A partir de maintenant, c'est chacun sa gu... 
C’est ce qu’illustre 
Johnnie To avec un scénario magnifique, écrit à dix mains selon IMDb, qui, malheureusement, n’est pas assez bien mis en valeur. La faute en revient je crois au montage qui fait un peu foirer le climax, montage complexe à composer avec une histoire pareille et qui peine à imbriquer l’histoire du flic incarné par 
Richie Ren – consacrée à la crise immobilière - au reste. A savoir la journée d’une commerciale en banque, hitchcockienne en diable, interprétée par 
Denise Ho (aucun lien de parenté avec 
Michel) qui renvoie à l'excellent 
Glengarry Glen Ross de 
Foley, et celle d’un péquenot de triade, le géant 
Lau Ching-wan (gaffe au cabotinage), qui jamais ne se révèle Kaiser Sauzé en bout de course mais qui, par contre, confirme l’adage 
« bienheureux les simples d’esprit ». A travers son personnage, To se moque de cette bourse qui dirige le monde, dirigée elle-même par personne puisqu’elle est en totale roue libre. Aux vils banquiers de faire croire le contraire en rassurant tout le monde avec les différentes techniques commerciales en vogue. L’état des lieux sur la crise en Chine, liée on le voit à celle de l’Europe, ubuesque, est brillant. La démonstration se fait ludique, on ne s’ennuie jamais et l'on s’amuse même à « voir » entre les lignes. Car si ce sujet intéresse To, avec les triades montrées comme caduques aux yeux d'un ancien mafieux devenu banquier parce que 
« ça paye mieux », on ne peut s’empêcher de penser que cela est lié aux financements difficiles de films qui, à en croire certains, se font - faisaient ? - parfois à travers l’implication, justement, des triades. Complètement fauchées maintenant ? 
Ce qui renvoie au 
Dillinger version 
Mann et à ses bandits qui se lancent  dans les paris 
"parce que ça paye mieux et c'est moins risqué que les braquages", à  l'opposé d'un Dillinger périmé, aventurier romantique présenté comme  vétuste avec ses joujous de revolvers. A travers cet avènement des banques et de leur apparente immunité en  toute circonstance puisque qui perd semble gagner, To nous présente une nouvelle  étape de la "pénardisation" du grand banditisme dans laquelle les pires salauds du  monde, les pires femmes vénales sans scrupules - sans principe -, se recasent en banquier / banquière en toute tranquilité. A l'opposé d'un truand de bas étage qui, on le voit, se fait traquer sans cesse par la police pour quelques éclats de violence qui paraissent bien dérisoires comparés aux crimes odieux perpétrés par ces monstres en col blanc. Jamais inquiétés. 
Retrouver cette famille (Lau Ching-wan !) et découvrir cette histoire m’ont fait plaisir mais la forme reste par trop légère pour m’emballer pleinement. La musique (
Jamaux ?) à la 
Hisaishi en mode 
Kitano m’a semblé peut-être un peu trop prétentieuse, décalée. Ou alors sont-ce juste les scores de 
Raymond Wong qui me manquent toujours autant, je ne sais pas. Et puis ce recyclage du couteau planté dans un corps encore vivant pour un bon bout de temps renvoie par trop à 
PTU pour me convaincre vraiment. 
Tout est relatif dirons nous, Une vie sans principe reste un bon film, d’utilité publique même pour ceux et celles qui croient encore qu’un banquier peut s’avérer sympathique. Il n’en est rien, soyez-en toutes et tous persuadés ! Ce sont des voleurs, méfiez-vous. Pour eux, c’est chacun sa gueule et dans la vie y’a qu’les baiseurs et les baisés, point barre ! Semble nous dire Mr To. Jolie morale faite d’un poinçon enfoncé dans le thorax comme on mettrait un point sur le « i » de « crise ». 
 
  
 
      
	
 
 Un bon petit film HK 
Ça faisait un bon moment que j'attendais de revoir un bon film hongkongais !
L'ambiance est bonne, plutôt originale, et en même temps on reste à 100% dans les codes typiques des thrillers HK.
	
 Une oeuvre à ne pas rater 
Vu en VOSTA. Malgré sa sortie en salles françaises, le film n'est à ce  jour jamais paru sur support dans notre pays, et c'est vraiment dommage.  En 2011, Johnnie To signait deux bons films, avec la comédie 
Don't Go Breaking My Heart, ce qui ne lui était pas arrivé depuis au moins 3 ans (le très mineur 
Sparrow  en 2008). Un portrait actuel de la société hong-kongaise (et de choses  assez universelles du coup) à travers les 3 personnages centraux (une  banquière, un flic, et l'homme de main d'un puissant Triades) et leurs  acolytes secondaires. Le scénario est bon et rythmé comme du papier à  musique, le jeu d'acteurs vraiment au cordeau. Les séquences avec les  Triades renvoient directement à l'univers de Johnnie To qui est loin de  s'être perdu en route. L'équilibre des tonalités sont dans l'esprit du  cinéma de To, savoureuses. Enfin pour embellir le tout, la réalisation  ultra posé et classieuse du réalisateur et de son équipe technique  (Cheng Siu Keung, ce génie amha), qui n'en rajoute à aucun moment mais  délivre systématiquement des plans magnifiques et une photographie à  tomber par terre démontrant une fois de plus le caractère ultra  ciné-génique de Hong Kong. On a l'habitude avec lui, mais mince quel  plaisir même sur ce genre de films plutôt avare en action. Peu de  défauts sur ce film au final, même s'il n'aura sans doute pas autant de  pouvoir à la revoyure que ses purs gangsters movies, il mérite  indéniablement toute notre attention dans sa filmo.
	04 janvier 2014
	par 
Hotsu