| Elise | 4.5  |
Faire du beau avec du moche |
| Ordell Robbie | 3.5 | L'intime et la tragédie historique en mode doux-amer. |
Ce film est la preuve irréfutable qu'il n'est pas nécessaire d'être techniquement irréprochable et d'avoir un sens pointu de la cinématographie pour créer une oeuvre poignante et porteuse de sens. En effet, le filme est ultra-moche, sans aucun sens du cadre ni de lumière. C'est un matériau brut, et c'est sans doute cela qui fait sa force. Aucun artifice... Yang Yonghi filme son père honnêtement, avec ses propres sentiments, sans tromper le spectateur en lui montrant ce qu'il attend. La caméra n'est finalement plus que le prolongement de l'oeil de la réalisatrice qui la transporte partout ; elle filme son nouvel an, tous les interrogatoires de son père en pyjama qui se roule par terre dès qu'il commence à faire attention à la caméra. Grâce à son père, elle nous livre un témoignage inédit sur la Corée du Nord. Non seulement parce qu'ils sont résidents au Japon (et ont donc on un mode de vie mélangé entre idéologie nord-coréenne et société japonaise), mais également parce qu'en tant que nord-coréenne, elle peut filmer Pyongyang sans relâche et sans être ennuyée. Dear Pyongyang est une oeuvre techniquement dégueulasse mais un témoignage poignant et inédit sur un fondateur, un grand homme de ce monde dont le nom restera inconnu en dehors de son pays.
