Hit(men) and miss
Avec du recul, on pourra finalement dire que la plupart des films de Chan Hing-Kar ("La Brassière", "Naked Ambition", "Love on the rocks", …) tiennent sur une simple idée (ou un "concept"), qui tiennent très difficilement la distance sur un long-métrage.
Il en va de même pour "La Comédie humaine".
A la base, l'historie suit un groupe de tueurs à gages dans leur mission. L'un des ces tueurs est victime d'un malaise et est pris sous l'aile protectrice d'un scénariste en manque d'inspiration, qui va s'inspirer des histoires (franchement embellies) du professionnel pour tenter d'accoucher d'un long. Rien de bien neuf là-dedans…sauf que le postulat lui-même tourne rapidement en rond – ou plutôt est court-circuité par tout un tas d'éléments surajoutés, comme si les scénaristes n'arrivant pas (ou ne s'étaient pas donnés la peine) de développer leur idée de départ…Les anecdotes du tuer à gages (Chapman To, égal à lui-même – on aime ou on reste indifférent à son humour…humour ?!!) seront ainsi le prétexte à toute une panoplie de scènes parodiques, dont le sempiternel remake de "The Killer" de Woo (OUI – avec lâcher de colombes !!) et le second film le plus imité depuis sa (pourtant) plus récente sortie, "Infernal Affairs"…Ensuite entre en jeu le curieux personnage interprété par la toujours excellente Fiona Sit, ce qui donne lieu à une accumulation de flashbacks particulièrement fatigante…avant que toute l'intrigue ne revienne à la mission des tueurs du départ pour conclure rapidement le film…
Non seulement, les éléments semblent incroyablement maladroitement rassemblées, mais il y a un sérieux manque de rythme, qui donen peine à croire, que ce soit le tandem Chan et Janet Chun ("La lingerie") derrière toute cette entreprise, plutôt qu'un jeune auteur inexpérimenté, réalisateur de son premier…dans quel cas on aurait encore pu parler d'un "premier essai maladroit, mais attendrissant, en attendant la suite"…Là, ça fait l'effet d'un "Edmond Pang" du pauvre, grosse production, qui voudrait se donner les allures d'une petite entreprise indé…à moins que ce ne soit l'inverse. La présence de Chapman To à la production n'y est sans aucun doute pas étrangère, lui, qui est tellement désespérément en quête de reconnaissance à la fois publique à Hong Kong (où il restera toujours l'éternel second couteau) et internationale. Et pourtant il donne de sa personne…jusqu'à oser (AHHHH…) une scène de nu !!!