| Elise | 4  |
frais et bienvenu |
| jeffy | 4 |
Une fraîcheur de ton bienvenue |
| Tony Wong | 3.75 |
Un agréable moment, excellente visibilité de HK |
| François | 3.5 | Crazy about the City |
| Ghost Dog | 3.5 | Très bonne comédie |
Ca ne paie pas de mine mais c'est très agréable à suivre. Pas une minute d'ennui, le scénario est très bien développé, sur différente phase, et les personnages sont bien approfondis ; je pensais que le personnage de Shing (Francis Ng) était juste de passage au début mais finalement, malgré qu'il ne soit pas le personnage principal, je trouve que c'est le plus clair et le peut-être le plus important. Et aussi, la romance n'est pas là où on s'y attend au début, ce qui est plutôt intéressant et inhabituel. Enfin l'ambiance est sympathique, heureusement pas trop romantique ni trop dramatique, mais permet de suivre le film avec plaisir, et surtout de donner envie de le revoir.
Rien que cette prise de risque tendrait déjà à faire regarder le film d'un oeil indulgent. Chance, le film ne se limite pas à cela. C'est le personnage d'Eason CHAN Yik-Shun, auteur de l'une de ses meilleures prestations ici, qui sert d'ossature au récit. Ce policier désillusionné, pris dans une routine qu'il subit et qu'il contribue à entretenir à la fois, a tout de l'anti-héros. Sachant louvoyer au milieux des événements, l'intrusion de Joey Yung dans sa vie professionnelle va l'obliger à reconsidérer le sens de sa vie. Tout cela est montré avec une certaine fraîcheur par James YUEN Sai-Sang, auteur d'un déjà excellent My wife is 18 qui sait préserver au milieu des scènes comiques quelques moments plus sombres où les personnages prennent véritablement vie et ne se contentent pas d'être là pour faire avancer le récit. C'est tout à fait flagrant avec le personnage de Francis Ng, qui nous livre ici comme souvent une excellente interprétation. Au final si cette comédie sait être drôle par moment, elle parvient tout autant à émouvoir en évitant les histoires sentimentales éculées. Ce contre-pied par rapport à un genre assez convenu est suffisamment rare pour mériter de retenir l'attention, d'autant plus que la prestation générale des acteurs est proche de ce qui se fait de mieux dans le domaine.
On sait deux choses de James Yuen. Premièrement c'est un scénariste de qualité qui a toujours su délivrer des histoires simples mais efficaces, peu spectaculaires mais qui sonnent souvent vraies. Ensuite c'est un réalisateur capable, mais tout de même plus limité. Crazy and the City confirme ces deux points: c'est une comédie efficace, jamais grossière comme l'ont souvent été les comédies HK (qui a dit Wong Jing?), avec quelques jolis moments plus émouvants. Certes, l'ensemble n'est pas original, les bons sentiments qui le remplissent en rebuteront assurément certains (nouvel an oblige), mais dans le genre, c'est un compromis très acceptable entre divertissement grand public et contenu un minimum personnel.
Qu'y a-t-il de vraiment personnel dans cette histoire mettant en scène de multiples personnages me direz-vous? C'est le genre de scénario vu des dizaines de fois au cinéma, avec des personnages également assez typiques (la jeune policière pleine d'idéaux, le policier un peu blasé...), des passages obligés, bref, on navigue en terrain connu, et pas seulement à Hong-Kong. Oui et non justement. Malgré le fait que ces personnages et situations soient convenus, le film respire Hong-Kong. Autant la plupart des films grand public de ce genre sont en "marque blanche" pourrait-on dire, autant Crazy and the City se passe à Wan Chai. Et Wan Chai n'est pas vraiment un argument touristique ici, comme pourrait l'être Manhattan pour une comédie romantique New Yorkaise ou bien tel quartier chic d'une grande métropole. Wan Chai est l'anti quartier touristique à Hong-Kong, et sûrement pas un argument promotionnel pour le film. Crazy and the City est un film Hong Kongais qui parle de Hong-Kong, tout simplement. Vu son sujet ultra-convenu, c'est sûrement ce qui a fait la différence entre un nouveau bide et un petit succès d'estime.
Autre point d'intérêt, le casting rempli d'acteurs de renom ou de solides seconds rôles. On se croirait revenu à la grande époque où chaque film contenait une dizaine de caméos d'envergure. Ici on trouve des acteurs connus à chaque coin de rue, des Alex Fong, Lam Suet, Waise Lee. Les acteurs principaux s'en tirent plutôt bien qui plus est, Joey Yung fait ce qu'elle sait faire le mieux, apporter de la fraîcheur, Eason Chan se débrouille très décemment dans un rôle à sa portée, et évidemment Francis Ng se délecte d'un rôle à nouveau touchant et quelque peu identique à celui de White Dragon. Si le scénario de James Yuen et la musique de Raymond Wong forcent parfois un peu trop la pilule des bons sentiments, certaines scènes fonctionnent très bien et touchent grâce à leur simplicité.
Au final il manque assurément un petit quelque chose à James Yuen pour être un grand réalisateur capable de sortir des films marquants. Crazy and the City est un film avec ses qualités et ses défauts, un peu trop gentillet parfois, souvent efficace. Il faut bien se rappeler que c'est une des petites sorties du nouvel An, les bons sentiments étaient donc de rigueur. Replacé dans ce contexte, le film s'en tire très bien, et sûrement beaucoup mieux que les deux blockbusters sortis à la même époque. A leur opposé, Crazy and the City possède assurément du coeur, et se montre proche de ses personnages et de son lieu de tournage.
Voici une bonne surprise en provenance de l’ex-colonie britannique : un polar humain, doux-amer, une sorte de mix réussi entre P.J. et Brooklyn Boogie, avec des personnages complexes et attachants (dont celui qu'interprête la sublime jeune actrice Zheng Meng et que l'on reverra sans doute sur les écrans...) et surtout un humour qui fait mouche quasiment à chaque fois. Fondu dans le quotidien des habitants de Wan Chai, quartier populaire de Hong-Kong avec ses drames, ses joies et ses états d’âmes, Crazy N’The City est une agréable ballade urbaine pleine de rebondissements, loin d’intrigues tordues et rébarbatives où 25 terroristes défient 2 flics pour faire péter la ville. Derrière la caméra, James Yuen parvient à tirer vers le haut cette chronique sans temps mort et remonte dans mon estime après le navrant My wife is 18. A suivre…
