ma note
-/5
Merci de vous logguer pour voir votre note, l'ajouter ou la modifier!
Curiosity kills the cat
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3.5/5
vos avis
7 critiques: 3.21/5
Un ensemble classique mais mené avec brio
Belle surprise que ce
Curiosity kills the cat, aux faux airs de déjà-vu mais aux ficelles scénaristiques parfaitement immersives. Le film prend racine dans une minuscule partie de Chongqing entre un immeuble luxueux, un parking et un établissement de soins corporels. Pourtant le cinéaste réussit à tirer partie de l'ensemble des décors, place ses acteurs et actrices dans un univers totalement troublant, faux-semblant au possible. Ainsi, Zhang Yibai parvient à tenir le spectateur en haleine de manière constante grâce à une habille revisite des séquences que l'on pensait jusque là anodines. Lorsque Rose Zheng croise Fendou en baissant les yeux, on ne se doute de rien, ou ce doute est comme une image subliminale, on ne le ressent pas forcément mais dans le fond, il persiste jusqu'à ce que le cinéaste revisite cette même séquence avec un point de vu différent et une vraie construction tout autour. Admirable et fonctionnant à merveille, ce procédé est utilisé tout au long de l'oeuvre, divisée en deux (ou en quatre, c'est selon) et mettant en scène deux histoires parallèles mais vues avec des regards bien distincts. On s'occupe d'abord du cas de Zhong et de la relation qu'il entretient avec une paumée sentimentale, tous deux espionnés par Momo, une jeune photographe, puis de Rose et d'un agent de sécurité complotant contre le mari de cette première. Cette structure scénaristique jamais prise en défaut, on la doit à un montage cohérent car l'ensemble des structures repose uniquement sur l'art d'un bon montage. En revanche si l'on dénote peut-être une pincée de séquences manquant clairement d'intérêt ou qui tombent comme un cheveu dans la soupe (l'agent de sécurité sexuellement précoce, l'essayage de robes...), peut-être pour s'ancrer davantage dans une veine commerciale, le métrage ne souffre ni de baisses de rythme ni d'intérêt, porté par un casting irréprochable. Enfin, il est difficile d'évoquer les qualités esthétiques du film dans la mesure où le transfert navrant de l'édition Zoke ne rend pas justice au travail du chef opérateur.
Business Classes
"J'ai fixé les règles dès le départ: la production garderait tout contrôle sur le tournage de 'Curiosity…"; depuis le scénario, en passant par la réalisation jusqu'à la post-production. Nous avons fait venir spécialement des équipes hongkongaises pour compenser le manque d'un certain savoir-faire des actuels professionnels chinois. Et le réalisateur Zhang Yibai n'avait malheureusement pas grand-chose à dire; il n'a même rien vu de ce qu'il avait tourné jusqu'à la première projection de presse à l'intention de l'équipe un mois et demi après la fin du tournage et après qu'une équipe de professionnels se soit occupé du montage du film".
Le producteur Jimmy Wu ne mâche pas ses mots et ne cache nullement ses intentions. Il veut absolument faire part de l'actuelle vague d'un certain cinéma chinois commercial et emprunter des méthodes de faire directement inspiré d'un certain modèle américain. A savoir, si cela est profitable à une certaine éthique cinématographique est discutable; en tout cas, il est sur tous les bons plans, fait la tournée des Festivals du monde pour tenter de vendre son titre au plus offrant, tente de faire le forcing en proposant son titre directement au comité de sélection hollywoodien pour la course de l'Oscar du Meilleur Film Etranger et fait même développer une copie neuve pour présenter pour la seconde fois "Curiosity…" au Marché du Film cannois 2007 après une première présentation (relativement discrète) l'an passé.
Pour autant, le résultat ne donne pas un film bassement commercial. Effectivement, les quelques scènes "chaudes" (finalement, le film a été quand même allégé de dix petites secondes par la Censure) semblent totalement gratuites et davantage intégrées à l'ensemble pour espérer de faire parler de lui, que pour une réelle nécessité scénaristique. L'ensemble est merveilleusement "emballé" depuis la lumière magnifique jusqu'aux décors et costumes sans aucun faux pli. Quelques ficelles scénaristiques ont été directement piochées dans quelques classiques du cinéma hollywoodiens – mais finalement pour mieux les déconstruire; car si le début du film fait présager un pauvre ersatz de l'incontournable (quoique un brin démodé à le revoir de nos jours) "Liaison Fatale", la suite réserve un revirement surprenant pour devenir un efficace thriller cérébral. La structure narrative épouse parfaitement les points de vue des différents personnages et fait revoir certaines actions passées sous un jour totalement nouveau, pour ensuite avancer vers des dénouements sans cesse renouvelés. Passionnant.
Derrière le vernis soigneusement appliqué par le producteur, on discerne même encore le talent de son réalisateur, le sujet premier (un couple de nouveaux riches, las de leur liaison) étant curieusement en résonance avec le précédent, "Springway Subway". Quelques plans furtifs d'anciens bâtisses sur fond de nouveaux immeubles poussés là comme des champignons (d'après les dires du producteur même, le plus haut immeuble de cette ville il ya encore douze ans ne dépassait pas les 20 mètres…) dénonce même un point de vue assez personnel du réalisateur quant à l'actuel changement économique chinois. Et sert magnifiquement les personnages, pris dans la tourmente de leurs sentiments, mais surtout de leurs différences de classes sociales, pour les amener vers une résolution définitivement noire.
ZHANG yibai, après Spring subway et un segment de About Love, revient avec un drame psychologique se déroulant à CHONGQING et mettant en scène un couple de bourgeois au marriage pas très heureux.
Le film est constitué de plusieurs parties, chacune centrée sur un des personnages. Le suspense n'est pas trop mal géré, les trous scénaristiques font que l'on se pose pas mal de questions dont les réponses arrivent peu de temp après. Le procédé fonctionne plutot bien, et on n'a pas l'occasion de s'ennuyer.
Curiosity kills the cat ne sera surement pas une référence mais c'est un petit film sympa, si la curiosité vous pousse à le voir.
ps:le film a une histoire assez saugrenue avec la censure chinoise. Des bobines ont été confisquées suite aux plaintes d'un employé chargé de les développer qui trouvait les scènes de sexe trop crues. Celui ci avait en fait été puni 10 ans avant pour le meme motif. Le bureau de censure a par la suite avalisé le film pour une sortie officielle.