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Nos Années Sauvages
les avis de Cinemasie
12 critiques: 4.21/5
vos avis
57 critiques: 3.92/5
L'Amertume de l'Amour, la Tristesse de la Vie. Un chef d'oeuvre.
Days Of Being Wild, comme il l'a été beaucoup dit, est un In The Mood For Love embryonnaire.
Mais sur bien des niveaux celui-ci est supérieur à son petit-frère cannois.
Days Of Being Wild est lent, tellement qu'à l'image de nombre de films qualifiés "d'auteurs", beaucoup seront repoussés à la simple vision de la première scène.
Cependant, en toute objectivité, plans après plans, scènes après scènes, cela transpire le talent.
Les acteurs semblent être au mieux de leur forme et livrent des prestations impeccables, l'histoire même des protagonistes prête à la reflexion voir même à l'identification, pour celles ou ceux qui se reconnaitront dans ce film.
Alors qu'In the Mood For Love m'a paru plus soporifique car plus contemplatif (pourtant c'est difficile) et emplit d'une arrogance artistique car imbu d'une reconnaissance naissante.
Days Of Being Wild en revanche, oeuvre de jeunesse, ne souffre pas du tout de ces défauts.
Vous ajoutez à cela un casting des plus impressionnants (pourtant surpassé plus tard avec Ashes Of Time) : Maggie Cheung Man-Yuk semble avoir laissé ses podiums de miss HK loin derrière elle déja à l'époque, tant elle fait montre d'une impeccable retenue.
Andy Lau Tak-Wah est dirigé de main de maître et échappe à tous ses habituels défauts et s'épargne même de ses détracteurs habituels son délit de belle gueule trop souvent reproché.
Carina Lau Ka-Ling est comme souvent excellente également, tandis que Jacky Cheung Hok-Yau brille dans son rôle de copain loser au bord de l'autisme.
Mais celui sans qui le film n'est rien ou presque, c'est bien sûr Leslie Cheung Kwok-Wing (peace) qui livre une prestation aussi impressionnante que troublante.
Il s'accapare chaque plan, n'en fait jamais trop, toujours dans le ton dans le moindre plan.
Il remporta d'ailleurs pour cette performance l'award du meilleur acteur, à juste titre.
La réalisation est magnifique, sans rien aller chercher de tordu, tout en sobriété, Wong Kar-Wai parvient à innover dans ses plans comme dans sa mise en scène. Encore une fois, la direction des acteurs est impeccable, il arrive à tirer le meilleur de chacun et ce, malgré un casting très lourd donc "risqué", dans une parfaite harmonie d'ensemble.
En Bref, en plus d'être un film incontournable, ce film "d'auteur" il est vrai un peu lent mais d'une telle beauté, renouera sans doute les anti-InTheMoodForLove avec Wong Kar-Wai. De par sa photographie et sa réalisation exemplaire et grâce à des acteurs impeccables, Days Of Being Wild est un chef d'oeuvre du genre à voir.
plus sobre, plus fort.
Les premières oeuvres ont souvent ce quelque chose de brut, de personnel et de passionné qui leur donne une intensité toute particulière. Ce second film en est un parfait exemple. Nos Années Sauvages propose l’essence même du cinéma de Wong Kar Wai à la manière d’un diamant brut et une grande part autobiographique y est présente, notamment son enfance déracinée.
Nul besoin ici du panaché de style de la trilogie Chungking Express, Les Anges Déchus, Happy Together. La mise en scène de Nos Années Sauvages est beaucoup plus simple et épurée, va à l’essentiel pour que la beauté des personnages y soit portée vers les sommets et que l’histoire y prenne un sens définitif. Le style chaotique et éclaté qui prévaut chez Wong Kar Wai dans ses films au contexte années 90, où le temps tourne aussi vite que sa mise en scène, délaie parfois la force des relations, l’intérêt des personnages et l’unité du récit. Même si dans tous ses films, la vie n’est faite que de petits instants de rien qui font tout, ici ces petits riens s’imbriquent lentement pour former une unité aussi forte que le sublime Happy together et bien plus cohérente et motivante que le trop léger et éclaté Chungking Express. L’esthétisme n’est pourtant pas en reste bien au contraire. Le style du futur In the mood for love (ses ambiances confinées, ses couleurs diffuses, ses contre plongées vertigineuses, …), plus brute et primaire ici, fusionne parfaitement avec l’identité énigmatique, le temps étirée et la chaleur étrange des 60’s. Et plus que dans In the Mood pourtant très proche, l’histoire et son dénouement ont ici une très grande importance.
Wong Kar Wai propose toujours des personnages emprunts d’une belle et touchante étincelle de vie. Ici encore, Maggie et Leslie Cheung, tout comme Andy et Carina sont magnifiques, si opposés et pourtant liés par cette fragilité qui fait l’Homme. Wong Kar Wai joue de ces oppositions de caractère avec une délicatesse désarmante. **spoiler**Ainsi l’innocente Maggie qui semblait être plus fragile et enclin à souffrir éternellement s’avère la plus forte face à Carina qui sous son air indépendant et superficiel ne pourra cacher bien longtemps sa vraie sensibilité en cherchant désespérément à placer la faute sur quelqu’un d’autre, alors que Maggie se relève sans masque avec pour elle sa seule force intérieure. **spoiler**
De la même manière, tout ce qui oppose Leslie et Andy ne fait au final que les rapprocher dans une formidable et subtile unité d'intensité qui porte le film en général et le final en particulier vers les cimes de la vie au cinéma, transcrite par l’œil expert de Wong Kar Wai.
Triste et sobre, du Wong Kar Wai calme. Intéressant, mais je préfère son style année 90
La critique de Benjamin décrit très bien ce second film de
Wong Kar-Wai. Les thèmes sont toujours les mêmes, des histoires
d'amour plutôt triste, qui se font et se défond entre des personnages
qui se croisent et se recroisent. On sentirait bien venir des couples, des
histoires réussies, mais c'est mal connaître Wong Kar Wai qui
laissent finalement peu de place au bonheur dans cette histoire.
Je vais revenir un peu sur les personnages et leur interprète. Leslie
Cheung joue un rôle entre gris clair et gris foncé, quelqu'un
que tout le monde aime mais qui est un beau pourri avec les femmes. Il faut
dire qu'il n'a jamais connu sa mère et entretient une relation houleuse
avec sa tante. Il aime les femmes mais juste un temps, une minute. Il ne sait
pas vivre avec et les rend donc tristes quand elles le quittent. Son insensibilité
est très choquante. Leslie Cheung prête son visage d'ange à
ce personnage un peu naïf qui rêve d'être un oiseau. Libre
oui, mais plus cloué au sol que dans les airs. Une bonne interprétation
de l'ami Leslie, comme d'habitude.
Deux femmes croisent son chemin, Maggie
Cheung et Carina Lau. Deux caractères différents qui tentent
d'aimer le même homme, deux histoires identiques et pourtant différentes.
Maggie croise aussi Andy Lau en policier puis marin, et Carina Jackie Cheung
en copain de Leslie. Le casting a de quoi faire tourner la tête, entre
ces deux magnifiques actrices (la discrète et l'extravertie) et ces
deux superstars de la chanson dans des rôles très sobres. Andy
Lau et Jackie Cheung ne sont pas de grands acteurs, mais leurs petits rôles
sont correctement joués.
Quant au dernier plan, effectivement, comme dit Benjamin... Chacun y trouvera
son interprétation, probablement aucune pour la majorité. J'ai
bien mon idée, mais je ne peux pas l'énoncer dans cette critique...
Il me semble néanmoins qu'il s'agit de Tony
Leung Chiu Wai, autre grand acteur, habitué des films de Wong Kar
Wai comme Maggie.
On reconnaît bien Wong Kar Wai dans tous ces rôles d'égale
importance, tous réfléchissant sur le sens des choses au moyen
de l'éternelle voix-off. Ils se croisent et se recroisent, c'est le
style WKW bien défini dès son deuxième film. Simplement
c'est sobre et sombre, pas de chaudes couleurs ni de mouvements de caméras.
Je préfère la folie douce des Les Anges Déchus et de Chungking Express,
même si Nos Années Sauvages est loin d'être un mauvais
film.
Le second film de Wong Kar-Wai: magistral, envoûtant, inspiré et très triste
Après avoir vu ce film, on se dit qu'il y a clairement 2 styles Wong
Kar-Wai: celui de la trilogie Chungking Express-Les Anges Déchus-Happy Together,
électrique, extravagant et chaotique, et celui de Nos Années Sauvages
- qui préfigure déjà son prochain film, In the Mood for Love, dont
la sortie est prévue en novembre 2000 - , beaucoup plus posé, plus « classique
». Et il est intéressant de voir que la trilogie décrit les années 90 alors
que les 2 autres films cités se passent dans les années 60, ce qui suppose
un changement radical du mode de vie de la population. WKW est né en 1958,
et apparemment ses parents n'ont pas vécu au même rythme que lui...
Mais sur le fond, rien n'a vraiment changé entre ces 2 époques: la jeunesse
(entre 20 et 30 ans) se remet plus qu'à tout autre âge en question, en proie
à une quête d'identité et confrontée à la solitude qui amène inévitablement
la malheur et la souffrance des âmes. Dans Nos Années Sauvages, on
retrouve encore et toujours le thèmes chers à WKW: la solitude, les rencontres
furtives qui naissent entre les êtres, provoquant des bouleversements irréparables,
et toujours ce thème du temps, du souvenir, avec ces questions lancinantes:
« que vais-je retenir de ma vie? De quoi vais-je me rappeler plus tard? D'une
infime partie, de quelques instants datés qui ont marqué un tournant: par
exemple, le 16 avril 1960 à 14H59, j'ai passé une minute avec Shu, puis notre
histoire a commencé ».
Sur le plan esthétique, l'oeuvre de WKW atteint la perfection, ou tout du
moins ce qui s'en rapproche: mise en scène d'une élégance rare, sobriété et
sérénité dans les mouvements de caméra, couleurs et lumière travaillées à
l'extrême, tout cela donnant au film une atmosphère indescriptible qui
le rend quasi-hallucinatoire (il est d'ailleurs amusant de se demander, comme
les personnages, ce que l'on aura retenu du film après la projection: de simples
images, de simples impressions ou sensations, et sûrement pas le film en entier...).
Quant au casting, il est impressionnant et bien choisi: tous ces jeunes gens
qui peuplent cet univers sont des stars à Hong-Kong.
Et comme souvent chez WKW, les thèmes et réflexions qu'il aborde peuvent
éclater au grand jour au détour d'un plan, d'un morceau de musique ou d'une
phrase; il convient donc d'être très attentif durant toute la durée du film.
Un exemple? Cette réplique, jolie métaphore de l'insouciance et de la jeunesse:
« Il existe un oiseau sans pattes qui vole sans s'arrêter et s'endort dans
le vent. Il ne se pose, qu'une seule fois, le jour de sa mort. ». Quant au
dernier plan...
un monument
Personne ne pourra dire le contraire, Wong Kar-Wai sait diriger les acteurs. Et ce film en est peut-être la meilleur démonstration avec Happy Together. Prenez le casting et pour chacun des acteurs et actrices il est possible de dire que ce film a été une de ses meilleurs performances. Wong Kar-Wai filme la vie ou plutôt transcrit la vie d'une société, l'interaction des codes sociaux avec les désirs individuels, sachant donner vie au moindre geste. Il n'y a pas besoin de chercher une histoire dans ce film, le film est l'histoire. Unique, émouvant et grandiose.
18 novembre 2003
par
jeffy
La révolution Wong Kar-Wai débute ici.
Lorsque Wong Kar-Wai réalise Nos années sauvages, il ne sait peut-être pas qu'il deviendra l'un des cinéastes clés de sa génération, et peut-être celui qui filme l'amour mieux que tous. Avec son année sauvage, Kar-Wai s'arme d'un casting exceptionnel. Le regretté et inoubliable Leslie Cheung, Andy Lau, Tony Leung, Jackie Cheung, Maggie Cheung et Carina Lau forment cette jolie bande de blasés de la vie, passionnés par l'amour ceci dit. Dans une atmosphère suintante, presque tropicale (vieilles bicoques, ventilos d'allumés non stop, musique tango), Kar-Wai filme les ébats amoureux et violents d'une poignée de paumés dont les chemins se croiseront tôt ou tard.
Le sens du "je t'aime moi non plus" prend alors une tournure étonnante, quasi surréaliste où les amoureux sont prêt à se mettre sur la gueule et faire l'amour dans la seconde qui suit, sans la moindre explication de Kar-Wai. C'est d'ailleurs là que Nos années sauvages y puise sa force, dans cette succession de séquences constamment contredites un peu plus tard pour des raisons bien mystérieuses. Preuve que l'amour peut rendre dingue, et Kar-Wai en est visiblement bien convaincu.
Si il n'atteint pas le charme et l'exclusivité d'un 2046 dans sa mise en scène, Nos années sauvages fait ici figure d'oeuvre anarchiste dans son style, et terriblement passionnelle dans son fond. Rarement nous n'aurons vu pareil maîtrise du sujet, dans un esprit je-m'en-foutiste total (les hommes jettent les femmes comme des vieilles chaussettes) bien loin du raffinement et la pudeur d'un Mood for love. La révolution Wong Kar-Wai début bien ici, un an après son étonnant As Tears Go By, moins enragé en bien des points. Saluons l'extraordinaire performance de Leslie Cheung et Maggie Cheung, deux des plus grands interprètes que le cinéma n'ai jamais porté.
Esthétique : 3/5 - C'est une question de goût. Je préfère le Kar-Wai des années 2000.
Musique : 3.5/5 - Quelques thèmes récurrents chez le cinéaste, jolis et entraînants.
Interprétation : 4.25/5 - Un casting exceptionnel.
Scénario : 3/5 - Là aussi, une question de goût. Si il ne fait pas preuve de grande originalité, on reste captivé.
un film magistral
L'esthétique de ce film est à la fois envoutante et sublime. La photographie tourne entre les gris-vert, très sombre, correspond parfaitement aevc l'ambiance lourde et captivante de ce film. Et les acteurs... Dommage que Leslie Cheung nous ait quitté car c'est un acteur hors du commun, tout en subtilité, et les autres sont tous très bons également.
Bref ce n'est pas un film d'action mais un film d'une grande sensibilité!
A recommander à tous les amoureux du 7ème art!
07 février 2004
par
Aries
d'accord avec MArcellius, mais je serais plus nuance.
La realisation joue sur les bruitages (beaucoup plus forts qu'a l'accoutumée, ils viennent renforcer l'atmosphère pesante et renfermée du film) et la lumière, souvent sombre, glauque. Il y a pas mal de gros plans sur les personnages, on alterne entre le clair obscur à l'image des personnages... La fin est inévitable...
Amères années
Nos Années Sauvages est l’œuvre de consécration pour Wong Kar-Wai. Après son charmant
As tears go by, remake inavoué du
Mean Streets de Scorsese à l'esthétique assurément pop, le réalisateur emprunte le sillon d'un univers artistique plus sobre et dépouillé tout en poursuivant dans la représentation d'un environnement urbain sombre et désenchanté déjà dépeint dans le premier film. L'intérêt fondamental de ce long-métrage réside dans le traitement atypique de sa sentimentalité, car
Nos Années Sauvages se veut une sorte de film romantique raté: les personnages s'amourachent et rompent rapidement leur liaison, non sans regrets par la suite – à moins qu'il ne s'agisse plutôt de simples souvenirs –, comme s'ils continuaient à s'aimer alors qu'ils ne se voient plus, alors qu'ils ont mis fin à leur union. Leslie Cheung est magnifique dans un rôle tour à tour détestable et diablement attachant, celui d'un fainéant sans le sou qui finit toujours par abandonner froidement ses conquêtes, lesquelles il avait tant séduites au départ. Ce personnage recevra pourtant la monnaie de sa pièce lorsque, de plus en plus obstiné par l'idée de retrouver sa mère qu'il ne connaît pas, il se décidera à partir pour les Philippines chez cette dernière d'où il se fera aussitôt renvoyer tel un malpropre, sa génitrice refusant de le voir. En ce qui concerne les seconds coûteaux, Maggie Cheung, Andy Lau, Jacky Cheung et Carina Lau font les uns comme les autres preuve d'un naturel confondant sous la caméra d'un Wong Kar-Wai qui n'a peut-être jamais aussi bien dirigé ses comédiens. Du romantisme décalé, un lourd pessimisme, de l'amertume, des larmes et des dialogues intimistes que ponctue un pétage de plombs sans retour possible, le tout rythmé par d'envoûtantes musiques latines,
Nos Années Sauvages a une couleur, une odeur, un style qui auront forgé la personnalité du papa de
Chungking Express et surtout sa réputation au sein du cinéma local. Un film d'une profonde mélancolie et d'une chaleur sans pareil à la fois, dont la grâce sera recouvrée et décuplée sept ans plus tard dans le divin
Happy Together.
Un peu plus de rebondissement que d'habitude
Parfois je me demande pourquoi WKW n'a pas fait un seul film de tous ses films... Toujours des hommes et des femmes qui èrent... Certes, toujours avec la magie de WKW. J'ai bien apprécié la fin du film, laissant moins le spectateur sur sa fin, que certains autres films du réalisateur.
Un peu trop statique..
j'ai eu du mal a accrocher.
On the road again...
Les amours se font et se défont, le souvenir reste comme une hésitation perpétuelle, le voyageur demeure voyageur et les belles pleurent...
Long
J'ai eu du mal à rester jusqu'à la fin de ce film. Reste l'excellente composition de Leslie Cheung. Préférer les films suivants de Wong Kar Wai.
Le plus sobre des WKW... mais certainement pas le moins bon !
Nos années sauvages a largement aidé à la reconnaissance de Wong Kar Wai, et ce n'est pas pour rien : il y montre ici le talent d'un grand cinéaste, tout en restant sobre, sans abuser de son style (et donc complètement à l'opposé des Anges déchus, par exemple). Il se concentre surtout sur deux personnages, deux hommes aux comportements très différents, inspirés de personn(ag)es qu'il a vus dans son enfance. Et comme il est Wong Kar Wai, il mêle à ces deux hommes d'autre personnages, en particulier deux femmes qui leurs correspondent quelque peu. Outre ces histoires de sentiments, qui font partie intégrante du style WKW, le film développe surtout le personnage de Yuddi, interprété de façon très inspirée par Leslie Cheung.
Couleurs moins vives que les autres films de Wong, ici c'est le vert (sombre...) qui domine, et non ces tons vifs/orangés auxquels le cinéaste nous a habitués dans le reste de sa filmo. Mais la caméra, pour la première fois, marque la formidable collaboration entre Christopher Doyle et Wong Kar Wai. Et tout comme l'oiseau dont parlent les personnages du film, cette caméra flotte, danse, et vole au dessus des protagonistes ; toutefois, alors que l'oiseau de la légende racontée par Yuddi est censé voler toute sa vie et se poser le jour de sa mort, la caméra fait ici le contraire, et ne s'envole complètement que lorsque survient la mort...
Nombreux sont ceux qui se sont demandé ce que pouvait bien faire Tony Leung Chiu Wai dans la dernière scène, quel sens elle pouvait bien avoir si on se laissait aller à y réfléchir...
Peut-être que ceux qui auront vu le film dans la version où l'acteur apparait aussi dans la première scène (précédant la scène avec Leslie Cheung et Maggie Cheung) comprendront mieux cette espèce de cameo : dans cette "première" scène, Tony fait allusion à un ami qui a besoin d'aide, aux Philippines. Le personnage interprété par Leung aurait en principe dû être un flambeur, qui serait donc lié au policier-marin Tide (Andy Lau).
Aurait dû, si Wong Kar Wai n'avait décidé de couper la plupart des scènes ou apparaissait Tony Leung (ainsi que Shirley Kwan, etc...), ou encore si la suite du film, plus axée sur ce personnage, avait été tournée (ce qui ne fut pas le cas, pour cause d'insuccès de Nos années sauvages à Hong Kong).
Le film étant ce qu'il est (sans cette première scène), on peut continuer de rêver, d'imaginer que ce Tony Leung a un lien direct avec celui d'In the mood for love, de 2046... Peut-être aussi que les acteurs fétiches de Wong n'ont jamais joué que le même rôle, attribué à chacun depuis ce génial Days of being wild...
Si le film n'a jamais eu la suite que Wong voulait tourner, In the mood for love peut cependant se concevoir comme une sorte de prequel à Nos années sauvages. On peut les rapprocher de façon évidente par rapport à l'époque, au lieu, mais aussi (et peut-être "surtout") par rapport à la musique. ITMFL est totalement habité par la musique, où le style "latino" comptait pour beaucoup ; et Nos années sauvages y fait en quelque sorte un écho éloigné. Les musiques y sont moins nombreuses et plus en retrait, à la steel guitare hawaïenne plutôt qu'avec un orchestre, d'où cet écho lointain - comme si le cinéaste avait tourné les deux films dans l'ordre inverse.
On pourrait alors presque dire qu'In the mood for love est bien la suite que Nos années sauvages n'avait pas eu (même si c'est faux sur le plan chronologique des histoires), et que dans cette suite le cinéaste a ajouté tous les détails qui auraient fait de Nos années sauvages un chef-d'oeuvre.
C'est pas passé loin... à une dizaine d'années près !
Un grand film
J'aime beaucoup ce film assez sobre mais où l'on reconnait la patte de WKW.
Et je trouve la fin très émouvante.
Vol au dessus d'un nid flou
-Tu connais l'histoire l'oiseau qui ne pouvait jamais se poser parce qu'il n'avait pas de patte. Si jamais il se posait...il mourrait...
-Mais tu n'es pas un oiseau!
Les inséparables
Wong Kar-Wai/Leslie Cheung, l'auteur/l'acteur, on sait à quel point Wong Kar-Wai a été ému et perturbé à la mort de Leslie et combien cela l'a influencé pour remanier encore (et toujours)
2046.
C'est avec ce film que leur collaboration commence, c'est ici que Wong Kar-Wai commence à trouver sa griffe, son ton et à imposer ce qui le touche, l'obsede...Il avait déjà montré une certaine marginalité avec son
As Tears Go By, un style un peu flash, 80's speed et fievreux mais encore un peu mainstream sans doute pour ne pas trop destabiliser les foules. Andy Lau est toujours de la partie, dans le rôle d'un policier/marin bien veillant, mais c'est Ah Fei qui nous interesse ici...Ah Fei (Fei signifie
s'envoler, voler) est un courant d'air, un marginal, un errant comme les aime Wong Kar-Wai et jamais mieux que Leslie Cheung dans la moiteur de ce Hong Kong des années 60 qui suit à la fois le rythme frénétique d'un ChaCha ou la douceur d'une ballade à guitare.
Tous les acteurs sont sublimes, sublimés, des icones, à ce stade, c'est Tony Leung Chiu-Wai (l'autre inséparable et qui joindra Leslie dans
Happy Together le meilleur film de Wong) qui est immortalisé dans une séquence abstraite, déplacé, le commencement (ou la fin) d'une explosion cinématographique défragmentée...
Nos Années Sauvages où l'un des meilleurs films des années 90 (comme tous les Wong Kar-Wai de l'époque j'ai envie d'ajouter).
Nos années sauvages
Ce film est assez émouvant, mais il a un rythme vraiment trop lent. Même si il est vrai que ça va assez avec ce genre de film, il n'empêche que les scènes où il ne se passe rien pendant cinq minutes et où personne ne parle sont assez lassant à regarder.
Néanmoins, la réalisation du film est assez bonne et les dialogues sont intéressants aussi, il est juste dommage que certaines scènes donnent envie de dormire.
du grand WKW
Esthétique, sublimation des corps, pluie, nuit, obscurité...
Un film assez long mais c'est parce qu'il se situe dans la veine des purs chefs d'oeuvre de Wong Kar Waï : peu d'action, beaucoup d'immobilité on pourrait dire.
Personne d'autre que lui ne peut mieux filmer une horloge ! Ce film est empreint d'une symbolique que l'on retrouvera dans
In the Mood for Love 10 ans plus tard.
Alors, pour résumer : une Maggie Cheung pleine de retenue et d'élégance, une Carina Lau insupportable mais tout de même assez touchante, Leslie parfait dans son rôle du fameux OISEAU, mais qui n'apprendra qu'à la fin que sa vie ne fut qu'un leurre. C'est triste mais WKW a le talent immense de faire passer l'émotion ( scène du train) puis de passer à une scène suivante avec la musique pour seule transition. Ah...la musique ! Quand on sait la place que lui accorde WKW dans son oeuvre... Ici, rythmes latinos des 60's que l'on retrouvera dans
ITMFL bien sûr, mais aussi dans
2046. Bref, on pourrait dire que les 3 films s'enchaînent puisqu'on retrouve les personnages. En effet, dans
Days of being wild, Maggie Cheung interprète Su Li Zhen...que l'on retrouvera dans ITMFL, avec Tony Leung CW...lequel fait une surprenante apparition lors de la séquence finale de DOBW. (finale?) Tout semble donc lié et WKW nous laissait pressentir son fameux chef d'oeuvre ITMFL. En ce qui me concerne, j'ai vu ITMFL avant Days of being wild. Et il est vrai aussi que je m'attendais à autre chose, au vu du paragraphe écrit au dos du DVD.Je m'attendais à ce que ce soit un tout autre genre de films mais finalement , après une légère déception j'ai beaucoup apprécié ce film qui est, avouons le, un must see de WKW.
Ah, et j'ajoute une mention spéciale pour Andy Lau Tak Wah...formidable dans son rôle du policier/marin.
ou est l'interet du film?
franchement je n'ai pas pigé grand chose dans ce film, et la fin est assez minable
Chef d'oeuvre
La beauté des corps sublimés par l'esthétique Wong Kar-Waienne, des portraits amoureux magnifiques, la pluie en héroïne lancinante, Leslie Cheung ambigu comme aucun autre ne savait l'être, Carina Lau somptueusement attachante, Jackie Cheung dans son meilleur rôle, et Maggie Cheung, fabuleuse sous toutes les coutures; un film à la fois posé et frénétique, mariage de la fureur de vivre et de la hauteur intellectuelle posée et contemplatrice d'un cinéaste de génie.
Envoûtant avec une belle brochette de stars
Très beau film de
Wong Kar Wai qui vieillit parfaitement bien avec le temps. Certainement un de ses meilleurs films avec
Happy Together.
Bon
Days of Being Wild, un des rare film de Wong Kar-Wai que je n'avais jamais vu avant aujourd'hui avec son tout premier opus "As Tears Go By" . Pour revenir à "Nos Années Sauvages", on trouve dans ce film tout ce qui fera le cinéma De Wong Kar-Wai : la musique latine (on entend un morceau qui a été réutilisé dans "2046"), l'histoire simple qui sublime les personnages qui sont dirigés avec maestria ...