Dans le genre, plutôt réussi
ll ne faut pas trop en demander à ce premier OAV de la série des Dragon Ball Z. Réalisé en 1989 par Toriyama Akira, cet opus met l'accent sur l'un des premiers personnages clés de Dragon Ball, à savoir l'espiègle Garlic plus sournois que puissant usant de stratagèmes vicieux et lâches pour arriver à ses fins : réunir les sept boules de cristal afin d'invoquer le dragon légendaire et demander, à l'occasion, l'immortalité; tout comme dans la série originale d'ailleurs, c'est pourquoi cet opus de moins de quarante minutes pourra décevoir dans sa démarche de recyclage pur et simple des bonnes vieilles recettes de la saga, puisque tout ou presque a déjà été vu. Mais dans le fond, A la poursuite de Garlic fait preuve de grandes facilités, qu'elles soient narratives ou purement formelles. Scénario écrit -visiblement- rapidement, personnages d'intro parfaitement zappés (le beau-père de Goku, Chichi ou encore Tortue Géniale, prétextes à faire une petite apparition afin d'installer le contexte), casting assez mauvais (Kriilin, sbires de Garlic à vomir) malgré des combats funs et réjouissants pour tous les amateurs de la saga en manque de baston.
Il y a aussi un duel mythique qui n'aura pas tout à fait lieu, celui de Goku et Petit Coeur, éternelles légendes de la série, protagonistes de l'un des combats les plus violents de l'histoire de Dragon Ball, en effet ces derniers se retrouvent pour lutter contre Garlic. D'ailleurs, l'apparition de Petit Coeur est digne de celle d'un Dieu. La grande classe, encore et toujours, contrastant violemment avec l'esprit déjanté et comique de cet OAV, comme lorsque Gohan devient saoul des suites de l'absorption d'une pomme aux vertus douteuses, ou lorsque ce dernier urine comme si de rien n'était sur le pauvre sidekick qu'est Kriilin. Finalement, ce premier essai plus long que la normale remplit son cahier de charges haut la main (à savoir distraire et...c'est tout), à des années lumières de l'esprit apocalyptique et tragique de la saga à son plus haut niveau. La faute sûrement, à une trame scénaristique vraiment trop vite expédiée.
Sangoku et le Schtroumpf
Je tiens d’abord à apporter une petite précision par rapport à la critique de Carth.
A la poursuite de Garlic n’est en aucun cas un OAV mais bel et bien un film, tout comme le sont d’ailleurs ses petits frères (Le robot des glaces, etc). C’est un amalgame que fait souvent à tord le public français. Cette précision faites, que peut-on attendre d’un film DBZ sachant qu’ils sont avant tout destinés aux fans ?
Tout d’abord, parlons réalisation. Qui dit film, dit plus gros budget. Le fan est donc en droit d’attendre une réalisation d’une qualité supérieure à celle de la série TV. Si c’est ici le cas, le résultat final n’a pour autant rien de bluffant. La réalisation fait en effet plus penser à celle d’un OAV et n’apporte en tout cas aucun plus véritable au film.
En ce qui concerne le scénario, les films DBZ suivent presque tous le même schéma : un méchant débarque, cherchant soit à mettre la main sur les boules de cristal soit à se venger de Sangoku. Bien sur, il est accompagné de sbires que notre héros et ses amis vont devoir éliminer avant l’affrontement final. Bref, la plupart des films DBZ offrent des scénarios typés shônen et loin d’être palpitants. Certains ont toutefois le mérite d’enrichir la saga en apportant des éclaircissements sur quelques points restés flous.
A la poursuite de Garlic est pour sa part avare en révélation. On en saura juste un tout petit plus des circonstances dans lesquelles Kamisama est devenu le Tout-Puissant. Autre reproche, ce film, par ailleurs comme beaucoup d’autres, présente quelques incohérences chronologiques par rapport à la saga. Pire, il aura un air de déjà vu pour ceux ayant visionné les filers de la Toei mettant en scène Garlic Junior. Ces épisodes suivent en effet une trame narrative assez similaire et la ressemblance entre les deux fins est troublante.
Un bon film DBZ, ça devrait également être l’occasion de retrouver tous ces personnages favoris. Les fans de Piccolo ne seront pas déçus puisqu'il partage ici la vedette avec Goku. De même, Gohan a le droit à son moment de gloire. Par contre, Tenshinhan, Yamcha et Chaozu brillent pas leur absence tandis que Krilin joue un rôle secondaire. C'est d'autant plus dommageable que l'action de ce film se déroule avant l'apparition des saïyens. Pour leur part, les méchants sont assez anecdotiques. A ce propos, j’apporte là une nouvelle précision par rapport à la critique de Carth, qui présente Garlic comme un personnage clé de Dragon Ball. Ce n’est pas du tout le cas puisque celui-ci n’existe pas dans la série d’origine. Carth a du le confondre avec Pilaf. Il faut dire qu’ils ont en commun d’être bleus et petits.
Qu’en est-il des combats ? Ils sont bien mis en scène et efficaces, avec un esprit plus proche des combats au corps à corps à la Dragon Ball que de ceux de DBZ ou c’est celui qui balance la plus grosse boule d’énergie qui gagne. Petit bémol cependant concernant le combat final, trop court et qui manque de relief. De même, l’intervention de Kamisama n'est pas convaincante.
En concluision,
A la poursuite de Garlic n’est ni le meilleur ni le plus mauvais des films DBZ. Il a posé des bases que reprendront par la suite les autres films. Un peu trop même puisqu’ils se ressemblent tous énormément et que c’est finalement là leur principal défaut : les combats qui se finissent souvent par un Genkidama de Sangoku, Krilin qui fait le guignol de service, Piccolo qui fait une entrée stylée pour mieux se faire exploser, les ingrédients sont toujours les mêmes.. Malgré tout, les films DBZ assurent le plus souvent l’essentiel, à savoir divertir le fan qui est de toute façon toujours ravi de découvrir de nouvelles aventures mettant en scène Sangoku. Celui-ci ne déroge pas à la règle.