Sa mollesse lui joue des tours : un livre intéressant mais décevant
Si l'on peut émettre une objection sur le traitement de
Closed Note, c'est sans aucun doute sur son manque de force et de
Fantasy par rapport à son sujet. Une jeune femme, Kae, emménage dans un nouvel appartement et y trouve avec son amie un journal appartenant à l'ancienne résidente interprétée par la délicate Takeuchi Yuko. Au départ peu curieuse, la jeune femme va finalement ouvrir le livre et se plonger dans la vie de son auteur, Ibuki, enseignante à l'école du coin. Ibuki et Kae vont avoir plus qu'un simple lieu en commun, et au fil de sa lecture, beaucoup d'éléments vont coïncider pour finalement déboucher sur une seule et même personne, Ryu, un artiste peintre intriguant car se rendant très souvent sur les lieux où habite Kae. Il faut se méfier depuis un certain temps de la qualité intrinsèque du mélodrame nippon, il sort parfois des sentiers battus grâce au savoureux mélange de fantastique et de romance (pour remonter à l'un des derniers grands mélo japonais codifiés par excellence, il faut sans doute retourner à
Be with you) ou lorsqu'il est porté par de grandes interprètes et par la douceur classique que l'on attend d'un film de cet acabit. Sans trop tortiller,
Closed Note est une oeuvre agréable sans être le grand film attendu médiatisé par la présence de Sawajiri Erika et de Yui au générique, la faute à cette tendance à la lenteur due à de longs et lents mouvements de caméra dont le but est de concorder avec les états d'âme des protagonistes : Kae est une jeune femme sensible d'apparence, doutant de ses capacités à la mandoline, secrètement amoureuse de Ryu, fangirl d'un acteur de cinéma dont elle possède son portrait sur une affiche d'un film de yakuza. Elle est aussi seule, son amie venant de quitter le Japon pour l'Angleterre afin de poursuivre ses études. La jeune femme n'a donc que pour seuls compagnons ce journal intime, sa collègue de travail (Nagasaku Hiromi que l'on a pu voir dernièrement dans l'excellent
Funuke Show Some Love, You Losers !) et ce fameux Ryu, une personnalité bien mystérieuse dont certains signes d'attachements ne trompent pas, pourtant Kae va se rendre compte qu'elle est davantage l'ombre d'un être disparu que ce qu'elle croit être aux yeux de Ryu. Naturellement,
Closed Note a un certain intérêt pour la présence de Sawajiri Erika, star du drama
Taiyo no Uta (où l'on retrouve YUI dans son format long) et accessoirement chanteuse pop rock attachante, dont la carrière a pris un drôle de tournant depuis la conférence de presse du film au Japon le 29 septembre dernier. Carrière artistique anéantie malgré les efforts de Stardust pour redorer un peu son image de personne hautaine. Il est d'ailleurs étonnant de voir que cette personnalité, oscillant à présent entre les manières d'une Paris Hilton et les gaffes d'une Britney Spears, puisse être aussi attachante et naturelle à l'écran. D'une beauté à couper le souffle, son personnage vaut clairement le détour pour sa sincérité et son naturel à des années lumières de ce que l'on sait d'elle à présent dans la réalité. Continuons à rêver et restons dans le cinéma,
Closed Note nous donnant la possibilité de ressentir des émotions, des moments passés par l'intermédiaire d'une narration bien fichue et cohérente malgré les nombreux flash-back qui s'entrecroisent avec les moments bien présents, d'où cet apport non négligeable d'éléments fantastiques propres à ce que le mélodrame japonais arrive à apporter de temps en temps, cette faculté à faire croire coûte que coûte au spectateur à des éléments juste improbables.
Malheureusement, si l'on y croit jusqu'au bout, certains passages lacrymaux lessivent plus qu'ils ne rassurent : l'exposition de tableaux dans la galerie d'art en fin de métrage tourne au larmoyant appuyé le temps d'un monologue de Kae trop tendre et nostalgique pour paraître véritablement sincère. Amoureuse de Ryu, elle trouve néanmoins le courage de lire une lettre qui lui ait adressée. Une lettre qui appartient à l'auteur du fameux journal intime, dont nous connaîtrons davantage d'éléments sur cette personne au fur et à mesure que le film avance jusqu'à déboucher sur un twist certes convenu mais qui permet au spectateur de sortir d'un sommeil préparé en plein milieu. Constat plus ou moins inquiétant d'un film qui s'avère sur le papier encourageant, mais qui risque d'ennuyer son audience par un manque de jus évident. De plus rien n'encourage réellement à prendre part au "spectacle" du fait d'une réalisation mille fois déjà vue ailleurs, d'un traitement oscillant bien trop entre comédie (appuyée par un score jusqu'à la demi-heure proprement honteux), romance (la relation entre Kae, l'ex-mari de sa meilleure amie, et Ryu) et drame (l'histoire de Ibuki et de la petite Kimiyo) pour finalement ne jamais faire preuve d'une quelconque audace sur le papier ou dans la mise en scène. Résultat, on se retrouve en face d'un drama sans grande originalité, parfois bien exécuté et globalement supérieur artistiquement à la moyenne des films pondus au pays du soleil levant, mais qui ne va jamais plus loin et qui frôle parfois le grotesque avec cette caricature d'élèves japonais kawai lors de la réception des médailles du mérite. On aura droit aux sempiternelles ballades à vélo cheveux au vent, aux clins d'oeil amoureux dans les couloirs d'une bibliothèque à la lumière très IWAI, et à l'amour impossible laissant la pauvre Erika là où elle était au départ. Résultat, près de 2h20 frustrantes, les fans iront pourtant jusqu'au générique de fin pour se délecter du beau Love & Truth interprété par Yui.
Journal d'un (amoureux) fou
"Closed Note" est juste une autre entrée dans la longue liste des films "à carnets intimes", où un personnage semble revivre les aventures d'une autre personne à une autre époque (ici seulement distante de quelques semaines / mois). Il n'est donc pas surprenant d'apprendre (et de révéler, tellement l'évidence saute aux yeux), q'il s'agit de l'ancienne propriétaire ayant entretenu une relation avec celui qui deviendra le petit ami de l'héroïne principale.
ISAO maîtrise parfaitement son sujet, se permet un petit clin d'œil (un personnage dit que toute histoire d'amour nécessite une bonne mise en place; à quoi servirait sinon de commencer par l'heureux dénouement) à la quasi intégralité de son œuvre et joue un tout petit peu avec les interrelations entre passé et présent (la scène sur le ponton). Intéressant est également la représentations des choses, l'héroïne s'imaginant son héros, "The Killer from the heaven" (sic) comme le mystérieux amoureux.
Sinon, toutes les ficelles de la bonne romance (peu de comédie, finalement) sont tirées avec efficacité – mais sans aucun petit "plus", qui ferait de ce film une heureuse exception à un genre ultra revisité.
A noter la "mise à pied" de l'actrice SAWAJIRI Erika, qui – à la sortie du film – a répondu avec très peu de force de conviction à des interviews, déclarant – entre autres – qu'il n'y avait aucune scène en particulier, qui l'ait marquée…Un pur film de commande pour le réalisateur et son staff, mais qui a su rencontrer son public; bien que "Hero", sorti au même moment, ait tout remporté sur son passage dévastateur.
very sweet
un petit conte romantique tendre et doux.
Encore un
Si vous n'avez pas encore vu des films comme "Daddy Long Legs", "The Classic" ou bien le superbe "Be With You", ce film-ci peut se laisser regarder.
Dans le cas contraire, c'est plus de 2h à s'ennuyer à revoir des choses déjà vu ailleurs (mais bcp moins bien qu'alleurs...)
Aucune originalité ni surprise !