calé entre The Blade et l'excellent Dans la nuit des temps, une année formidable pour un cinéaste alors prolifique et talentueux. Le problème est que Le festin chinois fait figure de vilain petit canard (parfois mignon) et s'avère même être carrément mineur à côté. Si Tsui Hark garde la pêche d'antan (avant de sombrer dans le nawak avec Double Team un an plus tard), on ne peut pas dire que le film suit vraiment. Le pitch a de quoi émerveiller tout amateur de repas orientaux, colorés et inventifs, mai les ambitions du cinéaste ne s'arrêtent qu'à la démonstration de force de deux -trois plats qui se battent en duel sur une nappe bien petite. Certaines préparations relèvent de la folie furieuse, d'autres bien moins, la faute peut-être à une sous intrigue qui prend définitivement plus de place, celle de la relation "je t'aime moi non plus" taquine entre Leslie Cheung et la géniale Anita Yuen, amusante et donnant lieu à de véritables moments cocasses.
Il ne faut pas s'y tromper, Le festin chinois n'a rien d'un kung-fu culinaire, simplement les enchaînements lors des préparations de plats s'avèrent maîtrisés, des chorégraphies à part entière, mais loin d'un Kung-fu à proprement parlé. Les amateurs de comédies à la cantonaise y trouveront clairement leur compte (hallucinante séquence du poisson de 60 kilos) et c'est avec plaisir que l'on voit s'enchaîner sous nos yeux toute une galerie de personnages au charisme bien trempé. On pourrait dire que Le festin chinois est un grand moment de détente dans la filmographie de Tsui Hark, presque un film de potes à l'ancienne, avec les moyens du bord, mais une passion telle qu'un simple film sur la bouffe arrive à se détacher du lot, de part son énergie et le talent du type qui le réalise. Comment penser autrement lorsque le film se clôt sur un plan large de l'équipe de tournage, visiblement satisfaite du résultat, avec un Tsui Hark qui brandit son verre en notre direction l'air de nous dire "Santé! Allez, goûtez-y ça vaut le détour!". On le croira bien volontiers.
Tandem
Il faut bien reconnaitre une chose (ce n'est que mon avis), le genre du divertissement local a comporté son lot de concepts rafraichissants voire originaux.
"Le Festin Chinois" compte parmi ceux-là, emporté par l'énergie inhérente au cinéma HK. Porté grâce à une mise en scène adaptée et un casting manifestement heureux de faire partie du projet, "Le Festin Chinois" vous captivera certainement avec humour et émotion.
Le tandem au charisme doux/dingue formé de Leslie Cheung et Anita Yuen emporte tout sur son passage.
L'édition Spectrum Films propose un transfert hd satisfaisant ainsi que six heures de bonus.
Le commentaire audio de Tsui Hark s'avère décevant car ce dernier ne parle uniquement que sur la première apparition de Leslie Cheung et Hung Yan Yan ainsi que les séquences de préparation des plats.
Ses interventions sont parfois intéressantes mais sinon c'est "silence radio" sur tout le reste du métrage. Le réalisateur intervient également via une très courte présentation du film n'apportant rien de particulier et une interview. Cette dernière, d'une durée de 50 minutes, apporte bien plus d'informations que le premier cité.
Et bien qu'axé principalement sur une thématique culinaire (normal), Tsui Hark parle également de Leslie Cheung et Anita Yuen ainsi que de sa vision de ce que doit être une bonne comédie. Le commentaire audio et l'interview me semblent néanmoins assez complémentaires.
Le podcast de Capture Mag est un module informatif assez intéressant.
La présentation narrée par Arnaud Lanuque est le supplément le plus convaincant (avec le film bonus Tri-Star, la présentation de ce dernier et le module axé sur l'acteur masculin principal).
Que ce soit les présentations des deux films ou le portrait consacré à Leslie Cheung, le bonhomme nous fait profiter de ses connaissances de manière passionnante.
Ses interventions s'avèrent remplies d'informations replaçant le métrage dans ses contextes cinématographique et culturel, le tout avec un sens de la synthèse très appréciable.
Le sympathique long métrage Tri-Star constitue, donc, un ajout agréable à travers un transfert Hd n'ayant rien à envier à celui de Chinese Feast.
À noter, un petit plus : la jaquette est réversible. Une face pour chaque métrage.
J'invite à aller directement sur leur site car vous trouverez des longs-métrages non vendus ailleurs (à part quelques rares boutiques indépendantes). Leur catalogue s'agrandi de plus en plus avec un désir de qualité évident et constant. En plus, vous recevrez, à chaques commandes, un dvd de leur catalogue en cadeau.
c'est joli, c'est fin, ça se mange sans fin
Une comédie hong-kongaise, avec cet humour qu'on ne trouve que là-bas. Moi, j'aime, ce n'est pas le cas de tout le monde. LEs scènes de cuisine sont sensationnelles, ça dépasse la simple limite des arts martiaux, c'est un vrai bonheur de voir ces cuisiniers à l'action. A voir, ne serait ce pour les menus.
sympa
ça passe tout seul, peut-être moins délirant et déjanté que GOD OF COOKERY (moins lourd aussi). ça ne marquera pas l'histoire du cinéma mais c'est un divertissement très agréble
un film qui ne manque pas de saveurs
pourtant je n'ai pas trop accroché. J'aime certaines comédies HK mais là pas trop, la sauce a mal tourné, je n'ai pas vraiment aimé. Je m'attendais à de grands tournois, des duels intenses (il y en a quelques uns mais pas assez à mon gout) ... au final je suis déçu, la pâte est retombée trop vite, oui je suis resté sur ma faim.
UN TRES BON TSUI HARK! MIAM MIAM!
Je viens de le voir au ciné dans la rétrospective de Leslie CHEUNG et je dois dire que j'ai vraiment adoré ce film. Très bonnes interprétations des comédiens, de beaux plans et une histoire originale. De quoi satisfaire tous cinéfiles. Du grand art!
Magie de l'orient
Un film drôle et étonnant, parfois fascinant. Un mélange des genres talentueux. C'est la sauce hong kongaise, dont Tsui Hark en est le cuisto en chef.
miam!
comme disent les autres, c'est vrai ce film donne faim!
toute la nuit j'ai reve que je preparais des plats de la meme facon.
la coregraphie est etonnante et les acteurs sont formidable!
Une excellente comédie culinaire, une réussite de plus à mettre au crédit du génial Tsui Hark qui maitrise de bout en bout ce film mineur dans sa carrière mais extremement sympathique.
Déception
Pas vraiment amusant, pas vraiment sérieux... pas vraiment intéressant. C'est dommage, il y avait du potentiel.
Déçu...
Je m'attendais à un bon petit film, et au lieu de ça je n'ai vu qu'une comédie assez maladroite, avec une touche de mélo assez culcul.
Pour situer le contexte, c'est un peu le genre compétition des meilleurs cuisiniers de la cuisine chinoise, alias les cuisiniers kung-fu. Réalisé en 1995, ce film de Tsui Hark (dont la réalisation est d'ailleurs inexistante, personne ne remarquera sa présence derrière la caméra tellement c'est quelconque) s'inscrit entre l'excellent "Salé Sucré" taïwanais de Ang LEE et le désopilant "God of Cookery" de Stephen CHOW. Le problème, c'est que "Le Festin Chinois" n'est quant à lui ni sérieux ni marrant, il est justement dans ce milieu des genres, sans être intéressant ni drôle du coup.
On ne se fait pas chier devant le film, car il est tout de même divertissant, mais bon c'est vraiment très très moyen. Pour moi, les deux autres films de "cuisine" que j'ai cités en haut sont bien meilleurs, même s'ils sont d'un tout autre registre.
REELLEMENT DECEVANT
J'étais plutôt impatient de regarder cette comédie du talentueux réalisateur chinois que j'imaginais nerveuse et jubilatoire. Et je suis tombé de bien haut ... Tout d'abord, j'énumère les points qui m'ont plu : une photographie superbe et quelques situations comiques et gags virevoltants qui font mouche. Pourtant, c'est bien tout ... L'histoire est inintéressante et bien plate ; les acteurs en font des tonnes ce qui ajoute une lourdeur certaine à un scénario déjà bancal et la touche romance pseudo mélodramatique est exploitée de façon décevante et apparaît même comme superflue. Bref, je me suis ennuyé la plupart du temps même si un final un peu plus rythmé mais guère convaincant surgit lors du dernier cinquième du film. Bref, réellement décevant quand on sait de quoi est capable Tsui Hark, ce génial et novateur réalisateur à la filmographie malheureusement si inégale
Du n'importe quoi, ponctuellement bien realise .
Bon encore une comedie HK pas drole qui ne trouve son salut que dans la real' top niveau de Hark s'exprimant dans des choregraphies culinaires inedites. Plus une colation qu'un festin, la faute a une histoire ininteressante, a un Leslie absent et a une actrice principale enervante.
08 septembre 2006
par
LKF
Les recettes du succès
Savoureux mélange d'humour, de romance et d'action culinaire à mi-chemin entre
chicken and duck talk et
the blade du même Tsui Hark, le festin chinois est la première, et dernière, collaboration "directe" entre le grand réalisateur-producteur et l'acteur-chanteur Leslie Cheung. Leslie avait déjà participé à a better tomorrow et a chinese ghost story, n'apparaissant, bizarrement, que dans les premiers et deuxièmes épisodes de chacunes de ces trilogies produites par Tsui Hark.
Tourné en 1994, le festin est un de ces divertissements de haute volée teinté des angoisses et de la maestria de son réalisateur.
Deux grands chefs cuisiniers, maître Liu (Kenny Bee) et maître Long (Chiu Man Cheuk), s'affrontent en final d'un tournoi culinaire, malheureusement la femme de Liu est sur le point d'accoucher et ce dernier abandonne le duel au profit de Long.
Quelques années plus tard, Sun (Leslie Cheung) un petit voyou excentrique et sympathique cherche déséspérément à quitter Hong Kong en devenant chef cuisinier au Canada où il pourra rejoindre sa fiancée. Sur les recommandations de Long, Sun est engagé par monsieur Hao (Law Kar Ying) le propriétaire d'un restaurant renommé. Sa fille, Ka Wai (Anita Yuen), tombe sous le charme de Sun.
Mr. Hao est defié par le patron d'une multinationale de l'alimentation (Xiong Xin Xin), celui-ci parie une forte d'argent contre le restaurant à l'issu de la préparation du Festin chinois. Malheureusement Hao fait une attaque cardiaque, pour l'aider, Ka Wai et Sun demandent l'aide de maître Long, il leur explique que seul Liu sait préparer ce festin mais ce dernier a disparu depuis sa défaite. Sun et Ka Wai partent à sa recherche...
Habités par une éxubérance joyeuse, les personnages sont hauts en couleurs à l'image de la réalisation de Hark au travelling rapides et flamboyants noyés dans des éclairages majesteusement vifs, bigarrés et un montage au couteau. Les combats culinaires sont des climax tension ou l'enjeu dramtique est renforcé par la réalisation dynamique et les chorégraphies aériennes avec ces rondelles dans les cieux, ces tranches flottantes et ces instruments fous!
Les relations entre les différents protagonistes provoquent principalement le fou rire mais également l'émotion avec des passages assez tristes notamment les retrouvailles de Liu et sa femme.
Le regretté Leslie Cheung prouve qu'il est aussi à l'aise dans le drame que dans la comédie, il incarne un voyou qui, à l'instar de Tsui Hark, craint pour son avenir à l'aube de la rétrocession. Pour se rassurer, Tsui Hark, à l'image de son héros, entreprend un retour aux sources culturelles les plus profondes de la Chine, symboliquement avec la cuisine (le festin est issu d'une longue tradition) puis plus explicitement avec le voyage en Chine continentale de Sun et Ka Wai à la recherche de maître Liu. La solution n'est pas de fuir mais plutôt de se replonger dans l'identité la plus proche, choix que Hark n'entreprendra qu'après un petit voyage aux Etats-Unis.
Anita Yuen est excellente, les cheveux rouges et les piercing sont assez impressionants au premier coup d'oeil, elle incarne également cette angoisse: elle veut parler anglais à tout prix, devenir une star, quitter Hong Kong.
Chiu Man Cheuk, très classe et sympathique, et Kenny Bee, talentueux et méprisable, représentent la Chine traditionnelle tandis que Xiong Xin Xin est le symbole de la mondialisation du marché ultra-moderne et rapide.
Le festin chinois est donc un film aux petits oignons, pour petits et grands et qui donne un appétit grandissant.
Quoi encore ?
C'est quoi, le cinéma ? C'est quoi les images ? C'est quoi la cuisine ? Rien de plus idiot que ces questions, rien de plus sérieux, rien de plus comique, rien de plus important, rien de plus frivole. A-t-on le droit de ne pas répondre, demande Tsui Hark ? Est-on noté à la fin de l'interrogation ? Oui, dit-on chez Cinemasie. Y a-t-il une autre issue à la question que la programmation rigoureuse du suicide - c'est-à-dire son improvisation la plus complète ? Tsui Hark, cinéaste suicidaire, cinéaste de l'ère télévisuelle, cinéaste d'après la fin du cinéma, est une caméra en apnée permanente. Tsui Hark, c'est le grand bleu sur votre écran, dans votre tête. L'air manque, c'est vrai, on va tous crever. Mais peut-être est-on déjà morts ? Peut-être que le suicide ne sera jamais que celui d'un cadavre putréfié ? Peut-être qu'il n'y a jamais eu de cinéma ? Peut-être que répondre à la question "Qu'est-ce que le cinéma ?", c'est précisément n'y rien comprendre, travailler dans le rapiécé, l'effrangé, le pourri, le corps morbide, la respiration artificielle ? Toute la carrière de Tsui Hark n'est-elle pas l'exploration incessante de l'échec - l'échec des images et avec elles l'échec de tout ? Une exploration qui fait des disjonctions du montage, des raccords à l'emporte-pièce, du mépris bressonien pour les acteurs, du mépris godardien pour le scénario, du foirage des "genres", de la potacherie déplacée, de l'excentricité du point de vue, toute une machinerie pour méticuleusement rater son suicide. Lorsque Hark, dans tous ses films, s'écartèle entre l'angoisse d'un moment (la Chine, le Hong-Kong de la rétrocession, l'amérique, le Viêt-Nam, etc.) et la furie d'un spectacle dont même le nombril est excentré (voyez la scène finale du "Festin Chinois"), le cinéma est perdu. La question résonne dans le vide. Du cinéma ? Mais il n'y en a jamais eu ! Il y a eu des images, et on leur a données un poids. Tsui Hark, lui, dérègle la balance. Parler de peuples et de lieux, surdéterminer des images invariablement ratées (l'échec, toujours l'échec) par tout un discours de la culture, ce n'est rien d'autre que faire traverser ces images par une ligne de force délirante, à laquelle aucune ne résiste parce qu'il n'est dans le programme d'aucune de résister. Le cinéma de Hark est, c'est devenu un lieu-commun, de l'anti-cinéma. Et c'est même plus encore : c'est l'incarnation de l'imbécilité qu'il y a à parler encore de ce "cinéma", alors qu'il est aujourd'hui intégralement vendu à ce que Skorecki appelle "l'industrie mondiale du jeu vidéo". Car Tsui Hark est joueur. Il prend toujours son spectateur pour un imbécile. C'est le spectateur qui posera les questions. C'est le spectateur qui jouera à qui perd gagne. Mais avec qui ? Hark, lui, est ailleurs.
quand tsui hark donne dans la comedie ...
et bien on redemande ! excellent film mené par une anita yuen (rahh lovely !) et un leslie cheung dechainés.les combats culinaires sont tres inventifs et le film porte en lui un message tres tendre sur la jeunesse hk qui pert ses racines.
Anita reine du karaoke ! a voir absolument.
18 octobre 2002
par
omnio
Un film qui donne faim!!
Tsui Hark mêle ici à un scénario original son génie en matière de réalisation. Il met en scène Deux maîtres de la cuisine s'affrontant par l'intermédiare de leurs plats, et filme leur préparations tel un combat de Kung-fu.
Associé à cela, on retrouve un humour très visuel, rappelant les mangas, et qui quand on l'apprécie nous fait vraiment plus que sourire
Aussi, après avoir vu ce film, on se dit qu'on irai bien dans un restaurant chinois.
c'est un festin
un film de tsui hark, qui change. En effet le film est "touchant", ironique et on suit leslie cheung tout au long du film. Un film sur la cuisine chinoise ça se voit pas souvent
Anita Yuen joue divinement et la trame amoureuse est (c de la soupe oui !) plaisante!
Chiu Man-Cheuk joue assez bien mais ce n'est pas the blade lol
enfin on peut dire que c'est un film HK agréable et il ne faut pas s'attendre à du kung fu (contrairement à ce qu'il y a sur la jaquette....)
j'adore!