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wout | 2 |
"Dark striker classique, la légende des dieux dragons", en voilà un titre qui impressionne, et je ne pense pas que quiconque me contredira si je dis qu' avec un nom pareil, combiné avec une couverture assez classe, nombreux sont ceux qui se seront rués les yeux fermés sur ce manga dont le premier opus est sorti début 2003 chez nous. Auront-ils bien fait? Dark striker est-il un manga de qualité? En voilà une question dont la réponse mérite réflexion. Ce qui est sûr, c'est que ce Dark striker débute en trombe. Dès les premières pages on est assailli par une multitude de boules d'énergies, de sorts surpuissants, d' ennemis divers (le bestiaire des monstres va du simple humain au chevalier squelette en passant par le loup-garou déchaîné), de vieilles légendes de dragons et de retournements de situations en tout genres. Génial me direz vous? Et si tout cela n'était qu'une façade cachant un simple manque de profondeur?
Se situant en plein dans le courant heroic fantasy, il transparaît dès les premières pages que ce Dark striker ne parvient pas réellement à éviter l' écueil des poncifs du genre. Des clichés, ce manga en brasse à la pelle, comme si tous ceux ci s' étaient donnés rendez-vous à chaque page, nous rappelant toujours un peu plus l'importance de l' originalité dans ce type de récits. Tous les thèmes classiques du manga médiéval fantastique sont là : le héros au potentiel énorme mais sous-estimé, les armées du mal qui attaquent le pauvre petit royaume paisible, les protagonistes principaux chacun dotés d'un pouvoir méconnu mais essentiel, le vieux moine vicieux qui prend conscience du pouvoir du héros, la bonne vieille légende qui prédit l'arrivée d'un sauveur, et j'en passe... Ce n'est pas non plus du côté des combats que l'on trouvera ne fût ce qu' une once d' originalité, ceux ci étant d'un niveau de conformisme et de prévisibilité rares. Le terme classique mentionné sur la couverture prend alors tout son sens: Dark Striker est classique à en pleurer et ne parvient jamais à nous surprendre. Pire, les différents protagonistes sont d' une banalité plutôt affligeante, et le charisme qu' ils dégagent atteint rarement des sommets. L'ombre des grands classiques du genre plane tout au long de l'hisoire, celle-ci ne parvenant jamais à arriver à la cheville de ceux ci (Passer dans ce domaine après Riku Sanjo , Koji Inada ou encore Ryo Mizuno est loin d'être une tâche aisée). Ce qui sauve tout de même cette oeuvre, c' est le sentiment que l'on a malgré tout que son auteur, Park Sung Woo , a du talent et qu' il est capable de bien mieux. D'autre part, on est ici en présence du premier tome d'une très longue série, et de ce fait il ne serait pas étonnant de voir le tout s'étoffer pour enfin acquérir cette personnalité, cette originalité qui fait ici cruellement défaut, tout n'est donc pas perdu...
En définitive, il est difficile de porter un réel jugement sur ce Dark Striker dans son ensemble, tant il serait improbable que la suite soit d' aussi piètre qualité que ce premier opus. Le tout reste néanmoins agréable à parcourir, et la dernière page tournée on en vient à espérer un numéro 2 passionnant qui permettrait au tout de décoller, faisant passer le premier pour le simple arbre qui cacherait la forêt. Le rendez-vous est donc pris le 13 septembre 2003, date de la sortie officielle du volume 2 en Français, pour enfin savoir de quoi il en retourne. D'ici là relisez Fly ou Lodoss pour vous consoler et vous dire que la qualité existe bel et bien du côté des mangas d' heroic fantasy.